Chapter 6 : Christophe the Match Maker

C'est officiel, je suis un enfant. J'avais déjà eu des suspicions lorsque je désobéissais à Yakov à répétitions. Mais de là à refuser de tenter de gagner un pari, pari qui me permettrais une consommation illimitée, par peur de devoir faire face à des sentiments qui était par ailleurs, probablement totalement inexistants !

Je soupirais devant mes croissants, délivrés spécialement par l'hôtel.

          -Qu'est-ce qu'il t'arrive Victor ? me demanda Yuri, assis face à moi avec un bol de céréales.

Yakov était déjà sorti en ville pour faire affaire avec des sponsors pendant que moi-même et le jeune blond étions resté à l'hôtel.

          -Rien, rien... J'ai juste pas mal de choses en tête ces temps-ci...

          -Ha bon ? Parce que j'aurais cru qu'après ton escapade de l'autre soir dans ce club gay tu te serais vidé l'esprit... et pas seulement, finit-il sa phrase en marmonnant.

J'en faillit recracher mon jus d'orange.

          -Tu savais ?!

          -Oui bien sûr, j'avais moi aussi remarqué le panneau lumineux. Je ne suis pas aussi bigleux que vous deux les vieux.

          -Alors pourquoi ne m'as-tu pas suivi ? demandais-je sans même relever la pique.

          -Parce que je n'ai pas encore 18 ans idiot. Répondit-il tout simplement en continuant de manger.

          -Yakov est au courant ?

Non pas que l'avis de mon entraineur avait une véritable importance pour moi, mais je pourrais avoir de sérieux ennuis si mes « occupations » s'apprenaient, et malheureusement Yakov avait la langue bien pendue.

          -Je ne pense pas, il était probablement trop soûl pour voir quoique ce soit. Répliqua-t-il en hochant les épaules, la cuillère toujours dans la main, envoyant quelques gouttes par terre. Et puis, c'est pas comme si j'allais te dénoncer. J'ai pas 5 ans après tout et ce que tu fais de tes soirées ne regarde que toi.

Je le regardais avec un petit sourire, ce n'est pas tous les jours que notre Yuri était agréable.

          -Merci.

          -Ne deviens pas sentimental, ça serait vraiment dégueulasse.

Voilà le Yuri que je connaissais et que j'appréciais malgré tout.

Je finissais de manger lorsque je sentis mon téléphone vibrer dans ma poche. Il ne s'agissait pas de Yuuri, avec qui nous nous étions donné rendez-vous dans l'après-midi à la patinoire où avait eu lieu le gala, mais un de mes meilleurs amis et concurrent Suisse, Christophe Giacometti. Il venait de m'envoyer un sms proposant de nous donner rendez-vous en ville pour prendre un café puisqu'il s'agissait de son dernier jour au Japon. Il partait le lendemain, tôt le matin. Quant à moi, il m'en restait encore 3. N'ayant rien à faire de la matinée, je me dis qu'il s'agissait d'une bonne idée que l'on se voit, surtout considérant le peu de fois où, dut à notre mode de vie, nous retrouvions dans le même pays au même moment.

Je partis dans ma chambre et m'habillai assez simplement (si un manteau Channel avec une écharpe Dior est considéré comme simple) et sortit de l'hôtel pour me diriger vers l'adresse que m'avait donné mon ami.

Le café en question se trouvait dans une grande avenue piétonne au centre de Tokyo. Pourtant à cette heure relativement matinale, peu de personne se baladait dans cette avenue, la plupart étant des touristes ou des élèves des écoles environnantes. Chris quant à lui m'attendais à l'une des tables en terrasse, un café encore fumant devant lui. Tout comme moi, il était habillé de manière sophistiquée, avait coiffé ses cheveux blond coupés courts et portait ses lunettes qu'il ne mettait que en dehors des compétitions.

Loin de s'intéresser à sa boisson, il était absorbé par son téléphone, abordant une sorte de sourire niais que je ne lui connaissais que pour une seule personne.

          -Encore en train d'envoyer des messages à ton mystérieux ami ? lui lançais-je malicieusement en m'approchant.

Chris leva la tête et remis d'un doigt ses lunettes en place.

          -Tu sais très bien qu'il est plus qu'un ami, Nikiforov. Et il n'a rien de mystérieux : j'ai même voulu te le présenter mais tu n'as pas voulu !

          -La Suisse a beau être sur le même continent que la Russie, ça n'est pas la porte à côté ! répondis-je en riant. Si tu l'aimes tellement ramène le jusqu'à moi !

          -Il a un emplois Victor ! Sache que je l'aime plus que toi donc je ne lui ferais pas l'affront de le traîner partout avec moi juste pour que tu puisses le rencontrer, rit-il à son tour.

          -Tu me vexes grandement, dis-je faussement en m'asseyant face à lui.

Une serveuse vint peu de temps après pour prendre ma commande qui arriva quelques minutes plus tard.

          -Sinon ? Comment vas-tu ? Tout s'est bien passé pour le gala ? entamais-je la conversation.

          -Oui, oui tout va bien. Et toi alors ? C'était quoi ce quintuple ?

          -Une surprise...

Je ne pus m'empêcher de lâcher un petit rire nerveux en replaçant ma mèche de cheveux.

          -Pour qui ? Pour Yakov ou pour le joli jeune homme ?

Pour la seconde fois de la matinée, je faillis recracher ma boisson.

          -Pardon ?!

          -Allons, ce n'est pas à moi que tu vas cacher ton mystérieux ami. dit-il en reprenant mon expression.

Voyant que je gardais le silence, il expliqua :

          -Il étais juste au-dessus de moi dans les gradins quand il a lancé la rose bleue et je vous ai vu parler l'un avec l'autre après. Vous aviez l'air plutôt proche. Insinua-t-il en appuyant sa tête contre sa main et en battant des cils.

Je repensai à la manière dont Yuuri avait placé la rose derrière mon oreille, d'un geste doux et délicat, et à la façon dont je l'avais dévisagé à ce moment. Chris faisait-il référence à ce moment ?

          -Bon ok, j'ai bien rencontré quelqu'un.

Je marquai une pause avant de continuer :

          -C'est un streap teaser.

Je fus ravi de voir mon meilleur ami s'étouffer à mes mots. Je ne lui veux pas son mal, ne vous inquiétez pas, mais pour une fois j'étais heureux de ne pas être celui pris de court.

          -Victor Nikiforov ! J'ai beau te connaitre depuis près de dix ans maintenant, tu réussiras toujours à m'étonner ! Tu n'as aucun autre détail à me donner ? Du style, son nom ou son âge avant de me donner sa profession quelque peu douteuse ? se mis-t-il à rire après avoir repris son souffle.

          -Pardon, pardon... Il s'appelle Yuuri Katsuki, il est japonais et a 23 ans. Yeux chocolat, cheveux noirs et lunettes bleues, un peu plus petit que moi. Je l'ai rencontré il y a de ça 3 jours dans un bar de streap tease gay.

          -Je ne savais pas que tu fréquentais ce genre d'établissement. Vous êtes un petit cachotier Monsieur Nikiforov ! Votre relation a commencé sur des braises à ce que je comprends ?

          -Non, c'était un hasard des plus total ! Et il n'y a rien entre nous... Ecoute...

C'est ainsi que je lui racontai ma rencontre avec « Eros » puis Yuuri à History puis quand je le revis à la patinoire juste après le gala. Je ne lui cachai aucuns détails, il était mon meilleur ami et je lui faisais entièrement confiance. Il connaissait mes penchants pour les deux sexes et étant lui-même en couple avec un homme, ce serait bien la dernière personne à me juger pour avoir un tel comportement face à un représentant de la gente masculine. Mieux encore : il pourrait m'aider à comprendre ce qui m'arrivais face à l'inconnu japonais. Je lui parlai donc aussi du pari et des cours que je devais désormais à Yuuri. A la fin de mon récit, nous avions tous deux finis nos cafés.

          -Mon cher Victor, je ne t'avais encore jamais entendu parler ainsi de quelqu'un...

Il sourit, comme s'il était attendri.

          -Je suis désolé mais je ne peux pas te dire ce qu'il t'arrive.

          -Quoi ? Mais pourquoi ? demandais-je, surpris.

          -Parce que je ne peux pas me le permettre. Tu te doutes peut-être de ce dont je parle mais tu dois d'abord te l'admettre à toi-même. C'est un sentiment que tu dois ressentir par toi-même et qui ne devrait pas être influencé par le jugement d'autres personnes.

Je restais silencieux à l'observer pendant un moment puis finis par lui lancer :

          -En tout cas, ce que je sais, c'est que je te déteste Christophe.

          -Moi aussi je t'aime bien mon Victor. Rit-il.

Bien évidemment que je voyais où mon ami suisse voulait en venir, notamment avec tous les sous-entendus pervers qu'il avait semé pendant mon récit, mais pour moi il s'agissait d'une chose difficile. J'étais souvent apparue dans la presse aux bras de jeunes femmes pour la plupart mannequins ou actrices et plus rarement d'hommes, mais jamais cela ne m'avait posé problèmes. Les journalistes en parlaient comme de potins, d'un fil à suivre tellement mes partenaires changeaient car pour moi aucune de ces relations n'avaient jamais été sérieuses, la plus longue ayant été d'environ trois semaines. Mais ce que je ressentais pour Yuuri était totalement différent : à mi-chemin entre de l'excitation et de la peur face à la puissance de ces sentiments, je n'avais aucune idée de comment réagir. J'étais désemparé face à l'effet qu'avait le jeune homme sur moi. De plus, je n'avais aucune envie d'exposer Yuuri à la presse : il restait un jeune homme timide que je ne saurais juger s'il était capable de résister à l'assaut de journalistes et... j'avais l'étrange envie de le garder pour moi...

          -Alors que me conseil-tu de faire si tu es si malin ? continuais-je.

          -Et bien... Tu m'as bien dit que tu le verrais cet après-midi, non ?

J'acquiesçais en silence.

          -Demande lui de sortir avec toi !

Je le regardais les yeux exorbités et me réembrumais :

          -En fait tu es un idiot...

          -Pas dans ce sens-là ! Demande-lui de prendre un café avec toi après votre entrainement où vous pourrez discuter librement, sans pression. Tu pourrais même lui demander de te faire visiter la ville ? Après tout il vit ici, il y a bien des coins intéressants à voir autre que des bars gays non ? M'expliqua-t-il en relevant ses lunettes. Après ça tu pourras te faire ton opinion tranquillement et choisir ce que tu feras.

Son idée ne semblait plus totalement saugrenue, en effet.

          -C'est comme ça que tu as fait quand tu as rencontré ton adorable petit ami ? demandais-je, curieux.

          -Absolument pas. A partir du moment où nos regards se sont croisés, nous nous sommes embrassés sauvagement et nous sommes allés chercher une chambre d'hôtel.

          -Christophe ! m'esclaffais-je.

          -Oh ça va ! Ce n'est pas comme si je t'avais raconté comment il m'avait plaqué contre le mur pour-

          -Stop !! Je t'apprécie beaucoup mais garde tes ébats amoureux pour vous deux ! riais-je, le rouge me montant aux joues.

          -Petite nature va ! Le grand Nikiforov ne peut pas supporter quelques descriptions outrageuses. Pff...

Mon meilleur ami avait toujours été ainsi, mais je préférais sérieusement quand il ne prenait pas le temps de me raconter ce genre de choses.

Tout est-il que je me décidais tous de même à suivre ses conseils et qu'une fois arrivée à la patinoire, je demanderais à passer un peu de temps avec Yuuri Katsuki (autre qu'à History).

***

JOYEUX HALLOWEEN !! (Aka la meilleur fête inventée sur la planète Terre !)
Sérieusement j'adore Halloween
(><)

Sinon pour ce qui est de ce chapitre, j'avais envie de voir les sentiments de Victor un peu plus exposés, voir un peu ce qu'il se passe dans sa tête... Et puis bon ok j'avais envie de m'amuser avec Chris (≧∀≦) parce que Chris est tellement génial !

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? Et surtout qu'attendez vous des prochains chapitres ? ^^
ET EST-CE QUE VOUS FÊTEZ HALLOWEEN ??

Sur ceux, j'espère que vous avez bien aimé ce chapitre, n'hésitez pas à laisser un commentaire et à la prochaine !

-Avyene out-

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