HAPPY NOW

- hey ! Je vous présente enfin la dernière partie de ce court récit ! J'espère sincèrement que cette fin vous plaira. N'hésitez pas à me partager vos impressions :)

Je vous remercie une dernière fois pour avoir suivie cette mince et pauvre histoire :) -

R u happy now ?

Bien sûr, toute insécurité et angoisse avait comme... disparu dans une partie intrigante de mon cerveau. Infâme partie qui m'avait longtemps rendu prisonnière de mes plus grandes appréhensions.

Toi.

Tu étais bien la grande prêtresse de ces peurs. Tu ne savais pas à quel point tu m'effrayais, à quel point tu me terrorisais, tout le temps, à chaque secondes, fractions de secondes de mes battements de coeur. Tambourinant contre mes tempes, mes peurs me rappelaient qui tu étais. Toujours. Cachée derrière cette porte.

C'était à mon tour d'affronter mes peurs.

Et comme tu le savais, très bien même, j'étais une terrible lâche, prête à tout pour éviter le centre de mes phobies.

C'est-à-dire.

Toi.

Mais ce soir, c'était différent.

Ce soir, je me sentais peut-être un peu trop moi-même, ou juste enfin éveillée.

Oui, je le sentais. Couler dans mon sang comme un doux poison, le changement s'avérait sûrement libérateur. Ce changement qui m'avait promu célibataire en moins d'une minute. Changement qui m'avait guidée jusqu'ici, face à la porte de ta chambre, face à ma peur. Oui, mon hémoglobine bouillonnait d'un renouveau, s'employant à brûler mes nerfs, mes terminaisons nerveuses, se traçant un chemin jusqu'au centre.

Au véritable centre d'une, sacrée, peur.

Franche encore une fois... Tu dois comprendre que j'avais peur de toi, mais pas autant que tes réactions. Il n'y avait pas d'autres issues, j'étais face au mur - porte.

Le rejet.

Pourtant, tu ne m'avais pas rejetée tout à l'heure, au contraire. Mais je pouvais bien mettre ça sur le compte de l'alcool et du tabac. Ouais, cela me rassurais un peu de penser d'une telle façon. J'avais vu, j'avais compris que c'était ce que je souhaitais devenir, au plus profond de mon âme perturbée. Fissurée par ton physique, démolie par ta personnalité.

Fissure craquelée depuis bien des années.

J'essayais, de faire de mon mieux, toujours, continuellement. Cependant, ça ne changeait jamais rien. J'enchaînais les cigarettes, je tournais en rond, j'étais simplement faite pour ça. Pour toi. Je m'ennuyais. Oui, en vérité, le plus gros problème chez moi, c'était que je m'ennuyais sans ta présence. Je crevais et je crèverais d'ennui, littéralement. À part toi, personnes d'autres n'avait jamais osé crier mon nom. Tu m'amusais. Or, avant, il n'y avait bien que mon père pour me crier dessus.

J'avais bien eu des rêves à un moment, mais c'était tellement lointain qu'ils ne ressemblaient plus qu'à des regrets, ces vieux songes.

La porte.

Cet objet sonnait comme un parallèle à mes années rêvées.

Car tu étais mon dernier rêve, auquel je tentais depuis bientôt trois ans de m'accrocher. Je m'accrochais à m'en faire pleurer, je m'accrochais à m'en briser encore un peu plus. Tout ce que je ne souhaitais pas, à présent, c'était que le rêve, ton rêve ne devienne plus qu'un ancien regret, qui sonnerait amer au creux de mon palais.

Non.

C'était impensable pour moi.

Jamais.

Je ne me le pardonnerais pas.

Pourquoi fuir ce qui vous faisiez vivre ? Ce qui arrivait enfin à faire battre votre maigre coeur ?

Maintenant.

Oui, c'était à mon tour de te présenter mon attachement, de m'excuser, et de t'avoir, toi, à mes côtés fracturés.

Je voulais juste trouver un juste milieu.

Je me persuadais, alors que sous ma main blafarde, je sentais la poignet s'affaisser avec peine. La lenteur de mes gestes me paniquait plus qu'autre chose, et l'odeur familière que me renvoyait la pièce me soulageait dangereusement. Si c'était si facile, comment pouvais-je encore redouter de croiser tes yeux ?

Tout ce que je n'avais jamais espéré pouvoir te dire avait été dit, bien qu'à demi-mot. Tout ce que je n'avais jamais espéré recevoir de ta part m'avait été donné avec une telle tendresse, un tel engouement que je peinais encore à y croire. Même la main fébrile que je portais sur la poignet ne me rassurait en rien. Peut-être que j'avais rêvé tout cela ?

Devais-je vraiment franchir de nouveau cette porte sous peine de perdre l'esprit ? Ou devais-je simplement retourner sur mes pas, pardonner à mon copain ses erreurs si compréhensibles et aller aider ton ex à te reconquérir ?

Tout semblait pourtant si simple et complexe à la fois.

Bordel.

Qui de nous deux méritait vraiment le droit d'être heureuse ? Pouvais-je répondre à ma question sans exprimer de la pitié envers moi ? Non. C'était impossible... Et pourtant, je me tenais droite, bien qu'un peu tremblante par instant, un pied dans ta chambre. Et pourtant, j'osais m'avancer en direction de ta silhouette, assise sur le côté gauche du lit.

Un craquement te réveillait.

Un craquement m'enterrait.

Ton regard perçant semblait briser ma carapace, s'enfonçait dans les tréfonds de mon âme pour y rechercher un quelque-chose. Tu prenais mon esprit à tes côtés, tu le purifiais. Tu souhaitais m'aider, pas me tuer. Et surtout, tu ne bougeais pas. Seules tes mains s'amusaient distraitement à triturer les draps en désordre du lit, de ton lit.

C'était à moi. C'était à mon tour de jouer. Je n'avais pas le droit de fuir, je n'avais pas le droit de te laisser là une seconde fois. Non. Je devais assumer les lourds sentiments qui m'habitaient depuis bientôt trois ans. Le parquet brisait constamment le silence qui nous entourait, à chacun de mes pas indécis. Il faisait du bruit, mon coeur faisait du bruit, et ton souffle faisait du bruit.

Alors, dans un élan de courage, je venais m'asseoir, à ta droite.

Mon coeur continuait de tambouriner contre ma cage thoracique. Il n'y avait bien que mon esprit qui s'était tût. Ne laissant rien paraître, rien. Absolument rien ne traversait mon âme alors que je sentais le contact glaciale de ta main contre la mienne. Tes doigts glissaient entre les miens, pour mieux me retenir, peut-être... ? J'étais bête d'espérer l'impensable.

Je laissais un soupir s'échapper d'entre mes lèvres.

Je me tournais légèrement vers toi, suffisamment pour distinguer le contour fin de ton visage. J'avais un peu de mal à discerner tes mimiques, mais tant que tu étais là avec moi, je m'en fichais. C'était seulement quand je croisais tes yeux noisettes pour la seconde fois, que je comprenais enfin la peine qui grouillait dans ton âme.

Je tentais juste de la comprendre, mon mince filet d'esprit déroulant mes misérables souvenirs.

Le jour de la rentrée. Ta peine/tristesse d'être seule face à moi, ta tristesse de te retrouver dans une infériorité embarrassante, ta tristesse imprégnant ton épiderme sous mon regard. Oui, tous mes souvenirs semblaient tourner autour de ta peine, comme un fil conducteur que je ne pouvais que suivre afin de connaître mon destin, de discerner mon avenir, de distinguer mes sentiments.

C'était un autre regret que je pouvais ajouter à ma liste.

Le jour de la rentrée quand tu avais fait tomber tes cahiers à côté du casier de mon petit-ami de l'époque, ton ex maintenant. Et que je t'avais insultée par peur et jalousie. Oui, je regrettais toutes mes paroles. Sincèrement.

Je regrettais l'époque où je t'avais prise pour cible afin d'asseoir ma supériorité dans l'établissement, tout le monde avait compris qu'il ne fallait pas m'approcher sous peine de se voir humilier publiquement. Tu avais été humiliée de si nombreuses fois qu'aujourd'hui, encore, je me demandais comment tu osais me pardonner. Je t'enviais pour cela, sincèrement.

Je regrettais l'instant même où j'avais couchée avec ce garçon, pensant, l'espace d'un putain d'instant pouvoir oublier tout le vide qui m'entourait et que tes yeux prétendaient - inconscient - pouvoir en partie combler. Ou entièrement, combler.

Alors c'était lui, le coupable. Le coupable de mon rejet, de mes insultes et de mes abandons à ton égard.

Ce vide.

Toute cette histoire venait de là, alors...

Ce stupide vide.

Cette chose, cette... créature.

Toute mes hontes, mes peines, mes souffrances, mes caprices, mes mensonges, mes erreurs, mes appréhension, mes doutes, ma haine des autres, ma haine de mon âme, ma jalousie incontrôlable envers toi, mon désespoir...

Mon AMOUR.

Tout cela. Tout ceci.

Ça venait de ce vide que tu étais venue combler, sans peine, juste avec ta présence.

Ce vide qui depuis ma plus tendre enfance, n'avais fait que de croître, d'heure en heure, de jours en jours, d'années en années. Jusqu'à cet instant, alors que tu ramassais tes cahiers sur le sol hideux du lycée. Oui, c'était quand tu avais subtilement relevée le regard que j'avais compris qu'enfin, quelque-chose ou, plutôt, quelqu'un allait épancher ma peine et mon mal-être constant.

Ce quelqu'un cependant, avait eut la malchance de tomber sur une bornée comme moi qui n'avait jamais aimée être... autre chose, que l'image que les AUTRES souhaitait apercevoir. Oui, contrairement à toi, j'appréciais tout particulièrement fuir telle une lâche.

Mais ça, tu le savais, que j'étais une lâche... n'est-ce pas, Mina ?

Fuir ton amitié. Fuir ton amour, peut être naissant. Fuir mon copain pour te le laisser, pour que tu ME laisses enfin tranquille. Mais comprends moi, j'avais tellement peur des AUTRES, j'avais tellement peur de te perdre que pour finir... paradoxalement, je préférais te détruire plutôt que de t'avoir avec moi, dans mes bras, dans le vide, dans mon âme. Oui, je voulais te jeter intentionnellement au lieu de te briser inconsciemment. Je voulais te perdre pour que tu ne côtoies pas le malheur que je couvais.

Je savais que jamais, au grand Dieu jamais, tu n'aurais pu partager rien qu'une infime partie de l'amour que je te portais quotidiennement. Et surmonter une amitié avec toi... cela me dégoûtait. Être à tes côtés, toujours, dans le bon comme dans le mauvais, dans le bonheur comme dans la peine et n'être qu'une spectatrice de cela ?

Non. Autant qu'on me lacère le cou.

Je préférais te perdre, sans attache, plutôt que de subir cette vision utopique de toi et moi, amie pour la vie. Toi dans les bras d'un homme bien et gentil. Et moi dans les bras de ce vide, t'observant vivre heureuse et pleine de promesses sans moi. Je n'aurais été que cette tâche sur le tableau dont tu ne pouvais que tolérer la présence.

Puis, je n'étais qu'une tâche qui, à présent, te laisser combler le vide de mon être. Dans l'attente infidèle d'une relation plus qu'éphémère.

Je te laissais le champ-libre.

C'était notre dernière chance ce soir, et toi comme moi, on n'avait pas le droit de la laisser filer.

J'aimais m'en persuader.

« Je ne pensais pas que tu reviendrai, Chae. »

Ta voix que tu voulais impassible transpirait d'un doute, d'un tremblement qui m'enterrait encore un peu plus.

Je n'avais jamais souhaitée détruire ton épanouissement, ta joie de vivre, continuelle. Non, je ne voulais rien de tout ça.

Je te voulais, à mes côtés. C'était tout.

« Pardonne-moi... » ma voix était assurée.

Je ne pouvais pas laisser glisser mes peurs. Je n'en avais pas le droit, pas devant toi, la femme que j'aimais depuis trois ans. Trois ans, bordel, que c'était passé lentement...

« Je t'ai pardonnée Chaeyoung, disais-tu. Je t'ai pardonnée quand tu m'as ridiculisée dans les couloirs en première année. Je t'ai pardonnée quand tu as voulu briser le couple que je formais avec Tomoya. Je t'ai pardonnée quand tu as fait semblant d'être mon amie, l'année dernière, pour accéder au premier rôle de la pièce. Je t'ai pardonnée de t'être éloignée de moi... je pensais que c'était pour ton propre bonheur que tu le faisais. Oui, je t'ai pardonnée Chae. Mais je me suis toujours demandée, pourquoi et comment étais-je bien capable de te pardonner ? Tu m'as fait souffrir, bien plus qu'une toute autre personne, tu le sais ça ?

- Je-... tentais-je, incapable de cacher mon air dépité. Je le savais pourtant, que j'avais tout gâchée.

- Tu m'as plus fait souffrir qu'autre chose, continuais-tu. Et pourtant. Tu es là, dans ma chambre, assise sur mon lit, revenant de ta nouvelle fuite, m'ayant abandonnée à mes peurs. Et pourtant, je te pardonne encore. Mais pourquoi, dis-moi pourquoi, j'ai besoin de savoir Chae... Pourquoi moi aussi, je t'aime. »

Un lourd silence tombait.

Écrasant mon âme, encerclant ma plaie, prête que tu étais à en finir. C'était mon heure. Le combat final. J'avais vaincue mon copain, ton ex-petit-ami, ma traîtresse d'amie, et toi, il ne restait plus que toi, à mes côtés cependant.

« Pa- pardon... ? » disais-je, incertaine de ce que je venais d'entendre.

Le silence continuait, inlassablement, sa course effrénée. Le temps s'égrénait. Il fuyait lui aussi, à son tour, il me narguait, car lui, il pouvait partir quand il voulait. Moi, j'étais bloquée, comme paralysée. Le contact de ta main ne changeait rien à la situation, la brûlant.

C'était... impossible. Impossible. Impossible. Impossible. Impossible.

C'était impossible, Mina.

« Je ne comprenais pas au début tu sais ? Disais-tu encore, me fixant. Comment moi simple petite victime de ton aura, je pouvais être incontestablement, amoureuse de toi ? Quand on y pense, c'est complètement saugrenue. Mais la vérité est là, que ce soit de ton côté comme du mien. On s'aime. C'est destructeur, peut-être, mais c'est beau. Et c'est tout ce qui importe, pour ma part, en tout cas... »

Tu remuais légèrement tes phalanges, espérant me sortir de ma torpeur. Mais rien n'y faisait, et je m'en excusais intérieurement. Car le combat, il ne devait pas se passer comme cela. Non, je devais mourir, pas survivre.

« Je m'avances peut-être terriblement dans mes paroles mais... Dit moi, est-ce qu'on serait réellement heureuse, l'une sans l'autre ? Toi ici, moi à l'autre bout du monde. Je dois t'avouer que tes remarques sarcastiques me manqueraient. »

Je sentais le sourire qui planait le long de ta voix.

Et moi.

Bah moi, je ne pouvais pas parler.

C'était impossible de parler dans cette situation... impossible.

Je sentais ta main remonter le long de mon bras, frôlant les frissons indescriptibles que tu provoquais. Je sentais ton odeur, légèrement vanillé se jouait de mon odorat trop endormi jusque là. Je sentais les pulsation que mon coeur renvoyait frapper à toute vitesse la peau de mon cou. Je te sentais, bien trop proche de moi.

Je sentais ton foutu souffle chaud titillait mon ouie. Trop près tu étais, trop près tu traînais.

« Je t'aime, Chaeyoung. »

Je n'en pouvais plus et, me cognant furtivement à tes tempes, je craquais pour la troisième fois en une soirée. Un record quand on y pensait avec un peu de concentration. Je te sentais de nouveau sourire, mais là, tu étais narquoise. Mais heureuse. Alors moi aussi, sur le moment, je laissais un semblant de bonheur tracer son chemin jusqu'à mon esprit emplit de ton odeur et de tes lèvres chair de fraise.

Tout ce que j'osais penser sur l'instant, alors que mes dent rencontraient animalement les tiennes, impulsivement, c'était qu'après tout ce qu'il s'était passé, je ne regrettais pas d'avoir été trompée par l'homme de ma vie.

La vicieuse pensée traversait mon esprit à l'instant même où mon âme se reconnectait en force à ton corps. Il y avait quelque chose, une fêlure que je voulais recoudre, retracer à tes côtés. Mais j'avais peur. Alors je ne faisais que plonger sur tes lèvres tentatrices, parant au manque que me présentait ton esprit. Si j'avais su, je t'aurais embrassée deux ans plus tôt, quand tu avais frémissante, ramassée ton vieux cahier de géographie, sous mes yeux sondeurs. Oui, je t'avais aimée plus que de raison, et encore aujourd'hui, je me demandais comment j'avais fait pour tenir tout ce temps sans t'avoir tout dévoilé.

Et qu'est-ce que je t'aimais, bordel.

Tu combattais sauvagement toi aussi, mordant par instant ma lèvre inférieur, me laissant grogner d'impatience.

Oui, sous les rayons que renvoyaient la lune à travers les rideaux, je ne pouvais que t'aimer un peu plus.

Puis, parant à un manque d'air soudain, tu t'écartais de quelques minuscules et pourtant douloureux centimètres. Ouvrant fébrile, mes paupières, je plongeais instantanément dans ce qui ressemblait à un océan de peine et de hargne. Tout étais en ébullition :

Joie, peine, tristesse, passion, amour, appétit, besoin, envie, plaie suintante, amour. AMOUR.

Je ne rêvais plus, et je ne comptais pas perdre ce combat.

Tu comprenais bien vite mes attentes. Comme si nous étions connectées.

Mon Dieu, que je devenais niaise à tes côtés.

Allongée sur le dos, tes cheveux s'étalant légèrement tel des serpents prêt à mordre autour de ton visage de déesse grecque, tu me souriais tranquillement. La sauvagerie avec laquelle tu m'avais, un peu plus tôt répondu, semblait avoir disparu. Il n'y avait plus que de la tendresse... et un autre sentiment. Sentiment que ma peur m'interdisait à présent la prononciation. Ce n'était peut-être qu'un rêve après tout.

Cela faisait longtemps que je n'avais pas repérée ce collier.

Le mien.

Cela faisait longtemps que j'aurai dû l'enlever, mais je n'en avais jamais eu la force. Lâche, oui.

Tu faisais tournoyer tes doigt autour de la chaîne d'or avant de venir frôler la croix mordante, presque intimidante. Un cadeau de mon catholique de père. Cadeau dont je n'avais jamais eu la force de me séparer. Mais toi, tu avais toujours eu plus de force que moi. Je ne pouvais que pencher encore un plus le visage, me rapprochant de toi. Ton souffle se répercutait contre mes lèvres, et je discernais un poids fuir mon cou, mes épaules, mon corps, mon âme.

Tu disposais avec délicatesse le médaillon sur ta table de chevet.

Je ne voulais pas baisser les bras, pas cette fois.

Puis, tu revenais encrer dans regard océan dans le mien. Mes mains entourées avec vigueur ton visage, farfouillant et chatouillant tes quelques mèches brunes. Tes cheveux étaient doux, presque gracieux dans la chaleur de ta chambre.

Et les rayons de lune, ils m'incitaient à revenir t'embrasser, cependant, avec plus de tendresse que toutes les autres fois. Je voulais que tu comprenne, et tu le comprenais enfin, sincèrement.

Fichu rayons de lune.

Il formait une sorte d'étau, toujours, encerclant, brisant mon champ de vision pour ne permettre aucunes autres distraction que ton corps, tes traits, tes yeux, ta manière de parler, ta voix, ton âme.

Et j'interprétais une nouvelle fois ce que mon corps n'avait cessé de me répéter en trois ans. Depuis ta rencontre.

Je ne voulais que toi.

Pas des autres. Pas de Tomoya.

Je te voulais, je te désirais, je t'épouserais pour cela, un jour, Myoui Mina, futur chanteuse. J'en faisais le serment dans l'ombre démolie de mon crâne. J'irais jusqu'au bout du monde à tes côtés, que tu m'assassines ou que tu m'empoisonnes. Je ne voulais plus t'abandonner.

Alors ici, dans cette chambre inconnue de mon être, je te voulais, juste toi.

Et tu me retournais mes pensés en pressant un peu plus sauvagement ton nez au bord du mien. Tu me le prouvais en agrippant à t'en faire pâlir les mains mon cou, si aguicheur qu'il était de recevoir ton contact frileux.

Revenir dans cette chambre. Avoir fait demi-tour sur le chemin du retour. Après avoir malencontreusement insultée mon ex-petit-ami. J'avais bien fait de ne pas me rhabiller au passage, au vue du regard de chiot que m'avait proposé ton ex officiel.

Une demi heure. Il ne s'était pourtant écoulée qu'une demi-heure.

Malgré cela, je tremblais de tout mon être. Frôlant l'infarctus, à en être.

Ta frissonnante épiderme frôlait alors ma poitrine, bloquant subtilement ma respiration déjà bien trop saccadée. Je ne discernais que toi, ton corps, ton âme, ta respiration, tes mains glissant entre mes omoplates, cherchant à s'accrocher à quelque-chose.

Tes mains qui s'amusaient dans mon dos, alors que de mon côté, je m'amusais des frisons que ton cou laissait entrevoir contre ma bouche saliveuse de ton contact, toujours impatiente de ton corps.

Tes mains s'amusaient autant, répondant avec hargne quand je décidais de mordiller ou de marquer ton cou. Une plaie s'était entrouverte sur mon flanc gauche, propageant une onde particulièrement délicate de frisons. Comme une onde de choc, peut-être bien. Cela avait eut pour effet d'engager de nouveau le combat, entre toi et moi. Poussant un fin gémissement, tu me laissais prendre le contrôle. J'en étais certes flattée, mais également surprise. Quoi qu'un peu gênée.

Ta cage thoracique grimpait souvent avec précipitation et descendait avec déséquilibre. Tu avais tout ce que j'aimais sur ta chaire couleur de fraise. J'étais accroe à toi, sans aucun doute.

Quand mon regard venait retrouver, presque abandonné le tien, tu te stoppais, à bout de souffle, me contemplant un sourire en coin.

« Trois ans... ça fait trois ans aujourd'hui, Chae. »

Je te fixais, contrôlant du mieux possible mes mains engourdies d'excitation. Le manque se faisait déjà sentir. Comment était-ce possible ? Pensais-je, tout en me rapprochant de toi, encore un peu plus. Et tu souriais toujours, encore, plus heureuse qu'auparavant.

« Ça fait trois ans que j'attends, Chae. »

Je ne pouvais que déposer une main chevrotante sur ta joue, de peur de te voir disparaître comme un magnifique mirage, mécaniquement.

Je n'osais plus te regarder, de peur de te faire transparaître mes pupilles dilatées. Alors je visualisais ton ventre, plat, avec quelques griffures. C'était de ma faute ça. Je ne m'en étais même pas rendue compte.

Soudainement prise de remords, je venais déposer le plus doucement possible ma phalange droite sur les rebondies indiscrets que formait ces marques. Je les traçais, prenant conscience des remontées abruptes que faisait ta poitrine. Un peu plus haut, au niveau de mon visage si inquiet de t'avoir blessée.

M'allongeant contre ton corps..

Inspiration.

Tu frémissais sous l'épiderme angoissée de ma main. Tu étais dans une attente, indécise que j'étais. Ton corps tremblait en sentant le mien aussi collé au tien.

Expiration.

Ta peau, hâlée était gracieuse, dansante. Oui, elle paraissait danser sous mes doigts. Gauche, droite. Les frisons me poursuivaient, frétillant et dansant. Oui, ils dansaient attendant les instructions de mon index. Droite, gauche. J'avais retenu.

Et un deux trois quatre, et un deux trois quatre.

J'étais devenue la metteuse en scène de ton ventre. Et je te trouvais belle. Les rayons de lune frappant chaque infime partie de ton corps, je te trouvais tellement belle au naturelle. Sans artifice. Juste toi.

En sous-vêtement.

Sous une lumière qui tentait de t'égaler dans ta luminescence.

Mon visage pressé contre ta poitrine, je pouvais soupirer d'aise, me régalant de la vision de ta peau se recouvrant de frisons. Toujours ces minuscules et impossible frisons. Je t'embrassais avec toute la douceur dont j'étais capable, juste sur ton sternum.Tu avais une marque, une tâche de naissance à peine visible dans l'obscurité.

Et j'étais fière de découvrir cette partie de ton corps.

J'étais tellement fière d'être dans tes bras en cet instant, que j'en oubliais presque mes propres insécurités.

Je ne l'avais pas vu venir. Et pourtant, j'étais amoureuse de toi, bien trop pour une simple mortelle comme moi. Mais je voulais découvrir, tout découvrir. Je laissais mes fins doigts voguaient le long de ton vendre, appréciant la vision de tes abdominaux recréant des vagues. Un tsunami de frison continuait de planer alors que mon visage se détachait de ta poitrine pour venir rejoindre le tien, dans l'attente.

Avant de t'embrasser, je me donnais le temps de te fixer, droit dans les yeux.

Je souhaitais tout te donner. Alors je te laisser entrer, défoncer les portes qui fermait mon âme.

Qu'est-ce que tu pouvais y voir ?

Passion, envie, amour, tristesse, dépression, amoureuse, bouleversée, captivée, médusée, désarçonnée, aux anges, gratitude, compréhension, hâte, amour, amour, amour, tristesse, passion.

Oui, tu pouvais lire tout cela dans mon âme. Tu te connectais, hypnotisée avant de me prendre dans tes bras, me susurrant des paroles que je ne comprenais pas. Mais l'unique larme que tu osais verser contre ma joue, je la comprenais enfin. Je t'embrassais aussi, en m'employant à te délivrer le message :

Je ne l'avais pas vu venir, cet amour impossible. Si j'avais su, cependant, je me serais battue bien plus tôt pour tomber amoureuse de toi. Je t'aimais à en perdre la raison, et je voulais t'aimais passionnément pour toujours. C'était niais, mais c'était ce que je ressentais depuis bientôt trois ans. Alors j'en avais rien à foutre de paraître conne avec des paroles aussi mielleuses.

Je t'aimais et je ne voulais plus m'en cacher car ce soir, dans ton lit, sous les rayons de lune, j'allais vivre la plus belle soirée de ma vie. Ce soir on allait vivre, et non pas survivre, dans les bras l'une de l'autre.

Putain.

Tu m'avais guérie. Pour cela, je te remerciais.

Je t'aimais à en crever.

So want u tell me babe... R u happy now ?

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