Chapitre 6 : Je veux juste regarder le ciel
Gaieté et Adrien avait marché durant de longues heures, côte à côte.
Maintenant, les deux étaient épuisés.
Ils passèrent devant un troupeau de vache qui les broutaient tranquillement de l'herbe.
Gaieté eut un pincement au coeur ; cela ressemblait beaucoup à son tout petit village.
Mais ce n'était pas son tout petit village.
Car il était unique.
Unique car c'est celui de Gaieté.
Et cela suffit pour la remplir de joie.
A bout de force, et surtout affamés, Adrien et Gaieté se posèrent enfin sur l'herbe tendre de la prairie.
Un bout de paille à la bouche, elle s'allongea et regarda silencieusement le ciel.
Elle est souvent silencieuse, ne répondant que par le stricte minimum, mais aujourd'hui, elle décida de parler moins que d'habitude.
Elle ferma tout doucement ses yeux, prête à faire une sieste.
Adrien, lui, avait déjà commencé à roupiller depuis longtemps.
Mais elle rouvrit ses yeux bien rapidement quand le vent souffla plus fort.
Sa jupe et ses cheveux se balançait furieusement.
Les feuilles des arbres aussi, faisant un doux son apaisant.
Gaieté leva ses yeux au-dessus d'elle,
Et découvrit le ciel.
Le ciel.
Une immensité bleue.
Bleu ciel.
Qui n'a jamais levé les yeux au ciel et ne s'est jamais émerveillé devant sa splendeur ?
Qui n'a jamais levé ses yeux pleins de larmes et regardé les nuages ou les étoiles en espérant trouver la force de continuer à vivre ?
Qui n'a jamais retrouvé la paix et le calme intérieur en regardant juste un morceau de ciel ?
Gaieté.
Gaieté n'a jamais fait attention au ciel. Elle faisait attention au Soleil, à la pluie, à la neige, s'il faisait nuit ou jour.
Mais elle n'a jamais fait attention au ciel.
Elle se sentait maintenant reposé.
Elle n'est plus Gaieté ; elle est Sérénité.
Maintenant qu'elle regardait son bleu intense, elle se dit qu'elle était bien idiote.
Elle s'amusa à imaginer ce que pourrait être les nuages.
Lui, un dinosaure. Et lui, un chat. Lui, on dirait bien un bateau pour partir loin dans le monde de l'imagination et du rêve.
C'est exactement ce que fit Sérénité.
Le crépuscule arriva rapidement.
Le bleu fut remplacé par un orange flamboyant, prêt à avancer dans la vie.
Les nuages se teintèrent de feu tandis que le Soleil partait, offrant un magnifique spectacle avant de laisser sa place à la Lune.
Puis la Lune arriva, et avec elle, les étoiles, de petites lanternes qui semblaient dériver au grès du vent.
Sérénité regardait le ciel virer peu à peu dans une teinte plus sombre, noire.
Mais la nuit n'est ni triste, ni déprimante.
Car ses étoiles et sa Lune sont là.
Tels des lumières au bout du long tunnel de la difficulté.
Sérénité se dit qu'une certaine personne devait être là, parmi ses étoiles, à la regarder...
A la regarder être sereine alors que...
A cause de Sérénité...
Une larme coula.
Le vent souffla un peu plus fort.
C'était pour cette certaine personne qu'elle faisait ce voyage
Mais elle se sentait toujours aussi inutile.
Aussi horrible.
Elle n'aurait pas dû être là.
Elle aurait dû... A la place d'elle...
Une deuxième larme coula.
Sérénité voulait juste regarder le ciel.
Sérénité voulait juste s'envoler.
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