Chapitre 29


Je rentrai directement chez moi et fermai la porte à double tour avec la ferme intention de ne pas ouvrir à qui que ce soit. J'avais des tonnes de questions, mais j'étais résolue à n'aller chercher aucune réponse. Il fallait que je prenne une décision, et bien elle était clairement prise : couper tout contact avec ces personnes toxiques et dangereuses qui m'attirent le genre de problèmes visibles seulement dans les films d'actions. 

Les paroles de Cody me revinrent en tête. 

S'ils savent où j'habite je suis foutue. Mon dieu dans quelle genre de vie est-ce que je me suis embarquée ? Pourquoi est-ce que je ne suis pas allée au restaurant d'a côté putain ? 

J'étais en pleine descente aux enfers. Je ne savais pas quoi faire, je n'étais ni faite pour penser comme une mafieuse ou comme une fille courageuse. J'avais clairement la peur de ma vie, la bonne grosse peur qui t'attrape l'estomac, la gorge et te fait tourner la tête. Je ne savais même pas si j'étais encore en mesure de pleurer, je sentais juste mes mains trembler continuellement, de peur sûrement. Je ne pouvais pas rester chez moi. Il fallait que je parte. 

Quelques instants plus tard, je me retrouvai devant l'hôpital. Je n'avais eu aucun appel, aucune nouvelle, je mourais d'envie de tuer ces réceptionnistes, ce médecin, ceux qui m'empêchaient de voir ma mère. J'aurais rêver rentrer, pouvoir juste monter voir ma mère comme si de rien était. Même si c'était pas possible, dans mon état actuel, je doutais que c'était la bonne chose à faire. Est-ce que j'arriverais à ne serait-ce qu'aligner trois mots devant quiconque ? Je ne m'en sentais en tous cas pas capable. 

Je m'assis sur l'un des bancs en face de l'hôpital. Il fallait que je réfléchisse, ou du moins que j'essaie. Qu'est-ce que je pouvais faire ? Mes collègues et mon patron étaient dans des affaires sombres, avec des mafieux tatoués kidnappeurs et violeurs, et moi j'étais au milieu de tout ça. Ils avaient mon adresse, rien ne pouvait me garantir que j'étais en sécurité et qu'ils ne reviendraient pas. 

Je me redressai et commençai à marcher sans but. Je ne savais pas où j'allais, mais c'était mieux qu'un appartement où n'importe qui pouvait débarquer n'importe quand. Je n'avais clairement pas les moyens de déménager dans la semaine ou dans le mois. Je n'avais clairement pas les moyens de trouver un autre appartement, de déménager, de faire un chèque de caution, de faire tout ce que j'aurai besoin de faire pour partir. 

Je n'avais aussi clairement plus de boulot. Hors de question, qu'on s'entende bien, hors de putain de question, que je remette les pieds dans ce restaurant. Je ne risquerais plus ma vie comme ça. Dieu sait que je n'ai jamais tenu plus que ça à ma vie, mais la peur de la mort m'a très vite rattrapée ces derniers jours. J'aurais pu être le corps étendu dans son sang sur le sol de ce restaurant. Un frisson me parcouru. Les images me revinrent en tête, et j'eu l'impression que mon estomac se retournait pour la centième fois de la journée. Et la millième fois depuis le week-end dernier. 

C'est en apercevant la rue du restaurant que je me rendis compte d'où j'étais. Je tournai les talons automatiquement, pour continuer mon chemin sur la droite. Je ne voulais ni risquer de croiser quiconque, ni voir la devanture brisée et les éclats de verres qui étaient sur moi quelques heures plus tôt.  Toute ma vie n'avait plus aucun sens. Rien, clairement rien n'allait. 

Je tournai à gauche, à droite, me retrouvai dans des petites rues que je n'avais jamais vu. Me perdre me faisait du bien, si même moi je ne savais pas où j'étais, qui pourrait venir me trouver pour me tuer ? 

Quelques rues plus tard, un bruit sourd parvint à mes oreilles, me faisant sursauter. Un voiture, noire, fonçait droit sur moi. Je remontai sur les trottoir, le cœur battant à cent à l'heure. Elle s'arrêta pile devant moi, et mon premier reflexe fut de retenir mon souffle. Dans ma tête, je courrais déjà, pourtant j'étais tétanisée. 

Brent apparut lorsque la fenêtre teintée descendit. 

- Hailey, monte ! 

Je n'avais pas de mots. C'était comme si mon cerveau était en pause. Shane sortit du côté passager, et c'est lorsqu'il m'attrapa le bras que je réussis à réagir. 

- Lâche-moi ! criais-je en me débattant. 

Il me resserra plus fort. Un autre bruit, un grincement de pneu, attira notre attention.

- Tu veux attendre qu'ils arrivent peut-être ? dit-il, profitant de mon manque d'attention pour m'emmener vers la voiture.

J'acceptai de monter, seulement parce-que je ne voulais pas découvrir qui était dans l'autre voiture.  

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