Chapitre quatorze

-Prête ?

-Et comment !

Je montai à bord de la camionnette de Hooper. On avait un chargement complet de dynamite et d'explosifs en tout genre. Le tableau de bord affichait 23:00, il était temps de sillonner la ville et passer à l'action. Nous avions préparé tout ça pendant une semaine, je m'étais jointe à la tâche quand je rentrais des cours le soir. Certaines personnes de mon gang avaient déjà commencé à surveiller les personnes qui me suivaient, ils attendaient le bon moment et le feu vert de SeHun pour passer à l'action. Bien sûr, j'avais fait retirer le traceur de mon portable, je me sentais déjà plus libre.

-On fait péter quoi en premier ?

Hooper éclata de rire et m'ébouriffa les cheveux.

-Tu es comme une petite fille à Disneyland qui attend le feu d'artifice !

-C'est tout comme, Hooper !

-Oui, c'est vrai. Mais restons discret.

-Oh, d'accord.

Je m'enfonçai dans mon siège en vissant ma casquette noire sur la tête. Hooper se mit à rire une nouvelle fois avant de démarrer la camionnette, une fois que le garagiste tapa dessus pour nous indiquer qu'il avait bien tout vérifié.

Hooper roula jusqu'au port, près des containers. Il y en avait un qui comportait un dépôt de contrefaçons. Je tournai la tête vers l'entrepôt où j'avais vu SeHun y entrer avec plusieurs hommes.

-Qu'est-ce qu'il y a par-là ?

-Rien, pourquoi ?

-J'ai vu SeHun y rentrer, une fois.

-Ah oui ! C'est un squat pour les jeunes dans son genre, mais ça n'a rien à voir avec le gang. La plupart des jeunes se retrouvent là-bas pour passer du bon temps et faire la fête.

-Ah, d'accord.

-Tu as suivi SeHun une fois ?

-Heu, c'était il y a longtemps, genre un mois ? Eheh, je sais plus.

Il me fit un petit sourire malicieux avant de lâcher un "mouais" puis il ouvrit les portes arrière de sa camionnette. Il sortit un morceau de pâte enroulée dans du plastique puis un rouleau de fil.

-Tiens, tu vas essayer toi-même.

-Non, fais-le.

-Mais si, allez ! T'as voulu participer ? Tu assumes tes choix.

Il me fourra tous le matos dans le creux des bras puis me fit signe d'avancer. Je m'exécutai en rejoignant le container que nous recherchions. Une fois arrivée en face de celui-ci, Hooper m'expliqua tout ce que je devais faire, tout en fumant sa cigarette pépère.

-T'as pas peur de mettre ne serait-ce qu'un tout petit bout de braise et nous faire péter avec ?

-Faut bien mourir un jour.

Je l'insultai de tous les noms en essayant de lui donner des coups de pieds. Une fois que le dispositif était prêt, je fixais la mèche dans la pâte puis déroulai le fil. Il me tendit ensuite son briquet. Je fixais quelque secondes la flamme qui dansait devant mes yeux. Puis je l'abaissai sur l'extrémité du fil. La flammèche fila jusqu'au container, plus précisément dans la pâte. Nous baissâmes la tête en nous réfugions derrière la camionnette. Un feu d'artifice se produisit sous nos yeux. Je riais en rentrant dans la camionnette, Hooper était déjà en route vers un autre endroit.

La prochaine cible était l'usine de fabrication de coc', elle se situait en-dehors de la ville, dans les sous-sols d'une fabrique de pièces automobiles. Hooper s'arrêta en contrebas de la route, il ouvrit la boîte à gants devant moi. Une arme se trouvait sous mon nez.

-Tu rentres dans la cour des grands, maintenant.

-Je ne vais tuer personne.

-Mais non ! Tu vas juste tirer sur tout ce que tu trouves. D'accord ? On est là juste pour s'éclater et tout faire péter. Ok ? Allez viens.

Il prit celle qui était dans sa portière puis descendit du véhicule. Je fixais l'arme un instant avant de râler puis la prendre en claquant la boîte à gants. Je suivis Hooper jusqu'à l'arrière du bâtiment où se trouvait une issue de secours. Il força la serrure en tirant un coup de feu dedans. Il avait quand même pris ses précautions en fixant un silencieux.

-Tout ce que tu trouves de douteux, tu tires dessus, ok ?

-Mais s'il y a quelqu'un ?

-Tu le menaces de l'arme et tu lui demandes de sortir.

-Et s'il est armé ?

-Ce n'est que des étrangers qui travaillent au black ici, ils ne parlent même pas notre langue, ils attraperont peur en pensant qu'on est des flics et comme ils se rendront compte que l'on en est pas, ils ne pourront pas l'expliquer aux flics ou à leur employeur. Façon il comprendra par lui-même avec tout le grabuge qu'on va faire.

Il me donna un silencieux à visser au bout de mon canon. Je le vissais maladroitement, prenant exemple sur celui de Hooper, puis on se mit au travail. Il tira sur tous les travaux en cours, ça sentait vraiment la drogue, ici. Je trouvais une barre de métal dans un coin, je rangeai mon arme dans son étui à ma ceinture puis m'en servis pour casser tout ce qui était dans les étagères. Hooper me regarda faire un moment.

-Quoi ? Ca marche aussi.

-Oui. C'est vrai.

-Vous, les hommes, vous ne pensez qu'à partir des armes à feu.

Je montai sur le plan de travail et donnai des coups de pieds dans les fioles et les boîtes. Tout tombait à terre dans un fracas magnifique. Jamais je ne m'étais sentie aussi libérée, ça faisait tellement du bien de tout péter.

Une fois que tout fut éclaté, brisé, détruit, Hooper me fit signe de sortir. Mais il se ravisa au dernier moment.

-Il y a des gens qui traînent près de notre camionnette.

-J'y vais, je fais genre j'ai été pisser.

-C'est plutôt à moi de le faire, ria Hooper.

Je le vis s'éloigner. Quand je regardai par-dessus le muret en face de la porte de secours, je vis effectivement dans la lumière de la Lune qu'il y avait deux hommes qui fouinaient près de notre camionnette. J'entendis quelques bribes de voix que je ne compris pas, puis un coup de feu. Je me relevai d'un bond, prise de panique. Hooper était toujours debout mais l'un des deux hommes était à terre tandis qu'un autre se battait avec mon ami. Je fonçais droit sur lui et sautais dessus lui assenant un coup de crosse. Hooper reprit sa respiration difficilement.

-Il... il était en train de m'étrangler. Tu es arrivée à temps.

-On en fait quoi d'eux ?

-On les emmène tous les deux, je téléphone à SeHun.

Je ligotai les deux hommes en faisant un point de compression au pied du blessé. Je les balançais ensuite à l'arrière de la camionnette.

-Un fourgon va venir les chercher, on pourra continuer nos opérations tranquillement.

Nous attendîmes dans la camionnette, sans un mot. Le fourgon en question arriva, SeHun en personne en descendit.

-Dalion, tu viens avec moi. Je n'étais déjà pas très d'accord que tu fasses cette partie du boulot alors maintenant tu rentres avec moi.

Je jetai un regard vers Hooper qui haussa les épaules.

-Les ordres sont les ordres. Mais on s'est bien éclaté, on remets ça.

-On remettra rien du tout, elle vient avec moi, point barre.

L'homme qui accompagnait SeHun s'occupa des deux gars qui étaient maintenant nos prisonniers. On les interrogerait plus tard en rentrant.

Quand on rentra au QG, SeHun me demanda de l'attendre dans son bureau, ce que je fis. En attendant qu'il monte, je fis le tour de son bureau, observais les passages dans la rue sombre du bar, fis les cent pas. Puis la porte finit par s'ouvrir.

-Il s'agit bien de membres du gang adverse. Ils vous surveillaient depuis le début. Tu es sûre de n'avoir aucun traceur encore sur toi ?

-Non, je t'assure !

Il réfléchit puis me tendit la main. Je la saisis, il me retourna face au mur. Il releva mes cheveux et passa ses doigts le long de ma nuque.

-Se-SeHun, qu'est-ce que tu fais ?

-Chuuut.

Ses doigts suivirent ma colonne vertébrale jusqu'à la racine de mes cheveux, ce qui me procura des frissons. Puis je sentis une vive douleur. Je criai en me retournant, il recula avant que je lui assène un coup.

-Qu'est-ce que t'as foutu ?

Il me montra une toute petite puce, je passais ma main dans ma nuque et mes cheveux.

-Pourquoi je l'ai pas senti ?

-C'est malin, ces trucs-là.

-J'espère que je n'en ai plus.

Alors que je tâtai la moindre parcelle de ma peau, SeHun s'approcha e moi.

-Il n'y a qu'un moyen de le savoir.

Ses mains parcoururent d'abord mes bras, puis mes épaules. Elles glissèrent dans mon dos, puis sur mes fesses. Il les empoigna et colla mon corps au sien. Ses lèvres n'étaient plus qu'à quelques centimètres des miennes. Mon cœur battait à tout rompre, mais j'en avais envie. Je déposai alors ma bouche sur la sienne, commençant un long et tendre baiser. Puis il fut de plus en plus enflammé. SeHun me fit allongé sur le canapé en montant au-dessus de moi. Ses mains s'aventurèrent en-dessous de mes vêtements.

-Je ne fais que chercher, nous sommes bien d'accord ?

-Bien sûr, ne t'arrête pas. Continue.

Il chercha encore et encore, quitte à enlever mes vêtements. Je me mis également à chercher le long de son corps chaud. Je caressai sa cicatrice du bout des doigts, puis les pressai dans son dos alors qu'il continuait de chercher. Jusqu'en moi. Sa recherche fut profonde, intense, je fermais mes yeux et me laissais faire docilement.

Au bout du compte, nous n'avions rien trouvé d'autre que de l'amour. Nouveau et passionné.

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