L'homophobe de la maison

PDV Bastien
Je n'arrête pas de penser à hier. Il faut que j'arrête, mais mes rêves n'aident pas : à chaque fois que je m'endors, il y a le cadavre de Mike qui arrive, suivit des yeux bleus de Michael.
Je n'ai pas réussi à manger ma viande hier. C'est stupide, mais j'avais l'impression de manger Mike.
«Qu'est ce qui ne vas pas ?»m'avait demander Maman.
«Rien. Sûrement l'accident d'aujourd'hui.»je lui ai répondu en baissant les yeux.
Et après, mon père a dit une chose horrible, qui m'a fait devenir tout blanc :
«C'est bien fait pour lui. J'ai entendu dire que c'était un pédé. Les gens comme ça n'ont pas de place dans notre société. J'espère que on va savoir le coupable parce que il faudrait lui mettre une médaille.»
Il y a eû soudain un silence lourd sur la table, et malheureusement, Rose n'a pas pu la fermer :
«Tu sais Papa, ce matin quand j'ai ouvert mon portable, tu trouveras ça peut être extraordinaire, mais il se trouve que on est en 2015 ! C'est fou quand même ! Parce qu'avec tes discours plein d'espoirs et de progrès, j'ai toujours pensé qu'on était plutôt en 1950 ! Eh bien apparement non ! Et j'ai vu un couple de garçons s'embrasser juste à côté d'un commissariat, eh ben figure toi que personne ne les as mis en prison ! Comme quoi, ça va vraiment vite le temps parfois !»
Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire parce que Rose n'est jamais sérieuse et sais toujours comment remettre à sa place les gens bien correctement tout en restant Rose, c'est-à-dire avec de l'humour et du recul. Mais elle a raison. Mon père vit dans un autre temps, il a oublié que le monde à progressé depuis l'époque où il massacrait les gens qui n'étaient pas blonds, blancs, catholiques et hétérosexuel comme lui.

Après quelques minutes de silence interminables, j'ai décidé de me lever de table en débarassant mon assiette.
«Tu ne restes pas pour le dessert ?»m'a dit Maman d'une voix innocente.
"Non, pas avec un gros porc homophobe et une femme impuissante qui reste dans le noir sans rien dire alors que son mari dit des abominations". Voilà ce que j'aurais répondu si j'avais un dixième du cran de ma sœur. Mais je me suis contenté de :
«Non je suis un peu fatigué, je vais lire un peu et me coucher.»
Et sur ce je suis monter dans ma chambre les larmes au yeux. Et puis arrivé dans ma chambre, je me suis effondré sur mon lit, en pleurant de honte d'avoir un père pareil.

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