|Chapitre 1|


Niché au coeur de la forêt, mesurant 250 mètres de haut et possédant d'épaisses branches fournies, l'arbre maison se dressait comme un roi au centre de toute cette végétation coloré. 
(NDA: Voir chapitre |Les lieux|)

De ses épaisses branches pendaient des lianes aussi longues que des immeubles et entre ses feuilles se prélassaient certains Ikrans. Ces grands volatiles carnivores aux dents pointues, perchés comme des chauve-souris aux branches, observaient les allées et venues des na'vis.
Ces derniers, nombreux, vivaient dans l'arbre maison comme dans une immense fourmilière, possédant chacun leur rang et leur travail, vivant en harmonie avec ce que leur offrait la nature et s'aidant constamment les uns les autres.  

Pour en revenir à l'arbre maison, les na'vis pouvaient accéder aux différents étages intérieurs du tronc par un deuxième tronc centrale, tournant sur lui même, tandis qu'une large ouverture au pied de l'arbre formait l'entrée principale.

La plus part du temps, les na'vis travaillaient en bas. Les enfants  jouaient, apprenaient, que ce soit par la pratique ou par les chants, pendant que les adultes s'afféraient, fabriquant armes, ustensiles et vêtements. 

L'arbre était plus que leur maison. Il était leur histoire, l'emprunte de leurs ancêtres. A chaque fois que les chasseurs rentraient, leurs cœurs s'emplissaient de joie à la vue de leur demeure. Même si ils vivaient tous là depuis leur naissance, ils la trouvaient toujours aussi majestueuse, rassurante, et elle était une véritable source de bonheur et de réconfort. 

Debout non loin de l'entrée, Tsu'Tey observait son groupe de chasseurs rentrer. Il avait un torse musclé, une taille fine comme tous les siens, une queue qui effleurait le sol comme celle d'un chat et un arc à la main. Ses yeux jaunes étaient vifs et attentifs au moindre détail. Ses tresses longues mais rasées sur les côtés étaient elles attachées et tombaient sur sa nuque. 
(NDA: Voir chapitre |Les chasseurs Omaticaya|)

Son cou était lui protégé d'un col épais en cuir tressé et décoré de pierres et de graines. Le tissu qui pendait devant son entre jambe était également décoré de deux plumes rouges et il y était accroché un couteau en os soigneusement sculpté. 

Alors que son regard parcourait la viande et les peaux que son groupe rapportait, ses grands yeux s'arrêtèrent sur une na'vi qu'il regrettait de ne pas avoir surveillé. Celle-ci, arc à la main, avançait vers l'arbre-maison en regardant fièrement la viande du Talioang qu'elle avait abattue et que les autres na'vis rapportaient. 

Lorsqu'elle passa devant Tsu'Tey, celui-ci se mit face à elle:

-Tu n'as pas suivis le groupe. 

Comme souvent, la guerrière-chasseuse s'était éloignée de son groupe, ignorant les consignes de Tsu'Tey pour partir chasser seule.

-J'ai eu un Talioang. Déclara-t-elle, ignorant la remarque de son chef et appuyant ses propos en désignant la viande que les autres rapportaient.

Cependant, ses mots n'eurent pas l'effet escompté. Tsu'tey ne la lâcha pas des yeux et grogna, observant du coin de l'œil la tenue de sa chasseuse. 

L'intimité de celle-ci était cachée par un long tissu rouge tenant à sa taille grâce à de fines cordes tressées décorées de plumes et de dents d'Ikrans. Une fine tresse de cordes elle aussi décorée de plumes cachait tout juste sa poitrine tandis qu'à son cou était accroché un collier décoré de pierres et d'autres crocs. Ses oreilles étaient décorées d'anneaux, ses cheveux tressés étaient ornés de perles et certaines mèches, ramenées à l'arrière de son crâne, tenaient à l'aide de trois plumes rouges et marron.

-Tu es partie seule. Poursuivit le chef des guerriers. Sans Ikran. Tu aurais pu te faire tuer.

La na'vi roula des yeux tendit que sa queue effectuait des mouvements agacée, fouettant le sol. Elle savait qu'elle n'échapperait pas à ces représailles. C'était comme ça à chaque fois que, lorsque son supérieur avait le dos tourné, elle quittait le groupe pour partir de son côté. 

-Je sais chasser. Se défendit-elle. Je sais voir et faire attention. Je ne suis plus une élève...

-Tu te dois de m'écouter. La coupa-t-il. Tu es quand même sous mes ordres et tu dois montrer l'exemple.  

Le guerrier baissa légèrement ses oreilles vers l'arrière, signe de son mécontentement, tandis que la na'vi face à lui, pensant qu'il ne lui faisait tout simplement pas confiance, plaqua ses oreilles contre son crâne en feulant comme un félin et en dévoilant légèrement ses crocs. 

Elle poussa légèrement l'homme pour lui faire comprendre qu'elle n'était pas du tout d'accord. Voilà des mois qu'elle était une chasseuse aguerrie et pourtant, il insistait toujours pour quelle accompagne le groupe des nouveaux apprentis lors de ses cours. A ses yeux, c'était la preuve qu'il ne lui faisait pas confiance et qu'il la sous-estimait. 

-Je suis forte. Apprends à me faire confiance. 

Comme réponse, et à la grande surprise de la chasseuse, le visage de Tsu'tey s'adoucit et il posa une main sur la côte gauche de la na'vi, caressant du bout des doigts une longue cicatrice. La femme baissa les yeux pour suivre son geste puis le repoussa. Elle détestait prendre sa cicatrice comme excuse. Elle était jeune quand elle s'était faite attaquer par un jeune Palulukan - une panthère gigantesque aux griffes aiguisées et redoutable (NDA: Voir chapitre |Les animaux|)-. C'était le genre d'erreur qu'on ne refaisait plus et le fait que Tsu'tey prenne cette excuse à chacune de leurs disputes était plus rabaissant que autre chose. 

Elle émit un grognement vexée et détourna le regard, le nez plissé. Depuis cette attaque, certains la pensaient faible alors qu'elle était loin de l'être. Et son erreur passé lui portait préjudice alors qu'elle était aujourd'hui une chasseuse hors paire et une guerrière redoutable.

-Leyra... Je te vois. Souffla Tsu'Tey en continuant de l'observer. 

(NDA: Voir chapitre |Les chasseurs Omaticaya|)

Celle-ci grogna de nouveau et repoussa sa main pour entrer dans l'arbre-maison. Le meilleur guerrier des Omaticayas la suivit du regard. Il ne parvenait pas à lui dire qu'il s'inquiétait pour elle et parfois, lorsqu'il la regardait, il se souvenait encore de l'époque où ils courraient dans le forêt, lui, Leyra et Neytiri - la princesse des Omaticaya (NDA: Voir chapitre |Le clan Omaticaya|) -, riant et chassant leurs premières petites proies. Le temps avait passé depuis ces années et désormais, il était promit à Neytiri et s'assurait un futur grandiose à la tête du clan tandis que Leyra, bien qu'amoureuse de son peuple, se faisait de plus en plus solitaire. 

Vexée, cette dernière grimpa le tronc centrale de l'arbre-maison et arriva au niveau des branches. Elle se rendit sur l'une d'elle et passa son arc autour de son corps pour ne pas qu'il la gêne et qu'elle puisse utiliser ses deux mains. Elle émit alors un son aiguë et des cliquetis semblable à ceux d'un animal se firent entendre. Les feuilles de l'arbre devant elle se mirent ensuite à trembler et à se secouer. 

Un ikran ne tarda pas à en sortir. Mesurant au moins 10 mètres de haut, il avait 4 yeux vifs, un cou tendu dans la direction de la na'vi, et répondait par des mouvements de tête nerveux. Sa peau était majoritairement violette mais couverte de tâches plus sombre et de certains motifs noir et jaune. En la voyant, l'ikran lança un hurlement, manifestant sa joie de retrouver sa cavalière, et certains autres ikrans lui répondirent au loin.

Le visage de la na'vi s'étira dans un doux sourire face à la scène. Sa queue traduisit sa joie en battant l'air et un léger rire s'échappa de sa bouche. Elle s'approcha et tendit sa main vers l'animal qui vint se frotter doucement à elle. 

-Ozo... Que dis-tu de faire une petite balade tous les deux? Murmura la chasseuse en passant ensuite sa main sous la mâchoire puissante de sa monture.

(NDA: Voir chapitre |Les Ikrans|)

Le ikran fit un nouveau geste de la tête suivit d'un cris et la na'vi lui tendit un bout du Talioang qu'elle avait conservé. Avec joie il le dévora en quelques seconde et émit de nouveaux hurlement satisfait avant de se tourner légèrement pour laisser l'accès à son corps. 

Passant une main derrière elle, Leyra attrapa la longue tresse qui pendait dans son dos - élément significatif des na'vi aussi appelé Coda - , et en dégagea le bout. Entre les cheveux, se dévoila alors de fines tentacules d'un rose lumineux aussi grande que la paume d'une main et s'agitant à la recherche d'une chose à laquelle s'accrocher. A son tour, Ozo tourna légèrement la tête, et tendit vers elle l'une de ses antennes qui représentaient les interfaces neuronale que chaque être vivants possédaient sur la planète Pandora. 

Leyra l'attrapa et en dégagea également le bout. Comme avec sa tresse, des cellules roses qui bougeaient comme les tentacules d'une pieuvre se dégagèrent de la peau de l'ikran. La na'vi rapprocha sa propre coda et au contacte des deux organes, ceux-ci se lièrent, ne formant plus qu'une seule masse de tentacule rosées. A ce contacte, l'ikran poussa un léger grognement et sa pupille se dilata. Une sensation de puissance prit alors part de la chasseuse.

Ce lien unissait leurs esprits pour qu'ils ne forment plus qu'un et c'était de loin l'une des plus belle chose que Eywa, leur divinité, avait créé.

Dans la vie d'un na'vi, il y avait seulement quelques liens significatifs. Le premier étant celui avec leur propre mère à leur naissance, les liant à elle et leur faisant très tôt comprendre le sens et l'importance de la famille. Puis, peu de temps après son accouchement, la mère faisait faire le lien entre son enfant et Eywa à l'arbre des âmes (NDA: Voir chapitre |Les lieux|), reliant la coda du bébé à l'une des branches de Eywa. Ainsi, l'enfant était reconnu par leur divinité et si il mourrait, son âme pouvait perdurer avec celles de ses ancêtres.  

Plus grands, les na'vis faisaient ensuite leur premier lien avec un pa'li (NDA: Voir chapitre |Les animaux|). Le premier lien avec un animal. Bien que, contrairement aux ikrans, les pa'lis pouvaient avoir n'importe quel cavalier, le premier lien faisait découvrir au jeune na'vi la force d'un animal, son agilité, et lui permettait de comprendre que peu importe l'espèce, ils étaient tous liés. Ensemble, ils sont tous plus fort.

Puis, il y avait le lien avec un ikran lors du rite de passage. Celui-ci était sans doute l'un des liens les plus fort et les plus merveilleux. Se lier avec un ikran, c'est pour la vie. C'est comme une part de eux même que les deux êtres échangeaient. 

Puis il y avait le lien d'un couple. Celui lorsqu'un homme choisit une épouse et que celle-ci le choisit en retour. Ils devaient alors montrer leur amour devant Eywa et se lier pour toujours.

 Ozo émit un petit roucoulement et Leyra sourit tendrement. A présent, elle pouvait sentir son impatience, ses jambes agrippant fermement la branche, et ses ailes s'agitant avec hâte. Elle caressa de nouveau la tête de l'animal et lui parla à travers ses pensées. Puis, elle contourna légèrement l'animal et sa main vint agripper un morceau de cuir qui reliait les deux antennes de l'animal, formant une sorte de poignée. Avec agilité, elle bondit alors sur son dos. Ozo possédait également une sorte de selle en cuire plat permettant d'attacher des bagages. Leyra posa ses pieds sur la partie inférieur de la selle, au niveau de l'appareil respiratoire de l'animal ce qui lui garantissait un appuie convenable, et veilla à rester comme accroupie, son bassin frôlant à peine la selle: grâce à cette posture, les na'vis tenaient mieux en équilibre sur leurs montures.

Aussitôt, elle sentit les battements du cœur de sa monture à travers ses jambes. Elle pouvait savoir exactement quand l'ikran inspirait et expirait, et c'était la même chose pour celui-ci.

Liés, et partageant désormais les mêmes désires, l'ikran lâcha la branche pour s'envoler, sans qu'un mot ou un geste ne soit échangé entre les deux. 

La na'vi s'envola, plongeant d'abord vers le sol puis se redressant pour surplomber la forêt. Un sentiment de liberté intense s'empara de Leyra. 

Ses mèches finement tressées se prirent dans le vent et elle leva un bras pour sentir l'air se faufiler entre ses doigts. Ici, personne ne pouvait la contraindre à faire quoi que ce soit. 

Un large sourire s'afficha sur son visage rayé. Seul sa queue de lionne était immobile, lui maintenant l'équilibre nécessaire pour qu'elle ne tombe pas dans le vide.

Les jambes pliées, toujours accroupie sur le dos de l'animal, elle accompagnait chacun de ses mouvements à l'aide de son poids qu'elle répartissait comme il fallait sur ses pieds. 

Sous elle, la forêt défilait à grande vitesse. Tout un tapis de feuilles vertes réchauffé par le soleil qui venait frapper la peau bleuté de la chasseuse. A cet instant, elle avait l'impression d'être au plus près du soleil.

Elle laissa échapper un cris de joie en prenant son arc en main et en le levant au ciel. 

Elle finit cependant par redescendre plus près des arbres et cette décision força l'Ikran à parfois slalomer entre les branches. Mais cela ne posait pas de problème à l'animal car il émit des hurlements ravis. 

Elle adorait faire ça. Et Ozo aussi. Ainsi, ils profitaient de la vue de la forêt, observant des troupeaux de Angtsik qui apparaissaient derrière les arbres. Ces herbivores, d'environ 7 mètres de haut et 11 de long pour certains, étaient d'énormes animaux à la peau plus dure qu'une carrosserie. De couleur gris aux reflets bleus voir violet, ils abordaient une tête large comme celle d'un requin marteau, qui leur assurait une très bonne défense. 
(NDA: Voir chapitre |Les animaux|)

L'ikran passa non loin d'eux, permettant à Leyra de voir des bébés trottinant près de leurs parents. 

Elle se mit à sourire d'avantage et se regard se posa ensuite sur un arbre où elle vit un deuxième Ikran, accroché tel une chauve-souris. Contrairement au sien, cet Ikran des montagnes était vert aux motifs noir, voir bleu. 

-Seze... Murmura Leyra en reconnaissant l'animal.

(NDA: Voir chapitre |Les Ikrans|)

La na'vi s'approcha et Ozo s'accrocha près de son congénère. Leyra descendit de sa monture, défaisant le lien physique entre eux. En un saut, elle se retrouva alors sur une large branche et, arc à la main, s'avança jusqu'au bout, où une silhouette observait les alentours.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top