Chapter 22 : This is not our end

La vie n'était pas si horrible que cela. Elle aimait jouer des tours et cherchait souvent à vous empêcher de trouver ce que vous désirez, mais elle n'était pas toute puissante.

Parfois, il suffisait de persévérer, d'avoir du courage, de faire face. Yuuri en était l'incarnation.

Il avait tout affronté, pas à pas, pas forcément seul. Mais être seul ne signifiait pas être fort, être seul signifiait être un lâche. Demander de l'aide nécessitait bien plus d'efforts mais était toujours plus fructifiant. Et j'espérais au fond de moi qu'il savait que je serais toujours là pour lui.

Surtout maintenant que nous nous étions embrassés, que je lui avais dit que je l'aimais un bon demi-milliard de fois, et que je ne comptais plus jamais le quitter des yeux ou arrêter de lui faire un câlin.

-Victor lâche-moi, je n'arrive pas à marcher... se plaignit l'intéressé.

-Jamais.

-Victor je vais rater mon vol ! Dit-il en riant.

-Tant mieux ! Tu resteras vivre avec moi, on s'achètera une grande maison sur la plage et nous vivrons heureux avec nos cinq chiens, pour l'éternité, continuais-je, très peu enclin à laisser Yuuri partir maintenant que nous étions enfin ensemble.

-Je rajoute ça à ma fanfiction ! annonça Phichit qui imprimait les cartes d'embarquements à une borne automatique quelques pas devant nous.

-Quoi sérieusement ? Tu es toujours en train d'écrire ce truc ?! geignit encore Yuuri.

Après notre grande déclaration et embrassade au soleil couchant, je ne me voyais pas quitter ainsi Yuuri, l'amour officiel de ma vie, et le laisser repartir au Japon avec un simple au revoir. Je m'étais donc proposé d'accompagner les deux amis jusqu'à l'aéroport, pour leur faciliter le trajet et essayer de conserver le plus de temps possible avec Yuuri.

Je ressentais encore ses lèvres sur les miennes et toutes mes défenses qui se brisaient alors que je déclarais enfin mon amour pour lui.

Mais même après avoir gagné encore quelques heures ensembles, cela restait tout aussi dur de lui dire au revoir, même pour un court laps de temps. J'avais encore tellement de choses à lui dire, à apprendre de lui et rien que l'idée de le voir partir me fendait le cœur. J'aimerais tant avoir encore du temps à passer avec Yuuri. Mais là encore, je souhaiterais passer ma vie entière avec lui.

-Tu es certains qu'il n'y a pas moyen que tu restes encore un peu ? implorais-je. Je peux largement me permettre de te racheter un billet d'avion s'il le faut...

Se dégageant délicatement de mes bras, il sourit gentiment :

-Peut-être que tu le peux, mais je ne peux pas me permettre de rester plus longtemps. Seung Gil va être furieux envers moi sinon.

-Qui ?

-Pas touche ! Lui il est à moi ! s'offusqua Phichit en face de nous.

Fronçant les sourcils, Yuuri rit franchement en m'expliquant :

-Seung Gil Lee est le propriétaire du club de danse dans lequel je travaille. Comme nous sommes seulement trois professeurs, c'est assez dur quand l'un de nous prends des vacances... C'est aussi, au passage, le petit ami de Phichit.

-Donc tu restes loin de lui le Don Juan, tu m'as déjà piqué un asiatique tu ne m'en prendras pas un second !

-Je ne te l'ai pas 'pris', on a choisi mutuellement de s'aimer ! rétorquais-je sur un ton enfantin.

Phichit faussement offusqué s'apprêtait à rétorquer quelque chose quand il abandonna finalement et lâcha :

-Rah ! J'arrive pas à vous en vouloir quand vous êtes si mignons ! se scandalisa le Thaï.

Il finit de récupérer les cartes d'embarquement, posa les baguages pour qu'ils soient emportés vers la soute, et nous sortîmes de la zone d'enregistrement des bagages.

Nous nous dirigeâmes lentement vers le contrôle de sécurité, la main de Yuuri dans la mienne pendant que Phichit pianotait encore quelque chose sur son téléphone.

J'aimais pouvoir ainsi tenir la main de Yuuri, en public et sans peur d'être rejeté. J'appréciais encore plus être accepté par lui, que mon contact ne l'effraie et ne le panique pas. Je ne souhaitais pas le traiter comme un objet fragile, prêt à se briser à la moindre pression, parce qu'il ne l'était pas. Mais je souhaitais tout de même qu'il se sente à l'aise en ma présence, que mes actions lui soient confortables et non pas qu'elles lui rappellent de mauvais souvenirs. Savoir qu'il acceptait que je sois ainsi proche de lui, physiquement et mentalement m'emplissait de joie.

Mais j'avais encore tant de choses à lui dire. Dont...

-Bon, les tourtereaux, on a douze heures de vol devant nous et j'ai rien à lire avec moi ! Trompeta Phichit. Et il est hors de question que je m'ennuie pendant douze heures sans wifi potable, alors je vais me chercher un bon polar à la boutique et vous avez vingt minutes pour vous faire des adieux larmoyants.

C'est sur ces belles paroles, et sans nous laisser le temps de rétorquer quoi que ce soit, que nous nous retrouvâmes seuls au milieu de la foule.

C'était un sentiment étrange de se sentir si seuls au monde alors que tant de personnes nous entouraient.

-Je... Je suis désolé qu'on ne puisse pas rester plus longtemps, surtout après qu'on ait eut tant de mal à se retrouver, commença finalement Yuuri, penau.

Près de moi, il me sembla si précieux. Mais il paraissait culpabiliser.

-Je me dis qui si j'avais été plus courageux on aurait au moins pu profiter plus longtemps du temps qu'on avait ici-

-Yuuri, tu es la personne la plus courageuse que je connaisse, ne doutes-jamais de ça ! le contredis-je.

-Mais on aurait pu se retrouver plus tôt ! Et-

-Tout ce qui m'importe c'est qu'on s'est retrouvé, le rassurais-je Qu'importe les circonstances, je préfère qu'on soit aujourd'hui réunis, plutôt que d'avoir passé une éternité à me demander ce qu'il aurait pu se passer si ça n'était pas arrivé.

Malgré mes paroles qui se voulaient rassurantes, Yuuri ne semblait pas convaincu.

-D'ailleurs, au sujet de nos retrouvailles... commençais-je gêné.

Il fallait que je lui parle du suçon que je lui avais fait la nuit où il avait accouru chez moi. Je n'étais pas fier de cet accès de sauvagerie, et j'étais encore honteux de ne m'être toujours pas excusé. C'était le moment ou jamais de m'expliquer.

-Je... Je ne sais pas vraiment comment aborder le sujet... Mais... Tu sais le soir où tu t'es réfugié chez moi ?

Il acquiesça, curieux de savoir où je voulais en venir.

-Hum... Je t'ai déjà dit que j'avais pris soin de toi en te lavant... mon dieu c'est terriblement embarrassant, ajoutais-je à voix basse. Mais j'ai... J'ai fait quelque chose de mal. Je n'aurais pas dû, et il aurait fallu que je demande ta permission.

-Euh... Est-ce que tu pourrais abrégé ? Tu commences à me faire peur, répondis le jeune Japonais, un frisson parcourant son corps.

-Pardon, pardon. Promis, ce n'est rien de grave... j'espère.

Prenant une grande inspiration, je déclarais finalement, à voix basse histoire que la multitude de personnes qui passait près de nous n'entendent pas toute notre conversation :

-A ton réveil, tu as surement remarqué que tu avais un suçon sur le coup, c'était impossible de le rater. Je suis désolé, mais il vient de moi et il est absolument indigne de mon comportement de te l'a-

-Ha ça ! Pfiou ! Je le savais déjà ! souffla-t-il de soulagement.

Confus face à cette réaction extrêmement positive de sa part, je me tus un instant. Je m'attendais à ce qu'il hurle d'indignation, qu'il me juge finalement inapte à recevoir son amour ou qu'il se mette à pleurer dans le pire des cas. Mais non, il semblait juste soulagé.

-Je sais que mon comportement de buveur n'est pas très incroyable. Mais je me suis très bien rendu compte que lorsque j'ai repris conscience dans les bras... de cet inconnu, il n'avait pas eu le temps de faire grand-chose.

-Mais... tu n'es pas en colère contre moi ? Tu en as tous les droits ! Tu étais inconscient, et j'aurais dû te deman-

-J'étais content, m'interrompra-t-il.

-P-pardon ? m'estomaquais-je.

Baissant les yeux et rougissant, Yuuri s'expliqua d'un petite voix :

-Quand je me suis réveillé et que Phichit m'a fait remarquer... enfin tu sais, j'étais heureux de me rendre compte que seul toi avait pu me faire ça. Hum... Je ne sais pas si tu te rends rend compte, mais j'étais déjà fou a-amoureux de toi à ce moment-là, et savoir que tu... que tu ressentais, peut-être, la même chose pour moi, avoir l'ombre d'une confirmation, et bien ça m'a ravi. C'est puéril, je sais, marmonna-t-il. Mais si vraiment ça te torturait, sache que je ne t'en veux pas. J'étais surpris, mais pas fâché, conclu-t-il, un sourire rassurant sur les lèvres.

Alors qu'un poids énorme s'envolait de mes épaules, je pris Yuuri dans mes bras en le serrant suffisamment pour lui faire comprendre à quel point je l'aimais, mais pas encore au point de l'étouffer. J'étais véritablement tombé sur un ange, j'étais si chanceux.

Phichit revins alors, un roman de poche à la main et téléphone dans l'autre. Il ne s'était gêné en aucun point pour prendre des photos de nous. La question était maintenant de savoir qui de lui ou des journalistes posterais en premier des photos de nous deux sur internet.

En repensant aux journalistes, je grimaçais déjà à imaginer la réaction de Yakov face aux médias. La dernière fois que nous nous étions vus, je lui avais assuré que je rétablirais la situation... Mais bon, je lui avais aussi promis que j'assumerais les conséquences de mes actes, quoiqu'il arrive. Et j'assumais entièrement sortir avec Yuuri au grand public, encore plus si lui-même souhaitait montrer à tous que j'étais siens.

Nous arrivâmes enfin devant l'entrée du contrôle de sécurité, et un sentiment d'appréhension s'installa en moi.

-Et bien, nous y voilà, annonça Yuuri en écho à mes pensées.

Nous nous retournâmes l'un face à l'autre, nos regards ne se quittant pas une seconde. Le visage de Yuuri affichait une expression indéchiffrable, mais avant que je puisse lui poser la moindre question, il m'avait entouré de ses bras et me serrais fort. Je n'hésitai pas un instant à lui rendre la pareille.

-Tu vas me manquer, me chuchota-t-il la voix gonflée d'émotion.

Les larmes commençaient à me monter aux yeux : je l'aimais bien plus que ce que je pouvais le supporter.

-Toi aussi, lui répondis-je. Mais ce n'est pas comme si c'était un adieu... Pas cette fois, assurais-je.

A ces mots, il me serra un peu plus fort. Je lui caressai doucement les cheveux, en signe de réconfort, pour essayer de me rappeler du moindre détail le concernant.

Autour de nous, peu de personnes nous prêtait la moindre attention, la plupart ayant tout simplement comme objectif la porte d'embarquement. Phichit au contraire semblait ne pas réussir à se décider entre exploser de joie et exploser en sanglots. D'un petit geste de la tête compatissant, je l'invitai à rejoindre le câlin, ce qu'il fit d'un bond qui fit nous faire tous tomber. Cela eu au moins le mérite de nous faire sortir de notre maussaderie et de nous faire rire.

J'en profitait pour faire un petit câlin personnel à Phichit et murmurai dans son oreille un « merci », auquel il répondit par un hochement de tête et un grand sourire.

Prenant enfin le courage de laisser les deux amis partir, je me permis tout de même d'attraper le poignet de Yuuri, l'attirant tout entier jusqu'à moi et posant délicatement mes lèvres sur les siennes. Un baiser léger et volatile, à peine assez long pour qu'il se rende compte de ce qui lui arrivait. Une promesse qu'il y aurait plus qu'il l'attendrait la prochaine fois qu'on sera ensemble.

-On se reverra, promis.

Passant de la surprise à un joli sourire, il m'embrassa de même et enfin nous nous quittâmes.

Je les regardai passer le contrôle de sécurité, un pincement au cœur. Au dernier moment, ils se retournèrent pour me faire un petit signe de la main, puis disparurent de mon champ de vision. Je restais encore un moment à regarder le vide qu'ils avaient laissé, imaginant même que Yuuri reviendrais en arrière, clamant son amour pour moi et que pas une seconde il ne pouvait vivre sans moi. Mais ce ne fut pas le cas, et ce n'était pas grave. Ils prirent leur avion et je reparti en direction du parking, sachant que quoi qu'il arrivât, j'avais retrouvé Yuuri et que tout allait pour le mieux.

Alors que je m'apprêtais à mettre le contact, je reçus plusieurs dizaines d'SMS furieux de la part de Yakov. Souriant, je me dis que je m'apprêtais à avoir une conversation intéressante avec mon mentor.

***

En sortant de l'avion, j'avais été une véritable boule de nerf. A mes côtés, Phichit m'assurait que tout irait bien et j'avais vraiment envie de le croire. Car même si j'étais en effet très fier de sortir avec le très grand et majestueux Victor Nikiforov, la réaction de ceux autour de moi me faisait tout de même peur. Et l'avalanche de notifications me prévenant de parutions d'articles mentionnant le nom de Victor, que j'avais reçu juste avant le décollage et que je n'avais donc pas eu le temps de consulter, ne m'avait pas vraiment aidé.

Pendant les douze heures et quelques de vol qui suivirent, je vécus donc dans cet étrange espace-temps des avions dans lequel la Terre pourrait exploser qu'aucun des passagers ne seraient au courant. A un certain point, ma nervosité fut battue par mon sommeil et je me réveillai quelques heures plus tard au son de Phichit qui essayait de ne pas hurler de rage face au retournement de situation de son polar qu'il avait apparemment prédit depuis au moins deux cents pages.

Tout est-il que lorsque nous débarquâmes de l'appareil, je m'attendais au flash d'appareil photos, aux regards soutenus et interrogatifs, aux chuchotements incessants. Mais, au contraire, c'était plutôt calme... Enfin, aussi calme qu'un aéroport en fin d'après-midi puisse être. Phichit, encore somnolant, me lança un regard du type « je te l'avais bien dit ».

Effectivement, une fois que j'eu un réseau suffisamment stable, je pus voir la dizaine d'articles parlant de la désormais officielle relation entre Victor et moi. De ce que j'avais survolé, les journalistes connaissais mon nom, mon âge et le fait que j'étais un professeur de dance à Tokyo mais sans vraiment plus de détails. Dans un des articles apparaissait notamment une capture d'écran d'un tweet écrit par Victor lui-même :

« Oui je sors officiellement avec lui et je l'aime de tout mon cœur. Si vous avez le moindre respect pour moi-même et vous-même, vous nous laisserez l'intimité auquelle nous avons le droit. Sinon la Victuuri Protection Squad prendra soin de vous »

Sous le tweet, s'empilaient des milliers de commentaires proclamant leur appartenance à la dite Squad, dont un certain « incognito_hamster_fanboy », auto-proclamé Capitaine de la Squad. Je jetais un regard curieux à Phichit qui semblait trop occupé à bailler pour le remarquer.

En tous cas, les gens n'en avaient littéralement rien à faire de ma personne. Soit-il ne me reconnaissaient pas, soit ils ne connaissaient pas Victor, soit tout bonnement ils avaient d'autres choses à faire que de lire les ragots de magazine people. Le calme dura jusqu'à la sortie de la livraison bagages, mais cette tranquillité fut brisée pour bien d'autres raison.

Derrière la barrière interdisant aux personnes de rentrer dans la zone de livraison des bagages, s'agitait une très énergique et très bruyante Minako. A l'aide d'un bannière portant mon nom et celui de Phichit, Minako essayait d'attirer notre attention, et celle de toutes les autres personnes présentes...

-Yuuri !!! Phichit !!! Je suis là !!!

-Mademoiselle Okukawa ! répondit-Phichit avec tout autant d'enthousiasme alors que j'essayais de me rapetisser le plus possible.

Une fois face à face, elle fit d'abord câlin à Phichit, tout sourire :

-Allons, je t'ai déjà dit de m'appeler Minako ! J'ai l'impression d'être ultra sévère quand tu m'appelles mademoiselle, se plaignit-elle en relâchant Phichit pour venir me faire un étreinte.

-Bien M'dame ! rit-il.

-Ha non c'est encore pire ! s'indigna-t-elle en me lâchant.

Je gloussais doucement :

-Yuko n'était pas celle qui devait venir nous chercher ? intervins-je pour les distraire.

-Elle a eu un problème à History, donc je me suis proposée de venir à sa place.

-Merde, quelque chose de grave ? s'enquit-Phichit.

-Nan nan nan ! Ne vous inquiétez pas, juste un couac dans les commandes et du coup c'est un peu le bordel là-bas.

-Et ce n'est certainement pas parce que tu voulais t'absenter du studio de danse pendant quelques heures, ironisais-je.

L'air faussement outrée :

-Mais non voyons ! Je voulais juste être la première à vous voir ! Vous m'avez tant manqué !

Voyant que je doutais très fort de la véracité de ses propos, je levais un sourcil.

-Roh d'accord ! Mais tu sais très bien que la pole dance n'est pas ma spécialité ! Je préfère bien plus m'occuper des cours de danse classique plutôt que de reprendre tes cours ! En plus Seung Gil s'en sort bien mieux que moi avec tes élèves, commenta-t-elle en riant.

Nous commençâmes à nous diriger vers la voiture.

-C'est pas parce que tu t'es trouvé un merveilleux petit ami en notre absence que tu ne devrais pas accepté l'amour que je te propose, rétorqua-t-elle.

-Quoi ?! glapis-je, devenant rouge pivoine.

-Sérieux vous êtes déjà au courant ? dit Phichit qui lui semblait bien s'amuser de la situation.

-Et comment ! C'est Yuko qui a vu les premiers articles et elle a faillit saigner du nez tellement elle était excitée à la nouvelle !

Pendant que mes deux amis m'embarrassaient sans fin, je me dis qu'au final je n'aurais au moins pas à cacher ma relation.

Alors que j'essayais désespérément de changer le sujet de la conversation, mon téléphone m'indiqua que j'avais reçu un nouvel SMS. Celui-ci provenait de Victor qui m'envoyait une photo de Mackka affalée sur le canapé avec le commentaire : « J'espère que ton vol s'est bien passé, tu manques déjà à Mackkachin »

Suivit quelques secondes plus tard par « (A moi aussi) »

Malgré moi, je sentis mon cœur fondre et un grand sourire apparaître sur mon visage. Je n'arrivais même pas à croire à quel point j'étais chanceux.

Le reste du temps que je passais à Tokyo fut sans incidents. Le décalage horaire ne fit pas long feu et je repris le travail, d'abord au studio de dance avec Seung Gil et Minako, puis à History où Yuko semblait être aussi heureuse que lorsqu'elle avait eu ses filles, c'est-à-dire qu'elle semblait sur le point de sauter au plafond à tout moment. Seung Gil quand à lui me fit un simple pouce en l'air en me voyant arriver au studio le premier jour. Un peu froid, mais je savais au fond de lui qu'il était un sentimental. Il sortait lui-même avec Phichit après tout.

Je m'attendais à ce que tout change dans ma vie une fois que je sortirais avec Victor, mais ce n'étais pas tellement le cas. Je me rendais compte que la routine de ma vie me suffisait, que les personnes qui m'entouraient étaient absolument merveilleuses, bien que l'absence de Victor me peinât. Il devait rester encore quelques temps en Russie pour se charger des détails de sa pause dans sa carrière, des interviews avec les journalistes et aider Yakov. Pour pallier, nous nous appelions tout les soirs ou presque, généralement avant mon entrée en scène à History. Je pensais que serais gêné de danser pour tant d'inconnus alors que je sortais désormais avec Victor. Mais ce que je ressentais me permettait au contraire de m'élever encore à un autre niveau, où mes sentiments s'exprimaient de la manière la plus crue qu'on me le permettait. Ils m'alimentaient en tant qu'artiste.

Progressivement, je renouai aussi le lien avec ma famille. J'avais souvent envie de pleurer lorsque je les appelais : j'avais manqué tellement de choses, tellement de moments. Et pourtant mes parents ne me voyaient tout autant comme leur fils adoré et m'aimaient toujours autant. Ils ne se sont jamais montrés en colère envers moi, m'acceptant juste de nouveau dans leur vie comme si rien n'avait changé en six ans. Qu'avais-je fait pour mériter une famille si incroyable ?

Installé confortablement dans l'appartement que je partageais avec Phichit, je repensais à tout ce qui m'était arrivé. Je n'arrivais même pas à croire, qu'après des années de cauchemars, la vie avait mis devant moi des personnes de rêve, qui chacune à leur tour m'avaient permis de remonter la pente, de revoir la lumière du jour et de devenir qui je suis aujourd'hui. J'avais envie de pleurer et de rire en même temps. Comment pouvait-on être si chanceux ?

Un soir, ma mère me demanda si je souhaitais venir les voir à l'occasion du Hanami, la fête des cerisiers.

Après l'hiver rude vient le printemps.

J'acceptais.

***

Je suis encore en retard !!! Mais à partir de maintenant ça n'étonne plus personne ! Au moins je ne poste pas ce chapitre à 3h du mat ! X)
Mais bon vu que j'ai enfin fini tous mes projets finaux et cours, je me suis mise plus sérieusement à l'écriture de ce chapitre.

Chers lecteurs, Chers amis... Nous sommes presque au bout de l'aventure.

Il se pourrait même que le prochain chapitre soit le dernier ! Et oui « déjà » ! Moi même je n'arrive pas y croire, mais voilà ! J'ai tout dit (ou presque), tout raconté, et vous avez tous été là avec moi !

Merci à celles et ceux qui commentent sans relâche, vous êtes la lumière de mes journées. Merci à vous, lecteurs discrets et invisibles, cette histoire est pour vous.

Je garde les adieux larmoyants pour plus tard, mais en vrai je suis déjà en train de pleurer.

J'espère sincèrement que ce chapitre en a valut la peine, qu'il vous a plus.
J'ai toujours voulu écrire cette histoire comme celle où un couple surmontait leurs problèmes en se faisant confiance, en se rendant compte qu'ils sont meilleurs à deux. Et j'ai le sentiment que j'y suis arrivée (ET J'AI FAIT VICTOR S'EXCUSER POUR LE SUÇON ! C'EST BON VOUS ÊTES CONTENTS ?! XD). C'est aussi pour cela qu'il y a ce petit changement de point de vu surprise en deuxième partie. J'avais besoin d'exprimer les sentiments de Victor, mais aussi de Yuuri.

En ces temps spéciaux de pandémie, j'espère que vous allez toutes et tous bien, que vous êtes en sécurité et que vous restez bien chez vous à vous lavez les mains (≧∇≦)
Pour moi le confinement ressemble à ma vie de tout les jours de vacances, alors bon... X)

Je vous envoie plein d'amour et je tiens à ce que vous reteniez bien que je vous aimes tous de tout mon petit cœur bien trop émotif.

Sur ce, au prochain (et dernier) chapitre !

-Avyene out-

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