Chapitre 12: Le centre médical


La première chose que ressentit Angèle quand elle se réveilla fut le froid... Un froid polaire et mordant. Elle se recroquevilla sur elle-même en frissonnant et promena un regard de myope autour d'elle. Elle y voyait très flou, ce qui l'inquiéta. Elle s'assit prudemment au bord d'un matelas et lâcha un gémissement en sentant son cerveau rebondir dans son crâne. Elle était complètement dans le gaz. Qu'est-ce qu'il se passait ?

Elle secoua la tête pour éclaircir ses pensées, ce qui s'avéra être une mauvaise idée pour son mal de crâne. Elle se frictionna les bras pour se réchauffer un peu et se leva maladroitement du lit dans lequel elle était. Elle fit quelques pas sur un carrelage aussi gelé que l'air et tituba dans la pièce où elle était. Sa vision commençait à redevenir nette et elle put identifier son environnement. La pièce n'était occupé que par un lit en métal, un petit chevet minimaliste, un néon au plafond composé de dalles en polystyrène et des murs épurés.

Angèle se rapprocha de la fenêtre de la pièce et écarta les stores blanc. Elle eut une grande sensation de vertige quand elle se rendit compte qu'elle devait être bien au-delà du centième étage d'un bâtiment. Sa vue se perdit dans le vide sous la fenêtre. On distinguait à peine les feux de circulation des voitures tout en bas. Le plus désespéré des suicidaires n'aurait jamais osé sauter depuis cette ouverture, pour terminer sa chute près de trois cents mètres plus bas.

La jeune fille leva les yeux et découvrit des tas de gratte-ciel entourant la tour où elle devait se trouver. Leurs façades de vitre brillaient toutes d'une lumière bleu néon. Au loin, entre deux immeubles, on apercevait des lumière plus faibles provenant de la banlieue. Il faisait nuit noire, mais Angèle vit tout de suite que quelque chose clochait avec le ciel. On aurait plutôt dit de la roche et des stalactites. Comme un plafond de grotte.

— Mais je suis où ? se demanda-t-elle.

Elle décida de sortir de cette pièce aux allures d'hôpital. Évidemment la fenêtre était solidement verrouillée, ce qui était prévisible étant donné ce qu'il y avait de l'autre côté. Puis Angèle ne se sentait pas à cent pour cent lucide pour pouvoir voler correctement. Et elle n'avait pas envie de terminer étalée comme une crêpe trois cents mètres en dessous. Elle se dirigea donc vers la porte mais trébucha en chemin quand ses jambes se dérobèrent sous elle. Ce fut à ce moment là qu'elle sentit une douleur dans son avant bras. Elle découvrit une aiguille de perfusion planté dedans, reliée à un fil puis à la poche suspendue à sa potence.

Angèle voulut tenter de l'enlever, mais dès qu'elle toucha à l'aiguille, elle ressentit une forte douleur dans le creux de son coude. Elle renonça tout de suite car elle était loin d'être masochiste. À la place elle décrocha la poche de son support et l'emporta avec elle. Elle vit également  qu'elle portait une tenue d'hôpital. Un pantalon ample et une sorte de teeshirt simple. Ses cheveux blanc étaient détachés et lui tombaient dans le dos. Elle se dirigea vers la porte en métal.

Sa main se referma sur du vide quand elle chercha la poignée de porte. Elle posa sa main contre le battant en métal, en paniquant. Comment elle allait ouvrir ça ? Elle n'eut pas le temps d'examiner les environs que la porte coulissa avec un bruit électrique. La jeune fille sursauta en voyant une femme sur le perron. Elle braqua des yeux de serpent sur elle.

— Tiens tu es réveillé ! s'exclama-t-elle, visiblement ravie.

La femme en question, qui devait avoir entre quarante et cinquante ans, était vraiment étrange. Sa peau verdâtre semblait composée d'écailles de serpent. Ses yeux jaunes à pupilles fendue renforçaient ce côté reptile. Ses cheveux noirs et grisonnants sur les tempes étaient rassemblés en un chignon bouclé. Elle tenait un calepin à la main et portait une blouse blanche de scientifique, par-dessus une chemise et une jupe tailleur impeccable. Elle afficha un sourire aux crocs de vipère, mais ses yeux restèrent froids.

— Ne t'inquiète pas, tout va bien et tu es en sécurité, rassura-t-elle.

C'était précisément le genre de phrase qui ne rassurait pas du tout. Angèle fit un pas en arrière, effrayée par ces yeux de serpent.

— Je suis où, dans un hôpital psy ? demanda-t-elle bêtement.

Elle se rendit compte qu'elle n'avait aucune idée de comment elle avait pu arriver ici et n'avait pas de souvenirs entre le grenier et cet endroit. Elle revoyait clairement le miroir lui échapper des mains, se briser, puis ce trou noir. Et enfin le néant jusqu'à son réveil.

— Tout va bien, répéta la femme serpent. On va te faire quelques examens vite fait et créer ton dossier. Viens.

Peu rassurée Angèle sortit prudemment dans le couloir et la porte automatique se referma derrière elle. La femme serpent lui demanda de la suivre, ce qu'elle fit, faute d'autre solution. Elle arpenta des couloirs sinistres, tous carrelés, aseptisés et glacés par l'air conditionné. La lumière des néons était blafarde et se reflétait sur le sol. Angèle était donc dans un hôpital ?

— S'il vous plait, madame... ?

— Eileen Saurac. Excuse-moi d'avoir oublié les présentations. Je suis Eileen Saurac, la directrice de cet établissement.

— Madame Saurac, où est-ce que je suis s'il vous plait ?

Ce nom lui semblait familier, étrangement...

— Ne panique pas, tu es en sécurité, répéta encore Eileen.

— C'est pas ça que je veux savoir...

Ce fut le silence qui lui répondit et Angèle commençait à se demander si elle n'était réellement pas dans un hôpital psychiatrique... C'était bien le genre de phrase que l'on répétait aux fous pour éviter de les faire paniquer.

— Je suis chez les cinglés ? couina Angèle.

— Pas toi en tous cas.

Elle retira un badge d'autour de son cou et le passa sur une sorte de boîtier à côté d'une porte, en se demandant pourquoi personne n'avait encore changé ce détecteur préhistorique. Le battant en métal coulissa, donnant sur un grand cabinet médical à première vue. Un médecin était en train de s'activer à un bureau et se leva en voyant Eileen Saurac entrer. Sa peau était rouge et il avait des cornes sombres sur la tête.

— Madame la directrice, salua-t-il.

— J'ai amené la deuxième, informa-t-elle. Où en est l'examen du premier ?

La deuxième ? Un autre était arrivé en même temps qu'Angèle ? Un de ses amis peut-être ? Son cœur se mit à cogner avec force, tant elle espérait que ce soit le cas. Le médecin à la peau rouge, qui devait être un démon se rassit à son bureau et commença :

— Ce nouveau sujet est très intéressant. Il s'agit à première vue et après confirmation des examens d'un vampire.

Derak ! s'exclama mentalement Angèle, espérant réellement qu'elle ne se trompait pas.

— Sa peau est très pâle, ses pupilles sont fendues et il possède une paire de canines impressionnantes. Celles du bas sont aussi pointues, mais moins grosse. Il faut encore faire des tas de tests pour vérifier mais il s'agit sans nul doute d'un vampire.

— C'est rarissime ! s'exclama Saurac.

— Il n'est pas très docile par contre...continua le médecin.

— Et alors ? On en a maté des plus coriaces que ça... Enregistrez moi ce dossier et ajoutez-le au programme O.3.

— Derak Von Klippel donc, dit le médecin en tapant sur un clavier en... hologramme.

Angèle eut envie de bondir de joie : Derak était vraiment ici ! Elle voulut l'appeler et le chercher, mais la dénommée Saurac lui posa une main dans le dos en lui disant d'aller dans la pièce attenante. Une infirmière l'accueillit en souriant. Elle aurait pu sembler normale si elle n'était pas translucide, ne flottait pas à dix centimètres du sol et n'avait pas les trois quart des os visibles par transparence... Angèle s'assit sur une table d'examen, peu rassurée.

Pendant près de vingt minutes, elle enchaîna une série de tests moteurs, visuels, auditifs et autres. Elle s'exécuta sans désobéir, étant vraiment perdu. Saurac assista aux examens puis finit par demander :

— Quels sont tes pouvoirs s'il te plaît ?

Angèle lui répondit qu'elle manipulait le vent. La scientifique lui demanda à quelle espèce elle appartenait. La jeune fille lui dit qu'elle était un ange et déploya ses ailes, rangées quelques instants plus tôt dans des poches de son dos. Ce phénomène sembla étonner les trois adultes de la pièce. La jeune fille replia et rangea ses plumes dans son dos sous leurs regards émerveillés.

— Très intéressant, commenta Saurac avec un sourire velouté. Parfait, au projet O.3 également. Ton nom ?

— Angèle Éthers...

Claquement de clavier, puis on annonça que tout était bon, toujours sans aucune explication. Saurac salua les deux médecins et accompagna Angèle jusque dans le couloir. Cette dernière tomba nez à nez avec un jeune homme familier, en train d'attendre aux côté d'un médecin.

— Derak !!! s'exclama-t-elle en le reconnaissant.

Elle se mit aussitôt à pleurer et se jeta dans ses bras. Une fois la surprise passée, le vampire lui rendit son étreinte en soupirant.

— Je sais...je sais... Je t'ai trop manqué ! Personne ne peut tenir dix minutes sans ma noble présence.

Angèle se moucha dans le teeshirt que portait Derak et s'écarta en pleurnichant. Lui aussi portait la même tenue d'hôpital qu'elle et il n'avait plus ses piercing aux oreilles ou celui au sourcil.

— Oh, vous vous connaissez ? s'étonna Saurac. Et bien c'est génial ça ! Je vais vous laisser tranquille pour aujourd'hui en tous cas ! Je vais vous emmener voir vos colocataires de chambres. Ils se chargeront de la visite et après vous irez manger.

Derak jeta un regard froid et mauvais à la femme serpent puis haussa les épaules. Angèle le rattrapa alors qu'il partait. Elle ne voulait plus le quitter d'une semelle désormais, tant cet endroit lui fichait la trouille. Saurac leur emboîta le pas, mais le médecin à la peau rouge de tout à l'heure sortit de la salle d'examen et la rappela.

— Madame ! lança-t-il. Il faut que je vous parle.

— Quoi encore ? Je suis pressée.

— C'est à propos des nouveaux sujets. Je n'ai trouvé aucun registre de naissance nulle part. Comme je complète leur dossier moi ?

— Mais c'est votre problème, débrouillez vous ! Attendez... Comment ?

— Il n'y a rien à leur sujet dans les bases de données. Même pas leur registre de naissance. J'ai l'impression... Que c'est comme s'ils n'existaient pas.

Derak et Angèle s'étaient arrêté et se retournèrent. Il remarquèrent que Saurac venait de leur jeter un coup d'œil, sourcils froncés. Un regard sinistre et inquiétant. Elle afficha un sourire étrange.

— C'est parfait tout ça, dit-elle. Bien, bien, bien. Suivez-moi vous deux.

— Ça m'inquiète tout ça, murmura Angèle.

— C'est clair, confirma Derak en se grattant l'oreille d'un air distrait. Faut qu'on parle d'ailleurs...

Ils arpentèrent encore quelques couloirs et descendirent plusieurs étages dans des ascenseurs ultra moderne tout en verre et en métal avant d'arriver dans un autre couloir identique à ceux du dessus. Des portes numérotées étaient disposées à égales distance. Ces lieux étaient d'ailleurs plus animés que les précédents. Des enfants jouaient entre eux, soit en se courant derrière, soit avec des jeux de société. Il y avait des plateaux et des pièces de jeu partout. Tous les enfants avaient des apparences étranges et des perfusions plantés dans le bras. Ils avaient l'air léthargique.

— Ces enfants font tous partis d'un programme de recherche, informa Eileen en se frayant un chemin au milieu des bambins et des cartes de jeu.

— Recherche de quoi ? demanda Derak.

Il sursauta quand une petite main griffue se referma brusquement sur son pantalon d'hôpital. Le vampire fit volte face, montra les crocs et souffla comme un chat à la figure du gamin qui l'avait attrapé. Ce dernier le lâcha et partit à quatre pattes en hurlant.

— Euh, recherche de traitement pour une maladie auto-immune , répondit Saurac, comme si elle cherchait ses mots. Pour faire simple. Nous y sommes. Étant donné que vous êtes les plus âgés du service pédiatrique, je vous ai mis avec les plus grands, dans une chambre de quatre. Ça ne vous pose pas de problème ?

Comme s'ils avaient le choix. Angèle et Derak secouèrent la tête et Saurac ouvrit une porte automatique après avoir posé son pouce sur un détecteur. Elle frappa contre le battant pour attirer l'attention des deux adolescents à l'intérieur de la chambre.

— Alix, Noëllya !! appela-t-elle. Voici les nouvelles recrues. Je compte sur vous pour bien les accueillir.

Elle poussa Derak et Angèle dans la pièce et la porte se referma, ramenant un peu de calme dans la chambre. Les cris des enfants semblaient bien loin. Les deux adolescents se regardèrent en haussant les épaules et jetèrent un œil aux deux jeunes étalés dans des poufs, devant une grande télé, en compagnie d'un saut de pop-corn. Le garçon jouait à un jeu vidéo et triturait la manette.

— Vas-y, tue le avec la citrouille !!! s'exclama une jeune fille. Grenade ! Attention à la marmite !!!

— Le mirador, Noëllya... corrigea le garçon.

— Tiens de nouveaux amis bizarre !!!

La fille se tourna vers eux en souriant, dévoilant une rangée de dents pointues. Sa peau était noire comme du charbon, ses cheveux étaient très courts et blanc et ses immenses yeux étaient bleu électrique, comme ses ongles. De petites cornes pointues dépassaient de son front. Elle avala une énorme poignée de pop-corn, l'air jovial.

— Hé ! hé ! Alix ! T'as vu ! Hé ! Y a des gens ! J'adore les nouveaux moi, comme les grenades, mais celles qui se mangent, parce celles qui font boum c'est pas mangeable ! Parce que les nouveaux ça fait pas longtemps qu'ils sont là et ils encore leur tête, encore un peu.

— Euh oui ? fit Derak, l'air paumé et pas rassuré.

— ALIXEUH !!! cria ladite Noëllya en lui lançant un grain de pop-corn.

Le jeu de tir se mit en pause et le garçon étalé dans le pouf laissa rouler sa tête sur le côté, l'air blasé.

— T'as vu ! Y a des nouveaux, qui ça s'appelle comment déjà ?

Derak et Angèle avaient écarquillé leurs yeux en voyant la tête du Alix. Il ressemblait trait pour trait à Pix ! Seuls quelques détails changeaient par rapport à ce dernier. Ses cheveux étaient mi long, volumineux et auburn. Ses yeux étaient vert olive et sa peau était un peu bronzée. À part ça, il ressemblait d'une manière très troublante à Pix.

— Z'êtes qui ? demanda-t-il.

— An... Angèle, se présenta cette dernière. Et lui c'est Derak.

— Ok Jean-Mark et Adèle ! Moi c'est Noëllya et lui c'est Alix. Vous êtes les nouveaux voisins ! C'est trop bien !!! On va être les meilleurs amis du monde !

La démone se leva et se jeta dans les bras de Derak puis d'Angèle sans prévenir, un sourire radieux sur les lèvres. L'ange lui tapota le dos et sourit elle aussi. Elle avait l'air gentille comme tout.

— Ravi de vous rencontrer Angèle et Derak, continua Alix.

Le vampire se rappela soudain qu'ils étaient dans un centre médical louche, dans une tour étrange qui ne devait sûrement pas se trouver dans leur monde et que faire ami-ami n'était pas leur priorité.

— Juste deux minutes !!! cria-t-il sans prévenir.

Angèle poussa un cri de surprise et sursauta.

— Quelqu'un peut nous dire ce qu'il se passe et où on est ???

— Ne leur crie pas dessus... soupira Angèle.

— Quand on demande gentiment on se reçoit un sourire tout gentil et un « tout va bien », à moment donné faut mettre les point sur les I. Donc pour l'amour du ciel, où on est ?

— La tour centrale !! s'exclama Noëllya en faisant un plongeon dans son pouf.

Elle tendit les bras en avant pour essayer d'attraper la manette qu'Alix avait dans les mains. Le jeune homme éloigna la manette de l'adolescente, avec un sourire sur les lèvres. Noëllya ressemblait vraiment à un chat qui tentait d'attraper un jouet hors de portée et gardait un air enfantin et joyeux.

— On dit aussi la tour Saurac, continua Alix. C'est la directrice qui lui a donné son nom, après sa nomination à la tête de l'établissement.

— Eileen Saurac ?

— Pour la majorité c'est un génie. C'est vrai qu'elle a inventé et découvert des tas de choses... Mais bof.

— On est dans une tour ??? Mais y a combien d'étage ??? demanda Derak.

— Je sais pas... répondit Alix en se jetant un flocon de popcorn dans la bouche. Je suis jamais sorti d'ici personnellement. Mais y plus de deux cents étages en tous cas.

— Et nous on est au centre médical ! lança Noëllya, déterminée à récupérer la manette de jeu sans bouger. Une aile spéciale pour détraqués ! Parce qu'on dit qu'on est zinzin et dangereux pour les monstres du dehors !

Angèle se dit que ce n'était peut-être pas exagéré quand elle disait être chez les fous. Détraqué ? C'était quoi ça encore ?

— Dequoidequoidequoidequoi ??? répéta Derak. Écoutez les gars : on sait pas où on est ni comment on est arrivé ici... C'est quoi cet endroit exactement ?

Alix renversa la tête en arrière et soupira. Il tendit une main en avant et la télécommande posée sur un chevet se mit à léviter vers lui. Il l'attrapa et éteignit la télé. La télécommande et la manette flottèrent vers le chevet et s'y posèrent. C'était de la télékinésie.

— Ça se voit que vous êtes nouveaux... Vous savez rien et c'est mieux je pense...

— Ça sert à rien, Agnès et Dennis, ils vont tout oublier, dit Noëllya.

— Sérieusement les gars ! pesta Derak. On est perdu.

— Si vous êtes là, c'est que les méchantes Ombres du dehors vous ont attaqué et tout détraqué, lança la démone en se roulant sur le pouf.

— Ils en ont pas l'air pourtant... constata Alix.

— On se sent parfaitement lucide, dit Angèle. Un peu dans le gaz, mais lucide.

Elle se frotta les bras et grelotta. Décidément, cet air conditionné était glacial. Voyant qu'elle frissonnait, Alix ouvrit une sorte de penderie en faisant glisser ses doigts sur l'air et une veste à capuche se détache du cintre. Il flotta jusqu'à la jeune fille.

— Enfile ça, t'as l'air gelé.

Angèle le remercia et se lova dans la veste. Elle remonta la fermeture éclair jusqu'en haut et emmitoufla ses mains dans les manches trop grandes.

— Non mais... ! pesta Derak.

— Par hasard, Saurac a précisé le nom de votre programme d'admission quand vous avez passé les examens pour vos dossiers ? demanda Alix en ignorant le regard du vampire.

— Euh... quelque chose comme programme... O.3...

Alix arqua un sourcil puis haussa les épaules. Il s'allongea dans le pouf et regarda le plafond d'un air blasé et ennuyé.

— Félicitations, on est dans le même programme tous les trois...

Il n'y avait aucune joie apparente dans son ton. Il semblait presque dépité. Angèle jeta un regard apeuré à Derak, qui n'en menait pas large non plus. Dans quel galère avaient-ils embarqué ? Et c'était quoi cet endroit ?

— Pour la énième fois on peut avoir des explications ? demanda le vampire.

Alix poussa un nouveau soupir.

— Pas la peine de tout savoir d'un coup, on a tout notre temps. Désolé mais on dirait bien que vous êtes ici pour une durée indéterminée tous les deux...

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