Chapitre 8

Un homme d'une cinquantaine d'années s'assit sur une des chaises alignées faces aux vitres en plastiques de la salle des visites. Plusieurs femmes habillées d'un ensemble orange s'assirent en face des différentes personnes présente avec l'homme de l'autre côté des vitres. La femme qui prit place en face de lui lui servit un regard surpris.

-Ecoutez Madame, je sais que nous ne nous connaissons pas mais j'ai quelques questions à vous poser.

-Si vous êtes un journaliste, vous pouvez déjà retourner d'où vous venez, se hérissa la femme.

-Je ne suis pas un journaliste. Et je n'ai que faire de cette histoire de meurtre car je sais que ce n'est pas vous le coupable, répondit calmement l'homme.

Il s'installa plus confortablement sur la chaise, enlevant son chapeau pour le poser devant lui. La femme avait blêmi à son affirmation mais elle se repris bien vite.

-Qui êtes-vous ?

-Ça importe peu. Je peux néanmoins vous dire que mon employeur peut vous éviter la prison. Et payer vos dettes que votre mari vous a laisser en mourant.

-Et que dois-je vous dire en échange ? cracha la femme.

-Nul besoin d'être aussi agressive, je ne veux que votre bien.

Elle haussa un sourcil, sceptique.

-Il faut simplement que vous me disiez tout ce que vous savez à propos de votre fils Yuma.

La femme resta silencieuse, se demandant comment cet homme était au courant.

-Je sais beaucoup de chose. Je sais, par exemple, qu'il est spécial, qu'il possède des facultés différentes des humains ordinaires. Je sais aussi que ça devait être son père qui portait le gène, si vous étiez aussi une anormale, vous n'auriez pas risquez de vous retrouver sous le feu des projecteurs avec cette affaire.

-Si vous savez déjà tout ça, je ne vois pas ce que je pourrais vous apporter, répondit-elle tout en gardant une face neutre.

-Laissez-moi d'abord vous rappeler que ces créatures sont dangereuses. Vous avez été témoin de leur violence. Ils ne se contrôlent pas. Mon employeur pense que les gens comme lui seraient mieux mort ou enfermé. Pour le bien de la population. On veut juste s'assurer que votre fils ne fasse pas d'autres morts.

La femme resta de marbre. Elle savait que beaucoup de gens pensaient comme cet immonde individu, incluant son ex-mari. Et peut-être qu'une part de vrai se glissait dans ce qu'il disait mais ce n'est pas pour autant qu'elle vendrait son propre fils. Elle l'avait déjà suffisamment fait souffrir.

-Je pense que les seules personnes qui se sentent menacées par les gens comme Yuma sont celles qui ne leurs cherche que des crasses, répondit-elle finalement, je ne sais pas où est allé mon fils et même si je le savais je ne vous le dirai pas. Et vu que vous semblez déjà savoir le reste, je pense que nous en avons fini.

Elle se leva et attendit qu'une gardienne vienne vers elle pour sortir. L'homme remit son chapeau en se relevant et sortit de la prison. Une fois dehors, il attendit en silence qu'une voiture banale se gare devant lui. Une fois monté dedans, il sortit un téléphone de sa poche et composa un numéro. Le correspondant décrocha au bout de la troisième sonnerie.

-Elle n'a rien dit. Mais elle a confirmé qu'il était parti. Je suis passé au poste de police, comme vous me l'avez suggéré et il y a bien eu un incident bizarre, un garçon s'est fait griffer par ce qui semble être un énorme chat et le suspect correspond à la description de l'anormal. Quand je suis arrivé il avait déjà été relâché. Nous avons été devancés.

L'homme écouta attentivement la réponse de son interlocuteur avant de hocher la tête et de raccrocher. Il se pencha ensuite en avant et souleva une mallette posée sur le sol de la voiture. Il composa les codes des cadenas qui la verrouillaient et souleva le couvercle. Une grande plume noire luisante reposait dedans couvrant plusieurs autres objets tout aussi bizarres et macabres. Une touffe de poils jaunes, de petites empreintes moullées... L'homme farfouilla un moment avant de sortir de cette boîte aux cauchemars ce qu'il cherchait depuis le début. Une griffe, petite et acérée, toute noire et fendue. Il vit le chauffeur lui jeter un coup d'œil dans le rétroviseur.

-On cherche quelque chose en particulier ? demanda-t-il.

-On sait déjà où il se trouve, ou plutôt avec qui. On cherche plutôt un moyen de l'appâter, et si possible avec ses petits copains.

-Et cette griffe va t'aider à ?

-A le comprendre. Les métamorphe sont imprévisibles, répondit-il en remettant la griffe et en caressant doucement la plume, mais on peut facilement les piéger en utilisant leurs points faibles. Il faut juste les trouver.

-La mère ?

-Non, c'est évident qu'ils ne sont pas attachés, du moins pas autant que nous le voudrions. Non, on va juste attendre.

Le chauffeur haussa un sourcil.

-Attendre quoi ?

-Attendre qu'ils tissent des liens avec les autres vermines de son espèce et quand le moment sera venu...

Le chauffeur jeta un coup d'œil vers son passager, attendant la suite. L'homme au chapeau froissa la plume entre ses doigts.

-Ensuite on se sert des uns pour attraper les autres, finit-il, un sourire malsain sur les lèvres.

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