Chapitre 25 : « Season of you »
Gulf
« Gulf Kanawut ? J'ai une livraison pour Gulf Kanawut ! »
J'entends à peine la voix qui m'interpelle de loin, perdu dans mes pensées. Tout tourne autour de moi. Vais-je pouvoir le faire, ou mes jambes vont-elles refuser de me soutenir ? C'est May qui m'accompagne aujourd'hui, et elle trouve les mots justes pour me rassurer, sa main posée affectueusement sur mon épaule crispée. Je reprends ma respiration. Inspirer. Expirer. Inspirer. Expirer. J'ai l'impression d'être le seul élément immobile au cœur d'une tempête, et une nausée me soulève l'estomac. Si seulement Mew était là...
Début juin, le couvre feu a enfin été levé et la vie a repris son cours. J'ai pu passer mes examens et tous nos travaux en sommeil se sont comme réveillés d'entre les morts, avec une effervescence nouvelle. Je me noie dans le travail, tout comme Mew. Nos projets nous tiennent tellement occupés que nous ne parvenons pas à nous voir autant que nous le souhaiterions. J'ai l'impression de vivre à cent à l'heure, piégé dans une spirale infernale. Ce nouveau rythme, bien qu'il m'épuise, est aussi très stimulant. Il m'empêche de penser. Quand tout va trop vite, pas le temps de s'appesantir sur les problèmes...
Aujourd'hui, je défile pour un célèbre créateur de mode, Pitnapat. C'est une grande première pour moi, et le stress est à son comble. Je tremble de tous mes membres, prostré en coulisses.
May me secoue l'épaule avec douceur pour me ramener à moi.
« C'est bien vous Gulf Kanawut ? Voilà pour vous. »
Je me redresse, chancelant, surpris en découvrant l'immense bouquet de roses rouges qui me fait face et me cache presque le visage du livreur. Je reste les bras ballants, déboussolé.
« Tenez. »
Je finis par réagir, encore tremblant des effets du trac, et bredouille un vague merci avant de saisir le bouquet, émerveillé.
— Regarde, il y a une carte, m'indique May avec un doux sourire mutin, me sortant de ma torpeur.
Je déplie le petit carton, et le rouge me monte instantanément aux joues.
« Mon amour,
Désolé de ne pouvoir assister à ton défilé, mais mon cœur est avec toi.
Je sais que tu vas briller et même éclipser tous les autres, car tu es de loin le plus magnétique de tous. Un tournesol dont personne ne peut détacher le regard, et moi encore moins...
J'ai toute confiance en toi. Tu vas assurer.
Je t'aime.
Mew. »
Je sens mes lèvres s'étirer en un irrésistible sourire.
— C'est Mew, hein ? devine May, un sourire éclatant au visage.
Elle a l'air presque aussi heureuse que moi.
Je hoche timidement la tête, n'éprouvant pas le besoin de mentir. Même si je n'en ai jamais parlé ouvertement avec elle, le sujet n'est désormais plus secret.
— Aaaah... soupire-t-elle, ça me manque ces petites attentions. C'est tellement mignon ! Je fonds.
Si d'habitude j'aurais sorti les griffes à ces mots, embarrassé de me sentir ainsi exposé, aujourd'hui je ne réagis même pas aux languissants soupirs de ma manager. Je relis la carte obstinément, encore et encore, sans pouvoir me détacher des mots déliés sur le papier blanc. Comme un talisman que j'essayerais d'absorber en moi. Je plonge le nez dans les pétales de velours grenat, me gorgeant de leur parfum entêtant et capiteux. Elles sont toutes fraîches et sentent merveilleusement bon.
— Attention à ne pas te piquer ! me lance un des habilleurs passant par là, un clin d'œil pour accompagner son avertissement taquin.
Ne pas me piquer... ne pas me piquer... Je me suis déjà piqué, il me semble. Si Mew était une rose, j'en aurais déjà souffert quelques épines.
J'ai encore honte de m'être effondré en larmes devant lui. Depuis, nous n'avons plus évoqué ce sujet, et c'est tant mieux. Chapitre clos. Je ne suis pas du genre à ruminer. Je préfère avancer, ou alors... enterrer, comme je le fais présentement. Je n'ai pas eu raison de son entêtement à vouloir garder notre relation secrète, mais je ne me laisserai pas abattre. Je préfère ignorer tout cela pour le moment, et me focaliser sur ce que j'ai à faire : les ateliers pour la saison 2 de TharnType, mes répétitions au sein de mon nouveau groupe, et la mode. Un nouveau monde me tend les bras, que je compte bien embrasser sans réserve.
Le plus important, c'est que je peux compter sur Mew qui me soutient dans tous mes projets, et il en va de même pour moi. Nous sommes un pilier l'un pour l'autre, une ancre quand tout part à la dérive... C'est ce qui me permet le garder le cap.
Après notre interview avec Woody, nous avons dû tempérer notre comportement en public. Comme le disait Boss, plus personne ne croit à notre baratin « phi nong ». Notre attitude plus qu'équivoque a eu un véritable impact sur notre vie privée. Les fans commencent à être bien trop intrusifs. Notre jeu de séduction ludique a comme perdu de sa légèreté et l'enthousiasme de certains tend à devenir incontrôlable, frisant l'obsession.
« Les fans vous adorent quoi que vous fassiez. Vous avez déjà conquis leur cœur. Ce n'est plus nécessaire de promouvoir TharnType en exposant votre alchimie. TharnType se vend très bien tout seul. Là, on a vraiment été à deux doigts de la catastrophe. Même les journalistes s'y mettent et parlent d'une relation secrète. Quand les tabloïds sont impliqués, c'est mauvais, très mauvais. La rumeur va se répandre comme une traînée de poudre. Alors maintenant, profil bas. D'accord ? » Nous avons pris le discours de Best très au sérieux, car si les journalistes s'en mêlent, on est foutu. Mot d'ordre : moins d'interactions publiques.
Ce n'est pas comme si nous avions vraiment le temps d'interagir de toute façon...
Je chasse ces pensées moroses et m'accroche aux mots manuscrits de Mew, avant de me jeter dans l'arène de la mode ; mosaïque d'étoffes, de paraître et de beauté. Monde de lumière ambivalent à la grande part d'obscurité, qui m'inquiète tout en me laissant fasciné.
Une fois sur scène, je parviens cependant à retrouver mon calme et mon assurance, défilant parfaitement. J'oublie le monde qui m'entoure et mets un pied devant l'autre sans trembler, sans hésiter, sans fléchir. Je suis aveuglé par les projecteurs, mais je n'ai nul besoin d'y voir. Ma concentration est sans faille, ma chorégraphie de pas magistralement maîtrisée. Ici, dans cet univers de paillettes entre l'ombre et la lumière, je me sens dans mon élément, caméléon.
Souplement, je suis la musique en rythme, jouant scandaleusement des hanches et dardant un regard perçant sur le vide autour de moi ; un vide enveloppant et rassurant. Je suis profondément exposé, mais j'ai pourtant l'intime sensation d'être caché, de porter un masque protecteur.
La timidité m'a déserté. Je me sens plus fort que jamais, tandis que les flash ne cessent de crépiter autour moi.
— Gulf, tu as été incroyable, s'exclame Pitnapat avec enthousiasme à la fin du défilé, en coulisses. Je veux absolument retravailler avec toi. Tu sais que sous tes airs mignons et timides, tu brilles sur scène, tu brûles même. C'était incandescent ! Une flamme de bougie s'est transformée en incendie sous nos yeux aujourd'hui !
Il agite ses bras en tous sens, parlant avec animation. Je ris timidement et pique un fard, sous le regard fier de May. À peine chassée, la nature revient donc au galop...
— Quelles belles roses je vois là... Une prétendante... ou un prétendant ? me demande-t-il les yeux pétillants en avisant le bouquet posé sur la table de maquillage.
— Oh, non, ce ne sont que les encouragements... d'un ami, botté-je en touche.
— Je vois... bien sûr... À bientôt, mon chou. Je t'appellerai.
Il me lance un baiser volé avant de s'éloigner, me laissant à nouveau contempler les roses d'un air rêveur... De la douceur des pétales au danger de leurs épines, j'accepte tout. J'embrasserai chaque nuance de Mew.
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Juin / Juillet 2020
Les mois passent, et Mew et moi nous livrons malgré nous à une sorte de chassé-croisé de plus en plus irritant. Si nous arrivons à passer quelques heures ensemble en tête à tête, cela relève du miracle.
Nous sortons à peine du tunnel de nos travaux solo, pour enchaîner avec le tournage de la saison 2. Le mois de juillet est déjà là, et nous avons perdu un temps précieux à cause du confinement. Le timing est donc millimétré. Je suis ravi de pouvoir passer à nouveau mes journées avec Mew, même si la frustration de ne pouvoir agir naturellement nous pèse. Nos personnages sont ensemble depuis 7 ans, et heureusement, car nous aurions bien du mal à expliquer pour quelle étrange raison nos baisers sont devenus si passionnés et naturels. Si nous étions un peu maladroits lors de la saison 1, ce qui collait d'ailleurs très bien aux personnages encore inexpérimentés, aujourd'hui nous sommes tout à fait à l'aise et synchronisés, un peu trop, même, éveillant les soupçons de l'équipe.
Mew ne manque pas une occasion de me montrer à travers ses baisers sauvages comme je lui manque au quotidien.
Notre scène du jour est assez complexe. Nous filmons pendant des heures un baiser sous l'eau, à demi nus et transis de froid. La prise s'éternise, et Mew ne peut s'empêcher de me serrer contre lui pour me transmettre un peu de chaleur, ignorant les regards suspicieux du staff. Je lui en suis reconnaissant, car mes lèvres commencent à bleuir.
Ça fait des semaines que nous n'avons pas été intimes lui et moi, et son contact me manque. Je me sens attiré par sa peau comme un papillon de nuit par la lumière. Des gouttes d'eau dévalent ses courbes masculines, alors qu'il s'ébroue et passe la main dans ses cheveux. Même s'il a légèrement maigri à cause du rythme effréné que l'on s'impose, son corps harmonieux et viril est toujours si désirable. J'ai l'impression d'être un enfant dans un magasin de friandises, seulement autorisé à toucher des yeux. Heureusement que le froid rétracte mon sexe, car en temps normal je serais déjà au garde à vous. Considérant le léger caleçon de bain que je porte, ce serait plutôt problématique.
La scène se poursuit hors du bassin, sur un transat. Nous nous y embrassons à perdre haleine. Je me retrouve au dessus de Mew, selon les indications du nouveau réalisateur de la saison, et plonge sur sa bouche. Il passe ses mains fraîches dans mon dos, mes hanches, et empoigne même hardiment mes fesses. Je frissonne à ce contact, que je n'ai pas senti depuis bien trop longtemps à mon goût. Je gémis contre sa bouche, alors que nos langues se cherchent et se goûtent. C'est trop pour moi... Cette fois mon sexe se réveille.
Un dégel, provoqué par le seul contact de Mew.
Quand la scène se termine, je suis à bout de souffle, imprégné de désir contrarié. Mew n'a pas l'air dans un meilleur état. Il évite mon regard, fuyant.
— Je file me laver, j'ai trop froid. À plus tard ! s'exclame-t-il à peine la scène terminée, filant en direction des douches.
J'observe fixement son dos large s'éloigner, comme si je pouvais le retenir par la seule force de mon regard. Ne pars pas...
J'espère que mon début d'érection ne se remarque pas... Je fais mine de ranger quelques affaires, et quitte le plateau à mon tour. Une fois hors de vue, je cours presque pour rejoindre les douches de la piscine. Elle est vide, car elle a été privatisée l'après-midi pour le tournage. Mes pas humides résonnent sur le carrelage. Je suis glacé et grelottant.
— P'Mew ? appelé-je doucement.
Pas de réponse. Je me laisse guidé par le bruit de l'eau coulant dans la cabine de douche, trouvant très vite celle qui m'intéresse. Je toque.
— P'Mew ? C'est moi, je peux rentrer ?
J'entends la porte de la cabine se déverrouiller, prenant ça pour un oui. Je la pousse fébrilement, déglutissant d'anticipation. L'image qui m'apparaît me serre la gorge de désir. Mew se tient devant moi, dans une nudité saisissante, tel un guerrier dénouant ses muscles sous l'eau chaude après le combat. L'eau de la douchette ruisselle sur son corps sculpté, superbement bâti, mettant en valeur chaque creux, chaque relief, chaque muscle roulant sous sa peau. Ses fesses fermes et son sexe massif, même au repos, me mettent l'eau à la bouche. Il est... olympien. Je verrouille la porte et m'approche de lui, hypnotisé.
— Tu aimes ce que tu vois mon bébé ? me nargue-t-il en se tournant vers moi.
Sans répondre, je retire mon caleçon de bain et me niche contre lui. L'eau est brûlante, et sa peau est douce. Une sensation de réconfort absolu m'enveloppe immédiatement. Je soupire de bien-être.
— P'Mew... Ça m'avait manqué.
Il passe ses bras autour de moi pour me bercer tendrement.
— Moi aussi... Petite souris.
- La souris aimerait se faire dévorer par le chat...
— C'est trop risqué de faire quoi que ce soit ici malheureusement. Tu ne devrais pas être là tu sais...
— Je sais... Je n'ai pas pu m'en empêcher...
— Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi, hein ? fait-il mine de se désoler en caressant mes cheveux, avant de prendre mon visage en coupe pour pincer mes joues rondes.
— J'ai bien une idée... dis-je en posant une main audacieuse sur son sexe, sans détourner mon regard de ses beaux yeux félin, qu'il plisse en gémissant de frustration et de désir mêlés.
— Bébé... non... pas ici... grogne-t-il.
— S'il te plaît... Je suis à bout...
— Tua eng... ne me tente pas...
— Juste un bisous... dis-je de ma voix la plus douce.
Un sourire attendri éclaire son visage. Sans se faire prier cette fois, il dépose un baiser sur mes lèvres orphelines des siennes depuis bien trop longtemps. Ce simple toucher nous percute de plein fouet comme une vague nous emportant dans la tempête. Impossible de s'en échapper.
Le baiser devient vorace, et la pression de ma main sur sa verge plus appuyée. Il gémit dans ma bouche et gonfle sous ma caresse. Une sensation grisante. Je sais que je vais obtenir ce que je veux. Il ne sait pas me résister... Il se détache de moi, le souffle court, et plonge son regard liquide et affamé dans le mien. Une bouffée de tendresse m'envahit pour cet homme. Je pose ma main sur sa joue.
— Tu es tellement beau...
Mew se mord la lèvre, et ferme les yeux, comme intimidé par la force de mon regard. J'en profite pour fondre sur son torse, attiré par ses tétons dressés qui semblent avoir été crées pour ravir ma langue. J'y pose les lèvres, embrassant, suçotant, léchant. Mew gémit, crispant une main sur ma hanche tout en caressant ma nuque. Je sens déjà nos deux sexes se dresser l'un contre l'autre et je me frotte instinctivement, avide de contact, tout en gémissant son nom.
— P'Mew... P'Mew...
Il m'éloigne de lui légèrement, me forçant à détacher mes lèvres de ses bourgeons bruns, pour contempler mon corps. Je me sens presque timide d'être examiné ainsi. Il s'arrête sur mes tétons, qu'il caresse d'un pouce.
— Hum... Ils m'ont donné envie tout le temps de la scène. Tout mignons et dressés, si sensibles et adorablement sexy... souffle t-il, me transformant en une pauvre créature gémissante et frémissante sous ses doigts.
Il tortille mes tétons sensibles, se penche pour les savourer de ses lèvres douces. Le moment est si suave que je m'oublie. Nous ne sommes plus sur terre, mais dans une bulle sensitive.
— Tourne-toi, expire-t-il d'une voix rauque, vaincu par mes assauts, et moi par les siens...
Je m'exécute vivement. Dans mon dos, j'entends le pop du flacon de gel douche s'ouvrir. Mew me savonne sensuellement pendant de longues minutes, glissant sur mes épaules, mes tétons encore érigés, mon ventre, les poils de mon pubis dans lesquels il glisse les doigts, et enfin mon sexe qu'il cajole doucement, de haut en bas. Je tremble en sentant sa grande main me masturber sans retenue, comme si c'était son propre sexe. De son autre main, il caresse mes reins et mes fesses qu'il pétrit durement. Je m'appuie contre lui, sentant enfin ce qui m'appelle tant. Son sexe tendu entre mes fesses.
— Chaton... tu me veux en toi ?
— S'il te plaît...
Une supplique presque désespérée m'échappe.
Mew se penche sur mon épaule qu'il mordille, pendant qu'il écarte mes fesses. Je sens le gel froid couler à l'orée de mon antre, et un long doigt l'accompagner à l'intérieur de moi, me lubrifiant lascivement tandis qu'il s'active toujours sur ma hampe à un rythme de plus en plus soutenu.
— Oui... expiré-je, en me cambrant.
Je m'empale sur son doigt, en voulant toujours plus.
Il se retire de moi pour faire à nouveau couler du savon au creux de sa paume et masturber son propre sexe. Je devine le moindre de ses gestes, concentré sur chaque bruit résonnant dans la cabine. C'est comme si tous les sons étaient amplifiés : nos halètements, l'eau se répercutant sur le sol, le bruit humide de nos attouchements. Mew branle son sexe d'une main et le mien de l'autre... Cette image est juste enivrante. Pendant l'espace d'un instant, il n'y a plus que nous. Fini le tournage et les obligations. Juste un peu de plaisir volé à la faveur de cette parenthèse d'eau ruisselante, une cascade nous protégeant du monde extérieur.
— Prêt ? murmure-t-il dans mon oreille.
Je hoche vigoureusement la tête, impatient d'être rempli. Enfin, son sexe me perfore, étirant mes chairs et me conquérant délicieusement. Mew pose une main sur le bas de mon dos, m'incitant à me pencher contre le mur. Je tends mes fesses pour faciliter l'angle de son intrusion, lui permettant ainsi de stimuler ce point sensible au fond de moi encore et encore. Un endroit de mon anatomie dont les secrets m'étaient inconnus avant de rencontrer Mew, et qui recèle pourtant mille plaisirs. Une sensation à laquelle je suis devenu irrémédiablement accro.
Nous nous unissons sauvagement et quelque peu maladroitement dans cette douche glissante, en gémissant lourdement. Mew percute mes fesses avec ardeur tout en agitant frénétiquement sa main sur ma virilité tendue. J'ai l'impression que je vais me liquéfier de bonheur et rejoindre les gouttes d'eau disparaissant au fond du siphon de la douche. Dans sa fougue, Mew attrape ma gorge, me relève contre son torse et se met à mordre la peau tendre de mon cou. À coup sûr, il va laisser des marques, et ça va encore jaser... Mais je n'ai pas le cœur de le freiner. Je veux qu'il me dévore.
Quand la jouissance nous cueille enfin, c'est si bon que je pourrais mourir de plénitude, ici et maintenant.
Mew soupire dans mon dos, tentant de reprendre ses esprits après cet orgasme cathartique. Je me sens cotonneux et épuisé, comme si toute la fatigue accumulée de ces dernières semaines se matérialisait enfin, lourde, écrasante. Je n'ai qu'une envie, me glisser sous une couette avec Mew, et dormir des jours blotti contre la chaleur de son corps.
— Si seulement on pouvait faire ça après chaque scène... me lamenté-je en me retournant pour un doux câlin post-coïtale, flottant encore au dessus des cimes de l'orgasme.
— Tu deviens de plus en plus gourmand, toi, je me trompe ? me demande Mew, amusé, en me faisant un bisous esquimau.
— C'est juste que tu me manques... dis-je d'un ton boudeur.
— Tu es tellement adorable... Toi aussi tu me manques mon amour... Ne t'inquiète pas, on va trouver une solution.
Alors qu'on continue à se câliner sous la douche, incapables de détacher nos lèvres qui se pressent langoureusement, une voix s'élève et nous fait sursauter.
— Mew ? Gulf ? Vous êtes encore là ? Ce n'est pas l'heure de la balnéothérapie vous savez, nous réprimande Mame avec une pointe d'humour.
Mew et moi nous immobilisons, paniqués à l'idée de se faire prendre.
— Mew est déjà sorti je crois, il n'y a que moi. Je finis et j'arrive ! m'écrié-je, avec l'horrible impression que mon mensonge est aussi perceptible que le nez au milieu de la figure.
— Bon. Dépêche-toi. On est déjà en retard pour la prochaine scène !
Nous entendons les pas de Mame s'éloigner, et soupirons de soulagement. Un léger rire nerveux monte dans notre gorge. La situation est grotesque et dangereuse, mais je ne regrette pas cette union urgente et inopinée. Je grappillerai tout ce que je peux. Même des miettes, des lambeaux, des fragments, des atomes de Mew.
~~
1er août 2020 : conférence de presse pour la sortie du premier single de Mew - Season of You
Mew a travaillé d'arrache-pied avec sa nouvelle équipe. Ces dernières semaines, il les a passées reclus en Studio pour enregistrer sa toute première chanson. Il a été tellement secret ! Je n'ai pas eu le droit de savoir ce qu'il préparait et ma curiosité est piquée au vif ! La spirale de projets tourne toujours à plein régime, et chaque rare moment d'intimité est plus précieux que jamais. Je ne remercierai jamais assez Best de m'avoir donné cette idée de voyage à Phuket, dont je chéris chaque souvenir quand la routine m'accable.
Le bleu de la mer est un peu plus loin chaque jour, et pourtant de plus en plus vivace dans mon esprit, tel un point d'ancrage dans un tableau de bonheur nostalgique, auquel je me cramponne désespérément.
— P'Best ! On va être en retard ! couiné-je, exaspéré.
— Ce n'est pas moi qui fais la circulation N'Gulf ! rouspète-t-il.
— Je veux être là pour lui...
Ma voix n'est qu'un murmure pour moi-même, mais Best m'a parfaitement entendu. Il tourne un visage inquiet vers moi.
— Je sais... On va y arriver mon garçon.
Je soupire de lassitude. La circulation à Bangkok est infernale. J'avais une répétition avec mon nouveau groupe ce matin, puis j'ai à peine eu le temps de me changer, de me faire maquiller et d'aller chercher les fleurs, que je devais reprendre la route pour l'évènement de Mew. Tout s'est enchaîné à une vitesse improbable. Je vais finir par me faire surnommer Flash à ce rythme (supersonique) !
Je commence à angoisser en entendant le désagréable concert de klaxons et de protestations émanant de chauffeurs de taxi excédés, qui sortent même de leur véhicule pour interpeller d'autres conducteurs avec véhémence. Ce n'est pas vrai... On est vraiment bloqué. Je regarde compulsivement l'heure sur mon téléphone, comme si je pouvais arrêter le cours du temps d'un regard. Sous aucun prétexte je ne louperai cet évènement. Mew doit être suffisamment anxieux comme ça...
Nerveux, je me mordille les lèvres, gêné par la sensation du rouge à lèvre appliqué par la maquilleuse un peu plus tôt. Malgré ma mine déconfite, elle m'a promis que j'étais à croquer avec cette teinte abricot. J'ai appris à me laisser pomponner : fini les jeans simples et les hauts informes. Bienvenue Gulf Kanawut, icône de mode malgré lui.
— Dès que je peux, je change de route, et on va trouver un chemin alternatif. Je connais cette foutue ville comme ma poche. Ne t'inquiète pas. Pilote Best va nous sortir de là.
Je suis tellement reconnaissant pour tous les efforts qu'il déploie. Il est bien plus pour moi qu'un collaborateur. C'est un ami, un membre de la famille, même. L'enchevêtrement de voiture se débloque enfin, laissant une brèche à P'Best pour manœuvrer et nous sortir de là.
Nous arrivons dans la salle avec bien trente minute de retard. Je suis essoufflé, une goutte de sueur perle sur mon front moite. J'aperçois Mild me héler, installé parmi les invités. Je le rejoins en me faufilant discrètement. Mew est sur scène, répondant déjà aux questions des journalistes. Il a l'air nerveux. J'avais promis d'être là, alors ne pas me voir arriver a dû le déstabiliser. Je lui fais un discret signe de la main pour manifester ma présence, auquel il répond par un léger sourire soulagé.
— Tout va bien, tu es là. Ne t'inquiète pas. Déstresse, me rassure Mild avec sa bonhomie naturelle.
— Qu'est-ce que j'ai loupé ?
— Que du blabla de journaliste, ne t'inquiète pas.
Je soupire de soulagement. Tout ce qui m'importe, c'est de ne pas avoir manqué la prestation de Mew. Je me sens quelque peu ridicule avec mon bouquet de roses sur les genoux qui m'encombre, mais très vite je me laisse hypnotiser par l'aura de mon artiste bien aimé sur scène. Le monde semble avoir été plongé dans le noir : seul un filet de lumière perce l'obscurité pour se poser sur Mew.
— Nous avons hâte de vous écouter, maintenant. C'est à vous ! déclare le journaliste en invitant d'un geste Mew à commencer.
Il arrange son micro, et le silence tombe sur la petite salle de conférence. Seuls quelques chuchotements se font entendre. Je retiens mon souffle, aussi nerveux que le chanteur sur scène.
De mélodieuses notes de guitare s'élèvent, sur lesquelles se pose la douceur du timbre de Mew. Un premier frisson me parcourt à l'écoute de sa voix, puis un deuxième, plus intense, à l'écoute des paroles.
« Tu es la brise chaude qui me traverse quand mon cœur tremble.
Comme un soleil du matin qui efface ma solitude.
Tu es le vent qui souffle pour ravir mon cœur.
Comme une étoile brillante dans la nuit noire.
Tu es chaque saison que j'attends, la seule dans mon cœur.
Tu es la chanson d'amour que j'écoute chaque soir.
Tu es le doux rêve de ma plus longue nuit.
Tu es mon aujourd'hui,
Demain et tous les autres jours
Tu es le dernier qui fait battre mon cœur.
Tu es chaque saison que j'attends... »
J'oublie de respirer. C'est... tellement doux, poétique, romantique. Moi qui n'ai jamais été sensible aux chansons d'amour, je découvre une facette de ma personnalité jusqu'alors inconnue. Je vogue sur des flots lointains, à la fois paisibles et entraînants. Un voyage au confins d'un ailleurs, pourtant profondément intime, comme un retour à moi-même. Un... poème intérieur.
De polis applaudissements s'élèvent, brisant ma bulle d'adoration.
— Gulf, allons saluer ton amoureux ! S'exclame Mild en me tirant le bras.
Je reprends pied dans la réalité et me dirige vers le petit groupe massé autour de Mew au milieu de la salle. Je m'approche timidement, ne sachant comment réagir devant ces témoins gênants. Mild, mon parfait acolyte aujourd'hui, se râcle la gorge pour attirer l'attention de Mew. Il regarde enfin dans notre direction, et le petit groupe s'écarte en m'apercevant, un léger sourire en coin pour certains.
J'avance doucement, comme si je retrouvais mon futur époux à l'autel, surtout avec le bouquet entre les bras. C'est ridiculement romantique.
— Tu es là... souffle Mew, ému, sans quitter mes lèvres du regard.
— Évidemment que je suis là... C'était Fast and Furious sur la route, mais on a finalement réussi à arriver.
— Je suis content...
Un silence s'installe, lors duquel nous communiquons muettement. Mew me dévore du regard et le silence s'étire, presque gênant. Il finit par s'éclaircir la gorge et me présenter aux quelques personnes qui l'entourent. J'écoute à peine, trop pressé de me retrouver en tête à tête avec lui. Un prénom, pourtant, retient mon attention.
— Gulf, voici Boom, mon meilleur ami, et Boom, tu sais évidemment qui est Gulf...
Je ne sais pas ce qu'il veut dire par là. Est-ce que Boom sait pour nous deux, ou Mew sous-entend-il que son meilleur ami doit certainement me connaître en raison de ma célébrité naissante ? Le dénommé Boom me scrute de la tête au pied, sans aucune discrétion, avant de tendre la main, les yeux brillants de malice. C'est un beau jeune homme, habillé avec goût. Il porte des vêtements de marque et il se dégage de lui une solide assurance.
— Enchanté d'enfin faire ta connaissance, me dit-il en baisant le bout de mes doigts, comme un gentilhomme saluant une demoiselle dans un roman de chevalerie.
J'écarquille les yeux sous la surprise, légèrement choqué, et lance un regard interrogateur à Mew.
— Désolé, il aime bien se donner en spectacle. Boom, arrête de faire ce genre de truc. Tu vas faire peur à Gulf, qui n'est pas très tactile, en plus, le sermonne Mew tout en s'approchant de moi dans un geste que je devine possessif.
La petite foule s'est dispersée, ne reste donc plus que Mild, Mew et... ce garçon étrange.
— Les fleurs, c'est pour notre Mewmew ? demande Boom.
— Euh... oui... J'avais presque oublié. Félicitations, P'Mew. C'était... magnifique.
— Alors ça t'a plu ? me demande-t-il avec espoir, en récupérant le bouquet qu'il hume délicatement.
— Bien sûr...
— Il n'était plus des nôtres ! ajoute Mild en ricanant.
Je lui mets un coup d'épaule, toujours embarrassé en public lorsqu'il s'agit de dévoiler mes sentiments. Mew sourit, au comble du ravissement.
— C'est que vous êtes mignons, tous les deux ! Lance Boom. Adorables, même... Je comprends toutes les spéculations qui courent...
— Boom ! le reprend Mew, comme un parent grondant son enfant turbulent. Tu es impossible aujourd'hui, tu le sais ça ?
— C'est bon, je te taquine ! Détends-toi. On est entre nous, tout va bien, lui-dit il en lui faisant un clin d'œil. Je suis content d'enfin vous rencontrer les gars. Je sais que vous avez été un vrai soutien pour Mew sur le tournage, s'adresse-t-il à Mild et moi avec le plus grand sérieux tout à coup.
Je fronce les sourcils, ayant quelque peu du mal à le suivre. Quelque secondes auparavant il était taquin, provocateur, à la limite d'un comportement inapproprié, et maintenant il semble nous livrer le fonds de ses pensées avec émotion.
— Notre Mew, c'est une perle rare, vous savez. Je lui en fais baver, mais c'est parce que je l'adore, dit-il avec affection en pinçant l'épaule de mon petit ami.
— Je ne sais jamais si je veux te tuer ou te remercier chaleureusement d'être là, répond Mew. Un peu des deux, je suppose.
Je ris à cet échange. Quoi que légèrement extravagant, Boom semble être un ami sincère.
— Je vais devoir vous laisser un instant. Je vais déposer mon bouquet en loge et faire une petite pause, avant de reprendre les interviews. À plus tard, et merci d'être venus les gars.
Mew nous sourit chaleureusement, sans manquer de me jeter un regard appuyé au passage, comme s'il tentait de me retenir, avant de disparaître dans le couloir menant aux loges.
— Il a de la chance de t'avoir, me dit Boom gravement en posant une main sur mon épaule. Il mérite d'être bien entouré... Il en a bien assez bavé comme ça.
J'ai l'impression que Boom est un ami très protecteur et attentionné.
— Oh, euh merci. J'ai de la chance de l'avoir aussi...
De quoi parle-t-on, au juste...?
Son regard profond me dévisage, comme s'il cherchait à lire mes pensées et à percer mes plus intimes secrets. Je finis par me détourner, laissant Mild relancer la conversation.
Je ne peux détacher mes pensées de Mew sur scène ; sa légère timidité au début, se transformant ensuite en aisance naturelle. Sa passion, sa virilité, son romantisme. Sa présence démentielle. Oui, il est fait pour ça. J'ai envie de le féliciter comme il se doit. Mild et Boom se sont lancés dans une conversation passionnée. Mettez deux bavards ensemble, et vous n'aurez plus qu'à laisser tourner le moulin à parole. Ensuite, éclipsez-vous.
— Je... Je vais aux toilettes, bredouillé-je en me précipitant hors de la salle.
Les loges. Je dois trouver les loges. Je marche d'un pas rapide, car le temps nous est compté. Enfin, je trouve ce que je cherche grâce à la pancarte accrochée sur la porte. Je ne toque même pas et l'ouvre pour me ruer à l'intérieur. Mew est en train de déposer les roses dans un vase. Son visage s'éclaire en me voyant apparaître.
— Je t'attendais... souffle-t-il.
J'aperçois Boss installé dans un coin de la pièce, pianotant nonchalamment sur son téléphone.
— Boss. Tu peux nous laisser ? Et ne permet à personne d'entrer, sous aucun prétexte, déclare Mew d'une voix neutre sans me quitter de ses yeux incandescents.
— Comme vous voudrez les amoureux, mais soyez rapides. Et évitez de laisser des marques cette fois si possible... répond Boss d'un ton moqueur et affligé en secouant la tête.
À peine la porte s'est t-elle refermée sur le manager, que j'accours vers Mew et lui saute dans les bras. Nos bouches se cognent fougueusement. J'embrasse ses lèvres avec passion Une oasis en plein désert ne serait pas moins attrayante. Mew attrape mes poignets et me recule, à bout de souffle, surpris de mon attaque.
— Tout va bien tua eng ?
— J'avais juste envie de t'embrasser...
Je me sens rougir.
— Chaton... J'adore quand tu es fougueux comme ça. Viens là.
Mew m'enlace et me berce, il embrasse mon front et me serre étroitement contre lui.
— Tu m'as manqué... souffle-t-il en humant mon cou.
On se voit si peu seul à seul, qu'à chaque retrouvaille, c'est comme retourner chez soi après être parti trop longtemps.
— Tu es tellement beau aujourd'hui... Et cette bouche... murmure-t-il, rêveur, en caressant de son pouce ma lèvre inférieure. Je te croquerais, continue-t-il d'une voix rauque.
Un point pour la maquilleuse.
— C'est toi qui es beau, dis-je en plantant mon regard dans le sien.
— Tu t'es regardé ?
— Comment ça ?
— Je ne sais pas si tu en as conscience, mais tu es de plus en plus envoutant et sexy... À chaque fois que je te vois, mon cœur s'arrête. *
— P'Mew, arrête de dire n'importe quoi.
— Regarde la réaction de Boom. Même lui te trouve à son goût, alors qu'il n'est ni gay ni vraiment bi. Je ne sais même pas ce qu'il est celui-là d'ailleurs. Ce que je sais, c'est que je ne vais pas manquer de lui refaire le portrait s'il s'approche encore de toi, meilleur ami ou pas.
— Hum... D'ailleurs, est-ce qu'il sait... pour nous ?
— Non.
Je ne sais pas pourquoi, mais cette réponse m'attriste. De mon côté, j'ai fini par en parler à demi mots à mes deux amis les plus proches. À leurs sourires de connivence, j'ai compris qu'ils s'en doutaient déjà. Poom les auraient peut-être aussi mis au parfum, qui sait.
— Oh... Je vois...
Mew attrape mon menton pour forcer son regard dans le mien.
— Ne va pas encore t'imaginer que j'ai honte de toi, d'accord ? Je suis juste... assez secret, même avec mes amis. Et je n'ai pas encore eu l'occasion de parler à Boom en tête à tête avec cet emploi du temps infernal. J'attendais le bon moment.
Au bout de tant de mois... ne puis-je m'empêcher de penser, le cœur pincé.
— Tu n'as pas à te justifier, P'Mew... dis-je tout de même.
Ce n'est pas le moment de faire une crise d'insécurité.
— Hé... Je t'aime de tout mon cœur, d'accord ? Je vais lui dire. Ne serait-ce que pour le dissuader de te draguer.
— Il ne se doute de rien... ?
Je repense à ses mots ambivalents plus tôt, persuadé qu'il n'est pas si ignorant que cela.
— En réalité, il a déjà deviné mes sentiments pour toi... Je le soupçonne d'être un peu dragueur pour provoquer mes confessions, d'ailleurs.
— Il est malin...
— Très...
Mew saisit ma main dont il chatouille la paume du bout des doigts, relevant légèrement la manche de ma chemise pour poursuivre sa caresse sur mon poignet.
— Tu as les poignets si fins...
— J'ai toujours été trop maigre...
— Non. Tu es parfait. Tu es doux et délicat, sans te départir de ta masculinité pour autant. Tu me donnes envie de te protéger et en même temps je me sens tout petit devant toi...
Je ne respire plus, interloqué par la beauté de cette description. Il ne peut pas s'agir de moi...
Mew s'éloigne pour aller farfouiller dans ses affaires, me laissant interrogateur. Il revient vers moi, une petite boite dans la main.
— Tu as aimé la chanson, alors ?
— C'était magnifique oui, et les paroles... dis-je sans quitter la boîte des yeux.
— C'est toi qui me les as inspiré, confie-t-il.
Je suis surpris, heureux, timide. Une mer d'émotions déferle sous ma peau.
— Oui... Tu es la brise chaude qui me traverse quand mon cœur tremble. Comme un soleil du matin qui efface ma solitude. Tu es le vent qui souffle pour ravir mon cœur, comme une étoile brillante dans la nuit noire. Tu es chaque saison que j'attends. Tu es la chanson d'amour que j'écoute chaque soir. Tu es le doux rêve de ma plus longue nuit. Tu es mon aujourd'hui, demain et tous les autres jours... chantonne-t-il à voix basse pour moi seul, faisant naître une colonie de papillons dans mon estomac. Tua eng... Je n'en peux plus de cette situation intenable. On arrive à peine à se voir. Ce n'est pas une vie. Tu me manques à chaque minute. Ce jeu du chat et de la souris n'est plus possible.
— Moi aussi j'en ai marre. J'ai besoin... de plus... dis-je sans cesser de fixer cette petite boîte bleue, entourée d'un ruban.
— Ouvre-la.
Je saisis le petit paquet, tel un délicat trésor, et détache le ruban d'une main tremblante. À l'intérieur, sur un petit carré de velours, repose une clé. Mon cœur se met à tambouriner furieusement dans ma poitrine.
— Bébé... Je veux être près de toi à chaque instant. Tu es chaque saison que j'attends. Est-ce que tu veux vivre avec moi ?
~~
* Petit aparté inutile : Gulf c'est pas le plus beau glow up ?! Il est devenu... Tellement... Wouah ! Sa beauté me coupe le souffle ! Bref. Instant de fangirling clos.
~~
Héhé ! Vous vous attendiez à du drame ? Eh bien... Pas vraiment ! Tout n'est pas rose non plus (les roses, les épines, tout ça...) mais une nouvelle étape semble sur le point d'être franchie. Gulf va-t-il accepter ?
Je dois dire que j'ai eu bien du mal à écrire ce chapitre. Je suis désolée s'il est moins bien que les autres... Et pour Boom, le meilleur ami de Mew, son caractère extravagant est une pure fantaisie de ma part. J'avais envie de le transformer en dandy impertinent.
À bientôt !
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