- Retourne dehors, il faut que j'aille désinfecter mes jambes, dis-je en lui désignant le jardin.

     Il me lance un sourire qui me donne du courage, et s'éloigne, d'un pas décidé vers le jardin, plus précisément vers la table autour de laquelle tout le monde rigole, ma mère y compris, ce qui m'attriste encore plus. Je monte dans la salle de bain, et désinfecte mes jambes, avant de regarder le jardin par la fenêtre.

     Ma mère rit aux éclats comme si rien ne s'était passé, Louis, Ellen, et leurs mères, en font de même. Seul Harold reste de marbre, de temps à autre, il jette quelques coups d'œil à la maison, guettant mon arrivée.

     Mes poings se contractent, menaçant de s'écraser dans le miroir à n'importe quel moment. Je déteste ma mère, à cet instant, j'aimerai être partout sauf ici ! Elle ne me mérite pas comme fille, je suis trop bien pour elle !

- Red ! Bordel, ta main !

     Je tourne la tête vers la porte ouverte qui laisse place à Louis qui avance vers moi. Je baisse les yeux vers ma main droite, celle-ci est en sang, remplie de coupures. Je remarque que des morceaux de miroirs jonchent le sol près de mes pieds. Je relève la tête vers Louis, ne faisant rien.

- Il faut que tu contrôles ta colère, chuchote-t-il en m'aidant à m'asseoir sur le tabouret près de la fenêtre.

- Je la hais, murmuré-je en le fixant droit dans les yeux.

- Ce n'est pas une raison pour te faire du mal, rétorque-t-il. Viens à la maison quelques jours, si tu veux.

- Je la hais ! Je la hais ! Dis-je en me levant les larmes dévalant mes joues.

- Calme-toi !

- Je la déteste ! Dis-je en frappant le torse de Louis tandis qu'il tente de me contrôler.

- Red, assied-toi. Je peux demander à ma mère si tu peux venir dormir à la maison.

- Tu sais bien qu'elle n'arrivera jamais à s'en sortir sans moi, ma mère n'est pas autonome, ce n'est pas une mère comme la tienne, elle est différente, tout comme moi. Tu as vu comment les autres me regardent au lycée ?! Je suis un monstre de foire, la fille bizarre qu'il faut emmerder ! Hurlé-je en laissant mes larmes couler une nouvelle fois tout en m'asseyant.

     Louis s'accroupit face à moi et pose ses mains sur mes genoux, avant de me sourire.

- Tu es différente, mais ce n'est pas un défaut de l'être, tu as la chance d'être différente, tu n'es pas une de ces pétasses qu'il y a au lycée, tu es unique, Red, non seulement grâce à ton caractère mais aussi grâce à ton respect des autres. Tu es toujours la même fille que lorsque que nous nous sommes connus, à la maternelle, dans le bac à sable.

     Je lui souris en essayant de calmer mes sanglots, et le prends dans mes bras, le remerciant d'être là pour moi, là pour me réconforter.

- Il faut désinfecter ça, dit-il en regardant ma main.

- J'ai vécu pire, dis-je en riant entre deux sanglots.

- Je sais bien, répond-il en ouvrant l'armoire à pharmacie.

     Il en sort quelques cotons, ne bande, une compresse, de la pommade et du désinfectant. Il la referme ensuite et se place devant moi, prenant ma main droite, pour la frotter avec un des cotons imbibés d'alcool. Je ne réagis pas lorsque l'alcool coule dans mes plaies, je n'y pense pas. Je pense à ma mère, je la revois me gifler, puis partir dehors et rire aux éclats avec ses amies. Ça me fait largement plus mal que du désinfectant sur des plaies saignantes. Je regarde Louis soigner ma blessure, il s'applique tellement pour ne pas me faire mal qu'il ne sert pas assez la bande. Je lui fais remarquer et le fais à sa place avant de le laisser mettre du sparadrap. Je l'aide ensuite à ranger ce qu'il reste dans l'armoire, avant de le suivre au rez-de-chaussée.

- Viens, tu n'as pas fini de manger, dit-il en me poussant en direction du jardin.

     Je cache ma main comme je peux, c'est à dire en la mettant dans ma poche, pour éviter de devoir m'expliquer, et m'assieds rapidement sur ma chaise, attrapant mon sandwich avec la main gauche, pour continuer de manger.

- Qu'est-ce que vous faisiez ? Me demande Harold en levant les yeux vers moi.

- Louis m'aidait à désinfecter mes jambes, mentis-je en enfonçant ma main un peu plus profondément dans ma poche.

- J'aurais pu le faire, dit-il en croisant ses mains devant son visage. Pourquoi continues-tu de me mentir ? Tu as si peur que ça ?

- Je ne te mens pas, j'évite de te faire subir des choses que tu n'apprécierais sûrement pas, rétorqué-je en posant mon sandwich dans mon assiette.

     Il lâche un soupir, avant de croiser les bras. Il continue de me fixer, un sourire énigmatique sur les lèvres.

- Comme je te l'ai dit, je trouverai ce que tu caches, même si ça ne me plaira pas, dit-il avant de se mordre la lèvre.

     Un simple geste qui devient si sexy lorsqu'il est effectué par Harold. Je comprends à son regard qu'il ne lâchera pas l'affaire, il est bien décidé à me percer à jour, ce qui, je dois bien l'avouer, m'effraie. Je ne suis pas effrayée par lui, mais par moi...

***

Hello, comment allez-vous mes lecteurs ?

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?

L'histoire de Red vous passionne-t-elle autant qu'au début ?

J'attends vos notes et commentaires pour savoir ce que vous en avez pensé ♥️

Kiss ♥️