Lelia

Deux jours sont passés et Scott ne s'est toujours pas rendu au lycée il n'a ni répondu à mes appels, ni à mes messages. Dylan refuse de me dire quoique soit puis il est devenu distant avec moi. Mack reste toujours la même, elle traîne avec les uns les autres comme si tout était normal. C'est une cheerleader maintenant.
De mon côté, je n'arrête pas de penser à lui. J'hésite de demander à Mack si elle a de ses nouvelles mais ça serait bizarre. Je ne veux pas prendre de risque.

La rentrée était déjà lundi, on est samedi et je ne sais pas quoi faire de mon weekend. Charlie a un rencard avec Louis. Oui il disait qu'il était trop coincé mais finalement ça c'est avéré être le contraire. Tess se tue pour ce fameux bal costumé qui aura bien lieu. Ma mère est au travail.
Tient, je vais faire des crêpes. Je sors tout ce qu'il faut, quand j'entends qu'on toque à la porte.

- C'est pas vrai maintenant ? J'arrive.

Lorsque j'ouvre la porte, je ne réalise pas qui j'ai en face de moi. Je reste bouche bée devant lui ne sachant pas quoi dire. C'est Scott qui rompt le silence avec une voix gênée et un sourire timide :

- Salut.

- Salut. Qu'est ce que tu fais là ?

- Je me disais que je te devais des explications puis j'avais rien à faire et je me rappelais que t'habitait ici donc je suis venu.

- Alors je suis ton second plan quand tu ne sais pas quoi faire. Sympa.

Je m'apprêtais à lui refermer la porte au nez mais il l'arrête de sa main.

- Non Lelia attend. Je suis désolé c'est pas ce que je voulais dire. Tu n'es pas un second plan. Laisse moi me faire pardonner une seconde fois.

J'inspire profondément.

- Entre. Tu préfères rester à l'intérieur ou aller à l'extérieur ?

Il observe la maison un peu partout jusqu'à ce que ses yeux s'arrêtent sur la cuisine.

- Je crois que je t'ai stoppé dans ton activité.

- Quoi ? Non je...Je

- Je peux cuisiner avec toi ?

Il me demande ça d'une manière tellement mignonne. Je fonds. Non Lelia ! Il te dois des explications ressaisis toi, me dit ma conscience.

- Oui bien sûr. J'allais faire des crêpes. Tu en as déjà fait ?

- Euh une fois avec ma grand mère quand j'avais dix ans, je crois.

- Tu n'en a pas fais depuis elle s'est rendue compte que t'étais une merde en cuisine, dis je en riant.

- Elle est morte.

Je m'arrête de rire net. Pourquoi je dis toujours ce qu'il faut pas ?

- Hey, je rigole Lelia. Maintenant c'est lui qui explose de rire.

Je suis sidérée, faire des blagues sur la mort de quelqu'un c'est vraiment nul. Alors comme j'ai envie de m'amuser un peu je lui lance de la farine en guise de vengeance. J'explose de rire, il ne s'y attendais pas du tout. Il est trop chou avec le visage tout blanc.
Il dit avec un sourire malicieux:

- Alors là tu vas me le payer chère.

J'étais pliée en deux. Quand il commence à me courir après dans toute la cuisine. Il réussit à m'attraper et finit par me casser un oeuf sur la tête. J'essaye de faire de pareil mais je vise le dos. Ces oeufs sont vraiment pas solides. Puis on continu comme ça, à se lancer de la nourriture tous les deux on rit tellement qu'on en peut plus.

- Il faut tout nettoyer maintenant, bravo j'espère que t'es fière de toi.

- C'est toi qui a commencé en me lançant de la farine.

Je ris. Sauf que d'un coup je glisse sur un oeuf mais Scott me rattrape juste attend.

- Attention !

- Je suis vraiment maladroite décidément.

- Oui mais je suis toujours là pour te rattraper.

Nos visages sont si proches. Pas encore ça s'il vous plaît. Mon pouls s'accélère, j'entends les battements de mon coeur jusqu'à mon cerveau. On s'approche doucement l'un de l'autre. Sa main est posée sur ma hanche et la mienne sur son torse. Nos fronts sont collés et ses lèvres effleurent légèrement les miennes et il finit par m'embrasser. Ses lèvres sont tellement douces j'ai la sensation qu'elles sont faites pour moi.

Il m'attrape par le visage et le caresse du bout de son pouce. Il ressent la même chose que moi sinon il ne le ferait pas. Il ne cesse de m'embrasser et je ne cesse pas non plus. On bouge et il finit par me coller contre le frigo. Mes bras sont au dessus de ma tête nos mains s'entrelacent. Je vis le plus beau moment de ma vie. Quand il finit par interrompre le baiser et me dit :

- Je suis désolé, je peux pas faire ça.

Je me décolle de lui, il me faut de l'air.
Je suis furieuse contre lui, contre moi contre le monde entier. Je hausse le ton sans le vouloir :

- Alors pourquoi tu l'as fait ?!

- J'en sais rien. Ça c'est passé tellement vite. Tu étais la comme ça...

- Fallait y penser avant de foutre ta langue dans ma bouche.

- Tu aurais pu m'arrêter mais tu n'as rien fait non plus ?

- Non mais je rêve là ! Tu débarques chez moi sans prévenir alors que je t'ai appelé et envoyé des messages pendant deux jours parce que je commençais à m'inquiéter pour toi.  Là tu me blâmes parce que je t'ai pas arrêté.

Je ris nerveusement.

- Je ferais mieux d'y aller.

- Ouais c'est ça casse toi. Tu sais faire que ça.

- Tu ne sais rien de moi !

- Oui je ne sais rien ! Parce que tu ne dis rien ! Quel est ce secret que tu veux à tout prix garder, hein ?

- Comment ça ?

- Me prends pas pour une imbécile ! Je crie.  Tu caches quelque chose, appartement même ta petite amie ne serait pas au courant. Qu'est ce que tu fais ? Tu prends de la drogue ou un truc comme ça ?

Il rit nerveusement.

- J'aimerais bien que soit ça. Je ne te dois aucune explication sur ma vie.

- Pourtant t'es venu pour ça à la base non ? Me donner des explications.

- J'ai changé d'avis. T'es trop borné.

- Moi borné ? C'est l'hôpital qui se fout de la charité ! Au moins je ne me cache pas derrière une personne que je ne suis pas.

Il me regarde sévèrement prêt à  exploser.

- Tu ne sais rien, ok ? Alors me sort pas tes leçons de morales à la con ! Je me casse d'ici.

- Barre toi ! Retourne dans les bras de ta bien aimée.

- C'est ce que je vais faire. Elle au moins elle me soule pas.

- Parfait.

- Parfait.

Il claque la porte. Deux secondes après je me mets à pleurer à chaudes larmes. Comment on en est arrivé là ? Tout se passait bien, il allait même me raconter ce qu'il lui était arrivé. Ça y est tout est gâcher.