"I'll be there for you."
Cet OS dâââte...
Après quelques modifications, je le remet enfin en ligne. Honnêtement, j'avais tellement travaillé dessus, je ne pouvait pas ne pas le remettre. Malgré le gros changement de style –je crois?– entre temps.
Ça fait bizarre de me dire que je reposte ce OS deux semaines (environ) avant Noël, et que je l'avais originalement posté une semaine avant. x'D Ça fait une joli coïncidence!
Aah~.. Et dire qu'en même pas deux ans, ce fandom a prit tellement d'ampleur dans ma vie..
Bref! Je vous souhaite une bonne lecture. c:
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Encore une journée comme les autres, à rentrer du travail en regardant le soleil se coucher. Le bruit de la ville lui tambourinait dans les oreilles et le froid de décembre lui collait à la peau. Et il n'était toujours pas là. Tout semblait être prévu pour qu'il s'abandonne. Cette fois, comme de nombreuses autres. Pourtant le panorama était plutôt agréable à voir, pensa-t-il. Les rayons du crépuscule rendaient dorée la neige sous ses pas, s'étendant encore loin devant lui, comme une route d'or. Cependant, il eut vite fait de s'en détourner.
Machinalement, il prenait la même route que chaque soir, dans cette ruelle qu'il connaissait par cœur. Il soupira, l'air chaud formant un nuage de buée qui disparut aussitôt dans l'air, puis il poussa la porte en bois qui se trouvait devant lui.
L'odeur habituelle d'alcool l'enveloppa, alors qu'il descendait les marches. La chaleur de la pièce lui remonta également, lui faisant réprimer un frisson. Devant lui, l'habituel petit bar à l'ambiance tamisée. Toujours les mêmes personnes ; seuls deux assis au fond lui étaient inconnus. Toujours de faibles voix, et une chanson agréable à entendre, comme murmure derrière leurs paroles. Il l'avait déjà entendue celle-ci. Mais peu importe.
Il s'avança, et s'assit sur un des tabourets où il avait l'habitude de s'installer.
"Sers moi n'importe quoi. Mais quelque chose de fort, de préférence." Demanda-t-il en posant son coude sur le bar, installant nonchalamment son menton dans le creux de sa main.
"Si tu recommences comme la dernière fois, à te bourrer à n'en plus tenir debout ou encore à te mettre à chialer comme pas possible, je te mets à la porte." Lui répondit calmement l'homme en face de lui sans même se retourner.
L'homme, nommé Francis, avait une silhouette assez élancée. Mais cela ne le faisait pas ressembler à une femme pour autant. Ses cheveux ondulés et blonds étaient accrochés en une queue de cheval basse habituelle. Il possédait un accent français assez prononcé, mais s'exprimait tout de même aisément en anglais. Après tout, il était là depuis de nombreuses années. Nombreuses années pendant lesquelles ils s'étaient fréquentés. Ils étaient un peu comme des "meilleurs ennemis", mais une complicité c'était tout de même installée entre eux et ils parvenaient -bien qu'avec difficultés- à se comprendre.
Suite à sa réplique, Arthur rit jaune un instant sans même lui répondre. Il s'en rappelait très bien, c'était i peine trois jours. Ou peut-être un peu plus ? Peu importait, vu qu'il venait ici presque tous les soirs. Et qu'à chaque fois, il finissait tout de même dans un piteux état. C'était ça, ne pas tenir l'alcool...
Francis finit par prendre une bouteille, puis versa un liquide ambré dans un verre, avant de le déposer devant lui.
"Franchement Arthur, te mettre dans un état pareil pour ce gosse..."
Il ne dit rien et prit le verre. Son image s'imposa dans son esprit, et il serra les dents avant de le boire en quelques gorgées. L'alcool descendit dans sa gorge dans une traînée brûlante qui le fit grimacer. Il toussa violemment un instant avant de tendre son verre en avant, quémandant une nouvelle tournée. Le barman soupira, avant de prendre son verre. "Thanks, Francis..." lui murmura-t-il sans réellement attendre de réponse.
Gardant le silence, le français se contenta de poser le verre à nouveau rempli devant lui, avant de partir servir d'autres clients. Sûrement Gilbert et Antonio, ou encore Jeanne, pensa Arthur sans prendre le temps de vérifier ses dires.
Il avait sûrement bien l'air d'une loque. Si Alfred le voyait maintenant, à se bourrer à n'en plus finir dans un bar, quelle serait sa réaction ? Il en aurait sûrement ri, avant de le ramener à la maison, en lui disant qu'il était vraiment un idiot. Ouais, sûrement. Arthur se tourna vers l'entrée du bar, guettant si une silhouette habituelle était entrée, comme si celle-ci aurait pu être attirée par ses pensées.
Mais il n'y avait rien.
Si Alfred...
La nouvelle pensée de ce prénom lui fit la sensation de milles aiguilles dans le cœur. Une douleur aiguë, qui lui fit avaler son nouveau verre cul-sec.
Il avait conscience de dramatiser et d'avoir l'air bien pitoyable. Mais il était dans un état tellement douloureux que n'importe quoi pouvant anesthésier sa douleur, même provisoirement, lui semblait être une bonne issue de secours.
Franchement... Ce stupide Alfred...
Arthur avait toujours été associable, allant jusqu'à effrayer les autres depuis son plus jeune âge (les menaces avec des sorts de magie noir, et sa manie à parler "seul" n'y étant pas pour rien). En entrant dans la vie active, et en prenant un appartement en collocation avec un étudiant avec qui il avait un peu plus de cinq années de différences, il ne pensait pas que sa vie changerait du tout au tout. Il s'était rapidement accroché au jeune homme, qui l'avait accepté comme il était. Et avant même de le réaliser, ils s'étaient rapprochés jusqu'à éprouver des sentiments beaucoup plus fort que l'amitié. Avoir hâte de rentrer le soir, même si c'était pour l'entendre geindre, ou encore être forcé à manger ses foutus hamburgers, c'était une sensation qu'il n'avait jamais pu ressentir. Si juste un sourire pouvait atténuer tous les maux, alors il aurait voulu le savoir plus tôt. Et pourtant, Alfred avait tout de même décidé que c'était mieux pour eux qu'ils se séparent, même au bout de deux années. La pression sociale, les moqueries des camarades... Finalement il s'était fait des films une nouvelle fois.
Il fut pris d'un rire soudain qui dura à peine quelques secondes, sans même en connaître la raison. Il se passa une main dans les cheveux, serrant le poing à s'en faire mal. Ah, il devait avoir un problème. C'est sûrement pour ça qu'il avait aussi mal. Après tout, il valait sûrement mieux pour la réputation d'Alfred qu'il ne soit pas avec un ivrogne.
Un violent mal de crâne le traversa, coupant court à ses pensées. Même s'il n'y prêta guère plus d'attention.
"Hey, Francis! Encore un!"
Le français s'approcha de lui et le fixa un instant, ne sachant pas quoi dire, avant de faire volte-face et de partir du côté de ses amis. Arthur l'entendit dire quelque chose d'incompréhensible à ses oreilles, et avant même qu'il ne comprenne ce qu'il se passait, il sentit deux bras passer sous les siens, et le soulever avec force.
"Q-Qu'est-ce que tu fous, bloody git?!" Réussit-il à lui demander violemment, malgré la nausée qui le traversa.
"Je t'aide. Tu devrais t'estimer heureux que ce soit l'awesome moi qui s'en charge!" Râla presque l'homme, qu'Arthur pu identifier comme étant Gilbert.
Il essaya de se débattre quelques secondes, mais la douleur l'en empêcha. Il fut alors traîné jusque dehors, où il put constater qu'il faisait presque nuit noire. Il était là depuis combien de temps, au juste ?
Il fut déposé contre le mur. Dehors, il faisait extrêmement froid, et la poudreuse qui tombait du ciel se déposa lentement sur eux.
Il voulut lui ordonner de le rentrer à l'intérieur, mais à peine eu-t-il ouvert la bouche pour formuler sa demande, qu'il fut pris d'un brusque sanglot, avant de se mettre à pleurer devant l'air d'incompréhension de l'albinos.
"Te met pas à pleurer! Franchement, je suis sûr que je peux gérer la situation, mais je vois pas vraiment comment..." Dit l'autre en poussant un soupir de mécontentement. "C'est Antonio le plus fort pour ça, mais vu comme vous vous entendez, j'pense que c'est mort." Rajouta-t-il.
Honnêtement, le jeune britannique aurait bien voulu lui dire quoi faire pour qu'il arrête de pleurer. Mais il ne savait lui-même pas la raison qui l'avait poussé à le faire. L'alcool avait vraiment des effets étranges sur lui. Le ridicule de la situation le fit rire un instant entre ses larmes, avant qu'il ne se recroqueville sur lui-même.
Gilbert, commençant à réellement le prendre pour un fou, fut rassuré de voir Antonio arriver.
"Francis m'a dit de prévenir qu'il avait passé un coup de fil et que quelqu'un allait passer le chercher!" Dit celui-ci avec son sourire habituel.
"Okay, danke! Il serait temps, il commence à agir vraiment bizarrement." Fit-il remarquer en se redressant.
L'espagnol tourna son regard vers le plus jeune, toujours recroquevillé contre le mur, et ne put retenir un léger rire nerveux, suivit d'un "Eh bien...", mais il ne rajouta rien d'autre. De toute façon, il ne s'était jamais entendu avec l'anglais. Il préférait ne rien dire de plus.
Le concerné, toujours secoué de sanglot, essayait de comprendre la conversation. Il avait du mal à saisir les mots et avait l'impression que tout lui échappait. De toute façon, peu importe. Ils se moquaient sûrement de l'état pitoyable dans lequel il était.
Après tout, ils étaient tous pareil. Si stupides... Le mettre dehors pouvait vraiment changer l'état dans lequel il était actuellement ? Il en doutait.
Ses sanglots se calmèrent lentement, alors qu'il serrait toujours ses cuisses contre lui, encore plus fort. En cet instant, il voulait juste disparaître. La honte qu'il ressentait était tellement forte que juste découvrir son visage lui semblait être un effort insurmontable.
Les deux autres, toujours présent, échangèrent un regard entendu sans qu'Arthur ne puisse le voir. L'Espagnol redescendit alors rejoindre le bar, alors que l'albinos resta adossé contre le mur à l'intérieur pour le surveiller silencieusement.
Arthur entendit des pas descendre les marches, puis il n'y eu plus aucun bruit.
A présent, il se retrouvait seul. Pas que cela lui déplaisait, bien sûr. C'est juste qu'il commençait à sentir la morsure du froid sur sa peau pâle, et que le vent glacial lui mordait la peau, plus violemment que les brûlures de l'alcool.
Personne ne passait dans cette ruelle, mais il pouvait entendre des voix ainsi que des bruits de pas pressés dans la rue principale, malgré l'heure tardive.
Sûrement des personnes qui rentraient plus tard que prévu, et qui partaient rejoindre leurs familles. Après tout, demain c'était Noël. Tout le monde avait quelqu'un à rejoindre, un repas à manger, des cadeaux à déballer bien au chaud devant la cheminée. Sauf lui.
Il ne sût combien de temps il resta là, sans bouger, le visage toujours caché entre ses bras, et la peau rougie, endolorie par le froid. Mais il était resté assez longtemps pour que plus aucun bruit n'atteigne ses oreilles, et que la neige ait cessé de tomber.
A vrai dire, le temps ayant eu l'effet d'une douche froide sur lui, il avait lentement repris ses esprits et retrouvé un minimum de sobriété, malgré le mal de crâne lancinant qui le traversait toujours. Mais il n'avait pas eu le courage de retourner à l'intérieur, comme s'il était anesthésié.
Alors que le sommeil commençait lentement à prendre place chez lui, il entendit des bruits de pas se rapprocher rapidement. Bientôt, il devina qu'une personne s'était arrêté devant lui, la respiration saccadée par sa course.
Sa propre respiration se bloqua un instant, alors qu'il serra les poings avec le peu de force qui lui restait.
"...Hey?", lui dit une voix hésitante.
"Si tu es venu pour te moquer, alors tu peux retourner chez toi." Répondit-il directement, la voix enrouée, sur un ton plus acerbe qu'il ne le voulait.
Vu la manie de Francis de se mêler de ce qui ne le regardait pas, ainsi que la voix du nouvel arrivé, il n'avait pas eu besoin de relever la tête pour vérifier son identité.
Il y eu un silence gênant, qui dura à peine quelques secondes avant que l'autre blond ne se baisse afin de s'accroupir devant lui.
"Tu penses vraiment ça?"
Il n'était pas sûr, mais il avait cru déceler une pointe d'inquiétude dans sa voix. Ce qui était assez inhabituel, soit dit en passant. Il releva légèrement la tête, ne laissant voir que ses yeux. Il était bien devant lui.
Il n'avait pas changé. Bien sûr, en deux mois, qu'il change aurait été étrange. Mais le voir exactement comme le jour de la séparation, et surtout dans cette situation honteuse ne fit qu'augmenter le malaise d'Arthur. Il le fixa un instant, ses grand yeux bleus enfantin contre l'émeraude des siens, sans trouver quoi dire.
"Hey, ne m'ignore pas, je sais que tu m'écoute!", finit par dire le plus jeune, brisant le silence. Se comporter de façon mature trop longtemps ne lui correspondait pas vraiment, après tout, malgré le fait qu'il gardait toujours cet air inquiet et cette hésitation dans la voix.
"Je...ne t'ignore pas.", ne trouva-t-il qu'à répondre. En fait, il n'avait même pas pensé à répondre à sa question, trop occupé à se perdre dans ses pensées.
L'autre blond lâcha juste un léger soupir. Habituellement, Alfred se serait plaint. Mais le voir dans cet état ne lui en donnait pas l'envie.
Quand son aîné, le regard toujours fixé sur lui se mit à pleurer en serrant les dents, il lui sembla rater un battement. Pas encore...
Il se redressa d'un seul coup, d'un air décidé, et tendit la main à Arthur.
"C'mon!", trouva-t-il juste à dire.
Le britannique le regarda d'un air assez surpris, n'osant pas bouger. Il était dans un état de transe, et avait l'impression que ses membres ne lui répondaient plus. Il finit par enfin se décider à tendre lentement la main, tremblant un peu, suite à un léger temps de malaise. Mais il ne pût s'empêcher de pousser un léger cri d'exclamation quand l'autre lui saisit, le tirant brusquement vers lui pour le remettre sur pieds.
Il eut à peine le temps de rougir de honte à cause de son état, qu'il se sentit soulevé du sol et déposé comme un vulgaire colis sur son épaule.
"Qu'est-ce que tu fout, bordel...?!"
Il avait voulu s'exprimer de manière violente, mais sa voix rendue tremblante à cause de ses pleurs l'en avait empêché.
Il ne lui répondit pas, se contentant de le tenir fermement pour ne pas qu'il tombe. Arthur finit par serrer les poings tout en lui frappant le dos avec le peu de force qu'il avait, jurant avec des "Stupid, stupid, stupid..." sans s'arrêter. Alfred le laissa faire.
Bien sûr qu'il était stupide. Il avait juste pensé à son propre confort, et l'avait abandonné. Le pire étant que sa décision avait été réfléchie pendant plusieurs jours et non prise sur le coup de l'énervement. Il était à blâmer et il le savait pertinemment. Cependant, il ne se serait jamais douté que son... "ami" allait finir dans un bar, à se bourrer presque tous les soirs. Il n'y avait même pas songé un seul instant. Tout comme la douleur qu'il ressentait au cœur depuis le début, il avait décidé de ne pas y prêter attention. Et pourtant... Pourtant...
Bordel, que ça faisait mal.
Il s'arrêta sans rien dire, après un bon quart d'heure de marche, fixant l'heure affichée sur la grande horloge de l'église qui surplombait les nombreuses maisons aux alentours.
"Tu t'es enfin décidé à me dire où on allait...?" Lui demanda Arthur qui, malgré qu'il continuât de le frapper continuellement dans le dos, avait arrêté de pleurer.
"Je te ramène chez toi, bien sûr ! Je suis un adulte responsable!" S'exclama-t-il, essayant de prendre l'air assurant qu'il arborait habituellement.
"Responsable, hein... Te fous pas de moi...", eu-t-il simplement comme réponse, illustré par un rire amer.
"...J'essayais simplement de détendre l'atmosphère."
Il sourit douloureusement. Après tout, il ne pouvait pas se comporter comme si rien ne s'était passé. C'était dans l'ordre des choses.
Il continua alors simplement son trajet, dans le silence le plus total. À bout de force, Arthur avait cessé de le frapper, et avait simplement saisit sa veste, la serrant le plus fort possible dans ses maigres poings.
Le temps passait rapidement, sans même qu'ils ne le réalisent. Malgré le faible poids d'Arthur, la cadence d'Alfred se faisait de plus en plus lente. Mais le plus vieux n'était sûrement pas en état de marcher. D'ailleurs, l'Américain se demandait s'il ne s'était pas endormi, ses poings se desserrant lentement de sa veste.
Il soupira doucement, admirant la vapeur disparaître alors que ses pas laissaient une faible trace dans la neige. Les décorations de la rue brillaient d'une lumière rouge, dorée, ou encore verte, se reflétant dans celle-ci. Il jeta un coup d'œil aux fenêtres éclairées, regardant les familles manger un bon repas tout en riant, et sourit doucement à cette vue. Il ne savait pas si ce qu'il ressentait était davantage de l'envie ou de la nostalgie, mais cela lui donnait un sentiment doux-amer. C'était sûrement un peu des deux.
Les souvenirs lui remontaient lentement en mémoire et il se revoyait à peine un an, à essayer de manger le repas que le britannique avait préparé pour Noël. C'était vraiment immonde, au point que les larmes lui étaient montées aux yeux. Il se demandait s'il s'était amélioré... Même si ça l'étonnerait.
Il marcha encore de nombreuses minutes, sans s'arrêter. Au bout d'un long moment, il entendit un grognement indistinct, signe qu'Arthur s'était réveillé.
"Où est-ce qu'on est...? On est toujours pas arrivé?" Dit-il d'une voix pâteuse.
"Non, pas encore! Tu peux te rendormir."
Arthur n'habitait qu'à une demi heure environ de son travail, à pied. Donc sûrement un peu plus du bar, bien qu'il n'y ai jamais réellement prêté attention. Cependant, il lui semblait qu'ils marchaient depuis bien trop trop longtemps. Il ralentissait sûrement Alfred à être porté ainsi.
"...Pose moi par terre." Dit le plus vieux après un léger temps de réflexion.
"C'est hors de question, t'es pas en état!"
"Je te dis que je peux marcher."
"Et moi je te dis que non."
Il soupira, sachant très bien à quel point Alfred pouvait se montrer borné, juste avant d'observer les alentours. Il savait très bien qu'insister ne servait à rien et avait préféré se résigner.
Durant tout le temps où ils avaient continués à avancer, Alfred n'avait pas voulu rajouter un mot. Il n'était pas spécialement gêné par la situation, ni par le silence qui c'était imposé. En fait, la simple présence du britannique lui suffisait. Pas qu'il était du genre romantique, loin de là ! C'était juste... Juste que ça lui avait manqué, d'une certaine façon. Ou du moins, plus qu'il ne l'avait pensé. Il le serra un peu plus, continuant son chemin, après avoir réalisé que le plus vieux commençait à lentement glisser -et sûrement de manière désagréable, vu les râles qu'il avait laissé échapper-.
Puis, plus rapidement que ce qu'il pensait, ils étaient arrivés devant l'appartement. Il se demandait comment il avait pu le rater, étant donné le fait qu'il y avait passé deux années et que la façade extérieure était toujours aussi miteuse. Du lierre courait tout le long du mur, montant jusqu'aux fenêtres du premier étage, lui donnant une apparence plus ancienne que ce qu'elle aurait dû être. Les pierres grises contenaient de multiples fissures, surtout vers le sol, signe de l'usure du temps. Cependant, la porte de style moderne faisait tâche au milieu de tout cela. Mais elle était au moins le seul signe qui permettait de savoir que l'appartement était habité et -tant bien que mal- entretenu.
Après sa rapide contemplation du lieu, il finit par déposer le britannique au sol. Ils entrèrent alors à l'intérieur, refermant la porte derrière eux. Puis ils montèrent les escaliers avant de continuer leur route le long d'un couloir, jusqu'à arriver devant une nouvelle porte. L'Américain guettait le moindre des mouvements du Britannique par peur qu'il ne s'effondre, alors que celui-ci fouillait dans la poche de sa veste pour en sortir la clé de l'appartement.
Après un long instant de recherche, il finit par la sortir triomphalement, essayant de l'enfoncer dans le trou de la serrure. Mais sa vision, rendue flou par l'alcool, lui faisait plisser les yeux tout en l'empêchant de viser correctement.
Alfred le regarda se démener un court instant en pouffant silencieusement de rire, puis, après une énième insulte de sa part, il se décida à lui prendre la clé des mains pour ouvrir la porte à sa place.
Quand il ouvrit la porte, une odeur de poussière lui monta directement au nez. Et à peine était-t-il entré que l'odeur de l'alcool lui parut tout aussi flagrante.
Il fit quelques pas, suivit d'Arthur et sa démarche maladroite, avant de passer son épaule sous son bras pour l'aider à s'installer sur le canapé.
Le plus vieux s'y effondra littéralement, le visage rougi par l'alcool et le froid, avant de mettre le bras devant ses yeux pour le protéger de l'éclairage jaunâtre de la pièce.
Alfred sourit devant cet acte enfantin, puis saisi la couverture afin de l'en couvrir.
Il le regarda un instant, avant de le voir sombrer dans un sommeil sans rêves, puis se leva en s'étirant, un doux sourire aux lèvres. Sinon... Bordel, qu'est-ce que ça puait ici !
Déterminé à rentre l'appartement un peu plus habitable, il se dirigea vers la fenêtre et l'ouvrit en essayant de faire le moins de bruit possible.
Le froid s'engouffra dans la pièce, le faisant frissonner, mais permettant néanmoins de rendre l'air plus frais tout en chassant l'odeur désagréable qui lui piquait les narines.
Il n'avait pas l'habitude de ranger, mais avant même qu'il ne s'en rende compte, il avait ramassé tout ce qui traînait pour le ranger, jeté les déchets et mit le linge à laver.
Quand Arthur se réveillerait, il serait surpris ! ... S'il ne le mettait pas à la porte avant.
Il s'assit en soupirant sur le canapé, essayant de faire le moins de mouvement possible pour ne pas réveiller le plus vieux.
Mais qu'est-ce qu'il cherchait, exactement ? À ce que tout redevienne comme avant ? Non.. Arthur le détestait sûrement. Et d'ailleurs, ce serait compréhensible. Lui-même se serait détesté.
Mais alors qu'est-ce qu'il faisait là, à le regarder dormir après avoir rangé son appartement ?
Il venait tout juste de se rendre compte de tout ce qu'il avait perdu en l'abandonnant derrière, lui laissant un arrière-goût amer en bouche.
Le visage endormi d'Arthur était vraiment paisible, comme si cette soirée n'avait été qu'un simple rêve, au final.
Il tendit la main vers ses cheveux, les caressant doucement.
"Je suis vraiment désolé."
Un mouvement de sa part le fit paniquer, et il enleva sa main aussi prestement, surveillant son visage pour guetter le moindre signe de son réveil.
Il allait soupirer de soulagement, quand il l'entendit prononcer une phrase qui lui parut incompréhensible.
"Quoi?", demanda-t-il simplement en se penchant vers son visage.
"T'es.. Vraiment un idiot. Le pire."
Pour ponctuer ses mots, le britannique ouvrit les yeux et les fixa dans les siens. Il était fiévreux, mais ne cillait pas.
Alfred réprima un frisson et soutint son regard, retenant une exclamation de surprise ("EH? Il dormait paaas?!" ). À la place, il sentit la chaleur lui monter au visage, lui brûlant les joues.
"Je..je sais."
Il ponctua sa phrase d'un rire nerveux, alors que l'autre soupirait en se redressant. Celui-ci fixa ses yeux émeraude dans le vide, assit à côté du jeune homme revenu après tant d'absence.
Leurs bras n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre et leurs mains se touchaient presque.
Puis ils ne dirent plus rien, pendant un long moment.
Comme si tout avait disparu, et qu'il n'y avait plus qu'eux.
Que le moindre bruit briserait ce moment et qu'ils devraient revenir à la réalité.
Arthur, toujours sans rien dire, laissa tomber sa tête sur son épaule.
Il se trouvait stupide, à ne pas pouvoir le laisser tomber. À s'être laissé faire, à ne pas l'avoir renvoyé, à toujours se sentir engourdi par sa présence.
Il détestait son cœur pour battre toujours aussi vite et ses sentiments pour ne jamais tarir.
Mais pourtant... Pourtant, il avait l'impression de n'avoir besoin de rien d'autre pour réussir à être heureux.
"Dis.." murmura le plus jeune, brisant le silence. "Si je reviens te voir demain, tu me mettras à la porte?"
"Pourquoi? Tu comptes rentrer chez toi à cet heure? Idiot."
Il lâcha un petit sourire, qui s'afficha également sur le visage d'Alfred.
"Ah.. Toujours aussi peu honnête à ce que je vois! Tu sais, tu pouvais aussi dire «Alfred, my Hero, ne me laisse pas cette nuit, s'il te plaît.. Ni demain, ni après demain, ni aprè-».. Hey!"
Un coup de coude assez brutal dans les côtes de la part de l'autre blond, le visage à présent coloré d'une teinte écarlate, le fit taire avant qu'il ne pousse un cri d'outrage.
Il se regardèrent dans les yeux pendant un instant, puis éclatèrent de rire.
Une fois calmé, Alfred posa sa tête sur la sienne et ils fermèrent les yeux.
Le silence régna un long moment, avant que la cloche de l'horloge ne se mette à sonner minuit.
Alfred somnolait déjà, alors qu'Arthur passa sa main sur ses doigts pour les entremêler.
"Hey, Alfred.. Merry Christmas."
La main de l'Américain répondit à son étreinte, et il sourit.
Puis plus aucun bruit ne fut.
• • •
Thanks : Merci... Cette traduction était-elle vraiment utile ?
Bloody git : Bloody peut-être traduit par "foutu". Et "git", c'est un mot méprisant qui peut avoir pas mal de signification. Il n'y a pas vraiment de traduction littérale, mais voilà.. xD
Awesome : Génial, impressionnant.. En gros, un mot illustrant la modestie de Gilbert.
Danke : Merci en allemand.
C'mon : "Come on". Allé, vient, ...
Stupid : Stupide. Non, franchement, je pense que les mots comme ça ne mérite pas de traduction. x'D
My Hero : Mon héros.
Merry Christmas : JOYEUX NOWEL ! Oui, après tout c'est dans une semaine... Donc autant le marquer en majuscule. c:
• • •
BON.
ENFIN TERMINÉ.
Il fait environ 4000 mots, c'est la première fois que j'écris un OS aussi conséquent (même si c'est pas énorme, finalement).. En plus c'est du UsUk, donc je sais qu'il sera peu lu. Ça me rend un peu nerveuse, ehe~.
Je pense que j'ai été brouillon dans les changements de point de vues ! Vous me direz ce que vous en pensez. c:
Laissez des reviews, c'est très important pour moi ! Enfiin.. Bref.
Bon, merci d'avoir lu, orevuar~ !
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