Moment de regard
PDV Bastien
Je n'arrête pas de penser à comment mes parents ont pu trouver mon journal. Ils ne savaient même pas que j'en avais un !
Je suis dans un beau pétrin... En même temps j'ai juste dit que j'avais embrasser un garçon, pas que j'étais homo... Mon père me tuerait si je l'étais.
Quand il était jeune, il était un vrai caïd et faisait parti d'un gang appellé les "Mens & Dicks" qui veut dire "Hommes & Bites". En effet pas très subtil et fin mais bon... Ils étaient un peu comme le Klu Klux Clan dans leur collège : ils tapaient les nouveaux, les Noirs, les Juifs, les Musulmans, les filles et... les homosexuels. Un jour, l'un du groupe s'est avoué amoureux de mon père et ça s'est mal fini pour lui : mon très cher papa suivit de son groupe l'ont tapé jusqu'a ce qu'il tombe dans les pommes et se vide de son sang. Mon père raconte toujours que ils n'avaient pas voulut ça, mais j'ai toujours pensé que il l'avait laissé mourir avec une grande joie.
Oui, mon père était un monstre. Il dit avoir changé, mais je n'y crois pas. Pas totalement du moins. Ma mère l'a aidé a devenir plus tolérant et beaucoup moins raciste qu'avant, mais il reste le même.
Un pensée abominable me vient à l'esprit : et si mon père était capable de me faire vivre la même chose que ce pauvre garçon ? Non, quand même pas... Je suis son fils tout de même... J'ose imaginer qu'il est capable de montrer du cœur et de l'indulgence envers moi. Enfin j'espère...
Quand j'arrive au lycée, je vois une foule de gens qui se bousculent pour regarder quelque chose au sol que je ne vois pas de là ou je suis.
Je descends du bus et une sirène de police m'hurle dans l'oreille. Une femme pleure dans les bras d'un homme (son mari je suppose). J'accoure vers l'endroit où les gens sont attroupés et je vois juste un bras par terre.
Pitié pas ça. Pas de cadavre.
Mais ce que je vois est pire.
Quand la fille devant moi se pousse enfin, je peux voir la victime en entier et ce n'est pas beau a voir : elle est allongée au sol en position fœtale, sur le flanc droit et son visage est couvert de sang. Son bras est complètement tordu, comme si on lui avait arraché puis recollé. Mais le plus terrifiant, ce sont ses yeux grands ouverts. Il sont d'un bleu lumineux, mais ils sont éteins.
Un médecin arrive et met la victime dos au sol pour mieux l'examiner. Mais quand il essuie le sang de son visage, mon cœur fait un bond.
Je connais cette personne.
C'est Mike. C'est lui qui m'a embrassé.
Non, non ce n'est pas possible.
Je titube en arrière en poussant plusieurs personnes au passage. Je cours faiblement vers le mur le plus proche et je m'adosse à ce dernier.
La peur m'envahit. Ce garçon était homo. Et il est mort. Si les gens l'ont vu m'embrasser, autant aller m'enterrer directement. J'ai tellement peur. J'ai l'impression que tout le monde me regarde, et m'attend quelque part pour me mettre dans le même état que Mike.
Je ne me suis jamais sentie aussi peu en sécurité que maintenant. Tout ça parce qu'il aimait les garçons et non pas les filles... Le monde est cruel. Tellement cruel.
Un garçon marce vers moi, se penche et me lance :
«Heu, mec ? Ça va ? T'es tout blanc ! C'est le cadavre qui te fait ça ?»
«Je... Oui. Enfin non, mais si oui en faite. Parce que... enfin laisse tomber. Désolé mais je... enfin... T'aurais de l'eau ?»
Il rigole et me tend un bouteille d'eau.
Il s'assoie à côté de moi et se met à m'observer. Je me sens tout petit...
«C'est quoi ton nom ?»me dit-il.
«Bastien. Bastien Sistership.»
«Michael. Michael Burton.» et il me tend la main pour que je la serre. Ce que je fait.
On regarde tout les deux les policiers et les pompiers courants de partout en hurlant à chaque fois.
On ne parle pas, mais on se tient mutuellement compagnie. Je ne sais pas trop pourquoi d'ailleurs. Mais c'est plutôt agréable.
Après une demi-heure comme ça à ne pas parler, il se tourne vers moi et se met à m'observer.
Je fais comme si de rien n'était au début, et puis je me tourne vers lui et l'observe comme il le fait, avec de grands yeux un peu caricaturaux, ce qui le fait rire et il se detourne.
«Tu es plutôt beau gosse. Comment ça se fait que tu sois invisible ?»dit-il avec sérieux.
«Ce n'est pas moi qui suis invisible, ce sont les autres qui sont trop voyants.»je réponds.
C'est stupide comme réponse, j'ai juste dit ce qu'il me passait par la tête.
Michael me regarde, et il à l'air d'essayer de comprendre quelque chose. Je le regarde à mon tour et le temps se suspend quelque secondes.
Je fixe ses yeux bleus et il fixe les miens. On ne se parle pas mais en un seul regard on dit tout. Mon cœur se met à battre très fort sans raison particulière. Michael à l'air d'avoir compris quelque chose mais je ne comprend pas son expression. Le moment est magique...
Mais un klaxon nous fait revenir à la réalité.
Je me retourne en sursaut et un camion de pompier est juste à côté de nous. On se lève et ce dernier peut avancer. Je n'ose plus regarder Michael. Je le sens partir dans la direction opposée dans dire un mot.
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