Chapitre neuf

Je rentrai chez moi. J'avais appris par cœur où se situait les cachettes de ChanYeol pour pouvoir aller les saboter plus tard, quand l'occasion se présenterait. SeHun m'avait fourni un autre téléphone avec lequel je pourrais communiquer tranquillement avec lui et Hooper. Il m'avait mis d'autres numéros, des hommes de main, si jamais j'avais besoin d'aide pour faire péter un truc ou deux dans le secteur. Je me sentais vivante, comme pourvue d'une mission de la plus haute importante.

Je voulais me venger, et j'aurais ma vengeance. Jamais on ne m'a autant blessé. ChanYeol était mon ami, puis mon petit ami. Il m'avait menti sur son identité et alors que je pensais qu'il était inoffensif, il avait commandité le meurtre d'un homme qui cherchait la paix entre les deux gangs et voulait éliminer son ennemi pour semer la zizanie. Son ambition pouvait entraîner d'autres meurtres, alors que je suis sûre que la plupart d'entre eux ont des familles, des enfants. Je serrais les poings, je me rendis compte que j'étais arrivée chez moi.

-Tiens, te voilà. T'étais passée où ?

-Tu tiens vraiment à le savoir ?

ChanYeol s'avança vers moi, me prit les épaules et enfonça son regard dans le mien.

-J'étais au centre commercial et alors que j'étais aux toilettes, on m'a piqué mon téléphone. J'ai courus après mais la meuf m'a semé. Je l'avais laissé allumé en plus, alors elle a pu le réinitialiser comme elle voulait.

Il fit la grimace puis me prit dans ses bras.

-Je t'en rachèterai un autre.

-Avec quel argent ? Nous sommes étudiants, ChanYeol, nous ne roulons pas sur l'or.

Il hésita puis me murmura.

-J'ai un job qui paye bien, ça me permet de payer tranquillement mon appart tout en mettant de côté. Pour nous plus tard, si jamais on peut s'installer ensemble.

Je reculai pour mieux le regarder.

-T'es sérieux ? Et c'est quoi ton job ?

-Je travaille, heu... dans des trucs illégaux.

Tiens, il avoue tout maintenant ?

-Rassure-toi, je ne fais que vendre quelques sachets par-ci, par-là. Rien de bien méchant.

Menteur. Tu mens comme tu respires.

-Tu t'es jamais fait choppé ?

-Non, jamais. Et le boss est plutôt content de ce que je fais, donc j'ai parfois quelques extras.

Il a des extras parce qu'il se sert dans le fric, oui ! Il me prend vraiment pour un jambon, celui-là. Je me forçais à sourire puis posai ma main sur sa joue.

-Sois prudent. Tant que ça paye, c'est bon à savoir, mais fais attention à toi quand même.

Je déposai un baiser sur sa joue puis allai prendre une douche. Il m'avait à demi avoué la vérité, j'avais joué la meuf compréhensible. Mais si je jouais le jeu de la capricieuse et lui faisait avouer toute sa véritable activité, je ne savais s'il allait vraiment me dire la vérité. Il m'avait à demi menti, mais à demi avoué ce qu'il était. Je ne savais quoi en penser.

Je n'avais pas entièrement confiance en SeHun qui disait qu'il n'allait pas lui faire de mal, mais ChanYeol ne m'inspirait plus rien non plus. Tout se jouait de ma propre opinion, et je choisirai moi-même ce que je ferais. J'exécuterai mes plans, toute seule, sans l'aide de personne. Je verrais ce qu'il adviendrait des événements.

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Quelques jours plus tard, comme promis, ChanYeol m'offrit un nouveau téléphone. Et le dernier qui venait de sortir. Je le remerciai, gênée. Je m'étais remise de ma fièvre et j'étais à présent en cours. ChanYeol n'était pas là, aujourd'hui. Il m'avait envoyé un message m'expliquant qu'il avait une petite affaire à régler. J'en profitais pour aller rejoindre ma première cible : les sous-sols de l'université. Il avait caché un dépôt caché dans une vieille salle qui datait de plusieurs années. Après avoir déposé mon téléphone sur le bureau de la bibliothèque pour ne pas être tracée à nouveau, je descendis les escaliers jusqu'au rez-de-chaussée et forçai la porte en métal.

C'était un ancien laboratoire, même pas fermé à clef. Je cherchais partout après une quelconque trace de drogue. Je me baissai pour regarder en-dessous des tables, si elle n'était pas dissimulée en-dessous. Je me relevai et poursuivis mes recherches dans les placards, derrière le tableau. Quand je marchais sur l'estrade, je remarquai que ça ne sonnait pas creux. Je sautais plusieurs fois, les planches ne pliaient pas sous mon poids. Je cherchais de quoi les enlever et trouvai un pied de biche derrière la porte. Je souris puis m'en servis pour faire sauter le parquet.

Des piles de sachets de drogues étaient amoncelées ça et là. Je n'avais plus qu'à me servir. Je pris d'abord des photos et les envoyai à SeHun, comme preuves. Maintenant, je n'avais plus qu'à choisir entre foutre le feu, ou les faire sortir. Je reçus un message immédiatement après les photos.

"Un de mes hommes se fera passer pour un agent d'entretien. Il te demandera où se trouve l'ampoule cassée, tu n'auras plus qu'à l'amener jusqu'à cet endroit"

Je lui répondis par l'affirmative et remontai au rez-de-chaussée. Je m'assis sur un banc dans la cour, non loin de l'entrée. Un homme s'approcha de moi quelques minutes plus tard, habillé comme les techniciens de l'université.

-Bonjour, mademoiselle. On m'a dit que vous aviez signalé une ampoule cassée, je viens la réparer.

-Venez, je vais vous la montrer.

Il me suivit, je le conduisis jusqu'à l'ancien laboratoire. Je rouvris l'estrade et lui montrai le butin. Il siffla d'admiration.

-Eh beh, belle pioche ! Et dire que c'est juste en-dessous d'une université fourmillant de jeunes addicts.

Je me mis à rire puis l'aidai à mettre les sachets dans sa malle à outils qui était bien vide pour pouvoir tout contenir.

-Combien y-a-t-il ?

-Je dirais environ dix kilos. On ne mets jamais l'essentiel de sa production dans un seul et même endroit, c'est dangereux. En tout cas, ça en fait déjà une de moins pour eux. Bien joué, princesse, il y a de quoi être fière.

Je roulai des yeux, excédé par ce surnom. Je remis les planches de l'estrade en place puis remis le pied de biche à sa place. Nous sortîmes du laboratoire puis de l'université l'air de rien. Il me salua puis s'en alla l'air de rien, à bord d'une camionnette à l'effigie d'une probablement fausse société d'électricité.

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Après cette première prise, il y en avait eu d'autres. Un dépôt était situé dans le jardin public, juste derrière le cabanon du jardinier, dans la cloison. Il devait sûrement faire parti du gang si c'était caché là. Ou bien on avait acheté son silence. J'étais sortie la nuit pour aller chercher ce butin, puis celui caché dans un groupe électrogène à côté de la mairie, à l'arrière. Un autre était situé dans la gare abandonnée, au terrain vague derrière le centre commercial. Pour celui-ci, il était facile de le ramener chez SeHun, comme il n'était pas loin. Tout ce que je trouvais, je leur ramenais. Je commençais à me faire un nom dans le gang, on m'appelait "la faucheuse". Je fauchais tout sur mon passage, comme une récolte.

J'étais maintenant chez SeHun, un verre de Sex on the beach à la main.

-Tu as pratiquement pillé toutes leurs cachettes.

-Je ne compte par m'arrêter là, ça me plaît.

-Si tu veux aller plus loin, tu peux te rapprocher de lui et faire parti de son gang.

-Ne me tente pas, SeHun, j'y ai déjà pensé. Mais une fois que tout ce merdier touchera à sa fin, je reviendrais à ma petite vie normale.

-Comme tu veux. C'est dommage, tu avais du potentiel, et du bon.

-Tu me proposes quelque chose ?

Je souris malicieusement, il se racla la gorge en détournant la tête.

-Tu pouvais m'aider dans quelques tâches du gang. Enfin, si le coeur t'en dit.

-Ca dépendrait quoi, aussi.

-Si tu aimes voler, j'ai de quoi t'occuper tous les weekends.

-Je suis payée ?

-Dédommagée.

-A 150% du SMIC.

-120%.

-130%.

-Ok, va pour 130. Difficile en affaire, madame.

-Je ne suis pas n'importe qui, et je suis quelqu'un qu'on ne va même pas soupçonner de l'autre côté, si tu vois ce que je veux dire.

Je finis mon verre cul sec avant de quitter la salle.

-A bientôt, boss.


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