吸盤 ╱╱ I'LL BE GOOD ::
➥ c.hapter 010

Yujin était saoulée. C'était bien le mot.
Depuis deux semaines déjà, l'ancien camarade qu'elle ne voulait pas spécialement revoir - et donc encore moins croiser tous les jours - venait chaque jour au café.
Comme une accoutumance, le brun venait jour après jour à la boutique commander un café différent à chaque fois, prendre son gobelet puis s'installer à une table libre pour rester assis à la même place, sans rien faire pendant plusieurs heures, suivre seulement du regard la blonde comme si c'était un passe-temps intéressant.

La jeune femme faisait de son mieux pour faire comme si de rien n'était, n'offrant pas même un regard, qu'il soit accueillant ou dédaigneux, ne voulant pas le laisser gagner ce plaisir. Mais c'était difficile, sentir une présence sur son dos sans arrêt, alors que l'on essaye de se concentrer sur son travail faisait glisser quelques fautes maladroites.

Il n'avait vraiment que ça à faire de ses journées ? Passer son temps à tourner autour d'une personne qu'il haïssait et envoyait voir ailleurs pour l'exacte même raison, il y a quelques années plus tôt.
Yujin avait été comme obstinée par Jungkook pendant tant d'années, mais aujourd'hui ce n'était le plus le cas.
Avec du recul et le temps que ses sentiments à sens unique s'éteigne dans son corps, elle avait fini par se rendre compte à quel point elle avait été malchanceuse et idiote tout ce temps.
Elle s'était entêtée à l'aimer avec l'espoir, comme une gamine vivant dans un conte de fée, qu'un jour il finisse par se rendre compte que lui aussi partageait ses sentiments. Et elle considérait cet acharnement comme la plus grande de ses bêtises. Notre blonde avait l'impression qu'à cause d'un sentiment inutile, elle avait laissé de côté les choses importantes. Qu'en regardant seulement la silhouette masculine du seconde fils Jeon, elle avait oublié tout le reste et avait alors raté lorsque sa famille était au plus bas. Elle s'en voulait pour ce qui était arrivé à son père, elle en voulait à Jungkook pour l'avoir rendue si aveugle de la réalité.

꒦꒷'꒦꒷'꒦꒷'꒦꒷'꒦꒷'

Voilà à peu près un an que l'entreprise de pièces d'avion et la famille Lee avaient complètement coulé, n'étant devenus plus qu'un simple souvenir dans les noms de grandes entreprises, et la famille plus qu'un foyer comme les autres. Ils étaient passés du jour au lendemain de la liste des cent familles les plus riches à la liste des plus pauvres.

Ne pouvant plus payer ses études, Yujin les avait stoppées, préférant trouver directement un travail qui pourrait la laisser gagner un peu d'argent pour survivre elle et son père. Il était difficile de trouver une place dans la société sans aucun diplôme d'études, mais elle avait fini - avec chance - par trouver un job à temps plein dans un café. Le patron, bien que son cv n'avait rien de spécial sauf le nom de l'académie qui l'avait accueillie de ses 6 à 18 ans, l'avait joyeusement accepté sûrement intéressé par son regard déterminé et sa capacité à apprendre vite.

Grâce à ce salaire qui n'était sûrement pas exceptionnel mais assez pour survivre, ils avaient pu trouver une chambre à louer pour une centaine d'euros par mois dans un quartier peu accueillant.

La vie s'était entièrement transformée pour la jeune adulte et son père. Passant de la grande propriété de plusieurs étages ressemblant à un petit château et avec un jardin immense à une pauvre chambre à peine assez grande pour deux. Laissant derrière les costumes et les tenues de grande marque pour des bouts de tissus portable que le père trouvait au marché après avoir négocié le prix le plus bas.
Et cette transformation avait énormément affecté le paternel.

Son père qui se sentait tellement coupable, pensant être le seul coupable de la tragédie, ayant perdu en une fourchette de quelques heures sa femme, ses affaires, sa maison et tous ses biens en devenait presque fou.
Il avait abandonné tout espoir, laissant juste le temps passer pour le dévorer à petit morceau pendant que sa fille, toujours restée à ses côtés, se battait pour qu'ils se relèvent tous les deux. Elle dormait peu, faisait des heures supplémentaires, prenait toutes les précautions avec son parent pour que les deux puissent survivre. Même si ils avaient tout perdu, elle n'abandonnait pas. Elle était têtue. Et c'était justement un trait de caractère qu'elle avait récupéré de son père.

Ce père qui ne semblait plus être lui, qui était juste devenu une carcasse sans espoir, sans vie.
Yujin s'inquiétait énormément pour lui et partait chaque jour au travail avec la boule au ventre, inquiète de le laisser seul chez eux.

Puis finalement, ce dont s'inquiétait arriva. Une fin de journée, alors qu'elle rentrait à l'appartement un paquet de poulet frit acheté pour fêter son augmentation dans les bras, une drôle de scène avait lieu dans sa rue.
Devant l'immeuble qu'ils habitaient, un rassemblement d'habitants ainsi qu'une voiture de police et un camion de pompier dont les lumières étaient vivement allumées attiraient l'attention.
Curieuse des événements et voulant retrouver son père qui était sûrement dans la foule, elle s'approcha de la troupe. La jeune adulte reconnut un grand nombre de ses voisins, tous une expressions indescriptibles sur le visage. La porte vitrée de l'immeuble était interdit d'accès par des banderoles jaunâtres et on dirait que tout le monde avait été sorti de l'immeuble.

Un incendie ? Se dit d'abord Yujin mais les pompiers ne semblaient pas avoir sorti les tuyaux d'eau et si c'était cas il n'y aurait pas seulement un camion, examina-t-elle.

Soudainement, une main se posa sur son épaule l'obligeant à se retourner. Elle reconnut la propriétaire qui les avait gentiment acceptés dans le studio. Celle-ci avait un visage triste et était incapable de regarde la jeune femme dans les yeux.

"- Yujin... Je suis tellement désolée. souffla-t-elle en prenant les mains de la noireaude.

- Madame Kim. Que se passe-t-il donc ?

- Tu ne sais pas ? "

Yujin répondit négativement d'un mouvement de tête, ne comprenant pas la raison de ce remue-ménage.

"- Oh Yujin, commença la dame. Je suis tellement désolée de te l'apprendre ainsi.. Ton père est mort. Il semble qu'il s'agisse d'un suicide."

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AUTEUR : MUSA
RELECTURE : JAY

● une recherche scientifiquement a prouvé que les commentaires permettent aux auteurs d'être 90% plus déterminé à écrire les chapitres suivant.

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