PDV Bastien

On se regarde tout les deux, en essayant de comprendre ce qui vient de se passer. Mais je n'ai malheureusement aucune réponse à ça. Une pulsion ? Un moment de faiblesse ? Une révélation ? Je n'en ai strictement aucune idée. Mais ce qui est sûr, c'est que c'était bien. Enfin du moins pour moi.

Il n'a pas relâché son étreinte et je peux voir que lui aussi essaye de comprendre. Puis, sans que je m'y attende, il replace violemment ses lèvres contre les miennes. Et cette fois, c'est beaucoup moins doux que la première fois.

PDV Michael

Je ne sais pas ce qui me prend, mais la maintenant j'ai juste besoin de me sentir le plus proche de lui possible. Il est un peu comme la drogue la plus indépendante du monde, et maintenant que j'y ai goûté, je ne peux plus m'en passer.

Je sens ses mains m'appuyer la nuque, et sa langue explorer l'orée de ma bouche, ce qui me rend encore plus dépendant de lui.

J'ai le corps entier en feu, je brûle de je ne sais quoi.
J'essaye de me retirer, de reprendre le contrôle, mais il n'y a pas moyen. Finalement, c'est le bruit d'une porte qui claque qui nous fait sursauter et qui nous sépare machinalement. Je regarde Bastien dans les yeux et je comprend que je ferais mieux de partir quand quelqu'un débarque dans la chambre brusquement. On reste tout les deux figés quand je me rends compte que j'ai toujours ma main sur son dos.

PDV Rose
J'en ai marre, marre et re-marre de l'amour. Enfin si on peut appeller mon ex-couple de l'amour. J'aurais dû m'en douter que Jason n'était pas sincère... Connard va. Les larmes sortent même si je n'en ai aucune envie.
Je balance mon portable par terre, et tant pis si il est cassé. Il me faut mon frère. Il doit sûrement dormir à cette heure... Tant pis encore une fois. Pardonne-moi dieu du sommeil, mais là si je vais pas le voir je saute par la fenêtre ! Bon d'accord je suis au premier étage seulement... Mais quand même !
Je déboule dans sa chambre et... mais, attendez... Mon dieu c'est une ombre noire !! Je vais pour pousser une hurlement quand il se précipite vers moi et me met sa main sur ma bouche. Pendant ce temps Batman saute par la fenêtre : piqueur d'idée suicidaire !
Bastien ferme la porte derrière moi et m'asseye sur son lit. Petit silence... que je brise évidemment la première :
«Et donc ça c'était... Et ne t'avise pas de me répondre "rien". Parce que même si c'était ton dealer ou ton complice de meurtre, je veux le savoir. Dans les deux cas en tout, je vous rejoins. Le meurtre ou la drogue. J'en aurais bien besoin...»
«Ah bon pourquoi ?» me dit-il avec une voix innocente mais tremblante.
«Ne change pas de sujet !»
«C'était Michael Burton.»
«Attends... LE Michael Burton ? Celui avec qui je suis sortie ? Enfin je crois... En maternelle peut être... Bref qu'est-ce qu'il voulait ?»
«Me renseigner sur le mec mort devant le lycée.»
«À 23h ? Sérieux ?»
«Et m'embrasser.»
Quoi ?! Je manque de m'étrangler... Mon frangin ?! Et Michael Burton ?! Bordel de merde ça fait bizarre !! Je dois faire une de ces têtes parce que Bastien explose de rire :
«Si tu voyais la tronche que tu fais ! C'est à mourir de rire ! Bref oui il m'a embrassé mais enfin bon c'était pas vraiment... bon d'accord si c'était un truc de ouf j'ai adoré j'ai littéralement volé vers le pays de... Ok j'arrête ça devient space.»
«T'es sûr que c'était pas ton dealer ? Parce que la personnellent tu me fais un peu peur !» je lui dit avec de grands yeux.
Il rigole et prend un air un peu plus sérieux. Il se rapproche, baisse légèrement sa tête sur le côté (c'est son air de "maintenant-moment-confidences) et me demande avec une voix toute innocente :
«Qu'est ce qui c'est passé pour que tu ai des envies de meurtres et de drogues sinon ?»
Je pousse un grand soupir et je m'allonge sur le lit ou il s'allonge à côté de moi, près a entendre mes idiotes histoires d'amours. Que je déballe d'une traite d'ailleurs :
«Tu vois Jason Beurky, le mec au nom bizarre qui porte toujours un tee-shirt rouge ? (petit hochement de tête) et bien il y a un mois, il m'a demandé de sortir avec lui faisant des éloges sur ma beauté –en gros mes seins et mon cul quoi–. Alors moi, comme une idiote, j'ai dit oui. Et puis qu'est ce que je découvre ? M.Tee Shirt Rouge a en fait reçu un défi de la part de ses "amis" et ils devaient se faire le plus de filles possible en mois d'un mois. Pari réussi, il s'est fait les trois quarts du lycée en moins d'un mois, ta débile de sœur compris. C'est Justine qui me l'a dit car elle aussi c'était fait arnaquée. Et voilà. Je l'ai appris il y a moins de dix minutes, en revenant dans ma chambre après notre roulage de pelle. Eh oui Bastien, ta frangine est une conne qui plus est déviergée par un pauvre idiot qui ne sait pas résister à l'envie d'augmenter son égocentrisme en écartant les jambes à toute la gente féminine du lycée !»

PDV Bastien
Je la regarde déballer toute son histoire et j'essaye de me retenir d'aller défoncer la tronche de ce Jason quand je me rappelle que ma force musculaire se résout à soulever difficilement un petit fauteuil. Quand elle a fini, je la prend dans mes bras et la serre très fort contre mon cœur.
Elle ne mérite pas ça. Personne ne le mérite évidemment, mais surtout pas elle.
Je sens que mon cou devient mouillé et je sens Rosie se secouer contre moi : elle pleure. Je la serre encore plus fort en lui chantant une chanson de Lorélien, une chanson débile appellée "Tu vois l'étoile" pour essayer de la faire rire mais comme ça ne marche pas vraiment, je continue de la tenir auprès de moi et on finit par s'endormir l'un contre l'autre.

PDV Rose
Je ne peux empêcher les larmes de couler malheureusement. Mais je m'en fiche parce que je sais que Bastien ne me jugera pas. Il essaye de me chanter une chanson débile pour me faire rire mais malheureusement je n'y arrive pas. Alors il abandonne l'idée et me sers fort contre lui. Comme ça je me sens plus forte, serrée contre lui. Mais ça n'empêche pas les larmes de couler : j'ai tellement honte de moi... dire que j'ai cru pendant un instant cette nuit là que on finirais pas tomber amoureux l'un de l'autre et que on deviendrait Jason et Rose... Quelle idiote. Maintenant qu'il a déviergé toutes les filles du lycée, et qui leur a volé leur fierté, il doit se sentir bien con lui aussi. Du moins il devrait. Le pire c'est que je suis sûre et certaine qu'il en est fière. Mais je m'en fiche : je pleure contre mon frère et on finit par s'endormir, avec lui comme pensée son baiser, et moi mon humiliation.