CHAPITRE 9


Pendant que je rassure Julia pour sa première journée, mon chauffeur s'arrête devant l'immeuble où se situe le cabinet d'avocat dans lequel elle va faire son stage.

- Je repasse te cherche ce soir, d'accord ?

- Oui, mais il faut bien que j'apprenne à venir seule, j'ai 23 ans tu sais, je suis une grande fille.

- Je viens quand-même, pas de discussion Madame Paco.

Elle éclate de rire et descend de la voiture.

- Envoie-moi un message dès que tu peux pour me dire comment ça se passe.

- Oui, Beau Gosse. A ce soir.

Mon chauffeur démarre et me conduit au camp d'entrainement. J'y serais beaucoup plus tôt que prévu mais c'est le prix à payer pour accompagner Julia.

Pendant le trajet j'en profite pour sortir mon portable et lui envoie, déjà, un texto « Tu es la meilleure, tu vas tous les éblouir, je t'adore ma Juju, à ce soir ». Elle me répond aussitôt « j'attends le directeur des ressources humaine, merci, moi aussi je t'adore, qu'est-ce que je ferais sans toi ? Bisous ».

Et moi aussi je me demande bien ce que je ferais sans elle. Même si elle ne s'en rend pas compte, elle égaie ma vie, elle la rend plus belle. Comment ai-je pu me passer d'elle pendant deux ans ?

Une fois arrivé au centre d'entrainement, j'en profite pour m'installer au bar et commander un café. Ayant presque une heure d'avance, il n'y a quasiment personne. Je suis comme un idiot à vérifier mon portable toutes les trente secondes au cas où Julia m'enverrait un message. J'ai hâte d'être à ce soir pour la revoir et qu'elle me raconte sa première journée.

Alors que je suis dans mes pensées, une main tape mon épaule. Je me retourne et c'est Antonio, l'entraineur adjoint, autrement appelé « papa de Stella ».

- Bonjour Antonio.

Il s'installe à côté de moi avec une tasse de café à la main. Il ne m'a toujours pas dit bonjour. Au bout de presque une minute à me regarder, il se décide à engager la conversation. Malheureusement, je sais déjà de quoi il va me parler.

- Nick, ça tombe bien, il faut qu'on parle.

Je n'aime vraiment pas quand il commence à me parler comme ça.

- C'est normal que j'ai eu ma fille en pleure au téléphone hier matin ?

Et voilà pourquoi je n'aurais jamais dû sortir avec la fille de mon entraineur adjoint. Pour ma défense, quand je l'ai rencontré, je ne savais qui elle était. Et elle s'est bien gardée de me le dire. Nous avons fait connaissance dans une soirée d'après match. Elle m'a tout de suite dragué.

C'est seulement après avoir passé la nuit avec elle que j'ai su qui elle était, en voyant une photo d'elle avec ses parents. Et bien sûr, il a fallu qu'elle raconte à son père qu'on était ensemble.

Du coup, ce dernier m'a fait promettre de ne pas lui faire de mal. C'est en parti pour cette raison que je ne laisse pas d'espoir à Stella sur notre relation, je ne veux surtout pas qu'elle se fasse de fausse idée.

- Antonio, je t'arrête tout de suite, ma relation avec Stella ne te regarde pas mais je l'ai vu hier soir et ça va mieux entre nous. C'était juste une petite dispute.

- J'espère bien, tu sais bien que je ne te laisserais pas faire du mal à ma fille.

- Antonio, je sais mais comprend que ma relation avec Stella ne te regarde pas.

- Bon, puisque les choses sont claires, je vais te laisser finir ton café.

Il se lève et me laisse seul. Comment j'ai pu me mettre dans cette histoire ? J'aime bien Stella mais pas comme elle aimerait et je sais bien qu'un jour ou l'autre je lui ferais du mal. Je sais à quel point elle m'aime... Merde... Et bien sûr, c'est sur ces pensées qu'arrive mon agent.

- Mon pote, ça va ? Tu as lu mon email ?

- Salut Fred, oui, j'ai vu les photos.

- C'est qui ce canon avec qui tu étais ?

Il s'installe à côté de moi. Là même où était Antonio il y a quelques minutes et commande un café avec deux croissants.

- Tu n'as pas pris de petit-déjeuner ?

- Si mais comme c'est toi qui va payer... alors c'est qui cette fille ?

Ce mec m'exaspère, mais c'est un bon agent...

- C'est une amie de fac, Julia. Elle vient d'arriver à New York et on n'est pas ensemble.

- Bon, je vais faire un communiqué pour dire ça, de toute façon on ne vous voit pas vous embrasser.

Et puis, réellement même si je l'avais embrassé, ce que je voulais faire au moment où la photo a été prise, je me fous qu'on apparaisse dans la presse. Malheureusement, encore une fois, quand Stella va voir les photos, elle va encore péter les plombs, et elle aura raison. Je ne veux pas de photos avec elle dans la presse mais j'en ai avec Julia.

Bon, je gérerais Stella plus tard. De toute façon, elle va bien me téléphoner quand elle aura vu les photos.

- Bon, c'est tout ? Dis-je un peu énervé à Fred qui s'éternise à prendre son petit déjeuner à côté de moi.

- Non, j'ai une proposition pour une pub, je te laisse le dossier pour que tu jettes un œil et on en reparle la prochaine fois qu'on se voit. Je pense que ça peut être très bien pour ton image.

- Un parfum ?

- Oui, c'est « Aiden Evans »

- La marque « Aiden Evans » me veut ?

« Aiden Evans » est une très grosse marque de parfums et de cosmétiques connue mondialement. Je n'en reviens pas qu'une marque comme celle-ci s'intéresse à moi.

- Ils veulent faire une campagne avec un sportif musclé, d'ailleurs le parfum s'appelle "Sporty". T'as une belle gueule, ça va plaire aux gonzesses. C'est une grosse campagne Nick, c'est une belle opportunité.

Il m'explique un peu plus en détail les clauses du contrat et me laisse encore du temps pour réfléchir. Ça me fait bizarre qu'une marque fasse appel à moi pour leur campagne. Je ne me considère pas comme une star, je suis juste un jouer de Rugby. Mais, Fred me répète que c'est une superbe opportunité pour me faire connaitre. Il faut que je réfléchisse à tout cela, en attendant je dois me préparer pour l'entrainement.


* * *


J'ai une magnifique voiture de sport que je ne sors presque jamais du garage. A New York, c'est tellement compliqué de conduite que je ne préfère pas. Mais, en cette fin d'après-midi, j'ai décidé de la prendre pour aller chercher Julia à son travail. Quand j'ai été la chercher à l'aéroport, j'avais emprunté celle de Lenny. J'ai trop peur que quelqu'un abîme la mienne.

Je n'ai pas eu de nouvelle de Stella de la journée, je pense qu'elle n'a toujours pas vu les photos. Elle sait que je n'aime pas quand elle m'appelle trop souvent, donc elle évite. Mais je suis sûr qu'elle va me téléphoner avant ce soir.

J'ai hâte de retrouver Julia et qu'elle me raconte sa journée. Nous nous sommes envoyés des texto pendant sa pause déjeuner et elle parait heureuse de son premier jour. De toute façon, je ne me fais pas de soucis pour elle, c'est quelqu'un de très sociable, elle n'aura pas de mal à se faire intégrer par ses nouveaux collègues.

Une fois arrivé devant son immeuble, je la vois sur le trottoir, elle discute avec un mec. C'est qui lui ? Et pourquoi il parle à ma Julia ? Je me gare comme je peux sur le trottoir et descend de la voiture pour la rejoindre. Une fois à sa hauteur, je passe mon bras autour de ses épaules. Elle se retourne et j'ai le droit à son plus beau sourire.

- Tiens, Nick, je te présente Bryan, je vais faire mon stage avec lui.

Je sers la main du fameux Bryan qui me dévisage longuement. Il est un peu moins grand que moi, brun. Rien d'exceptionnel.

- Tu ne serais pas...

- Et si c'est lui, Nick Paco, le joueur de Rugby, finit Julia en rigolant.

- J'espère que vous allez faire une belle saison, je viens de temps en temps vous voir jouer, c'est un plaisir de te rencontrer.

- Merci... euh... Bryan.

Puis je me retourne vers Julia, j'ai très envie de passer un peu de temps seul avec elle.

- On y va ?

- Oui... à demain Bryan.

- A demain Julia, bonne soirée... A bientôt Nick.

Alors que Bryan part de son coté, je prends la main de Julia et nous nous dirigeons vers ma voiture.

- Bon, je veux tout savoir de ta première journée de boulot.

- D'accord, mais... attends... c'est ta voiture ? Je rêve... elle est magnifique... mais je croyais que ta voiture c'était celle que tu avais quand tu es venu me chercher à l'aéroport.

Bon, c'est vrai que j'adore ma voiture et j'en suis très fière. Je sais très bien que je n'aurais jamais pu me payer ce genre de véhicule si je n'avais pas été professionnel.

- C'était celle de Lenny. La mienne, je ne la prends presque jamais, j'ai trop peur de l'abîmer. En plus, à New York ça ne me sert pas à grand-chose. Mais aujourd'hui j'avais envie de la sortir. Et puis il faut que j'aille faire des courses, je pensais que tu viendrais avec moi.

- Tu me demande si je veux venir faire les magasins ? T'es sérieux Nick ?

Oui, bon, c'est juste pour la forme que je lui demande car Julia adore faire les magasins. Je n'ai jamais vu une fille y passer autant de temps. C'est une accro du shopping, je me demande d'ailleurs pourquoi elle n'y a pas été depuis qu'elle est arrivée.

- Il faut que tu me la fasses essayer Nick.

Elle me montre la voiture... Quoi MA voiture ? Non, pas possible. Je ne prête jamais ma voiture.

- Non, non, non, hors de question.

- Pff tu n'es pas drôle Nick.

- Jamais je ne prêterais ma voiture... Bon, je te propose d'aller boire un café quelques part et ensuite on va faire les magasins.

Alors que nous sommes assis à une table d'un Starbucks, Julia me raconte sa première journée. Elle est entourée d'une équipe qu'elle apprécie. Elle me parle du fameux Bryan qui a commencé son stage également aujourd'hui. S'ils donnent satisfaction, il y a de grandes choses pour qu'ils soient pris tous les deux pour un poste définitif. Pour débuter, elle va assister un juriste international et un avocat spécialisé.

- Je te jure Nick, je suis trop heureuse, j'ai l'impression qu'en ce moment la vie me sourit.

Julia est surexcitée en parlant de sa nouvelle vie. Elle est assise en face de moi, et moi je ne vois qu'elle. Elle est tellement vivante, joyeuse, c'est un bonheur de partager du temps avec une personne aussi heureuse. J'ai l'impression de revivre en sa présence.

- Et ce n'est pas fini ma Juju, on va avoir une belle vie tous les deux à New York...

Je me rends compte au moment où j'ai prononcé ma phrase à quel point elle peut être ambiguë. Mais il est vrai que si elle reste à New York, nous continuerons à nous voir régulièrement, ce qui me réjouit à un point inimaginable.


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