Chapter 10 : Rambling Memories
Un tambourinement lent et régulier. Celui de mes doigts contre l'écran de mon téléphone. Mackkachin remua à l'autre bout du canapé. C'était le seul mouvement qui agitait mes journées ces derniers temps. Ce dernier mois même. Je n'avais pas vraiment conscience du temps qui passais mais les appels réguliers de mon entraîneur me permettaient de me maintenir à jour.
Lorsque j'avais quitté la patinoire il y a un mois de cela, dans le silence le plus total et une compresse contre ma tempe pour réguler le sang de ma blessure, Yakov m'avait laissé partir sans un mot. Il avait peut-être compris à ce moment, que quelque chose avait changé. Mais lorsque je ne réapparu pas à l'entrainement le jour suivant, il se mit à m'appeler. Et il fit de même chaque jour. Oscillant entre l'entraîneur au professionnalisme glaçant et une sorte de figure paternelle qui voulait simplement savoir ce qu'il se passait, j'avais refusé de répondre aux deux. Certains de mes amis avaient eux aussi tenté de savoir ce qu'il se passait, que ce soit par téléphone ou bien même en venant chez moi. Mais je n'avais juste pas la force de parler à qui que ce soit.
La presse sportive avait fini par entendre parler de la chose et s'en était emparé à loisir : Le quintuple champion mondial Victor Nikiforov disparais sans une trace ! La star Russe de patinage artistique masculine ne viendrait plus à ses entraînements dût à une blessure. Nikiforov, un autre athlète en dépression ?
Le dernier titre correspondait peut-être le mieux à ma situation. Mais la vérité était juste que je ne pouvais plus. Je ne pouvais pas briser cette sorte de barrière intérieure qui m'interdisait de patiner, si il n'était plus à mes côtés. Intérieurement, je refusais de redevenir celui que j'avais été.
Je me levais sans déranger mon chien qui semblait dormir profondément, et m'approcha de la bibliothèque. Je n'avais aucune véritable raison de le faire : je connaissais déjà tous les livres exposés sur ses étagères et de toute façon je n'en avais pas énormément. J'agrippais machinalement un ouvrage avec une couverture bleu clair, jaunie et cornée par les années. Il s'agissait de l'album renfermait des photos de toutes les compétitions de patinage auxquelles j'avais participé. Les premières dataient d'il y a plus de vingt ans, alors que je débutais à peine.
J'avais environ 6 ans et mes cheveux avaient déjà poussés jusqu'à mes épaules. La photo avait été prise par ma mère, juste après ma toute première compétition. Je portais un costume ridiculement coloré mais arborais un sourire éclatant, ponctuée de dents de lait manquantes. Je n'avais que très peu de souvenir de ce jour-là. Je me souvenais avoir remportée une de ces médailles données à tous les participants, qu'importe leur classements final. Je me souvenais que mes parents étaient venus, je me souviens que j'étais heureux. Les photos suivantes montraient des fragments de compétitions, des podiums, des sauts alors que je patinais. Des sourires, des chutes, des amis, des médailles. Certains clichés étaient ponctués de dates et de commentaires, tous écrits par ma mère.
Elle était tombée gravement malade alors que j'avais treize ans. Cela m'avait tellement chamboulé que je m'étais cassé le poignet lors d'un entraînement. J'avais perdu la saison mais avec du recul, j'étais presque heureux que cela m'était arrivé : deux jours avant la finale qui aurait dût avoir lieux à Londres, je perdis ma mère dans un hôpital de St Pétersbourg. Depuis ce jour-là, j'avais toujours pris soin de continuer à remplir l'album à chaque nouvelle compétition. Je gardais en moi l'espoir que par le biais de cet album, ma mère où qu'elle soit dans les cieux, verrait mes accomplissements et serait fière de moi. Mais les photos étaient différentes, j'étais différent. Les titres que je recevais était toujours plus éclatant tandis qu'au contraire, j'y prenais de moins en moins de plaisir. La glace contre l'homme, les lames fendant la surface, l'adrénaline, la joie de se sentir libre de ses mouvements, tout cela avait progressivement disparu. « Pour gagner, il faut savoir sacrifier. » m'avait un jour dit Yakov. J'avais un jour craqué sous la pression, et la longue chevelure argentée qui faisait ma fierté avait disparue pour être remplacé par ma mèche, devenue ma marque de fabrique. Je me rends aujourd'hui compte que je n'étais simplement plus heureux de patiner dans le seul but de remporter la victoire. Je m'en étais rendu compte grâce à Yuuri.
Pour la première fois depuis la mort de ma mère, je partageais mon bonheur d'être sur la glace avec quelqu'un d'autre. En ces quelques jours fatidiques que j'avais passé au Japon, une partie de moi, enfermée depuis longtemps, s'était souvenue de la raison pour laquelle j'aimais patiner, pour laquelle je n'avais jamais arrêté.
Puis tout s'était écroulé. Encore une fois.
Une semaine après mon retour en Russie, j'avais reçu un sms de Phichit, dont j'avais même oublié que j'avais les coordonnées, me demandant s'il s'était passé quelque chose avec Yuuri. Je ne pouvais pas savoir s'il était curieux à sa manière espiègle de l'être, s'il était intrigué ou s'il était en colère. A ce jour, je n'avais jamais répondu au sms. Pour être franc, je ne savais pas ce qu'il s'était passé, je ne comprenais la raison pour laquelle il avait si soudainement changé d'attitude. Mais j'étais terrifié à l'idée que peut-être, c'était de ma faute...
Avait-il pris peur de ma notoriété mondiale ? Je me suis dit que c'était stupide, Yuuri était timide c'était un fait, mais loin d'être quelqu'un de facile à effrayer. Mais alors...
Avait-il compris ce que je ressentais pour lui ? Et dégoûté il m'aurait rejeté ? Mais dans ce cas, pourquoi se dévaloriser autant ? Depuis le premier jour, depuis le premier regard, j'avais toujours considéré Yuuri comme un être incroyable. Drôle, beau, adorable, charmant, attentionné et bien d'autres, il était tout cela à la fois.
Il était loin de moi.
La pas si petite boule de poils bruns frisés, que j'appelais Mackka, vint se frotter à mes pieds. Elle avait possiblement senti la tristesse de son maître. Je reposais l'album à sa place avec un petit sourire triste pour mon chien :
-Ca te dirais de sortit faire une balade ?
Elle sembla comprendre car immédiatement, elle se mit à remuer. Je partis alors à la recherche de sa laisse et de son collier et pas plus de vingt minutes plus tard, nous étions dehors.
L'hiver commençait enfin à se lever sur la Russie et bien que la journée soit encore un peu fraîche, elle avait au moins l'avantage d'être assez ensoleillée. Assez rapidement, nous nous retrouvâmes près de la mer, sur un pan de plage que je connaissais bien. Je venais souvent ici lorsque j'étais plus jeune. Si semblerait qu'aujourd'hui est une journée dédicacée à la nostalgie. Je décrochais Mackka pour lui permettre de courir un peu derrière des mouettes dont l'espérance de vie avait soudainement chutée.
Immobile, j'inspirais l'air marin. C'était bien l'un des derniers éléments qui me calmait ces jours-ci.
Alors que j'étais lancé dans la méditation des vagues sur la jetée, je sentis mon téléphone vibrer dans ma poche. Avec un soupir ; il s'agissait probablement une nouvelle fois de mon coach, je débloquais mon téléphone pour voir que j'avais effectivement un nouveau message. Ayant horreur que des icônes de notifications qui restent présentes sur mon écran d'accueil, , j'ouvrir rapidement mes messages dans le but de faire rapidement disparaître le message. Je fus donc bien étonné quand je m'aperçu qu'il s'agissait en fait d'un sms de mon ami Chris. Il est vrai que nous nous parlions de temps en temps : il me demandait si j'allais mieux, je lui répondais évasivement puis je lui demandais comment il allait et il se mettait à se raconter sa vie sexuelle et je lui disais rapidement d'arrêter parce que : Bon Sang ! Lui et son partenaire avait une énergie et une créativité phénoménale !
Mais cette fois-ci, ce n'était rien de la sorte : aucune phrase, juste un lien internet.
Je fronçais les sourcils. Généralement, ce genre de message signifiait arnaque mais une autre vibration de mon téléphone m'annonça que Chris savait parler en phrases, enfin en quelques sortes. Un second message était arrivé avec les simples mots « Il reviendra à toi ».
Si je continuais à froncer les sourcils ainsi, je resterais éternellement bloqué avec cette expression faciale. Mais, qu'est-ce que mon ami voulait dire ?!
Contre tout instinct de logique naturelle, je cliquais sur le liens qui curieusement me renvoya sur mon application Instagram, sur le compte d'un certain « phichit+chu »... Attendez une minute, Phichit ?! Comme dans Phichit Chalamont, le meilleur ami de Yuuri ? Après avoir fait défiler la page vers le bas, je vis en effet qu'il s'agissait bien de son compte Instagram. Pourquoi donc est-ce que mon camarade Suisse m'avait envoyé ce lien ?
Curieux, je regardai les photos que le Thaï avait posté dernièrement et je compris immédiatement. Une photo postée il y a trois jours de cela montrait un selfie de Phichit et Yuuri, Phichit souriant brillamment en tenant Yuuri par les épaules qui cachait la moitié de son visage avec sa main. Mais ce qui m'interpela le plus fut la légende de la photo :
« Only 3 days before our yearly travel with my bestie #selfie #stophidinglittlepadawan #traveltime #russia #Stpeterbourg #partytime »
Russia... St Pétersbourg... Ils allaient venir en Russie.
Ils allaient venir à St Pétersbourg.
***
Bonjour/Bonsoir habitants de la Terre !
Je suis en retard ! Yay ! J'aurais fait de mon mieux pour poster à temps, mais l'école à eu le meilleur de moi même
(つД')ノ
Sinon, voilà un chapitre que je trouve un peu court, mais qui reste pour moi satisfaisant. On en apprends un peu plus sur le passage de Victor et une lumière d'espoir pour Victuuri fait même son apparition ! ٩( 'ω' )و
Je suis curieuse de savoir : Quelles sont vos attentes pour le prochain chapitre ?
AU PASSAGE ! Ça fait 3 ou 4 mois que j'essaye de vous remercier pour les 1000 vues puis les 2000 vues et bientôt les 3000 vues (et que j'oublie à chaque fois... Shame on me) !!
Merci merci merci ! Vraiment, ce que vous lisez et le fruit d'un dur labeur et d'une éternité à me demander si l'histoire est suffisamment bien, et savoir qu'elle vous plait me fait chaud au coeur.
Merci
Sur ce ! ☆〜(ゝ。∂)
-Avyene out-
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