|Chapitre 45|




En quelques heures, le camp s'agrandit considérablement. Désormais, des huttes étaient dressées de toute part sur plusieurs kilomètres autour de l'arbre des âmes et de larges feux de camps éclairaient l'endroit.

Le ciel était sans cesse traversé par des ikrans venant de différents horizons et les arches de pierres qui entouraient la zone étaient devenu les abris de ces prédateurs volant. La clairière qu'avait montré Leyra au clan Olangi n'était évidement pas suffisante pour les centaines de pa'lis qui avaient rejoint l'armée et les équidés vivaient donc paisiblement dans le camp parmi les na'vis. Venant eux aussi de clans différents, ils étaient tous marqués ou accoutré de harnachements diverses et distincts.

Sur la plus grande racine où avaient eut lieu les retrouvailles, Toruk s'était installé, se reposant ici lorsqu'il ne chassait pas et surplombant les na'vis qui ne manquaient pas de saluer respectueusement la créature à chaque fois qu'ils passaient en dessous de lui ou simplement de l'admirer.

D'après les informations de Norm, les humains avaient inévitablement remarqué le nombre grandissant de guerriers na'vis et eux aussi s'apprêtaient donc à attaquer pour défendre leur présence sur Pandora. L'avatar, qui espionnait les messages des humains, avait expliqué que le Colonel Quaritch avait ordonné à ses hommes de se préparer pour une bataille sanglante dans les jours à venir, dans le but ultime de détruire l'arbre des âme et de montrer aux na'vis qu'ils commandaient désormais la région. Lorsque Jake avait annoncé ça aux différents Olo'eyktans présent, la tension était montée d'un cran.

-Si il veulent nous combattre, nous les ferons venir jusqu'aux montagnes avant d'attaquer. Avait alors expliqué Toruk Makto, traduit par Neytiri. L'arbre des âmes créé des ondes qui brouillent les outils des humains et ils auront plus de mal à se repérer et à nous repérer. C'est un net avantage pour nous.

-Mais comment allons nous les combattre? Demanda Maru, l'air inquiet. A l'attaque de l'arbre maison, nous n'avons pas réussi à abattre leurs appareils de métal...

Des acclamations s'élevèrent parmi les Omaticayas présent. En effet, ils étaient les seuls parmi tous les clans présent à avoir déjà affronté les humains. Les autres ne connaissaient pas la dureté des hélicoptères... Cependant, Jake avait déjà réfléchit au sujet et c'est toujours traduit par Neytiri qu'il répondit:

-J'ai une amie, Trudy. Elle n'est pas une avatar mais elle pilote des hélicoptères de combat. Elle viendra demain pour vous expliquer comment les abattre.

(NDA: Voir chapitre |Les Humains|)

-Une humaine? Qui pilote ces appareils? S'exclama Leyra, méfiante. Comment savoir si nous pouvons lui faire confiance?

Jake tourna la tête vers elle:

-Vous ne la voyez jamais puisqu'elle n'a pas de corps d'avatar mais elle est toujours avec nous. C'est grâce à elle que Norm, Grace et moi avons puis fuir les autres humains. Vous pouvez avoir confiance en elle.

La chasseuse acquiesça et ne rajouta rien. Si Toruk Makto lui disait qu'ils pouvaient avoir confiance en cette Trudy, alors il avait certainement raison.

En attendant l'arrivée de cette dernière, les guerriers profitaient de leur temps libre pour se reposer, s'amuser et se changer les idées. Tous, sauf Jake, qui passait le plus clair de son temps dans sa hutte, préoccupé et revoyant sans cesse son plan d'attaque.

Ka'ani avait lui un peu dormi à son retour puis avait rejoint Leyra à l'arbre des âmes où, tranquillement installés au creux des racines, ils avaient échangés sur tout ce qu'avait vu le chasseur pendant son voyage. Il évoqua ainsi les plaines sombres dans lesquelles vivaient les Olangi (plaines dont Omleki avait cependant déjà parlé) et avait décrit les territoires des dompteurs d'ikrans avec qui ils étaient revenu.

Comme pour les clans des grandes plaines, Toruk Makto était allé à la rencontre du clan le plus reconnu des monteurs d'ikrans: les Tayrangi.

Dirigés par Ikeyni, une femme Olo'eyktan, il s'agissait d'un peuple côtier vivant près de la mer de l'Est et reconnu pour ses exploits en terme de domptage d'ikrans. Egalement décrit comme des esprits indépendants, leurs coutumes étaient parfois très différentes de celles des autres peuples na'vis et c'est pourquoi leur dirigent est une femme.

(NDA: Voir chapitre |Les autres clans|)

Une femme que Leyra trouvait particulièrement impressionnante d'ailleurs...

Au retour de Toruk Makto, les différents Olo'eyktan des peuples côtiers étaient venu se présenter à Tsu'tey. Et c'est à ce moment que la chasseuse avait repéré Ikeyni. Le visage et le torse peint de rouge et de blanc, une corne recourbée lui tombant sur le front, la femme était sans nul doute une grande guerrière.

Ayant passé deux jours au sein de ce clan, Ka'ani expliqua que les Tayrangis vivaient principalement de la pêche à dos de ikran. Une technique qui consistait à plonger en piqué avec son ikran, à tendre un filet derrière soit et à remonter vers la surface, emprisonnant sur son passage différentes créatures marines.

Sous le regard brillant de la na'vi aux yeux verts, Ka'ani continua ses récits, évoquant l'odeur de la mer, la chaleur des après-midi, les plats qu'ils avaient dégusté et surtout, les vols auprès de Toruk.

Les oreilles de Leyra s'étaient agitées alors qu'elle imaginait les différentes scènes et elle regretta légèrement de ne pas les avoir suivit pour voir tout cela. Cependant, elle aussi avait vu de beaux spectacles ici et c'est sans attendre qu'elle conta au chasseur l'arrivée des clans des plaines et sa rencontre avec certains d'entre eux. Elle parla de Omleki, de ce qu'elle lui avait montré et de ce qu'il lui avait apprit.

Face à tant d'enthousiasme vis à vis d'un autre guerrier -et avec qui Leyra avait visiblement passé beaucoup de temps-, Ka'ani pinça les lèvres.

-Je devrais te le présenter. Annonça la chasseuse, plongée dans ses récits. C'est un très grand cavalier il est impressionnant tu verras!

L'Omaticaya baissa un peu les oreilles:

-Si tu veux. Tu as l'air de beaucoup l'admirer...

Son ton s'était fait plus faible qu'il ne l'aurait voulu et Leyra le perçu tout de suite. Aussitôt, elle comprit le problème et un petit sourire se dessina sur ses lèvres:

-Je l'admire oui, car c'est encore un inconnu qui a passé sa vie dans une région différente, avec une culture différente. Je trouve ça intéressant. Elle tendit le bras pour poser sa main sur le coeur de Ka'ani. Mais il y a d'autres na'vis que j'admire d'avantage. Des na'vis dont je connais l'âme et à qui je ne crain plus d'ouvrir mon coeur.

Cette fois, ce fut au tour de Ka'ani de sourire, et il posa sa main sur celle de Leyra en l'observant avec une infinie tendresse. Au touché de celle-ci son pouls s'était emporté et la chasseuse ne l'avait pas manqué...

Elle sourit alors d'avantage, ses grands yeux illuminés par la bioluminescence de l'arbre des âmes.

La main de Ka'ani monta pour se poser sur la joue de son ancienne professeur et leurs deux pouls s'emballèrent en même temps.

-Il faut... que nous parlions de ce que tu m'as dis avant de partir... Souffla Leyra. Sur le fait que tu voulais que je devienne ta famille...

L'homme acquiesça. Il ne savait pas si c'était son voyage avec Toruk Makto ou si c'était le fait que Leyra avait clairement des sentiments pour lui, mais il débordait désormais de confiance en lui.

-Je suis officiellement un chasseur depuis plusieurs jours maintenant. J'ai eu le temps de fabriquer mon arc dans le bois de l'arbre maison, et j'ai choisis la femme que je veux à mes côtés.

Il marqua une pause avant de reprendre, d'une voix encore plus calme:

-J'aimerais que tu deviennes ma femme. Que tu restes à mes côtés éternellement et que nous donnions à Eywa des enfants aussi courageux et admirable que toi Leyra.

La chasseuse se mordit la lèvres, émue, les yeux brillants d'avantage. Aujourd'hui, plus rien ne l'empêchait d'accepter. Plus rien ne l'empêchait de se lier à Ka'ani pour toujours.

Plus rien, ou presque...

-Je ne peux pas... Murmura-t-elle alors.

Ka'ani fronça les sourcils, ne s'attendant pas à une telle réponse.

-Pas pour le moment. Poursuivit Leyra. Pas avant la guerre.

Ses doigts se mirent à parcourir le bras de Ka'ani tandis qu'elle cherchait ses mots:

-Je suis aussi en droit de choisir un homme, et si j'ai longtemps été perdu, je sais aujourd'hui que tu es le seul qui me rendrai réellement heureuse. Elle se mordit la lèvre. Mais je ne veux pas que nous nous lions devant Eywa avant la bataille. Je... je veux que si il arrive quelque chose à l'un de nous durant le combat, l'autre soit libre. Qu'il soit libre d'avancer par la suite et de peut être trouver quelqu'un d'autre pour fonder une famille.

Son nez se mit à lui piquer, signe que les larmes lui montaient. Elle marqua donc une nouvelle pause pour les ravaler avant de poursuivre:

-Si nous nous lions avant le combat et que l'un de nous meurt, l'autre passera le restant de sa vie dans la tristesse et le manque. Nous ne méritons pas un tel cauchemar... Tu comprends?

Et pour son plus grand soulagement, Ka'ani acquiesça. Caressant toujours la joue de la chasseuse, il sourit de nouveau:

-Je comprend Leyra. Et je te vois désormais... Il retira sa main avec douceur. J'attendrai. J'attendrai notre victoire, et j'attendrai la paix pour pouvoir offrir à notre famille un merveilleux départ.

Ce fut un poids en moins pour la jeune femme et elle acquiesça à son tour, étrangement détendu.

Ka'ani était un excellant choix pour elle. Elle le savait.

Etant tout deux rassurés et apaisés par cette conversation, ils reprirent le sujet du voyage, se faisant mutuellement rêver et rire.

Et alors que Leyra riait aux éclats, tenant la main de Ka'ani dans les siennes, elle sentit qu'un regard était posé sur eux. Un regard... qui venait de au-dessus d'eux...

Jetant un coup d'œil vers les branches de l'arbre, c'est là qu'elle aperçu Rawm. Le na'vi discret aux éclairs glissant le long de sa peau était là, à moitié allongé sur une branche, son éternel sourire étendu sur ses lèvres. Son regard était dirigé vers le jeune couple installé au pied de l'arbre et Leyra fut étonnement très heureuse de le voir.

Le na'vi était tellement secret qu'elle ne savait même pas si il avait survécu à la destruction de l'arbre-maison. Heureusement, il était bel et bien là et semblait toujours autant heureux.

Et si Rawm était heureux, c'est que les choses tournaient en la faveur des Omaticayas.

Apaisée par le na'vi, et sachant qu'il était inutile d'échanger des mots avec lui, Leyra se replongea dans sa conversation avec Ka'ani, serrant un peu plus sa main dans les siennes.

Leurs esprits étaient loin de la guerre. Loin du combat. Et pourtant, celui-ci n'allait plus tarder à éclater.

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