𝑶𝒏𝒆 𝑺𝒉𝒐𝒕

Heyy guys
Welcome on my favorite One Shot !
J'espère qu'il vous plaira mais avant énonçons quelques points !

Carmeltazite : La pierre la plus solide après le diamant, donc la plus solide au monde !

Jûbako : Un Jûbako est une sorte de lunch-box à plusieurs étages et qui se vendent (d'après ce que j'ai pu voir) avec des aliments traditionnels japonais.

Trigger Warning :
Mots vulgaires, énonciation de torture, énonciation du suicide, violence, énonciation de meurtres, énonciation de cadavres plusieurs fois et je crois qu'on est bon.
Si vous vous sentez mal à l'aise, arrêtez votre lecture immédiatement.

Sur ce, bonne lecture !

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Je courais plus vite que je ne l'avais jamais imaginé et que je ne le pouvais, les sirènes d'alarme derrière moi retentissaient tellement fort qu'elles auraient pu percer mes tympans. 

— Il faut que je le fasse pour Keigo, je ne peux pas m'arrêter là ! pensais-je.

La prison était plus que sécurisée, je me demandais encore comment j’avais pu m'évader après tout ce temps enfermée à l'intérieur ! Alors, je courais plus vite que mon ombre. 

— Putain de merde, je suis sortie ! m'écriais-je.

Il fallait maintenant que je puisse fuir pour de bon. La prochaine étape c'était ma mort si je me faisais attraper et il en était hors de question. 

Les rues étaient vides à cause du couvre feu de dix-neuf heures, imposé par les vilains il y a près de dix ans. Il devait être aux alentours de vingt trois heures tandis que les ruelles se faisaient plus étroites à chaque virage. 

— Eh par là ! m'interpella une voix féminine. 

Cette voix sortant d'une ruelle à ma gauche me fit m'arrêter un court instant, tentant de reconnaître son visage dans l'obscurité, elle me fit signe d'avancer. 

Jouant à la course contre la montre, je dus me résigner à y aller pour échapper à ce qui ressemblait à une mort prochaine, je m’aventurais dans ce qui s'apparentait être une cave.

La porte s'étant refermée immédiatement après que je la traversai, je pris le temps de respirer après cette course effrénée. 

— Putain, je sais pas comment tu t'es débrouillée, s'exclama ma sauveuse. Mais tu t'es enfin échappée !

Tandis que je relevais le visage, je pouvais apercevoir sa morphologie, une manière de se tenir que je connaissais, que je n'avais pas vu depuis longtemps. Des cheveux blonds tombant sur une fine poitrine et un visage familier à celui d'un héros prisonnier. 

J'étais face à mon amie, Ayana Bakugo, la sœur de Dynamight, aka, Katsuki Bakugo. 

— Qu'est-ce que...commençais-je, déboussolée.

Je repris à nouveau mon souffle tandis que je m'asseyais sur un fauteuil vide sans pour autant y appuyer mon dos.

— Bon sang, je croyais qu'ils t'avaient attrapée, voire même tuée. La grande partie de ceux qui ont participé à l'offensive étaient en prison en ma compagnie et m'avaient communiqué que tous ceux qui n’étaient pas avec nous étaient morts sur le terrain, rapportais-je désorientée.

— Tu ferais mieux de t'installer, je vais te raconter tout ce qu'il s'est passé ces cinq dernières années. 

Cinq ans...? J'avais passé cinq ans derrière les barreaux, à me faire torturer de temps à autre ? Bon sang ! 

— Après la défaite générale et la mort de All Might, il y a onze ans, j'ai appris que l'ennemi a réussi à rallier certains des nôtres à leur cause, reprit Bakugo. La raison est simple, ils offraient des soins et l'hospitalité contrairement à la mort et l’enfermement.

— Ils étaient sûrement trop effrayés de mourir pour notre cause et puis, y'avais plus d'espoirs, les défendis-je. 

Debout face à moi, Bakugo gardait ses bras croisés sous sa poitrine.

— Mais ils sont des nôtres, si on décide de revenir en force, ils seront de nôtre côté ! continuais-je avec un semblant d'espoir.

— Comme il y a cinq ans ? Ils n'ont pas hésité à décimer nos troupes ! contesta mon amie.

— Non, Ayana, c'est…Ash qui n'a pas hésité, les autres n'y sont pour rien. 

Ash aux poings d'acier, l'ex-copain de la blonde face à moi. Ash était dans le classement des dix meilleurs héros, classé huitième. Lors de l'assaut des vilains il y a onze ans, il n'avait pas hésité à faire de son mieux pour les repousser en compagnie des autres héros. 

— Il a décidé qu'au lieu d'être enfermé, il valait mieux aller renforcer les troupes ennemies, raconta Ayana, le ton triste. 

Nous n'avons jamais compris la réelle cause de cette trahison, ce fût lors de l'arrestation générale des blessés, Ash avait choisi le camp ennemi. 

— Ayana, tout ça, je le sais, que s'est-il passé ensuite ? 

— Ensuite, c'est-à-dire il y a cinq ans, nous nous sommes rebellés avec des troupes que nous avions durement réunies cependant, les vilains nous attendaient. Ce qui me paraissait bizarre était qu'ils n'étaient pas censé le savoir.

Un traître parmi nos troupes ? J'y avais longuement songé pendant mon séjour en prison. Ça n'avait jamais abouti, je n'ai jamais trouvé de responsable, l'idée d'un traître était inconcevable. 

— Ce fut un massacre, à vrai dire, je me suis désistée et j'ai eu raison, tous ceux qui sont restés à combattre sont tombés. Ils ont d'ailleurs renforcé la sécurité après ça, tous les anciens héros qui avaient rejoint les troupes ennemies n'ont pas eu de grands rôles. 

Tandis que nous, ils nous marquaient le dos avec un tatouage de la honte, montrant que nous appartenions aux héros qui ont honteusement perdu face à Shigaraki et sa ligue. 

Le souvenir de la marque au fer rouge me hantait durant des nuits, ne voulant plus m'opposer aux vilains, je ne faisais que pleurer. Je pensais que c'était le ressenti de tous ceux qui avaient été emprisonnés.

— On a sincèrement été découragés après ça. Il nous faudrait une aide extérieure et j'ai déjà tenté de vouloir communiquer à l'extérieur du pays, je n'y suis pas parvenu. 

En effet, c'était logique, la tétanie nous décourageait tous : il n'y avait plus aucun espoir. 

— L'aide extérieur ne viendra jamais, Ayana, c'est compliqué d'aider un pays qui est tombé dans la faillite et dont un groupe armé a pris le contrôle. 

Mes connaissances d'étrangères sur les pays extérieurs m'avaient donné un point de vue sur la future situation du Japon, voire celle actuelle. 

— Je comprends sincèrement, Maryam, mais je ne peux pas me dire que mon pays sombre dans la déchéance ! 

Je me levai, me dirigeant vers ce qui ressemblait à une cuisine alors que la blonde me suivait du regard. À peine ouvris-je le frigo que je tombais sur des petites bouteilles d'eau, tout ce qu'il me fallait. J'en saisi une avant d'ingurgiter ce mélange de minéraux sain que je n'avais pas pu goûter depuis tant d'années parce que tout ce qu'on nous donnait n'était que l'eau sale des robinets.

— Je ne me suis pas échappée pour laisser les hurlements de douleur de nos frères emprisonnés résonner au fin fond de mon crâne alors que je vis “paisiblement”, ayant eu l'unique chance d'avoir pu sortir. 

La lumière était très faible, à peine si nous nous voyions mais c'était déjà mieux que l'obscurité totale des cellules. 

— Quelle est cette tenue ? me demanda-t-elle tout en me détaillant soudainement. 

Un simple jogging noir, un débardeur blanc et des simples baskets déchirés.

Ils nous fournissaient deux tenues, on les lavait par nous même et nous devions travailler pour obtenir de quoi avoir une "bonne" hygiène. Nous pouvions avoir du dentifrice ou du déodorant, mais c'était compliqué. 

— Mes vêtements de travail, mon pyjama, mes vêtements pour aller me doucher, ma rechange. 

C'était simple, basique et surtout crade. 

— On se caille en hiver à cause du froid violent et du manque de vêtements chauds. On a le droit à une simple couverture pour dormir, pas de vestes, gilets ou pulls. On doit se contenter d'un débardeur ou d'un t-shirt. 

Je ne pus prendre de t-shirt, étant une héroïne assez réputée mais pas assez pour être une menace, ils jugèrent que je devais me contenter de ce tissu simple et surtout pour qu’on voie bien ma marque au fer rouge. 

La marque se constituait d'un lycoris rouge, grand ouvert, un S en dessous, rappelant Shigaraki, le nouveau dictateur. J'avais compris par un gardien que le lycoris rouge avait une connotation de malheur ou bien même de mort.

— Ça a l'air d'être l'enfer, frissonna-t-elle. 

— Ça n'en a pas l'air, ça l'est, tu ne sais pas à quel point ils te poussent à bout. Ils nous épuisent, puisent nos forces, nous affames, on ne mange que le soir et on peut cacher un morceau de pain pour le lendemain matin, mais si ils nous surprennent, on ne peut plus manger pendant une certaine durée. 

— Bon sang ! C'est inhumain d'agir comme tel !

Soudainement, le son d'une porte qui s'ouvrit me parvint et je fus effrayée à l'idée que nous soyions retrouvées, alors sans que je ne puisse vraiment le comprendre, je réussi à me saisir d'un assez gros couteau avant de me diriger à toute vitesse vers l'intrus, pour l'achever afin qu'il ne puisse pas apporter notre position. 

— Attends, Maryam ! cria Ayana alors que je visais l'invité surprise. 

Des jambes tombèrent à peine s'arrêtant dans sa course, mon bras droit, couteau en main vers cette personne qui tentait de descendre et mon bras gauche tendu vers Ayana, l'empêchant d'approcher. 

— Baisse ce couteau ! C'est Yanna ! Satsujin ! s'empressa-t-elle d'expliquer.

Satsujin Yanna...?

— Je ne la connais pas ! répondis-je, prête à m'en prendre à elle. 

Et soudain, la fameuse Yanna s'empressa d'entrer avant de reculer brutalement face à la menace de ce couteau de cuisine. 

— Maryam ?! s'écria-t-elle surprise. 

Pourtant, sa voix me revenait en tête sans forcément avoir une image. 

— Maryam, elle t'a sauvé, c'est la docteure, la seule qui a agit dans l'ombre il y a onze ans ! Calme-toi ! s'affola la blonde, inquiète. 

Les souvenirs étaient vagues mais son visage me parvint, sa voix était familière, en tout cas. Je pus baisser ma garde alors que je respirais bruyamment à cause de l'essoufflement. Je finis par baisser mes bras pour retourner m'asseoir silencieusement. 

— Wow, j'ai clairement besoin de quelques explications, là ! s'exprima enfin Yanna. 

La surprise était bel et bien présente à vrai dire et le manque de globules rouges dans mon sang provoquant un essoufflement incessant au moindre effort commençait à me pomper les nerfs.

— Eh Maryam, c'est quoi ce que t'as dans le dos ? Qu'est-ce qui t'es arrivé, là-bas ? demanda soudainement Ayana déstabilisée, remarquant ma cicatrice dans le dos.

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— Qu'est-ce que vous faites ?! m'écriais-je alors qu'on me poussait, buste contre une grossière table.

Ils me tenaient les bras alors que mon dos était mis à nu tandis que je vis cet homme sortir cette sorte de barre du feu. Je compris immédiatement ce que c'était et ce que j'allais subir.

— Non, non, arrêtez, me faites pas ça, lâchez-moi ! me débattais-je. Laissez-moi ! finis-je par hurler.

Mes cris de protestation ne servirent à rien, je dus me contenter d'hurler à la mort tandis qu'ils terminaient leur travail de charogne. Mon dos était maintenant carbonisé par la marque démoniaque des larbins de la ligue. 

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— Ce sont les représailles de la rébellion, dis-je, stoïc. 

Ces dernières années, mon dos n'avait plus jamais été au contact d'une quelconque surface, je ne m'asseyais qu'à peine, faisant en sorte de garder mon dos à l'abri d'une certaine douleur si je m'appuyais sur quelque chose. Je dormais uniquement sur le ventre et surtout, je prenais des douches froides car la chaleur me remémorait cette atroce douleur.

— Ayana, que s'est-il passé, au juste ? demanda à nouveau la nouvelle arrivée. 

— Maryam a réussi à s'enfuir.

Ce fauteuil était tellement agréable, et je le reconnaissais, c'était le mien, il était dans ma maison, notre maison… à Keigo et moi. Je voulais juste poser mon dos dessus et sentir à quel point il était confortable mais je savais que cette légère sensation de brûlure reviendrait. 

Je me relevai assez vite, m'approchant à grands pas de Yanna. 

— Tu es toujours docteure ? demandais-je.

Je la dévisageais de haut en bas, tentant de trouver une trace de médecin en elle, mais rien. 

— Tu m'as vraiment oublié alors, répliqua-t-elle sans me répondre. 

— J'ai passé cinq ans à perdre la tête dans une prison, je n'ai pas pu me souvenir de tout le monde. Par contre, tu vas devoir m'aider.

Elle avait soufflé de désespoir face à moi. 

— Comment puis-je t'aider ?

Je me retournais, me mettant dos à elles, les filles me regardaient dans un silence de mort alors que je retirais mon débardeur et je les entendais lâcher un hoquet de frayeur face à ce que les prisonniers appelaient :  « La marque du Diable ». 

— Soigne moi, libère-moi de cette douleur atroce qui me hante depuis sa naissance, je veux m'en débarrasser à tout jamais ! m'égosillais-je. 

Leur hoquet d'effroi et le silence qui s'en suivait me faisait comprendre la mocheté de cette chose qui se trouvait dans mon dos. 

— Mon Dieu, Maryam, depuis combien de temps est-ce que tu portes cette…marque ? demanda alors Satsujin, déconcertée. 

— Depuis mon entrée dans cette prison, depuis tout ce temps, je porte cette marque de la honte et je la subis.

Je remis mon débardeur avant de me mettre face à elles, Ayana se tenait là, main sur la bouche, les larmes aux yeux, tandis que la médecin ne savait plus où se mettre.

— Tu n'as… jamais succombé à la douleur ? continua-t-elle alors son interrogatoire.

— Peut-être bien que j'y succombe actuellement.

— Au plus, tu nous informes, au plus je commence à être effrayée par ce que tu as dû subir ces cinq dernières années, ajouta Ayana. 

Pourtant, Keigo subissait bien pire et ce depuis onze ans, c'est pour cela que je devais l'aider. 

— Je vais essayer de faire de mon mieux, me garantit Yanna.

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Un mois passa, peut-être plus, un mois à reprendre des forces, un mois à reprendre du poil de la bête. Un mois à tenter de créer un plan de la prison, ce mois passa bien plus vite que  l'horrible endroit où je me trouvais. Là-bas, les minutes étaient des heures, les heures étaient des jours, les jours étaient des semaines, les semaines étaient des mois et les mois étaient des années. 

Les filles me donnèrent toutes sortes de vitamines, de nourriture et de confort et surtout, elles m'aidèrent à retirer l'implant qui m'empêchait de tomber enceinte.

Un cycle menstruel chaque mois pour chaque femme emprisonnée fût trop complexe à gérer pour des hommes, ils préférèrent nous imposer une contraception pour stopper les règles. Pourtant, un implant ne garantissait pas l'arrêt des pertes sanguines, alors celles qui devaient suivre un cycle habituel, disparaissaient. 

Le docteur nous fit bien comprendre qu'on avait six mois, celles qui furent emprisonnées il y avait onze ans prouvèrent que ça marchait et prouvèrent également que pour certaines, ça ne marchait pas forcément. Les six mois étaient la limite, si après cette période nous n'avions toujours pas subi l'arrêt de pertes sanguines, ça s'annonçait mal.

Le retirer m’avait fait un grand bien et il fut temps, après un mois de convalescence, de reprendre mes plans d'il y a cinq ans. Je n'arrêterais jamais, pas tant qu'il subsistait encore un espoir de libérer mon pays de cœur. 

Au cours de ce même mois, je pus constater qu'une partie de ma mémoire me quitta et que les habitants devinrent captifs des vilains. Il n'y avait aucune liberté d'expression ou de manifestation, ça finirait en tuerie si une révolte se produisait. 

Seules les ressources intérieurs servaient à nourrir cette grande patrie et les pêches étaient surveillés de très près. Chaque recherche était surveillée et au moindre mot clé détecté, la personne était immédiatement arrêtée. 

Il n'y avait que les artistes de rue masqués qui défiaient Shigaraki et sa ligue. Les japonais perdaient tout espoir, plus aucun symbole pour les aider, plus aucun héros en liberté, il n'y avait plus que moi et ma détermination à anéantir la dictature de ce chien de gamin aux cheveux bleus.

Je pris l'initiative de me rendre chez un vieil ami, habitant au sous-sol de son bâtiment, impossible que les vilains puissent le retrouver car son chez lui était semblable à un bunker caché. Il fallait connaître l'endroit pour le trouver et heureusement pour moi, je connaissais très bien ce génie et son bunker. 

Seule et masquée, je vérifiais que personne ne me suivait à chaque coin de rue et quand j'entrais dans le bâtiment, je vérifiais que personne n'entrait ou n'en sortait. Avant de passer par ce qui semblait être un passage secret. La porte pour y accéder menait principalement à une cave qui regroupait plusieurs pièces pour les différents résidents et derrière l'une de ces pièces se cachait le fameux accès au bunker. Celui-ci menait à une sorte de couloir sombre et creusé sans aucune lumière, ma lampe torche illuminait le chemin et j'arrivais face à la porte blindée qui semblait intacte, comme si personne ne l'avait trouvé et ça m'arrangeait. 

Je toquai à deux reprises en laissant un court temps entre les deux avant de retaper une nouvelle fois. Je toqua à nouveau de la sorte face à sa porte et le temps qu'il mettait à ouvrir ou se manifester m'inquiétait. 

Soudainement, un couteau passa sous ma gorge et ma tête fut tirée en arrière, je compris que j'eus mal surveillé mes arrières.

— T'as exactement cinq secondes pour me révéler ton identité avant que ta tête ne fasse plus qu'un avec le sol, compris ? dit-il silencieusement d'un air assez menaçant.

— J'allais me vexer jusqu'à ce que je me rappelle que tu ne vois que mes yeux.

— Maryam ? réagit-il alors à ma voix.

— En chair et en os, mon cher.

Il lâcha son emprise sur moi, retirant le couteau de sous ma gorge

— Rentrons, je ne veux pas que quelqu'un nous entende. 

Il passa devant moi, ouvrant la porte de son bunker avant d'y entrer et de me faire signe de le suivre. 

Voici Josh, un prisonnier américain qui travaillait avec les plus grands héros. Sa spécialité ? Il détournait la surveillance des plus grands pays mais il extorqua également des fonds qu'il donna à des nations dans le besoin, ce qui lui valu une peine de cent soixante-cinq ans aux États-Unis. Étant né d'un père américain et d'une mère japonaise, Josh accepta rapidement de venir travailler au Japon afin de ne pas pourrir en prison, enfin c'était plutôt un héros pro japonais qui l’avait repéré. 

Josh faisait partie des vingt pourcents de la population, il était sans-Alter mais n’en avait rien à foutre, ses capacités lui payaient de quoi manger et vivre librement, enfin, ça, c'était avant. 

— Alors comme ça, tu as trouvé le moyen de t'échapper ? dit-il en allumant les lumières de chez lui, me laissant fermer la porte du bunker.

— Il paraît. 

Il posa ses courses sur la table qui se trouvait dans sa cuisine alors que je stagnais à l'entrée. 

— Que comptes-tu faire, dorénavant ? 

Il me fit signe d'entrer alors qu'il se dirigeait vers son canapé, je le rejoignis.

— Je sais pas, à ton avis ? 

— Je pourrais te trouver un bateau clandestin qui t'escortera jusqu'aux côtes chinoises.

Sa réponse m'offusquait, comment pouvait-il penser que je souhaiterai quitter mon pays de cœur sans même me battre.

— Tu te trompes Josh, je viens de te demander de l'aide, pour me battre une fois de plus.

— Cependant, Maryam, tu n'as rien qui te relie au Japon, pas de famille et pas d'histoire, plus aucune bataille n'est envisageable, c'est fini. Je te l'ai dit, je te trouverai un bateau qui t'emmènera jusqu'en Chine et là-bas, un vol de Pékin jusqu’à Paris t'attendra. Ta famille t'attends.

— T'en a du toupet pour quelqu'un qui évite la prison en vivant dans un pays qui est tombé dans la débauche. Je te rappelle que Keigo Takami est mon petit-ami et je ne partirai pas sans le savoir en vie auprès de moi. 

— Je préfère te retrouver en première page des journaux français dans lesquels tu témoignes de la vie ici, plutôt que de voir ton cadavre gisant sur le sol après que les vilains t'aient abattu. 

— Je ne mourrais pas, affirmais-je, sûre de moi. 

D'un air désespéré, Takami ramena sa main à son front, soufflant bruyamment. 

— All Might et Endeavor ont tous les deux échoué avec tous les héros pros qui les accompagnaient, tu crois que les derniers petits héros qu'il reste vont se jeter à la mort ? C'est une mission suicide, personne ne te suivra. 

— Je les aiderai à devenir meilleurs, je ne perdrais pas espoir, pas comme toi. 

— Parce que tu arrives à trouver de l'espoir dans une situation totalement désespérée ? Tu m'impressionnes, je t'avoue. 

— Tant qu'il y aura des gens, il y aura de l'espoir. Je ne manquerai pas d'espoir tant qu'il y aura des combattants prêt à battre. 

— Tu te rends compte de ce que tu dis ? Excuse-moi de te décevoir, mais plus personne n'a envie de combattre, les plus courageux sont soit morts soit enfermés. 

Je ne trouvais pas de quoi répliquer cette fois-ci, Josh n'avait pas tort, tous ceux qui avaient réussi à s'enfuir sont ceux qui quittèrent la seconde bataille dès que ça devenait périlleux pour nous. Jamais ils ne remettraient ça. 

— Très bien, alors je me débrouillerai seule, par contre, j'ai besoin des plans souterrains de la prison et ceux d'un centre commercial abandonné. 

Le bunker était assez grand, l'entrée donnait directement accès à la cuisine et au salon, cette dernière était équipée d'un îlot central et un petit salon, avec deux pièces, une salle de bain et une chambre. 

— Et qu'est-ce qui te fait dire que je te les donnerai ?

Toujours assis sur son sofa, il ouvrit son ordinateur portable posé sur la table basse.

— Soit je rentre chez moi, soit tu retrouves mon cadavre et étant donné que je n'ai pas l'intention de rentrer et que tu ne veux pas me voir mourir, tu vas devoir me les donner. Si tu ne veux pas faire partie de cette bataille, je ne te forcerai pas, par contre, le Japon sera libre un jour ou l'autre grâce à ces plans.

— Disons que je te donne ce que tu me demandes, que vas-tu en faire ?

— Et si je te dis que moins tu en sais, mieux c'est ? Les plus courageux sont morts ou enfermés, ce serait du suicide pour toi de connaître ce plan.

— Très bien, j'accepte ce risque, je te sors les feuilles et tu me racontes tout ton plan après. 

Pour le moment, tout se passait comme prévu, je vivais avec Ayana et Yanna, Josh était sur le point de me donner ce dont j'avais besoin, dorénavant, la seule chose dont je manquais était de faire passer mon message sans que les vilains ne puissent s'en apercevoir.

— Dis Josh… commençais-je. 

— Les plans s'impriment, répondit-il immédiatement. 

– Non attends, je voulais te demander autre chose.

Debout face à lui alors qu'il était assis sur son canapé, ordinateur sur les genoux, il ferma assez vite son appareil, plantant ses yeux foncés dans les miens. 

— Quoi ? 

— Ça te dirai de m'héberger un peu ? Vraiment pas longtemps, juste histoire de me trouver un endroit, tu sais ?

— T'es sérieuse ? Où est-ce que tu passes ton temps depuis ta fuite ? Ça doit faire un bon mois que tu t'es échappée !

— Bon, je t'avoue que c'est la sœur de Dynamight qui m'héberge, c'est grâce à elle que je m'en suis sortie et il y a une autre femme qui habite avec nous également. Mais c'est très petit chez elle, alors que chez toi… tu ne manques pas vraiment de place.

— N'y pense même pas. 

Il semblait lire dans mes pensées. 

— Tu vas installer du matériel de sport ici, je suis pas dupe. C'est non.

— Allez, sois sympa ! 

— Hors de question. 

— Et pourquoi pas ?! 

Il rouvrit son ordinateur, m'ignorant.

— Ferme-là et viens t'installer à côté de moi, tu vas devoir connaître tout ce qui se passe ici avant de vouloir te venger.

Je m’assis à ses côtés, posant doucement mon dos contre le canapé, n'ayant plus de douleurs.

— Bon, déjà, je peux peut-être avoir accès aux caméras de surveillance des endroits les plus importants. Par rapport à Keigo et les autres héros, si tu comptes les sauver, ils seront très épuisés, sûrement affamés ou même… déjà morts.

— Ils ne sont pas morts, ils sont enfermés au sommet de la prison dans des cellules très solides.

— Des cellules faites à base de quoi ?

— Les cellules ? Elles sont faites à partir de carmeltazite* vert foncé. 

— Vraiment ? 

— C'est ce qu'on m'a rapporté. 

— Qui ça ? 

— Un gardien sympa. 

— Et qui te dit qu'il n'a pas menti, ça ne servira à rien s'ils sont déjà morts. 

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Ses deux mains sur mes joues et son visage face à moi, nos yeux dans les yeux.

— Maryam, je dois y aller, je te promets que je reviendrais. 

— All Might et Endeavor viennent de tomber, je t'en prie, sois raisonnable, c'est une mission suicide. 

— Jamais je n'abandonnerai mon pays, même si l'ennemi est plus fort, je te promets de ne pas mourir à moins d'avoir passé mes derniers instants en ta compagnie. 

Sa bouche s'approcha de la mienne tandis que nos lèvres se rencontrèrent délicatement. Assez rapidement il y mit un terme. 

— Je te reviendrai vivant, ma douce.

Il s'envola, partant pour arrêter la ligue des vilains. 

— Keigo !

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— Parce que Takami Keigo tient ses promesses et il m'a promis de revenir, il ne peut pas mourir. 

— Il ne peut pas échapper à un meurtre, Maryam. Il ne peut pas échapper à son destin.

— Non, il a dit qu'il reviendrait, qu'il ne mourrait qu’après avoir passé le restant de ses jours à mes côtés !

— Si c'est ce que tu penses, j'essaierai d'en avoir le cœur net.

Qu'il le pensait ou pas, j'en avais le cœur net, Takami était vivant et je le retrouverais. 

— Parle-moi de tes plans, me dit-il alors.

— Tu me suis ?

— Je suis plus libre qu'aux États-Unis, mais pas complètement, alors si je peux retrouver mon indépendance, je te suis.

— Je vois.

Ainsi, il était convaincu, je ne savais pas comment j’avais réussi à le faire changer d'avis, mais c'était fait. 

— Pour commencer, les plans des souterrains de la prison vont me servir à…

Je lui expliqua tout ce qu'il y avait à savoir sur ces plans et ce que je ferais du centre commercial abandonné. 

Quelques jours plus tard, je me rendis dans une salle de sport abandonnée. Je me servis d'une batterie pour alimenter l'électricité de la salle et notamment les machines. Pour autant, je laissai les lumières éteintes, n'utilisant qu'une lampe de poche afin de ne pas me faire remarquer. 

Il fallait que je reprenne le maximum de force pour mon ultime bataille, j'avais déjà tout prévu. Le plan que je planifiais était déjà en cours d'exécution et celui avec le centre commercial était bientôt prêt. 

Je réussi également  à me trouver une place chez Josh pour y vivre.

Je me réhabituais à la vie en extérieur sans forcément être libre de mes actions, les contrôles étaient devenus de plus en plus fréquents à cause de ma récente évasion, il y avait trois mois.

Le système dictatorial était plus dur à vivre qu'avant notre insurrection, Shigaraki était un vrai tyran. Néanmoins, malgré les limitations, Josh avait tout de même trouvé un moyen de contacter son agent de probation.

C'était la dernière personne que nous aurions voulu contacter, mais disons qu'il était la dernière personne que nous pouvions contacter. Il nous avait mis en relation avec le F.B.I et eux nous avaient promis de faire ce qu'ils pourraient pour extraire les derniers habitants étasuniens bloqués au Japon.

Et selon Josh, si les héros qui l'avaient pris sous leur aile sont morts à l'heure actuelle, il devra retourner purger sa peine, mais je savais très bien que ça n'arriverait pas.

D'un coup, j'entendis de lourds chars, sûrement armés, s'approcher alors je me jetai au sol tout en éteignant le tapis de course et la lampe-torche. Ventre face au sol, je regardai les convois passer tout en étant cachée.

Je m’empressai de réunir mes affaires, je me camouflais sous mes vêtements amples et mon masque, marchant de ruelles en ruelles, j'étais discrète. J'avais rapidement gagné la cachette, découvrant Josh passant devant l'entrée pour rejoindre son canapé.

— T'es bien en avance, remarqua-t-il. 

— Un convoi passait, j'ai préféré rentrer. 

J’entrai, découvrant une jeune femme assise sur le canapé. 

— Maryam, tu n'es pas la seule à avoir pu t'enfuir.

La jeune femme s'était subitement retournée, me laissant découvrir son identité. Salma, ce n'était que son nom de héros inspiré des prénoms maghrébins. Elle travaillait autrefois dans l'agence de Hepburn a.k.a Todoroki Shoto.

Je ne pris qu'une seconde pour mimer un regard inquiet. 

— Qu'est-ce que tu fiches ici ? m'étonnais-je.

Elle se leva, se jetant à mon cou pour m'enlacer alors que je lui rendis son étreinte, appuyant fermement mes bras dans son dos avant qu'elle ne me lâche sans pour autant se plaindre.

— On m'a enfermé une semaine avant que tu ne te sois échappée et j'ai réussi à suivre tes pas il y a quelques jours.

Je fus prise par les émotions, mais ce n'était que du jeu alors que je daignais engager la conversation.

— Est-ce qu'ils t'ont… hésita-t-elle hypocritement. Est-ce qu'ils t'ont infligé cette horrible marque de la honte à toi aussi ?

Si elle pensait pouvoir me prendre par les sentiments avec cela… elle se trompait.

— On me l'a bel et bien imposé également, par contre, moi, c'était il y a cinq quand, la douleur a eu le temps de s'estomper sans pour autant disparaître, mais toi, on t'a imposé cette douleur inimaginable tout récemment, je n'imagine même pas. Tu dois réellement en souffrir ! compatissais-je faussement.

— Ouais.

Elle fixait le sol et elle faisait pitié.

— Mais bon, je pense que je vais y aller. Merci Josh !

Elle partit, ses cheveux étaient étincelants et ils brillaient magnifiquement bien pour quelqu'un qui ne s'était échappée que récemment. 

— Fais attention en sortant, lui rappella Josh se levant pour venir à mes côtés. 

— J'y veillerai. 

Elle passa la porte et on attendit quelques minutes avant de reprendre la parole. 

— J'espère que tu ne lui a pas parlé de nos plans, le menaçais-je. 

— Quels plans ? La rébellion ? Je vois pas de quoi tu parles, on en a parlé, même ? 

— T'aurais seulement pu dire non au lieu de faire l'imbécile. 

— Oh, ça va, qu'importe, elle paraissait étrange, tu lui ferais confiance, toi ? 

— Tout ce que je sais, c'est qu'elle n'a pas été emprisonnée, je te laisse te faire ta propre idée là-dessus. 

Dans cette fin de discussion, je me dirigeai vers la salle de bain tandis que je laissai mes vêtements tomber au sol tout en réfléchissant. Je me glissai dans la douche, faisant couler de l'eau froide sur mon corps encore tout chaud.

»»----- ★ -----««

— Je sais pas ce qui se prépare par ici, mais ça a l'air d'être délicieux rien qu'à l'odeur. 

— Tu trouves ? 

— Bien-sûr, qu'est-ce que tu nous cuisine de merveilleux ? 

Keigo me prit par les hanches alors qu'il posa sa tête sur mon épaule afin de voir ce que j'étais en train de cuisiner tandis que son corps se collait contre mon dos.

— Du saumon que j'ai mis à cuire au four avec des patates à griller.

— Ça m'a l'air délicieux, comme d'habitude. 

Il parlait d'un ton épuisé, il venait tout juste de rentrer du travail, il devait être assez fatigué alors, c'était compréhensible. 

— Mais pas aussi délicieux que toi, se prit-il d'une folie.

Je me mise face à lui, collant mon front au sien quand il me souleva subitement me laissant échapper un cri de surprise avant de me poser dos au canapé. Il se mit à califourchon sur moi, déposant un léger bisou sur mes lèvres avant de remettre son front contre le mien tandis que je rigolai silencieusement.

»»----- ★ -----««

Je rabattis mes cheveux en arrière, l'eau glacée coulait à flot et je contenais fermement mes larmes, je ne pouvais pas me permettre de m'effondrer. Si je m'effondrais, alors tout était fini, ma vie ne reprendrait jamais son cours et je ne pourrais jamais fonder une famille avec Keigo. Mais je le jurais, que je les libérerais et que je vivrais comme je l'avais toujours voulu, avec mon mari et mes enfants.

Nos vies reprendraient leurs chemins initiaux et le Japon deviendrait un pays libre tout cela car je l'avais décidé. Si je m'étais échappée, c'était seulement pour rendre sa gloire à notre empereur et libérer tous les prisonniers, tous les héros qui se battaient.

Je coupai l'eau, sortant de la douche en vitesse, j'étais énervée en me rappelant que mon copain était emprisonné, qu'il se faisait probablement torturer jour et nuit par les vilains. Ça me mettait hors de moi, je serrai les dents, quitte à me les briser tellement la pression était forte. Voilà pourquoi je ne pouvais pas me permettre de craquer. 

Je quittai avec empressement la salle de bain, me ruant en petite serviette vers la chambre de Josh. Tous mes vêtements s'y trouvaient et j'en acquis quelques-uns avant de retourner vers la salle de bain pour me changer. Chose faite, je me projetai de l'eau froide sur le visage, je devais me réveiller, cette rage contenue en moi était mauvaise et elle pourrait me causer du tort, j'aurais dû mal à réfléchir si je ne me concentrais qu’uniquement sur de la vengeance. Il ne fallait pas, en revanche, que j'oublie la stratégie mise en place.

Le centre commercial était prêt à accueillir les détenus que nous ferions s’évader, cependant les canalisations de la prison étaient bouchées alors ça nous prit bien plus de temps que prévu. Très prochainement ils seront de nouveau libres, enfin, un semblant de liberté. 

Quel était le plan ? Il était simple, ces prisonniers étaient des héros alors nous devions dans un premier temps leur donner de quoi se soigner, les aider à reprendre des forces et pour finir, nous lancerons l'ultime insurrection. Pendant qu'ils feront diversion, au lieu de perdre nos forces à l'avant, Yanna, Ayana et moi iront à l'intérieur, secourir les héros les plus forts.

Il nous manquait encore les clefs des cellules mais je savais que l'adrénaline me retomberait dessus alors je pourrais probablement me servir de mon Alter. Ce que je redoutais le plus restait le contrôle de moi-même, j'avais peur de perdre mon calme et de faillir à la mission.

Je savais que Keigo était vivant et que tous les autres grands héros l'étaient. Ils étaient tous dans un sale état, ils mangeaient à peine et les vidéos de surveillance dont Josh avait pu s'emparer m'avaient tellement donné mal au cœur que j’avais failli vomir. Je croyais bien que si Shigaraki était à ma portée, je ne le tuerais même pas, je le ferais autant souffrir que ce qu'il ne nous avait fait souffrir car la mort était trop douce pour cet infâme personnage.

Sur les vidéos, les héros étaient tous attachés aux chevilles par des boulets, assis au sol, ils bougeaient à peine, ils avaient la peau sur les os et le soleil pénétrait si peu dans leurs cellules. 

Ils n'étaient pas vivants, ils étaient tout simplement des corps sans âme. 

Après onze ans, ce n'était plus de la torture, c'était de l'inhumanisme et ils devaient bien se maudire d'avoir échoué mais je me maudissais encore plus d'avoir échoué il y avait de ça cinq ans. Ce qui laissait à désirer, c'était bel et bien All Might ainsi que Endeavor qui étaient vivants mais n'apparaissaient pas sur les vidéos de surveillance.

— Eh Maryam ! 

Appuyée contre le lavabo, je regardai mon sinistre reflet dans le miroir, perdue dans mes pensées, j'avais perdu la notion du temps, n'ayant pas fait attention aux minutes passés dans cette salle de bain.

— Ouais ? criais-je en reprenant mes esprits. 

— La bouffe est prête !

— Ah ouais, j'arrive !

Je me repassai un coup d'eau sur le visage, sortant enfin de cette pièce. Josh avait ramené des Jûbako* et je croyais bien qu'on n’en vendait plus à cause de la situation dystopique.

Je me rendais vers l'îlot de la cuisine habillée d'un jogging ainsi que d'un simple t-shirt. Je m’assis sur l'une des chaises hautes à côté du propriétaire du bunker.

— Qu'est-ce qui te fais dire que Salma est une vilaine ? 

— Je n'ai pas dit qu'elle en était une, j'ai simplement dit qu'elle n'était jamais allée en prison. 

— Pourquoi nous mentir, alors ?

— J'en sais rien. 

Comment en onze ans, Salma ne s'était jamais faite prendre, pourtant, seulement quand je m’échappais elle était soudainement envoyée là-bas ? Son histoire était étrange et elle devait sûrement savoir que je ne la croyais pas, pour autant, cette histoire me retournait tout de même le cerveau.

— Mange, on y réfléchira plus tard, me dit mon ami.

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Cela faisait six mois que nous faisions de notre mieux pour arriver à bout du plan. Les meilleurs héros étaient déjà sortis et petit à petit, ils disparaissaient de la prison. Nous avions besoin d'un bon nombre de personnes mais pas tous non plus sinon les vilains découvriraient que quelque chose se tramait.

Nous les faisions passer dans les souterrains de la ville et nous leur donnions à manger, à boire et surtout des vitamines pour qu'ils se rétablissent rapidement. Ils dormaient et se reposaient dans le centre commercial dans lequel nous avions entreposé des lits trouvés dans diverses enseignes.

Le plan se déroulait sans encombre pour le moment et j'étais au top de ma forme, si tout continuait à se dérouler de la sorte, la dernière rébellion aura lieu dans un mois et cette fois-ci, les japonais retrouveront l'espoir de liberté. 

J'incarnerai un héros de fiction, je sauverai mon pays comme Monkey D. Luffy, mais surtout, je reverrai mon chéri. Parce que si Keigo Takami n'en ressortait pas en vie, je ferai le serment de tout mettre à feu et à cendres.

»»----- ★ -----««

— Aller Keigo, la surprise est trop longue, dis moi où on va !

Ses deux mains sur mes yeux, j'avançai sans réellement savoir où j'allais, c'est mon petit-ami qui me guidait.

— Allez, patiente encore un peu, on y est presque !

— Tu es sûr ?

— Ouais, assis-toi ici et n'ouvre surtout pas les yeux.

— Où ça ? Sur le sol ?

— Oui, mais promets-moi de ne pas ouvrir les yeux !

— Je te le promets.

La tentation était forte mais je lui avais promis, alors je ne ferais pas de vagues.

Je m'assis les yeux fermés, mes mains touchèrent une sorte de tissu, sûrement une nappe et je repliai mes jambes en tailleur. Une lueur face à mes yeux, je ne pouvais que deviner que j'étais face au soleil.

— C'est bon ! Tu peux ouvrir les yeux !

Je souris bêtement tout en ouvrant les yeux, je découvris soudainement le coucher de soleil que m'offrait le ciel. Les cieux étaient roses, le soleil couchant se présentait orange et les nuages ajoutaient un contraste de blanc dans le ciel.

Au bord de cette falaise, je m'émerveillai.

— C'est sublime, Keigo, m'exprimais-je enfin.

— Tu es tout autant sublime que le ciel, mon ange.

Je détournai les yeux vers lui alors  qu’il me fixait déjà avec des yeux amoureux, passionnés. Je me délectai de son regard autant qu'il se délectait de moi.

— Tu es une source d'inspiration infinie, Maryam, mon cœur ne saurait s'arrêter de battre la chamade face à toi. Tu m'ensorcelles, je n'arrivais même plus à détourner les yeux de toi à peine avais-je posé mes pupilles sur ta beauté suprême.

Je pensais que ce que j'aimais le plus chez Keigo, c'était sa manière de dire “je t'aime”. En réalité il ne le disait pas mais il le sous-entendait et je trouvais ça tellement spécial car il se différenciait des autres.

— Je veux passer le restant de mes jours à tes côtés, Maryam. 

Mon cœur rata alors un bond à ses derniers mots.

— Qu'est-ce que tu veux dire ? demandais-je soudainement. Est-ce que c'est une demande en mariage ?

Il sourit en coin, levant les yeux vers les miens avant de prendre ma main.

— Je n'oserai jamais avant d'avoir rencontré tes parents en France, mais je te jure que si ça avait été le cas, je l'aurais déjà fait. Tu comptes tellement pour moi, Maryam.

— Tu comptes encore plus pour moi, Keigo.

— Tu mens ! Je t'aime encore plus… il rougit, oups, je voulais dire, tu comptes encore plus !

»»----- ★ -----««

Tout le monde était prêt, ils étaient prêts à se battre, prêts à libérer notre pays. Je les réunis pour leur adresser un discours encourageant.

— Chers héros ! Je suis honorée de pouvoir vous parler aujourd'hui, je pensais bien que j'allais mourir au trou et me voici ici, après vous avoir réuni. Tout ce mal que nous avons eu pour vous sortir de là-bas n'était pas vain et je suis convaincue qu’ensemble nous réussirons ce grand projet. C'est pourquoi, après toute cette peine, toute cette haine que l'on garde en nous, il est enfin temps de nous reprendre en main, il est enfin temps pour nous, héros, d'agir en conséquences une dernière fois. L'ultime quête pour la libération du Japon, pour revoir vos familles, vos camarades, vos amours et revoir le sourire de la population, le déclin du tyran.

D'un silence frappant à un brouhaha assourdissant, j'entendis les différents camps se plaindre. 

— Après toutes ces années enfermés, elle croit qu'on va accepter d'y retourner ?

— Il n'y a qu'un fou pour se lancer dans une bataille dans laquelle nous perdrons.

— Shigaraki est trop fort.

— On va tous mourir, c'est simple.

Alors je repris :

— Le plan est simple, il n'y aura pas de grande bataille ! affirmais-je.

Ça ne les convainquit pas, ils étaient tous effrayés de retourner se battre.

— Il est hors de question que j'y retourne !

— On a déjà perdu deux batailles, ça nous suffit !

— Si on perd cette fois-ci, ils nous tueront !

Petit à petit, ils se désistèrent tous, aucun d'entre eux ne voulaient continuer ou même essayer. Chacun de ces soldats étaient effrayés et mon cœur se fendait à l'écoute de leurs commentaires tous aussi décourageant les uns que les autres. Tous les efforts fournis n'avaient servi à strictement rien, 

Ils se mirent à partir, une lueur désolée dans les yeux quand ils m’adressaient la parole. 

— Veuillez-nous excuser, mais nous ne pouvons plus prendre de risques inutiles, nous avons toujours des familles.

La pièce se vidait tandis qu’ils vinrent tous à moi, s’excusant de ne pas me rendre la pareille. Je restai de marbre, mais au fond mon cœur se brisait, à la fin, il ne restait plus que celle dont le nom de héro était Salma, côte à côte de Ayana, Yanna et Josh.

Il ne restait plus personne, plus personne qui ne veuille se battre, tout ce qu'il restait, c'était moi et ma rancune face au néant. L'ancienne Maryam aurait pleuré, mais la Maryam qui s'était prise une marque au fer rouge dans le dos ne pouvait pas se le permettre.

— Qu'est-ce que tu as l'intention de faire ? demanda Josh.

Le rendez-vous devait être fixé pour dans deux jours, au soir. 

— Réfléchi, que ferait Keigo si j'étais prisonnière dans une putain de prison hyper sécurisé tenu par des vilains et que dans un sens j'étais l'espoir du pays ?

Je les regardai dans les yeux, tour à tour, mais je ne voyais rien dans leurs yeux, pas même une lueur d'espoir.

— C'est simple, il serait venu, seul ou accompagné.

Mais ils n’ont pas répondu.

— Pourtant, il n'y a plus personne, répliqua Salma.

— Peu importe si je suis seule, je me suffis.

— Tu n'es pas immortelle.

Je ne répondis pas, me contentant de marcher à reculons, faisant résonner mes talons sur le sol.

— Qu'est-ce qu'il t'a pris de mettre des talons, tu vas te faire remarquer ! continua la violette.

N'était-ce pas alors mon but ? N'étions-nous pas déjà à découvert ?

— Peu importe maintenant, plus rien n'a d'importance, terminais-je en partant.

Je continuais de marcher à reculons, les regardant un à un alors que je partais, l'un d'eux n'était pas des nôtres, et je venais tout juste de m'en rendre compte. Je finis par me retourner, me dirigeant vers la sortie pour aller réfléchir à l'extérieur.

— Je ferai tout pour me débarrasser de Shigaraki, seule ou accompagnée, cela ne fait aucune différence, murmurais-je à moi-même.

Je m'éloignai du bâtiment, ma longue veste sur le dos et une capuche sur la tête, je me camouflai. La pluie faisait rage et je rentrais à pied, seule, réfléchissant à toutes les différentes options.

S’ils avaient suivi, j'aurais eu une sacré diversion cependant, maintenant qu'ils m'avaient tous lâchés, l'affaire se compliquait. Il y avait dû y avoir un malentendu, j'aurais dû préciser que cette ultime quête était de libérer nos alliés puis de réellement nous battre. Et pour le moment, mes chances de m'en sortir étaient réduites à zéro virgule un pour cent, ce qui annonçait la couleur.

Allais-je pour autant abandonner ? Il en était hors de question, je me consacrerais jusqu'au bout dans cette quête de libération de nos héros. Je préférais mourir que de devoir battre en retraite et si je devais succomber dans deux jours, alors que mon sort fût le suivant. 

Tous ces gens qui vivaient modestement étaient dorénavant à moitié mort sur les trottoirs de nos rues, ils jonchaient le sol, couverts de crasses.

Plus personne ne ramassait les déchets et plus personne ne nettoyait les rues, les enfants subissaient sûrement un bourrage de cerveau dans les écoles à cause des nouvelles lois de Shigaraki. Mais surtout, plus personne ne souhaitait avoir d'enfants dans cet État mourant et cette déchetterie qu'était devenu notre beau pays. 

Les prisonniers n'avaient que l'envie de se suicider en tête, se pendre à un fil électrique qui pouvait dépasser du plafond qui tombait presque dans les cellules.

La seule nourriture qu'on vendait était tellement immangeable qu'on le donnait souvent aux animaux qui eux-même ne le mangeaient pas. Le pays s'était noirci et le soleil ne daignait plus se montrer, des nuages gris jonchaient le ciel jour et nuit.

Les lumières ne s'allumaient plus et l'eau potable se faisait rare, il fallait payer une fortune pour quitter le pays illégalement. Il n'y avait que les riches qui avaient pu s'échapper, laissant les vedettes se faire capturer.

Les vilains étaient prêts à envoyer toutes les bombes et tous les missiles que le Japon possédait si d'autres armées du monde décidaient de nous aider. L'unique option qu'il nous restait était d'entamer une guerre civile, mais seule, c'était impossible. 

— Eh toi là-bas ! m'interpella un officier. Contrôle d'identité !

Un des larbins des vilains, il ne me restait plus qu'à fuir et c'est bien ce que je fis. Je lui tournai le dos, marchant soudainement un peu plus vite quand j'aperçus une ruelle dans laquelle je dirigeai avant de me mettre à courir. 

J'entamai alors une course poursuite en talons, je slalomai entre les ruelles, et l'officier,précédemment, seul fût alors accompagné. Je me dirigeai vers la planque, mon but était de monter sur un toit, puis de disparaître mystérieusement bien que je ne savais pas encore comment.

Ces bâtards étaient rapides, mais ils ne me rattrapèrent pas et je fus finalement arrivée devant un bâtiment à l'abandon, un simple coup de pied sur la porte d'entrée la fit tomber mais je n’eus pas le temps de me préoccuper de l'état du bâtiment que je montai déjà les escaliers. 

Je sautai de bâtiment en bâtiment jusqu'à ce que l'écart soit trop grand et que je dus me contenter de descendre du bâtiment par les escaliers. Seulement, en arrivant tout en bas, je me rendais compte que la porte était verrouillée. Je tentai de la défoncer par tous les moyens, mais impossible. 

— Bah alors, on est prise à son propre jeu ? rigola l'un des larbins.

Mains dans le dos, contre la serrure, je leur faisais face. 

— On est tombé sur un gros poisson, tu penses pas ? demanda l'un d'eux.

— Plus-tôt pas mal, répondit l'autre.

Malheureusement pour eux, celle qu'ils qualifiaient de gros poisson allait filer sous leur nez. 

— C'était quoi son nom déjà ? 

— J'en sais rien, elle vient pas d'ici, un truc du genre Saidi Ma…

Alors qu'ils étaient trop concentrés à se parler, mes mains avaient déjà fondu la serrure, déverrouillant la porte.

— Takami Maryam, tâchez de vous en souvenir, je serai celle qui libérera notre pays !

Rapidement, la porte s’ouvrit et je n'attendis pas une seule seconde avant de la leur refermer à la figure et de la sceller en faisant fondre du fer dessus.

— Sale garce, ouvre nous !

— Jamais, dis-je à voix basse.

Je repartis en courant, rejoignant assez vite le bâtiment initial dans lequel Josh résida, je pénétrais à l'intérieur du Bunker, me jetant sur le canapé sur lequel je dormais. Je me mettait à réfléchir, il ne fallait pas que je me fasse attraper aussitôt.

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— Tu sais, Maryam, si tu veux vraiment devenir une héroïne, il va falloir que tu donnes ta vie dès le moment où tu entreras dans le métier, m'expliqua mon copain.

— Comment ça ? demandais-je, n'ayant pas compris ce qu'il voulait dire.

— C'est ta vie contre celle des civils, tu leur donnes ta vie pendant que tu les aides. S'ils sont sur le point de mourir d'une quelconque attaque, alors tu dois encaisser pour eux. 

— Alors… tu m'as donné ta vie en voulant m'aider, quand… je me suis faite agresser ? 

— Bien sûr, chérie, mais toi c'était plus fort, je ne pouvais pas te donner ma vie, je devais tout faire pour nous protéger et puis, c'était pas si compliqué. 

Ses bras par-dessus mes épaules tombèrent sur ma poitrine tandis que son visage s'avança et l'une de ses mains fit tourner mon visage vers lui afin que nos lèvres se rencontrent. 

»»----- ★ -----««

C'était enfin le moment, après toutes ces années, c'était enfin la bonne, après mon acte de rébellion, nous serions enfin libres ; après notre offensive nous retrouverons une part de liberté pour enfin réunir toute la rage dont nous aurons besoin pour nous battre.

Alors devant cet immense bâtiment bleu dont les murs imposaient, je retirai ma longue cape. Me dévoilant, un pantalon cargo noir dont les poches cachaient des munitions à rafales, un débardeur noir pour rappeler d'où je sortais, pour rappeler et montrer que j'avais survécu, que nous avions survécu à Shigaraki et que nous venions de très loin. Une AK-47 autour du cou, un Glock-19 à la main, deux dagues derrière les mollets, ma rage de vivre en paix m'englobait.

Je levai les bras comme si ma vie en dépendait, comme si je me rendais, mais en réalité rien de tout cela, mes bras étaient grands ouverts et mes mains face au bâtiment, je pris une grande inspiration, faisant en sorte de réguler les battements de mon coeur afin de ne pas stresser. 

Si je faisais tout ça, c'était par amour pour Keigo, il serait libre, ainsi que nous tous.

Je repris une grande inspiration et j'étais parée.

— SHIGARAKI ! Hurlais-je à perdre haleine. RAMÈNE TOI, SALE ENFOIRÉ !

L'alarme de la prison résonna et leurs projecteurs de lumière m'éblouirent. Je souris malicieusement tandis que mon plan marchait comme sur des roulettes. La grande porte du bâtiment s'ouvrit et Salma ainsi qu'Ash sortirent. 

— On te manquait autant, chérie ? commença Ash.

— Elle se sentait tellement seule après que tout le monde l'ait laissé en plan, rigola Salma.

Leurs deux voix me revinrent en tête, personne n'avait jamais vu leur tête mais ils avaient la réputation d'être les pires gardiens de la prison, de sales traitres. 

— Qu’est-ce qu'il t'arrive, chérie ? Ton petit-ami n'a pas respecté sa promesse ?

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— J'ai peur, Ash, que se passerait-il s'il ne me revenait pas ? m'inquiétais-je.

— Ton copain est fort Maryam, tu n'as pas à t'en faire ! me rassura alors Ash.

— Il m'a promis de revenir en vie…

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Soudainement, les souvenirs revinrent : j'avais tout raconté à Ash sur la promesse.

— Qu'est-ce que vous lui avez fait ?! bouillonnais-je. QU'EST-CE QUE VOUS AVEZ FAIT ? hurlais-je une fois de plus.

— Ouah, t'es trop méchant, Ash, regarde dans quel état tu l'as mise, ricana la traîtresse.

Je serrai mes dents aussi fort que je le pus, je ne pouvais pas craquer face à eux, alors je baissai la tête en avant, camouflant mon visage avec mes cheveux.

— Vous n'êtes que de sales ordures. 

— Des ordures plus puissantes que toi, si tu veux, oui, continua Salma.

— Ash, tu restes et resteras l'une des personnes les plus atroces que j'ai connu. 

— Ouais, dommage que tu doives mourir, moi aussi je t'aimais, mon coeur. 

Il était alors temps de les introduire.

— Et toi Salma, penses à retravailler ton jeu d'acteur, il est misérable. 

— Ma pauvre, Maryam, je n'avais pas besoin de te berner, il fallait simplement que les autres me croient quand je leur ai dit de ne pas te suivre car tu ne voulais que leur déclin. Résultat, ils sont tous tombés dans le panneau et maintenant tu es seule. 

Je relevai la tête, regardant la violette droit dans les yeux.

— Non, c'est toi qui t'est faite berner. 

Au moment où ils s’y attendaient le moins, tous les prisonniers sortirent de derrière moi, armés jusqu'aux dents. 

— Tu penses vraiment qu'on allait croire à tes larmes de crocodiles, sale putain de traîtresse ? s'exclama Josh.

— T'es putain de sérieuse ? s'énerva Ash. Suzuki Akuma, tu veux bien me dire ce que t'as putain de foutu ?! s'écria le blond sur la violette. 

— Ferme ta gueule ! Ils étaient tous convaincus !

— Ah ouais ? Bah putain, j'ai vu ça !

Josh s'était approché suivi des autres et je lui confiai mon AK.

— Tu en auras plus besoin que moi, dis-je en lui donnant l'arme.

— Ce serait dommage de ne pas se revoir.

— Ouais, tu me manqueras autrement.

— Maryam ! m'interpella Ayana.

Je me tournai vers elle.

— Allons-y, Yanna va s'occuper personnellement de Ash.

— Et Salma ? demandais-je.

— Mhm… laisse la se faire fusiller par Josh.

Elle me tira par le bras, nous éclipsant à l'arrière alors que la bataille ne faisait que commencer, Yanna se lança sur Ash comme prévu et les larbins de la ligue quittèrent petit à petit la prison pour aller se battre. Quant à nous, nous contournâmes le bâtiment afin de passer par les conduits souterrains et pénétrer à l'intérieur de la prison.  

Pendant qu'ils créèrent une diversion en se battant, nous pouvâmes aller libérer tous ceux qui avaient besoin de notre aide. Nous suivîmes le plan de la prison que le génie informatique m'avait imprimé et nous nous dirigeâmes vers la salle de surveillance, là où se trouvaient les clés des cellules. 

— La prochaine à droite et nous y serons, m'indiqua la blonde.

— Ne perdons pas de temps. 

Mon cœur battait la chamade mais de sombres souvenirs me revinrent en tête à mesure que j'avançais dans ces couloirs noirs de saleté, les lumières clignotaient, elles étaient dysfonctionnelles et l'odeur de cadavres nous entourait.

Il n'y avait personne pour le moment et c'était mieux, jusqu'à ce que nous arrivions devant la porte de la fameuse salle qui était verrouillée à clé.

— Je te laisse t'en charger, Maryam. 

La sœur Bakugo me laissa l'accès à la porte en bois et petit à petit mes mains chauffèrent progressivement alors que je les posai sur la porte et la fît brûler.

— Après toi, Ayana, dis-je après avoir carbonisé la porte. 

Mon Alter était similaire à du feu, mais, n’en était pas, les paumes de mes mains chauffaient jusqu'à atteindre de très hautes températures, mon maximum était de mille deux cents degrés comme la lave, alors disons que c'en était. Je pouvais également produire de légères chaleurs qui me permettaient de me réchauffer en hiver, mais mon Alter ne marchait qu'à moitié à cette période où j'étais emprisonnée.

— C'est bon, j'ai tout ce qu'il faut, on peut y aller, me communiqua la blonde.

Seulement à peine me retournais-je qu'un ennemi se pointa, son arme face à nos têtes, nous n'eûmes le temps de parler qu'il se rendit.

— Je suis de votre côté, s'il-vous-plaît, sauvez-nous ! 

Je tourna la tête vers ma coéquipière et elle fit de même, nous esquissions un sourire en coin.

— Tu devrais rejoindre les autres à l'extérieur, plus de monde privilégiera moins de pertes alliées et plus de chances de notre côté. 

— Bien, Madame ! crit-il avant de se précipiter à l'extérieur. 

Il partit aussitôt et nous fîmes de même, cherchant les cellules en carmeltazite, cependant, nous devions monter au sommet de la prison avant de les atteindre. Je n'attendis pas, mon coeur se mit à crier, il hurlait que tout se finirait dans les années à suivre, alors je me précipitai dans les escaliers, je courus aussi vite que je le pouvais. 

— Tu es sûre qu'on se dirige dans la bonne direction ? demanda Ayana.

— Je ne peux pas être aussi certaine que maintenant, Ayana, je le sens, je sens le cœur de Keigo battre près du mien, tout près d'ici !

J’étais terriblement angoissée, j'étais effrayée, après ce qu'avait affirmé Ash, étais-je sûre de le revoir en vie ?

Les escaliers étaient autant détruits que les murs n'étaient sales dans les couloirs, un faux pas et on risquait de tomber bien bas.

— Qui va là ? hurla un soldat, un étage au-dessus.

Nous nous arrêtâmes dans les escaliers, nous ne le voyions pas mais je ne le craignais pas. 

— Es-tu du côté de la rébellion ? Es-tu avec nous ? demandais-je alors.

— Montez, héros ! Ils sont tout en haut ! crit-il.

Nous l'avions croisé en montant, il était ému, il pleurait de joie en nous remerciant et je continuai ma course effrénée

— Libérez nos héros !

Je ne m'arrêtai plus, plus rien ne pouvait m'en empêcher, j'étais tout près, il n’était plus qu'à quelques mètres.

— Maryam ! Attends-moi !

— Non, Ayana, ils sont tout prêt, je ne peux pas m'arrêter ! 

Et alors, clefs en mains, j'arrivai devant la première cellule verte, mes mains tremblaient mais je réussis à la glisser dedans et je l'ouvris, mais rien, ni personne. Alors je me jetai sur une autre cellule et cette fois-ci, la serrure était plus rude.

— Laisse-moi t'aider, Maryam, tu trembles !

Je lui cédai  ma place et elle fût beaucoup plus rapide que moi. Elle ouvrit la porte et nous fîmes choquée de découvrir All Might ainsi que Endeavor, à moitié morts sur le sol, une odeur nauséabonde présente dans la cellule. 

— Occupe toi d'eux, je vais ouvrir les autres ! m'ordonna-t-elle.

Je me saisis des clefs des chaînes et j'avançai vers eux. 

— Toshinori ? Enji ? Vous êtes encore parmi nous ?

La vision était cauchemardesque, Toshinori portait sa forme squelettique mais était dans un état encore plus lamentable, quant à Enji, je le pensais mort.

— Qui va là ? chuchota le N°2 à bout de forces. 

— La petite amie de Takami Keigo, Hawks, je suis Maguma, je suis venue vous sauver ! 

J’avais les larmes aux yeux, j'étais effrayée de ne pas retrouver celui que j'aimais, cependant, je serrai les dents tout en détachant les deux héros.

— Merci, petite, me remercia l'ancien N°1.

Je sortis de la cellule m'apprêtant à aller aider Ayana, mais elle s'en était déjà pas mal sortie sans moi.

— Bon sang, Katsuki, je te croyais mort ! sanglota la blonde dans les bras de son frère.

— Ouais, j'me pensais en enfer, lui répondit-il.

Je me rapprochai de leur cellule et à peine je passai l'encadrure de la porte que j'aperçus ses beaux yeux. Ses pupilles jaunes d'aigle me fixèrent, il me dévisagea de haut en bas et les larmes me vinrent, ses ailes semblaient s'être agrandies et ses cheveux avaient tellement poussés. Son regard charmeur avait disparu, laissant place à de la peine et de la rancune, ses yeux n'étaient plus qu'une lueur vide. Il avait terriblement maigri et était tout sale, pourtant, je ne souhaitais que l'embrasser car il m'avait manqué.

— Keigo… susurrais-je au bord des larmes. Tu m’as tellement…

Je n’eus pas le temps de finir ma phrase que je fus interrompue soudainement par leurs cris d’effrois alors que mon corps se fit transpercer par une immense lame. Du sang s’échappa de ma bouche tandis que mon sourire s'effaça, l’épée qui m’avait transperçait allait me tuer. Je tentai de respirer mais ma trachée fut obstruée par le sang qui remontait dans ma gorge.

— Dé… jà…? tentais-je d’articuler.

— Je dois avouer que votre copine la docteure était coriace, ses techniques n’étaient pas mal, elle est allée jusqu'à me paralyser mais bon, disons que j’étais trop fort pour elle, se vanta Ash. Mes poings ne sauraient rivaliser avec sa médecine ! termina mon ancien meilleur ami, l'homme qui était désormais mon bourreau.

Je perdis petit à petit connaissance tandis que mon petit-ami se déchaîna sous mes yeux, sa rage se décuplait à chaque instant qui passait car celle qu'il aimait et qui était venue la sauver allait tout juste disparaître sous ses yeux.

J’eus des acouphènes, je n'entendis plus Keigo hurler sa haine et la douleur dans mon corps disparu petit à petit alors que je m'évanouissais.

— Vais-je réellement mourir maintenant que j'ai atteint mon objectif ? pensais-je.

L'homme qui venait de me tuer, poussa minablement mon corps au sol comme si je n'étais qu'un déchet avant que je ne baigne dans une flaque de sang, impossible de faire le moindre mouvement, je ne pus garder les yeux ouverts trop longtemps. Je tombai enfin dans le repos éternel et putain, qu'est-ce que c'était calme.























Pdv Takami Keigo: 

Deux ans que la guerre s'était terminée, et deux autres années que Maryam était dans le coma, elle se reposait en sécurité dans le plus grand hôpital rénové du Japon. Notre société se reconstruisait petit à petit et avec les soutiens des autres nations notre  pays se rebâtissait de mieux en mieux. Notre héroïne avait également le droit aux meilleurs soins venus de Corée du Sud.

Aujourd'hui, comme à mon habitude, je me rendis à sa chambre afin de la voir, pour lui parler même si elle ne pouvait pas me répondre, et c'était comme ça depuis maintenant quatre ans. J’espérai qu'un jour elle se réveillerait.

Une nouveau bouquet de fleurs, j’avançai à sa chambre, je marchai lentement, je n'étais pas si pressé. 

— Monsieur Takami ?

Je me tournai vers l'infirmière lorsqu’elle m'interpella. 

— Oui ?

— Je pense qu'une surprise vous attend, vous devriez vous dépêcher aujourd'hui ! me dit-elle en me faisant un clin d'œil. 

Soudainement, l'adrénaline monta en moi sans que je ne puisse le comprendre et je courus aussi vite que je le pus dans les couloirs du centre hospitalier. Mon cœur se mit à battre la chamade et je ne réalisai pas à quel point j'étais content de cette information même je n'étais pas sûr qu'elle soit réveillée, cette nouvelle ne pouvait être que bonne.

Je m'arrêtai face à la porte close, je pris une grande inspiration et l'ouvris mais mon coeur tomba de deux étages quand je vis enfin son visage se tourner vers moi, le regard confus, elle écarquilla les yeux et je me jetai vers elle tandis que le bouquet de fleurs tomba au sol.

Je la pris dans mes bras en faisant attention à ne pas la brusquer et elle me rendit mon étreinte de la faible force qu'elle possédait. Nous partageâmes les larmes de nos retrouvailles après plus de quinze ans loin de l'autre et doucement, elle me repoussa, posant ses mains sur mon visage pour me détailler.  

— Je jure de ne plus jamais te quitter, Maryam !

Je posai mon front contre le sien et elle ferma les yeux un court instant en me caressant maternellement.

Je la quittai une fois de plus, posant à mon tour mes mains sur ses joues creuses et je la regardai dans les yeux… puis je fixais ses lèvres… puis ses yeux… et je ne pus me détacher de ses lèvres, ses belles lèvres…  

— Embrasse moi, idiot, murmura-t-elle.

Alors, j'exécutai ses ordres mais pris tout mon temps, je me perdis dans la lueur de ses yeux qui fixaient mes lèvres et, doucement je rapprochai mon visage du sien avant qu'on sente nos deux souffles l'un sur l'autre, je finis enfin par sceller nos deux bouches dans un doux baiser rempli d'amour et de tendresse.

Il y avait, évidemment, certains points dont je ne comptais pas parler à Maryam, mais il fallait bien que vous soyiez au courant de ce qu'il s'était passé ces dernières années.

Après que Maryam se soit écroulée au sol, Ayana tenta de nous détacher au plus vite, mais Ash était trop menaçant et Ayana trop faible pour qu'il puisse se passer quoi que ce soit. Nos cris de stupéfaction avaient bien alerté les autres héros qui avaient répliqué, nous créant une diversion afin que Ayana nous libère. 

All Might et Endeavor, bien que blessés, avaient fait leur apparition en compagnie de Miruko, Lemillion et Sun Eater. Ce qui n'avait laissé aucune porte de sortie à Ash et aucune chance de gagner face à ces cinq pros et nous et moi j'étais enragé, furieux de n’avoir pu revoir ma douce que pour un simple instant.

Je ne me rappelais que très brièvement ce que je leur avais dit mais cela avait dû être une phrase du genre :

“Prenez Maryam et laissez-moi m'occuper de son cas. Ce sera un duel entre deux vieux confrères.”

Évidemment, ce combat fut rude pour moi car durant ces onze années, Ash avait tout le plaisir de s'améliorer. Je n'étais plus qu'un débris poussiéreux.

J'eus encaissé des dizaines de coups plus douloureux les uns des autres et j'eus cru même abandonner, mais son doux visage me m’était revenu en tête et pour elle, je ne pouvais décemment pas m'arrêter là alors je pris sur moi-même. 

Je quittai la prison, le laissant giser dans une mare de sang, je n'avais simplement pas vérifié s’il était encore en vie, ce qui valut la mort de notre vieille compagne Yanna. Il s'en prit également à All Might et acheva notre héros ce soir-là, j'eus pendant longtemps des remords car si ce soir-là, je l'avais achevé, ni Yanna, ni All Might ne seraient partis… Ash avait fini par disparaître à son tour après son combat contre l'ancien N°1, il avait succombé de ses blessures.

Quant à Salma, elle fut pas mal amochée et subit de nombreuses opérations chirurgicales avant de finalement aller en prison. Plusieurs pays du monde avaient accepté de nous aider, alors nous leur avons donné nos prisonniers afin qu'ils purgent la peine maximale dans chacun de ces pays.

Les villes étaient en reconstructions et des médailles avaient été distribuées ainsi qu'une statue à l'effigie de Maryam pour son courage et sa bravoure.

Pour le cas de Shigaraki et la ligue qui avaient fui, ils furent rattrapés deux ans après et furent envoyés dans l'une des prisons les plus sécurisées de Russie.

Disons que tout compte fait, tout est bien, qui finit bien…








…Enfin, uniquement quand ce n'est pas Linafa qui écrit, dans ce cas là, la pire des fourberies arrive. Accrochez-vous, car ce récit n'est pas fini… 

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11.105 mots

Hello ! 🙋‍♀️
Comment ça va ? Vous allez bien ?

Je suis contente d'enfin ressortir ce One Shot, Oh my God, enfin !

Disons que ce récit n'est pas fini, partirons-nous sur un Two Shot ? Vous voudriez voir ça ?

Et rohlolo je suis tellement contente d'avoir enfin appris à écrire correctement, parce que oui, mes temps n'étaient pas bon, mais vos avez sûrement dû le remarquer ! Je remercie infiniment les juges de la 1ère saison du concours de Aliicia_sch pour leurs remarques et conseils dessus, sans elles, j'aurai jamais avancé à vrai dire...

Et sachez que ce n'est qu'une première, j'essaie d'imprimer ça dans les chapitres de Ayana Bakugo, mais c'est compliqué et bien-sûr, tous mes One Shot vont obligatoirement subir cette correction ainsi que les améliorations qui vont suivre !

J'espère que cette nouvelle version de ma petite préférée vous aura plu !

Je vous souhaite de bonnes vacances et pour celles qui lisent Ayana, on se dit à tout à l'heure pour le chapitre qui sort à 22h !

Bisous bisous
Take café
Love,
Linafa !

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