Chapitre 5 : Quelques minutes plus tard

"Chris je t'ai dit, que c'était pas la peine, j'ai pas envie de rentrer." S'énerva-t-elle.

"Ah bon ?" La voix grave de Monsieur Min répondit à la place de celle de l'australien.

"Ha c'est vous..."

Elle ne pouvait pas s'empêcher de le vouvoyer. C'était encore trop tôt pour assumer un quelconque rapprochement.

"Quel accueil..." S'indigna le plus vieux en la voyant si peu enthousiaste de le voir. "Moi qui pensait que tu m'attendais bien sagement, je vais peut-être rentrer en fait."

Il allait pour refermer la porte mais elle le bloqua.

"Ne partez pas...S'il vous plaît."

Un silence prit place dans la petite ruelle alors qu'en fond on pouvait entendre Jackson hurler n'importe quoi à propos des cafetières de la fac. Yoongi sortit et alla s'asseoir sur le banc en pierre le long de la façade.

"Déjà fatigué ? Le déambulateur vous guêtes faites gaffe." Taquina-t-elle en fumant sa troisième clope de la soirée.

"Dis donc, déjà que je dois me coltiner le manque de respect de tous ces petits cons à l'intérieur, tu pourrais au moins faire semblant d'avoir un minimum de respect pour moi."

Elle vint s'asseoir à côté de lui en faisant attention à ce que la fumée ne vienne pas vers lui

"Non mais vous savez je vous comprends. Ils ne doivent pas trop vous faire ce genre d'activité à la maison de retraite." Ses lèvres formèrent un trait droit, à la limite du sourire inversé très moqueur.

"Tais-toi." Ria-t-il en détournant le regard de ses lèvres envoûtantes.

Il avait failli craquer, là sous la pleine lune, à l'ombre du toit, assis sur le banc glacé.

"Je ne suis pas si vieux. On a à peine vingt ans d'écart." s'insurgeait Yoongi en contemplant la lune.

Il ne savait pas s'il disait ça pour elle ou plutôt pour lui. Essayait-il de se convaincre que ce qu'il ressentait n'était pas si grave ? Il avait dû faire quelque chose d'horrible dans sa vie d'avant pour tomber sur un dilemme si dur.

"Vingt ans..." Répéta celle qui lui tenait compagnie dans ce froid glacial.

T/p n'arrêtait pas de se répété ce nombre en boucle. Comme une litanie, elle aurait pu en faire une maxime et s'en tenir pour l'éternité.

"Aime ceux qui n'ont pas la possibilité d'avoir plusieurs enfants de ton âge !" S'insurgeait sa conscience imaginaire mais dans la mains avec sa raison.

Ce n'était pas simplement un nombre d'années qui les séparait mais bien un gouffre gigantesque. Il n'y avait qu'à voir le nombre de rides aux coins des yeux de Yoongi pour s'en rendre compte. Sa façon de s'habiller, cette manie de toujours se tenir droit, même sa barbe de quelques jours était là pour rappeler qu'il n'était qu'à cinq ans d'avoir la cinquantaine.

"J'ai l'air vieux ?" Demanda-t-il soudainement en la voyant l'observer minutieusement.

"un peu." Répondit-elle du tac-o-tac.

Yoongi fronça les sourcils, insatisfait de la réponse hâtive et irréfléchie. T/p quant à elle, ricana en le voyant ronchonner dans son coin. Ils se chamaillèrent ainsi pendant longtemps. Le temps s'était arrêté. Plus aucun bruit n'aurait pu déranger les deux être dans la contemplation de leur existence commune. C'était une symbiose inattendue et complètement hors du temps.

De toute façon, rien n'aurait pu convaincre Yoongi de la laisser là et partir faire autre chose. Il se demandait même comment un si petit bout de femme avait pu devenir ainsi en seulement dix minuscules petites années. Elle était tellement réussie et tellement intéressante, si parfaite dans les moindres détails de sa vie. Il voulait apprendre à la connaître, voir ses réactions et passer du temps en sa compagnie.

"Ca caille." fit-elle remarquer en frottant ses mains l'une contre l'autre.

"En tout cas, je suis content que tu utilises le paquet que je t'ai gentiment payé avec toute la grâce qui m'habite."

Il montra le paquet rectangulaire du doigt. T/p n'osa pas lui dire que c'était probablement le troisième depuis. Elle ne voulait pas passer pour une addicte à la nicotine.

"J'ai bien rentabilisé vos sous, ça s'est sur." Dit-elle se tournant vers lui, le contemplant dans la lumière de la pleine lune.

L'étudiante avait toujours été attirée par les hommes comme lui. Irrémédiablement amoureuse du plus mature, du plus fort, du plus compréhensible. De celui qui pourrait parler de sujets complexes pendant des heures. Celui qui était dans son monde, hermétique aux critiques et inatteignable. Celui qui semblait voir des choses que seul lui pouvait comprendre. Le génie solitaire incompris et mystérieux. Son ancien professeur cochait toutes les cases, et plusieurs fois. Que ce soit maintenant ou il y a dix ans de cela, il avait toujours été l'homme parfait selon elle.

"Vous ne m'en voulez pas d'avoir gâché votre soirée comme ça ?"

T/p venait de prendre la parole alors qu'il allait pour rejoindre les autres.

"Qui te dit que tu as gâché ma soirée ?"

"Ce n'est pas le cas ?"

"Pas du tout. C'était très agréable de sortir de ma routine habituelle et de voir du monde. Et puis j'ai appris que la prof de lettres antiques avait un bon postérieur et qu'elle était en concubinage avec une des dames de l'administration. C'est fou ce que vous êtes des commères à votre âge."

"Tant mieux alors." Dit-elle en souriant.

Monsieur Min ne savait pas s'il était en droit de lui dire ce qu'avait éhontément dit la blondasse. Il voulait la prévenir que ceux qui se prenaient comme ses amis ne faisait rien d'autre que la ridiculiser. Il se sentait tellement loin de ce genre de problèmes, de ces histoires niaises et immatures qu'il avait l'impression d'être dans une cours de maternelle.

Ses impressions se confirmèrent encore plus quand le fameux Jackson sortit en trombe du bar, ravagé par l'alcool. Il scandait fièrement les lois de la nature et son droit de vote contre "ses enculées de vieux bourges coincé du cul", c'était ses termes.

"Mais qu'ils crèvent tous ces vieux ! Ils sont incapable de faire quoi que ce soit pour nous, c'est toujours pour leur gueules. Le réchauffement climatique ? C'est eux ! La misère étudiante ? C'est eux ! Et après on nous demande de travailler pour permettre de faire des retraites convenables à nos meurtriers !" Beuglait-il en se ramassant sur un poteaux.

Toute la petite troupe sort ensemble du bar, bras dessus bras dessous, en regardant de loin le cadavre de leur ami. Le macabé releva la tête quand il vit les deux paires de jambes dans le froid de Yoongi et T/p.

"Mais regardez qui voilà !" Jackson s'était arrêté nez-à-nez avec son aîné. "Le père de substitution de notre très chère Kim T/p." Il articula particulièrement le nom et prénom de celle-ci. "Alors ? franchement entre vous et moi... Combien ?" Ricana-t-il avec un visage pervers en le poussant de l'épaule.

"De quoi combien ?"

Le professeur sentait que quelque chose allait mal se passer. Il avait encore en travers de la gorge l'accolade forcée que le président du BDE avait fait à sa demoiselle.

"Jackson qu'est ce que tu fou bordel." T/p tentait tant bien que mal de les séparer.

"Combien tu la paies !" Il sourit comme un benêt en se dégageant de la prise de la major. "En trois ans, trois." Il faisait quatre avec ses doigts. "Je n'ai même pas réussi à avoir rien que son numéro. Et toi tu arrives de nul part et elle te bouffe du regard. Impossible mon gars, on me l'a fait pas à moi."

"Impossible n'est pas gaulois." Se moqua Yoongi en le repoussant tranquillement.

Une tranquillité et un culot qui sembla énervé Jackson au vu du coup de poing qu'il envoya directement dans le visage du professeur de physique.

"Yoongi !" Cria l'étudiante en se jetant à ses côtés après que certains élèves soient venus retenir Jackson.

"C'est rien..." Articula-t-il en se frottant la mâchoire. "Tout va bien, je vais bien ne t'inquiètes pas."

"Lâchez-moi !" Jackson continuait de se débattre. "Je vais lui régler son compte à l'autre Galois de mes couilles !"

Il était tellement éméché que ses yeux essaient de se dire bonjour l'un à l'autre.

"Jackson je pense que c'est bon, t'as déjà fait assez avec tes conneries. Tu peux rentrer chez toi maintenant." Termina l'étudiante suivie par le reste de ses camarades qui s'excusait à la place de leur ami en le traînant de l'autre côté de la rue.

Le seul qui était venu l'aider à relever le professeur était Chan. Il arborait un regard déçu, voire même de pitié face aux actions de son ami Jackson.

"Comment est-ce-que tu peux être amis avec ces gens Chan... Ça me dépasse." Souffla-t-elle en le dépassant.

***

Yoongi était rentré chez lui en voiture. Il n'avait pas voulu déranger son étudiante plus longtemps. Elle avait déjà dû encaisser les remarques déplacées de ce petit con de Jackson, les pimbêches aux prothèses exubérantes et lui même alors il ne voulait pas abuser de son hospitalité plus longtemps.

En fait, après cette soirée des plus mouvementées, il avait surtout eu l'impression de forcer T/p à le faire entrer dans un monde où il était évident qu'il n'avait pas sa place. Il s'était même demandé si ce n'était pas par pur curiosité ou pur esprit de vengeance qu'il avait voulu, une dernière fois, affronter les soirées étudiantes.

Les jeunes d'aujourd'hui étaient effrayants, se dit-il. Ils n'auraient pas tenu cinq minutes à son époque. Du moins lui il ne les aurait pas supporté. Il venait de s'assurer, avec cette foutue soirée, que sa place n'était plus là bas.

Quand il était encore un étudiant lambda, des plus basiques de chez basiques, Monsieur Min était presque muet. Il n'aimait pas la compagnie. Bon, il n'avait toujours pas changé d'avis sur le sujet mais faisait des efforts considérables. Son petit corps fragile et sans muscle haïssait le monde. Il voulait apprendre et qu'on lui foute la paix voilà tout.

La vocation de professeur ne lui avait même pas fait de l'œil en ce temps-là. Celui qui l'avait poussé à passer le CAPES c'était Hoseok. Son ami de toujours, le seul avec qui il échangeait, qui voulait devenir prof et Yoongi se voyait mal perdre son ami dans les études. Il l'avait suivi, comme le brave mouton qu'il était.

Quelques années plus tard, il ressortait premier du concours et avait été envoyé dans un lycée du centre-ville. C'était là bas qu'il avait rencontré Yongsun, son ex-femme. Au début il ne l'a supportait pas. Elle était bruyante, pleine de joie de vivre et beaucoup trop souriante. C'était une femme heureuse, bien plus que lui qui n'arrivait pas a ressentir autant de bonheur en une année. Professeur d'art, elle sortait toutes les semaines, avait une liste d'amis aussi longue que le bras et le teint toujours impeccable.

Quand elle était venue le saluer une après midi ensoleillée en lui tendant une main frêle et parfaitement manucurée, il avait détourné le regard en crachant un " Non merci". Mais ça avait été mal la connaître. Elle n'avait jamais lâché l'affaire après cela.

Le célibataire se rappelait de ce jour comme si c'était hier. Il la voyait dans sa robe fleurie, les cheveux blonds au vent, un grand sourire aux lèvres. Il repensa à leur premier rencard, leur première fois, les sentiments inavoués qu'il avait osé dire. Il regrettait bien maintenant. Voilà à quoi l'amour l'avait mené... Une vie de divorcé endurci, incapable d'aimer.

Le corps maintenant légèrement musclé de Yoongi entra entièrement dans la douche et se détendit au contacte de l'eau brûlante. Il avait mal à la mâchoire et demain il aurait un beau bleu. Tout ça pour quoi ? Une femme d'a peine vingt cinq ans...

Le visage de T/p prit forme dans la mémoire du gentleman et il oublia bien vite ses regrets. Il pouvait bien prendre un coup ou deux mais juste cette fois. Il n'avait pas pu s'empêcher d'encaisser. Pas après le regard si désolé de son élève dans cette ruelle, assise sur ce banc, sous la lumière de la lune. Accepter son âge revenait à accepter la différence qu'ils essayaient tant bien que mal d'ignorer. C'était puéril d'avoir voulu briser la barrière, tellement qu'elle avait creusé une crevasse de plusieurs années entre eux encore plus profondément.

"Tu as quoi ?!" S'égosillait Jimin qui venait de passer la tête en dehors du frigo.

Son ami était arrivé le lendemain en milieu d'après-midi et avait directement vu l'énorme bleu qui virait au vert jaunâtre sur son menton. Il avait posé toutes sortes de questions improbables jusqu'à ce que Yoongi décide enfin de lâcher l'affaire et de tout lui raconter.

"Est ce que ça va ? Tu veux que je te fasse une prescription ?" S'inquiéta tout de même le nain qui avalait une tranche de jambon à la volée.

"Ça va, c'est juste un hématome. Il partira dans deux ou trois jours, n'en faisons pas tout un chichi non plus."

Il était penché sur une pile de copies, assis à son bureau près de la fenêtre. Yoongi n'avait pas prévu qu'il se ramène dans son appartement un samedi. Il passa une main sur le bas de son visage et grimaça sous la douleur lancinante. Bien fait pour lui, il n'avait qu'à pas se prendre pour un héros.

"T'as pas de l'arnigel ? Ou de l'arnica ? Tu dois bien avoir une pommade dans tous tes médocs ?" Demanda le médecin en fouillant dans la cuisine.

"Regarde dans la salle de bain, dans le placard du fond. Il y en aura peut-être là-bas." soupira-t-il en écrivant et entourant pour la troisième fois de la journée trois sur vingt.

Jimin revint quelques secondes plus tard avec un petit tube. Il l'appliqua lui-même sur le visage de Yoongi qui s'était arrêté de corriger. De toute façon, il sentait tellement le regard de son ami sur lui qu'il doutait d'une possible sortie de secours qui lui éviterait une discussion désagréable.

"Je croyais que tu n'étais pas intéressé par le couple." Lâcha finalement le blond qui finissait d'étaler le liquide incolore.

Son ton en colère, énervé d'avoir raté un moment comme celui-ci, lui donnait un air de maman poule insupportable et démodée.

"Je n'ai jamais dit le contraire..." Essaya le professeur de physique.

"Tu viens de te faire frapper par un étudiant complètement sous, en sortant d'une soirée jeunes, soirées auxquelles tu n'es jamais aller de ta vie par ailleurs !" ajouta-t-il en levant le doigt. "Pour sauver une de tes anciennes élèves qui est miraculeusement réapparu dans ta vie après que tu lui ai payé un café et des cigarettes ! Tout cela après des dizaines et des dizaines d'années de jeûne sexuel et tu oses encore me dire que tu ne veux toujours rien avec elle ?!" Il avait haussé le ton en écarquillant les yeux.

"Oui bon certes..." Admit-il sans vraiment vouloir l'admettre.

"Mais on marche sur la tête !" S'indigna l'autre qui s'était levé pour faire les cent pas.

"C'est toi qui m'a dit de l'inviter je te rappelle." Répliqua-t-il.

Jimin était outré.

"Oui c'est moi ! Je t'ai dit de l'inviter à boire un verre, pas de faire des combats de rue clandestins !"

A croire qu'il le prenait vraiment pour un novice en termes de relations humaines.

"Arrêtes de t'énerver. J'ai juste pris un coup c'est rien." Conclut-il en retournant la tête la première dans son paquet de copies.

Jimin expira si longtemps qu'il aurait pu faire décoller un avion à sec. Son ami et squatteur s'installa dans le canapé face à la grande télé. Il l'alluma et zappa quelques chaînes, toujours dans un silence de mort. Yoongi n'avait rien à se reprocher et il n'allait pas commencer à le faire. Il avait réussi à prendre les devants et a inviter une femme a sortir, c'était déjà un grand pas en avant.

"J'espère que ça en valait le coup au moins." Murmura la voix de Jimin qui s'était arrêté sur une chaîne de musique.

Le professeur ne répondit rien.

"Vous avez couché ensemble ?" S'impatienta le plus jeune qui relevait la tête de l'assise. "Ne me dis pas que tu as fait tout ça pour finir le cul dans ton lit en solitaire Yoongi."

"On n'a pas ce genre de relation. C'est toi qui voit du sexe partout mais les gens peuvent aussi aimer passer du temps ensemble sans pour autant finir sous la couette." La voix monotone et concentrée de Yoongi jurait avec celle de son invité, surprise.

"Gnagnagna. En attendant, moi je me fais plaisir et toi t'as un bleu de la taille de ta frustration sur le menton."

Yoongi aurait pu mettre sa langue à couper qu'il avait entendu un " et toc " à la fin de sa phrase.

"Rappelle-moi quel âge tu as ?" Répondit Yoongi à la pique de l'autre qui commençait sérieusement à l'emmerder.

Finalement, il était resté toute l'après-midi à lui faire la morale. Il n'était pas bien méchant dans sa besogne. Yoongi le savait, c'était une façon pour lui de montrer du soutien. La plupart du temps, il était persuadé que le vieillard ne voulait plus d'une relation sérieuse depuis qu'il s'était séparé de son ex-femme. Yoongi lui avait toujours dit qu'il ne remettrait pas un pied dans l'amour et pourtant... Il ne savait pas lui-même, pour être honnête, si la situation avec T/p le mènerait à quelque chose.

C'était la première fois qu'il ressentait autant de sentiments pour quelqu'un depuis Yongsun. L'idée de s'accrocher à un fantasme éphémère lui filait les jetons et faisait ressortir en lui des traumatismes d'enfant solitaire. Une part de lui ne savait pas comment ne pas céder à la tentation de cette danse interminable que ses songes animaient depuis qu'il l'avait revue. L'autre aurait voulu s'enterrer vivant et attendre que ça passe en feintant l'ininterêt. Il était mort de peur a l'idée qu'elle ne le voit que comme un vieux sénile déprimé qui recherche un peu de compagnie pour égayer ses dimanches.

La tête pâle du physicien tomba sur les pages raturées, fatiguée de se torturer pendant des heures sur les mêmes questions. Il ferma les yeux et écouta la musique qui s'échappait des haut-parleurs de la télé.

En fin de soirée, quand le soleil vint faire rougir le bord des nuages, Yoongi sentit les contours de son visage gonflés. Il s'était endormi sur la table du salon. Les feuilles annotées et les piles de cours préparés en avance étaient éparpillés un peu partout sur la surface plate. Usé et complètement rouillé, le professeur eut du mal à se réveiller et à se mettre debout. Son épaule lui faisait mal, très mal. Il aurait dû depuis qu'il avait passé la trentaine, se faire opérer et remettre en place les muscles et ligaments qu'il avait abîmé dans un accident de la route étant plus jeune mais à quarante cinq ans, il avait laissé tomber l'idée fugace de se faire triturer par des bistouris aiguisés.

Il fit bouillir de l'eau, rangea de fond en comble le salon et la cuisine car comme tout bon vieux célibataire aigris qui se respecte, il n'aimait pas le bazar. Sa personne était tellement carrée et propre, que son appartement ressemblait à une publicité pour Ikea.

Jimin, de son côté, était parti vers 18h en laissant un mot sur la table basse.

"J'ai mis l'arnica dans ta table basse. N'oublie pas la petite fête de Hoseok pour sa pendaison de crémaillère avec Jin.

Ton coach love préféré, Jimin"

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top