Chapter 21 : Definitely not a date

Attention : Petit cadeau dans les notes pour me faire pardonner de mon retard monstrueux.
Bonne lecture !
***

Voilà, je paniquais. Ce n'était pas comme si j'avais demandé à Yuuri de venir à un rendez-vous entre amoureux ! Ça n'en était pas un, et il ne fallait surtout pas que ça le devienne !

Bon sang mais qui avait pensé à ce plan stupide ?! MERDE, C'ÉTAIT MOI ! ÇA SE SENT QUE J'AI TOTALEMENT LE CONTRÔLE DE LA SITUATION ?!

Bon, il fallait que je respire et que je me calme.

Près de la station Vitebsky, les gens s'afféraient à attraper leur trains ou, tout comme moi, attendaient de récupérer amis ou famille. Au vu de l'heure, Yuuri et Phichit devaient arriver d'une minute à l'autre et je ne me sentais absolument pas prêt à affronter cette journée. Cela aurait pu être une chouette journée entre amis, à jouer encore une fois aux touristes et à observer discrètement l'incroyable personnalité de Yuuri pendant que je m'inquiétais que Phichit ne rentre dans un poteau en prenant trop de selfies. Mais à la place, je sentais déjà la vue aiguisée des paparazzis qui me transperçait de part en part. Après ce tweet que j'avais lancé hier soir, ça ne m'étonnait pas...

En effet, pas même trente secondes après avoir tweeté, les réseaux sociaux avaient explosés. Je devais des remerciements à mon club de fangirls, qui avaient fait un travail absolument superbe pour exagérer mes mots et déclencher une apocalypse chez les journalistes qui pensaient tenir les rênes d'une nouvelle histoire croquante pour leur tabloïde. Cela avait commencé par un autre petit tweet suivant le miens, qui basiquement faisait l'hypothèse que le « mystery guy » de mon hashtag était justement et très probablement « l'homme mystérieux » des articles parus le matin-même. Et je soupçonnais très fortement Phichit d'être derrière ce second tweet. Qui d'autre porterait le pseudo « incognito_hamster_fanboy »?

Tout est-il qu'il ne me resta alors plus qu'à m'assoir confortablement et regarder Internet brûler pour la seconde fois de la journée.

J'avais publié un autre tweet quelques minutes auparavant, pour montrer où je me trouvais et que j'attendais mes amis.

J'avais été heureux de voir mon plan fonctionner si bien, mais maintenant, alors que je savais que les photographes allaient observer le moindre de mes mouvements, je me sentais moins confiant. J'étais un crétin amoureux fini ! J'avais la capacité de me comporter normalement devant Yuuri d'une boule de neige en été, c'est-à-dire inexistante ! Et j'allais pourtant devoir le faire, alors que je savais très bien que la première chose que je voudrais faire en le voyant serais de l'étreindre ! Je ressentais encore la chaleur de sa joue que j'avais pu embrasser avant-hier, mais je ressentais encore plus la pression que mettait Yakov sur mes épaules pour ne pas tout foirer. Je ne pouvais pas me le permettre, ni pour Yakov ni pour Yuuri. Si faire semblant de n'être qu'un ami pendant une journée pouvait le protéger, je le ferais sans hésiter.

Mon courage finissait de recharger lorsque Yuuri apparu enfin aux portes de la gare. Seul.

                -Yuuri ! m'exclamais-je.

Mon premier réflexe voulu me pousser à le serrer très fort dans mes bras et de ne plus jamais le lâcher, mais je me souvins des paires d'yeux qui épiaient mes faits et gestes et décida de lui serrer simplement la main... Ce qui s'avéra rendre la situation embarrassante parce que beaucoup trop formelle...

Avec une petite toux pour excuser ce comportement bizarre aux yeux de Yuuri, qui me regardait avec une expression étrange, je changeai vite de sujet :

                -Hum... Dis-moi, où est Phichit ?

Oula, ma voix avait grandement monté dans les aigus !

                -Apparemment, le voyage en car ne lui a pas trop réussi hier soir. Il a dit qu'il ne se sentait pas assez bien pour parcourir la ville aujourd'hui.

                -Quoi ?! Il ne vient pas ?!

Et c'est avec une synchronisation scénaristique que mon téléphone sonna dans ma poche. Sachant, parfaitement la provenance du message avant même de tenir l'écran face à moi, je hurlais déjà intérieurement :

                "Amusez-vous bien ~( ͡° ͜ʖ ͡°) – Phichit "

Non non non ! J'avais besoin de lui pour que mon plan fonctionne ! Pour pouvoir me distraire un peu de la présence de Yuuri ! POUR DONNER L'IMPRESSION QUE CE N'ETAIS PAS UN RENDEZ-VOUS !! J'aurais pu mordre le Thaï et j'en aurais eu tous les droits.

                -Est-ce que ça pose problème ? Tu avais peut-être réservé quelque chose ? s'enquit Yuuri alors que j'avais probablement l'air de fulminer.

Je rangeais mon téléphone et levait les yeux vers Yuuri. J'y vis exactement ce qui allais me faire craquer. Au cours des derniers mois, j'avais appris à connaitre Yuuri et à déceler de temps à autre les mots qu'il ne disait pas : il était attristé que je ne souhaite pas passer la journée seul avec lui. Et je refusais de le voir déçu. Si j'avais pu, je l'aurais pris par la main et couru jusqu'au bout du monde où nous pourrions rester éternellement, rien que tous les deux. Mais je ne pouvais pas m'enfuir si je le souhaitais le protéger.

Une seule journée, courage.

                -Ho non ne t'inquiètes pas ! Je... Je me disais juste qu'il ratait une super journée, mentis-je.

                -Du coup j'ai hâte de savoir ce que tu nous avais préparé !

                -Et bien commençons !

En essayant de rester le plus amical possible, nous nous engageâmes dans le parc attenant à la gare. Il fallait le traverser de part en part pour atteindre le prochain lieu que nous visiterions.

Mon âme chantait les louanges du petit ange à mes côtés alors que j'essayais d'écouter le plus calmement possible les aventures des deux amis à Moscou le jour précédent. Leur journée avait été apparemment très complète et même si ça avait paru court, ils avaient pu visiter une bonne partie de la ville.

Arrivé à la moitié du parc, nous tombâmes sur un bâtiment plutôt imposant qui trônait au milieu d'une petite place.

                -Qu'est-ce que c'est ? demanda Yuuri.

L'heure de sortir le certificat de guide touristique étaient venu :

                -C'est un théâtre pour enfant, le Yunykh Zriteley-

                -J'adore t'entendre parler russe, balbutia soudainement Yuuri.

                -Pardon ?

J'eut clairement le temps de voir son visage passer au rouge pivoine alors qu'il essayait de trouver une excuse .

                -Euh... C'est juste que- euh... J'ai pas souvent l'occasion d'entendre d'autres langues que du japonais ! C'est... C'est chouette d'entendre d'autres accents !

Je ris franchement alors que je répondais :

                -Et bien écoute, je parlerais russe plus souvent !

                -Non non non, ne t'inquiètes pas je ne te force à rien ! C'est juste- Enfin bref ! Continue sur le théâtre ! conclu-t-il, plus embarrassé que jamais.

J'acquiesçait, un petit sourire flottant sur les lèvres :

                -J'y allais souvent quand j'étais petit. Ils font surtout des représentations d'histoires classiques. J'avoue que je ne me souviens plus beaucoup de ces histoires, j'avais généralement trop envie de retourner sur la patinoire pour écouter ce qu'il se passait sur scène !

Yuuri pris une photo du bâtiment, essayant de ne plus ressembler à une adorable tomate.

Du bout de l'oreille, j'entendis en écho d'autres clics de déclencheurs. Les journalistes nous suivaient, bien.

Continuant notre chemin, nous finîmes par ressortir du parc à son autre extrémité sur une autre place, un peu plus animée, sur laquelle se dressait un bâtiment coloré. En grandes lettres blanches sur sa façade était écrit :

                -« Okeanarium » ! m'exclamais-je. C'est l'un des plus grands aquarium de St Pétersbourg. Je me suis dit que ça pouvait t'intéresser, puisque tu m'avais dit que tu habitais près de la mer, expliquais-je.

Le visage de Yuuri rayonnait et le miens l'imita.

Il fallait que je me calme, ce n'était pas comme si j'avais choisi l'un des lieux des plus romantiques pour un rendez-vous, non, absolument pas...

...

Je l'avoue, j'avais compté sur la présence de Phichit pour calmer le jeu, d'accord ? Et puis avec un peu de chance, les journalistes n'auraient pas envie de gâcher leur argent pour payer les frais d'entrée ?

Tout est-il que la visite fut très agréable. J'avais une préférence pour cet aquarium qui possédait d'immenses bassins d'eau dans lesquels se balançaient de gigantesques algues colorées. Requins, poissons et autres animaux marins flottaient tranquillement derrières les vitres pendant que les crustacés se baladaient sur les différentes roches installées dans les aquariums. Yuuri était d'ailleurs extrêmement doué pour repérer les sols qui se cachait parmi les grains de sable. Mais que faire quand la plus belle créature des sept mers se trouvaient juste à côté de moi et souriait de toutes ses dents comme un enfant ? Ce qui restait compliqué, c'était de prendre des photos nettes de lui avec son appareil photo alors que mon cœur battait comme un dératé dans ma poitrine. Le plus dur était au contraire d'essayer de garder mes distances pour ne pas faire le moindre geste qui paraîtrait déplacé. Parce qu'inversement à ce que j'avais espéré, un ou deux journalistes nous avait bien suivi à l'intérieur. Comme on pourrait le croire, il est assez facile de repérer quelqu'un dans un aquarium qui s'intéresse à tout, sauf aux poissons... Il me semblait aussi qu'une autre journaliste était aussi là, mais elle semblait à l'inverse trop intéressée par les poissons. Je n'en donnais pas cher de son emplois.
Après avoir passé deux bonnes heures dans l'aquarium, nos estomacs nous rappelèrent qu'il nous fallait manger pour survivre, et nous quittâmes le bâtiment en quête de nourriture.

Le reste de l'après-midi fut aussi agréable qu'on pouvait l'espérer. J'essayais de montrer le plus possible de St Pétersbourg à Yuuri, mais en réalité, nous apprécions surtout le paysage, l'architecture particulière de la ville et tout bonnement notre présence ensemble. Yuuri avait comme d'habitude cet aspect calme mais tellement captivant. Mais j'aurais aimé en faire tellement plus, lui montrer des endroits plus personnels, mais j'avais peur de trop m'ouvrir alors que les caméras étaient braquées sur nous. Je devais garder mes distances, à tout prix. Je m'en voulais de forcer Yuuri loin de moi, mais il fallait que l'on ait l'air d'amis jusqu'à la fin de la journée. C'était impératif pour que les journalistes cessent enfin de s'intéresser au jeune japonais. Si j'avais pu emmener Yuuri patiner, cela aurait été le plus beau des cadeaux. Une façon de se rappeler la manière dont nous nous étions rapprochés à Tokyo et un lieu très précieux pour moi. Mais d'une part, après avoir appris le passé de Yuuri, j'avais peur de rappeler d'autres mauvais souvenirs. D'autre part, si je revenais sur la glace, avec un homme qui était apparu dans le journal à mes côtés le jour précédent, alors que je venais d'annoncer une pause dans ma carrière, et bien... Ça serait une sacré montagne russe d'explosions médiatiques.

C'est donc sans véritable but que nous nous baladions dans ma ville. Mais j'étais si stressée que mon attitude était devenue si rigide. Qu'à chaque fois que le jeune homme se rapprochait trop de moi je me reculais d'une façon certainement très peu naturelle et trop rigide. Que le moindre touriste prenant des photos, le moindre clic d'appareil me faisait sursauter.

Et c'est ainsi que je me retrouvai à paniquer en face d'un café, sur la jetée face à la mer, alors que Yuuri avait insisté pour nous prendre des cafés à emporter. Qu'importe les paroles rassurantes que je m'étais dites ce matin, rien ne m'aurait attendu à devoir surpasser ça. Ma propre ville était devenue une zone de guerre dans laquelle chaque personne était un espion. Le pire, c'est qu'il fallait que ces espions soient là. Il fallait que ces journalistes croient qu'ils obtenaient le scoop du siècle. Mais j'avouerais qu'après plus de six heures passées en la compagnie du japonais, j'espérais que les journalistes se lasseraient de nous voir interagir normalement. Mais appartements, ils devaient faire partie du tout nouveau Victuuri Fanclub récemment lancé sur Twitter, parce que pas un instant nous fûmes seuls.

Ils pourraient au moins être discrets ! Si Yuuri ne les avaient pas remarqués jusqu'ici, ça relèverait du miracle à ce point.

Et il fallait encore que je lui parle du premier article... Il ne fallait surtout pas qu'il panique aujourd'hui. Le temps de mener les journalistes en bateau. Pour l'instant il paraissait heureux de cette journée, malgré mon caractère distant. Il était hors de question que je gâche ça. Je lui proposerais de l'accompagner à l'aéroport et je lui dirais tout. L'article, la mascarade de cette journée, mes sentiments. Tout. Il était hors de question que je lui annonce par téléphone, il méritait que je lui raconte tout de vive voix. Peut-être me détestera-t-il pour l'avoir ainsi utilisé, de l'avoir mis en danger ? Mais s'il choisissait de me pardonner ? L'énergie de mon bonheur sera suffisante pour faire tourner la Terre même si celle-ci venait à s'arrêter. Il fera son choix en toute connaissance de cause et je le respecterais, je m'en fis la promesse.

Lorsque je sortis de mes pensées, Yuuri, qui venait de sortir du café, me fixait intensément avec une drôle d'expression. Mince, il avait dû me poser une question et perdu dans mes réflexions je ne l'avais pas entendu :

                -Pardon j'étais distrais, m'excusais-je. Tu disais ?

Ses grands yeux marrons s'emplirent de confusion :

                -Quoi ? Non, non je n'ai rien dit ! répliqua-t-il

                -Ha bon ? Tu me regardais comme si tu souhaitais me dire quelque ch-

                -Tien ton café ! m'interrompit-t-il après avoir viré pivoine.

Étrange... Tout est-il que j'avais envie de le taquiner, de lui ébouriffer gentiment les cheveux et d'entendre son merveilleux rire. Mais il fallait que je me contienne... Encore quelques heures et je pourrais arrêter d'agir comme un idiot. Juste encore un peu.

Je pris une petite gorgée de café pour reprendre contenance et lança un regard vers le jeune homme alors que nous nous remettions en marche sur la jetée, la mer bordant notre route.

Et c'est à ce moment que ça me marqua. Yuuri marchait tranquillement à mes côtés, mais il tenait fermement son café à deux mains. Une douce brise soufflait les nuages vers le soleil se couchant derrière l'horizon pourtant ses épaules étaient crispées, et plus que tout... Il avait l'air déçu, terriblement chagriné. Et ça me fit l'effet d'un coup de poing au ventre. A la vue de l'homme que j'aimais dans cet état, mon cœur se serra si fort.

Qu'importe les yeux et les objectifs qui nous fixaient, il était hors de question que je laisse Yuuri être blessé par quoique ce soit. Tant pis pour les bonnes résolutions que je venais de prendre 30 secondes auparavant.

                -Yuuri, qu'est-ce qu'il se passe ? m'enquis-je.

Il se crispa un peu plus à ma remarque et s'arrêta.

Après un moment de silence, il répondit avec une petite voix :

                -Est-ce que... tu regrettes de passer la journée avec moi ?

                -Pardon ?! m'interloquais-je.

                -Enfin, c'est peut-être qu'une impression... Mais... Je n'ai pas spécialement l'impression que tu souhaites être là... Avec moi...

J'étais absolument abasourdi par ce que j'entendais : moi ? Ne pas vouloir être avec Yuuri ? L'amour de ma vie ? La source de toutes les révélations sur la signification de mon existence ?

                -Hein ?!

Oui, super répartie.

                -C'est juste que ces derniers jours tu avais l'air tellement... Enthousiaste ? Et aujourd'hui tu parais si distant et mal à l'aise. La journée était chouette, je ne dis pas le contraire ! se reprit-il avec de grands geste. Elle était même super et je suis toujours content de passer du temps avec toi, surtout puisque je dois partir ce soir... Je me disais que peut-être tu ne souhaitais plus être vu avec moi ? Après tout je sais que je ne suis pas une personne incroyable ou passionnante, mais j'aime vraiment passer du temps avec toi... Vraiment... Alors j'aurais espéré qu'il en soit de même pour toi-

                -Yuuri, il n'y a pas un seul moment de mes journées que je n'espérerais pas passer avec toi.

Cette tristesse dans ses yeux, je ne pouvais le supporter. Je m'étais promis de le protéger de toute peine, et mon corps entier semblait être possédé par cette seule et unique volonté.

                -Mais alors...

                -Tu es la meilleure personne que je n'ai jamais rencontrée, et je te le redirais autant de fois qu'il le faut pour quoi tu le crois. Et ce même si je dois rester à tes côtés jusqu'à la fin de mes jours.

Je n'avais probablement jamais été aussi sérieux de ma vie, et je cru un moment qu'il allait pleurer. Mais je souhaitais avec tant de force qu'il se voit de la même manière que je le voyais : beau, de l'extérieur et de l'intérieur. Pas parfait, mais je ne cherchais pas la perfection chez lui. Il était un rempart pour moi, quelqu'un qui me permettrais d'être heureux si je le savais près de moi. Sans le savoir, j'avais toujours eu besoin de lui.

Mais il ne se mit pas à pleurer, il me surprit plus que je ne l'aie jamais été dans ma vie.

Les yeux brillants de cette douceur qui m'avait charmé dès le premier soir, un sourire lumineux sur les lèvres, il tendit une main vers moi dont il se servit pour écarter délicatement la mèche argenté qui me barrait le visage.

Et il m'embrassa.

Ses lèvres sur les miennes et le souffle coupé, je regardais étourdi l'homme de ma vie qui avait fait le premier pas. Soudainement, je me rendais compte que toutes les inquiétudes qui m'avaient hanté pendant des mois étaient stupides. Que j'étais moi-même un idiot. Parce que la personne que j'aimais n'avais pas hésité une seule seconde. Que même avec toutes les peurs qui l'entravaient, il avait fait ce que je n'avais pas eu le courage de faire. Qu'il était déjà tellement plus que ce que je ne serais jamais, qu'il était tellement plus incroyable que quiconque.

Revenant à la réalité, je me figeais et le repoussai, sa main se détachant de moi :

                -Non Yuuri ! O-On ne peut pas il y a des-

                -Des caméras ? Je sais.

Il s'était figé en entendant ma première phrase mais me répondit avec amusement.

                -C... Comment ? Tu savais ? hébétais-je.

                -Oui... Ils ne sont pas très discrets honnêtement... Tu souhaitais à ce point montrer à tout le monde que je n'étais rien pour toi ?

                -NON ! Yuuri, tu es beaucoup de chose pour moins mais tu n'es certainement pas rien, bien au contraire ! J'essayais de te protéger ! paniquais-je.

Il était hors de question que je gâche ce moment ainsi, mais il fallait que la vérité sorte une bonne fois pour toute.

                -Pardon de t'avoir fait ressentir ça, mais à cause d'un article-

                -Je sais à propos de l'article, Victor.

Voyant que j'étais trop étonné pour répondre, il rit doucement en baissant les yeux et s'expliqua :

                -Je suis alerté de tout article mentionnant ton nom. Yuko avait peut-être bien raison de dire que j'étais ton plus grand fan... dit-il en rougissant.

Il prit une brusque respiration et leva les yeux vers moi, ses yeux auxquels j'étais si faible et qui brillaient de tellement d'espoir.

                -Mais je me fous de cet article ! Victor, je ne souhaite plus me cacher ! Grâce à toi !

Des larmes étaient apparues aux coins de ses yeux, mais j'aurais pu parier n'importe quoi qu'elles étaient des larmes de joie. Son sourire éclatant en était la preuve.

                -Et si je dois t'embrasser devant la télévision internationale pour montrer que tu es à moi, je le ferais sans hésiter ! Je ne veux pas te perdre pour qui que ce soit ! Je ne me sens jamais aussi bien qu'avec toi ! Victor je t'aime !

Je n'avais plus rien à faire de ce le monde pouvait penser.

Je laissais la tasse en carton tomber au sol pour enfin enlacer l'amour de ma vie à pleines mains.

Une main sur sa joue, l'autre logé dans le creux de ses reins, je le tenais aussi près de moi que je pouvais, l'embrassais comme je n'avais encore jamais embrassé quelqu'un.

Le baiser en soit n'était pas tellement différent de ceux qui j'avais eut avec des dizaines d'autres personnes auparavant.

Mais ce que je ressentais étais si unique que je savais que jamais rien ne surpasserait ce moment. Ses lèvres si douces caressaient jusqu'au tréfond de mon âme et la réparait. La chaleur de sa peau sous ma paume faisait fondre mon cœur d'une manière si enchanteresse. Ses cils humides venaient papillonner sur mes joues et mes jambes entières semblaient trembler sous le poids d'un bonheur qui menaçait d'exploser. J'avais envie de rire et de pleurer en même temps, mais tout ce que j'arrivais à faire c'était de tenir Yuuri dans le creux de mes mains.

Même quand l'air vint à nous manquer et que mes poumons me hurlaient de respirer, je n'arrivais pas à laisser Yuuri se détacher de moi. Quand enfin nous nous laissions prendre une inspiration, j'avais besoin de reposer mon front sur le sien, rien que pour être sûr que je ne rêvais pas, que je n'étais pas tombé de la jeté et que tout ceci n'était pas qu'une merveilleuse illusion.

                -Je t'aime Yuuri, depuis le premier jour. Depuis le moment où nous nous sommes vus. Je t'aime. Je t'aime tant. Je t'aime plus que tu ne pourrais l'imaginer, j'aime tout de toi. Je t'aime !

Comme un barrage qui avaient enfin cédé, je dis enfin à Yuuri ce qui animait mon cœur depuis des mois. Les dizaines de fois où je souhaitais confier à Yuuri à quel point il était magnifique, majestueux, la plus belle chose que je n'ai jamais vu, qu'il était drôle, doux, intelligent. Tout cela sortait de ma bouche en un flot de paroles incessantes, ponctué de « je t'aime ». Parce que j'aimais Yuuri. Et bon sang qu'est-ce que je l'aimais. Et Yuuri pleurait, de bonheur j'espérais. Tout en essuyant ses joues trempées de larmes, je lui répétais à quel point il était merveilleux. Puis il riait et les carillons du paradis semblaient résonné dans mes oreilles.

Nous nous délivrions enfin des mois de frustrations et de doutes. Et qu'importe les passants qui nous regardaient étrangement, ou les paparazzis qui s'en donnaient probablement à cœur joie à l'heure qu'il était.

J'aimais Yuuri.

Yuuri m'aimait.

Et plus jamais je ne le laisserais douter de moi, plus jamais je ne le laisserais se sentir mal aimé. C'est tout ce qui comptait.

***

ENFIN !!!!!!!! J'ATTENDAIS D'ÉCRIRE CE CHAPITRE DEPUIS QUE J'AI COMMENCÉ CETTE FANFIC !!
Et ça m'a quand même pris plus de quatre mois pour l'écrire...
Je m'en excuse profondément : les nouvelles études, le manque de motivation, rien n'est une bonne excuse.
Alors pour me faire pardonner, je vous offre ceci :

JE RÉPONDRAIS À N'IMPORTE QUELLES QUESTIONS QUE VOUS ME POSEREZ ICI.

Ça peut porter sur l'histoire (sans spoil), sur moi et/ou sur les mystères de l'univers ! J'y répondrai dans la mesure du possible ^^ Lâchez-vous !

Sinon, le chapitre ! Victuuri kiss ! Enfin !!! Je tenais tant à ce que ce soit Yuuri qui fasse le premier pas, à ce qu'il n'en ait rien à faire du reste du monde et que Victor soit à lui et personne d'autre. ET JE L'AI FAIT !

Honnêtement, il y a beaucoup de choses que je n'aime pas dans ce chapitre que j'ai du forcer un peu pour pouvoir enfin le finir, mais pouvoir écrire cette fameuse scène comme je me la suis imaginée il y a maintenant plus de trois ans, avant même que je ne poste le premier chapitre, c'est un petit rêve devenu réalité.

Qu'est-ce vous en avez pensé ? Qu'est-ce que vous attendez de la suite ? Dites-moi tout !

Et pitié ne me lynchez pas pour mon retard !

Sur ce ! J'ai hâte de vous voir au prochain chapitre (promis je n'abandonnerai jamais jusqu'à la fin de cette fanfic) !

-Avyene out-

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