Je ne savais pas quoi faire. Mon premier reflexe fut de faire le tour de mon appartement pour vérifier que personne ne se cachait pour me violer ou me tuer. Ou l'un puis l'autre. Mais j'étais bel et bien dans mon appartement, seule. Mes clés étaient sur le sol, mon téléphone sur la table, et une assiette de pâte m'attendait à côté de celui-ci. C'était beaucoup trop. J'attrapai mon téléphone et mes clés et claquai la porte derrière moi. Je ne pouvais pas rester là. 

En descendant les escaliers je vérifiai mes appels : aucun de l'hôpital et c'était l'essentiel. Je ne savais pas où j'allais, mais j'allais loin. J'étais affamée, désorientée, je ne m'étais pas encore vu dans un reflet mais je savais que je devais avoir l'air d'une tarée. Après avoir couru, puis marché, puis couru de nouveau, tourné dans des rues et des avenues inconnues au bataillon, je me retrouvai devant un parc. Je m'assis sur un banc le temps de réfléchir à ma vie. 

Tout ça ne pouvait pas être vrai. Je ne m'étais pas faite enlevée, puis ramenée en voiture chez moi. Avec un plat de pâtes sur ma table bordel. C'était vraiment un gros malade qui avait fait ça. Je ne comprenais rien. C'était vraiment pire que tout ce que j'avais jamais pu imaginer. Les mains de ce mec entre mes jambes me donnèrent des frissons de dégout, instinctivement de poussa mes genoux l'un contre l'autre. Je ne savais pas quoi faire. Aller à la police, pour dire quoi ? Qu'on m'a enlevée puis ramenée ? Qu'un mec qui s'appelle Ben m'a touché contre ma volonté ? Même avec toute la colère et la volonté du monde, je ne pourrais pas. Ils ont bien choisit leur cible, je n'irais jamais raconter ça à personne. Qui me croirait ? Surtout, qui m'écouterais vraiment, qui serait là pour moi ? A part ma mère je n'ai personne.