|Chapitre 2|


-Neytiri. Salua Leyra en s'approchant de la silhouette.

En l'entendant, la concernée se retourna pour regarder son amie d'enfance s'approcher. Leyra Porta sa main à son front avant de la baisser -signe de salutation et de respect chez les na'vis-,  accompagnant son geste d'un mouvement de la tête.

-Je te vois. 

Neytiri lui rendit son geste puis se tourna de nouveau vers la forêt. La princesse des Omaticayas était vêtue d'un tissu comme Leyra pour le bas et d'une lanière de cuir tressée décorée de plumes sur sa poitrine. Une autre lanière, plus épaisse, était passée autour de son épaule et passait sous son bras opposé, rangeant sur l'avant de sa poitrine, un couteau en os semblable à celui de Leyra. Des armes précieuses pour elles puisqu'elles les avaient fabriquées ensemble avec le squelette de leur première grosse proie. 

La guerrière observait les alentours de ses grands yeux jaunes avec attention. Ses oreilles, dont l'une était décoré d'un écarteur noir, étaient à l'affût du moindre bruit comme si elle s'apprêtait à voir un palulukan bondir à tout moment. Leyra, intriguée, comprit alors que quelque chose n'allait pas et posa à son tour ses yeux verts sur le paysage, essayant de repérer un élément qui n'aurait pas lieu d'être. Elle avait apprit à analyser une situation par elle même avant de demander de l'aide aux autres et de ce fait, elle ne posa aucune question à son amie d'enfance. 

Cependant, arc en main, Neytiri finit par donner plus d'explications à la na'vi qui venait d'arriver:

-Ceux qui viennent du ciel sont ici.

La queue de Leyra s'agita nerveusement et son ouïe se fit plus vigilante. Ceux du ciel? Ici? C'était une mauvaise chose. Et surtout, une chose très inhabituelle.

-Ici? Tu les as vu? Demanda-t-elle alors en s'abaissant, appuyant ses mains sur le rebord de la branche, accroupie comme un félin à l'affut. 

-Je les ai vu à quelques lieux alors que je volais avec Seze. Ils étaient 3 et se dirigeaient vers ici. 

La chasseuse laissa échapper un grognement. Les humains se baladaient rarement dans ces lieux. Ou du moins, aussi proche de l'arbre maison.

Les humains étaient arrivés sur Pandora il y a une vingtaine d'années maintenant. Leyra et Neytiri n'étaient pas encore nées lorsque leur peuple était entré en contact avec eux. C'était la première fois depuis toujours, qu'un peuple venant du ciel arrivait chez eux et personne ne comprenait ce qu'ils faisaient ici, ni comment ils avaient fait pour arriver. En tout cas une chose était sûre: leur technologie n'était pas une création de Eywa. Et de ce fait, leur présence n'était d'avance, pas une bonne chose.

L'année où les deux na'vis étaient nées, les gens du ciel avaient commencé à creuser la terre. Ils étaient à la recherche d'une roche dans le sol qui, apparemment, les intéressait beaucoup. 18 ans plus tard, ils continuent d'ailleurs de la chercher. Et ils étaient beaucoup moins timide...

Si je dis qu'ils s'aventurent rarement aussi près, c'est parce qu'ils étaient généralement bien trop occupés à détruire une autre partie de la forêt. Nombreux étaient les arbres abattues chaque jours et les animaux qui devaient fuir l'activité de ces créatures venant d'une autre planète. Leyra avait souvent vu des grandes étendues de forêt se transformer en des plaines sèches et rocailleuses en l'espace de quelques jours, ce qui emplissait son coeur de haine et d'une profonde tristesse.

Et comme beaucoup d'autres na'vis, elle avait déjà fais la connaissance de certains humains. La plus part étaient cruels, avide de pouvoir et de cette fameuse roche créée par Eywa pour laquelle ils détruisaient les paysages de cette belle planète. Ça ne faisait aucun doute. De plus, à chaque fois qu'ils croisaient l'un des na'vis, ils ne se gênaient pas pour l'abattre gratuitement. De vrais démons. 

Mais les relations entre les deux peuples n'avaient pas toujours été comme ça. Parmi les humains, il y en avait quelque uns au coeur généreux:

-Grace? Demanda de ce fait la chasseuse.

-Oui. Affirma Neytiri. Et deux autres marcheurs de rêves que je n'ai jamais vu.   

C'était déjà une meilleure nouvelle.
Le docteur Grace Augustine était une humaine qui, contrairement à la plus part des autres humains, adorait cette planète. Elle était arrivée ici alors que Leyra et Neytiri n'avaient que 3 ans et était littéralement tombée amoureuse de la faune et de la flore, ainsi que du peuple Omaticaya. Afin d'améliorer leurs contactes, elle avait d'ailleurs fondé une école dans laquelle elle permettait aux enfants na'vis d'apprendre leur langue et de partager des connaissances. Neytiri et Leyra avaient 6 ans lorsque l'école avait ouverte. Et pour être honnête, elle avait adoré y aller. Elles s'y rendaient toutes les semaines jusqu'à ce que celle-ci ferme il y a maintenant 2 ans suite à... Un véritable massacre.

(NDA: Voir chapitres |Les Humains| et |Les lieux|)

A la pensée de ce jour, la gorge de Leyra se noua mais elle se reprit rapidement. Elle ne devait pas penser à ça et se concentrer sur l'instant présent. 

-Des nouveaux humains. Soupira Leyra. J'ai vu leurs boules de feux descendre du ciel il y a quelques nuits. 

-Des vaisseaux. Acquiesça Neytiri.

A l'école, Grace leur avait expliqué que pour venir jusqu'ici, les humains devaient voyager 6 années à bord d'un vaisseau. Alors rare étaient les fois où de nouvelles recrues arrivaient. Mais Leyra ne mentait pas. Quelques nuits au paravent, elle discutait au sommet de l'arbre maison avec Ka'ani, un chasseur et ami. (NDA: Voir chapitre |Les chasseurs Omaticaya|) Et c'est là que dans le ciel, ils avaient vu une boule de feu descendre et disparaitre derrière les arbres. 

Les deux amies d'enfance semblaient inquiète et en colère à l'idée que de nouveaux humains soient arrivés. Si Grace faisait partie de ceux qui avaient prouvé leur bienveillance, les nouveaux humains étaient généralement les plus redoutable. Arriver sur une nouvelle planète, c'est excitant et les nouvelles recrues étaient plus déterminées que jamais à en devenir les maîtres.  

Soudain, un mouvement sous l'arbre les fit sortir de leurs pensées. C'était une silhouette sombre et les deux na'vis s'accroupirent, observant la créature silencieusement. C'était un palulukan. Comme quoi la supposition précédente de Leyra n'était pas totalement fausse. 

La panthère géante marchait en silence, en position de chasse. Leyra comprit que ces humains allaient avoir des problèmes si ils restaient dans les parages. Et honnêtement, cela ne l'aurait pas dérangé si il ne s'agissait pas de Grace. Comme dit précédemment, le docteur Grace Augustine était l'une des rares humaines à être appréciée par le peuple Omaticaya. Neytiri agita sa queue, préoccupée. 

-Préviens Tsu'Tey. Ordonna-t-elle. 

Leyra acquiesça et se releva sans attendre. Retournant vers le tronc, elle fit le lien avec Ozo et bondit sur son dos. Aussitôt, l'Ikran se dégagea de l'arbre où il était accroché et s'envola, prenant de l'altitude pour aller plus vite. 

Cette fois, la chasseuse ne fit plus attention au vent sur sa peau ni à la sensation de liberté que lui procurait le vol. Ses yeux étaient fixés sur l'arbre maison qu'elle pouvait déjà apercevoir au loin et elle respira doucement pour contrôler l'adrénaline qui montait en elle. 

Elle n'était pas très rassurée de laisser Neytiri seule avec ces humains et ce palulukan dans les parages. Mais elle était forte et prudente. Tout ce que Leyra pouvait faire était d'aller chercher les chasseurs le plus rapidement possible. Elle lança néanmoins un coup d'œil vers le ciel. Le temps qu'elle arrive à l'arbre, la nuit serait certainement tombée.

Ses pensées la rendirent nerveuse et Ozo le sentit. Il poussa un cris strident qui fit reprendre ses esprit à sa cavalière et elle sourit doucement pour l'apaiser tout en caressant son encolure:

-Tout va bien Ozo... Quand nous arriverons, je descendrai au pied de l'arbre et toi tu retournera te reposer dans les branches.

L'ikran se calma, signe qu'il comprenait et leur vol se fluidifia. Lorsqu'ils ne furent plus qu'à quelques kilomètres de l'arbre, Leyra se pencha légèrement pour chercher des yeux les na'vis rentrant de la chasse ou de la cueillette, et pria pour trouver rapidement Tsu'tey. La situation l'avait presque fait oublier leur dernière conversation: l'arrivée de ces humains dans les parages était bien plus importante. Ensemble, ils étaient fort et leur rôle était de protéger leur famille. Les disputes passaient en second plan.

Finalement, Ozo commença à perdre de l'altitude et un immense soulagement envahit la cavalière lorsqu'elle vit le célèbre guerrier dehors, à dos de pa'li.

Comme elle le lui avait indiqué, Ozo se posa devant l'arbre maison, ce qui attira de nombreux regards. En effet, c'était très inhabituel que des chasseurs de posent avec leurs ikran devant l'entrée, préférant généralement se rendre directement dans les hautes branches.

Leyra sauta au sol, remerciant Ozo et défaisant leur lien. Le Ikran poussa un nouveau hurlement puis s'envola, disparaissant au sommet de l'arbre. Pour sa part, arc toujours en main, la jeune femme courus jusqu'à Tsu'Tey qui l'observait curieusement.

-Leyra? Fit-il en portant sa main à son front en signe de salut, mais également pour signaler qu'il comprenait que quelque chose n'allait pas.

-Tsu'tey. Répondit-elle en s'approchant d'avantage. Ceux qui viennent du ciel sont là, au nord. Neytiri est là bas.

Le visage de son ami d'enfance devint plus grave et il lança un regard vers la forêt:

-Montes et montres moi.

N'ayant pas le temps d'aller chercher un pa'li, il lui tendit son bras et elle l'agrippa pour sauter sur la monture, s'installant derrière lui. Elle se tint à sa taille et il posa une main sur la sienne, la remerciant de lui avoir apporté cette nouvelle.

Il tourna ensuite la tête vers le groupe de chasseur qui l'entourait et leva son arc en l'air tout émettant de petits cris pour leur faire comprendre qu'ils devaient le suivre. Leyra fit de même pour les encourager et Tsu'tey lança le pa'li au galop.

Les pa'lis étaient des sortes de chevaux à taille na'vi, possédant 6 jambes, sans poils mais avec une armure de carbone flexible sur les épaules, le long du cou et sur la tête. Et comme toutes les autres créatures de Pandora, ils possédaient des antennes permettant de faire le lien avec un na'vi ou un autre animal.

Ils traversèrent la forêt en vitesse alors Leyra se tenait toujours à Tsu'tey pour ne pas tomber. La nuit était bel et bien tombée et les animaux nocturnes sortaient de leurs cachettes, remplaçant les chants de la journée par des bruits inquiétants.

Certaines plantes luminescentes éclairaient leur chemin et même la terre sombre s'illuminait, formant de petites lumières fluorescentes à chaque fois que le sabot d'un pa'li se posait au sol. En tant que na'vi, le groupe subissait également quelques changements dans l'obscurité: des lignes de points blanc ou bleutés s'illuminaient sur différentes parties de leur corps, à la façon d'un jolie ciel étoilé.

Leyra lança un regard derrière elle pour s'assurer que tout le monde suive. A dos de pa'li se tenaient Maru et Atan, les deux apprentis les plus avancés du groupe de Tsu'tey. Et à pied, courant derrière eux ou sautant de branches en branches, Takuk, Saeyla et Ka'ani. Heureusement, tout le monde suivait le rythme et en peu de temps, ils arrivèrent dans le secteur nord.
(NDA: Voir chapitre |Les chasseurs Omaticaya|)

La na'vi aux yeux verts allait dire à Tsu'tey de continuer mais un mouvement inhabituel l'interpella et elle pressa le bras du chasseur pour qu'il s'arrête. Il s'exécuta et les autres firent de même en les regardant.

Leyra porta son doigt à sa bouche pour faire comprendre à tout le monde de ne pas faire de bruit et désigna avec le bout de son arc une silhouette marchant sur les racines d'un arbre quelques mètres au dessus d'eux. La personne ressemblait à un na'vi. Mais de toute évidence, ça n'en était pas un. Il marchait lourdement et maladroitement, et portait des vêtements humains qui couvraient tout son corps ainsi que des chaussures.

Un humain. Un avatar.

Tsu'tey se crispa et il fit signe à ses élèves à pieds de faire le tour. Il fit ensuite un signe à Atan et l'apprenti attrapa une lanière qu'il fit tournoyer à la manière d'un lasso au dessus de sa tête puis lança vers l'humain. L'objet s'envola et s'enroula autour des jambes de l'inconnus qui, poussant un cris de surprise, perdit l'équilibre et tomba.

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