Chapitre 17 : « Je ne suis pas un bon garçon »

Gulf

Est-ce que je suis fondu pour mon petit ami au point de regarder des vidéos et des photos de lui sur Youtube et Twitter, chaque fois que j'en ai l'occasion ? Absolument. Je me suis même crée un compte espion pour pouvoir naviguer à ma guise sur les réseaux sociaux, sans me faire repérer.

« Ce beau garçon que tant de monde convoite et admire... Il me désire moi, et personne d'autre. » C'est ce qui me vient à l'esprit lorsque je tombe sur les vidéos de mon magnifique petit ami, gracieusement partagées par les fans.

J'ai encore du mal à réaliser que je suis à son goût. Je me suis toujours considéré comme banal, maladroit et même trop mince. À l'école, les autres se plaisaient à me harceler en raison de mon apparence fragile. J'ai cette peur irrationnelle et viscérale, parfois, qu'il ne veuille pas de moi.

Et pourtant, c'est moi qu'il a choisi. En tant que Type tout d'abord, dans cette petite salle d'audition, puis pour être sa personne spéciale.

Je le désire, au point que ça me fait mal. Je n'avais jamais ressenti ça pour quiconque auparavant. Encore moins pour un homme. Je rêve de lui, chaque nuit, hanté par nos scènes de Tharntype. Je ne sais encore rien du sexe entre hommes, mais une chose est sûre : j'ai besoin de ses grandes mains sur moi et de son corps puissant.

Mew est à l'aise avec les sentiments, certes, mais il reste sur la réserve quand il s'agit du sexe. En ce qui me concerne, c'est tout le contraire. Je suis pudique avec les sentiments, mais je suis tenté de me laisser guider par les besoins de mon corps. Jamais je n'oserais le lui dire, par timidité et par manque d'assurance. Je le laisse mener la danse... la plupart du temps.

Je n'ai pu m'empêcher d'initier quelques caresses audacieuses suite à ce fameux dîner qui a tourné au fiasco, avant de se transformer en explosion de désir pur. Je me sentais plein d'adrénaline après les montagnes russes émotionnelles de cette soirée imprévisible. Mew était très attirant dans ce débardeur moulant, qui dévoilait ses belles épaules larges, et j'avais inconsciemment envie de me faire pardonner, je crois. Ou tout au moins de montrer mes sentiments à ma manière.

Entre nous la tension monte, inéluctable.

Les choses se sont corsées aujourd'hui, lors de notre évènement au CentralWord, l'un des plus grands centres commerciaux de Bangkok.

Au cours de l'évènement, nous devions nous nourrir l'un l'autre pour faire la promotion d'un appareil de cuisine. C'est un geste tout à fait ordinaire pour deux partenaires d'une série boyslove.

Sauf que, quand le désir s'invite, ce geste prend un tout autre sens...

Mew a approché la cuillère garnie de riz de ma bouche, et je jure que la foule de spectateurs pourtant pressante - j'irais même jusqu'à dire étouffante - s'est comme évaporée. Il n'y avait plus que les grands yeux de Mew, sa main sur ma nuque apposant une douce pression, et la cuillère entrant dans ma bouche. Ma vue s'est brouillée malgré moi à ce geste quelque peu ambigu. J'ai sucé la cuillère jusqu'à avaler le moindre grain de riz, sentant le regard avide de Mew posé sur moi.

Je sais qu'il veut prendre son temps, c'est un parfait gentleman, mais ses pupilles dilatées le trahissent bien souvent malgré lui. J'aimerais tant connaître les fantasmes qui l'habitent et dont il me cache tout...

Ma tension artérielle n'est pas allée en se calmant quand je l'ai nourri à mon tour, remarquant la manière dont sa bouche parvenait à prendre la cuillère en entier, contrairement à moi qui devais la grignoter petit à petit.

Le reste de l'évènement était nettement moins agréable.

Encerclés de fans dans l'espace réduit du stand, nous étions enclavés telles deux bêtes de foire. J'ai trouvé la forme de cet évènement très déplaisante. Les présentateurs n'hésitaient pas à nous manipuler comme des pantins pour nous pousser à nous toucher en public. Mew et moi sommes très à l'aise avec le skinship, à condition que ces marques d'affection émanent de nous-mêmes, et non quand des personnes de l'industrie nous exhortent à des gestes intimes sans notre consentement.

Au cours de l'événement, Mew a deviné les prémices d'une angoisse, imperceptible pour n'importe qui d'autre, s'insinuer en moi. Il est capable maintenant de lire la moindre de mes respirations... Il m'a donc tiré contre lui pour apaiser mon inconfort. Dans sa précipitation, au lieu d'entourer ma taille, sa main a accidentellement agrippé mes fesses. J'ai bondi de surprise, et Mew a tout de suite replacé sa main au bon endroit en réalisant son erreur. Nous avons évité de croiser nos regards pendant au moins cinq bonnes minutes après cet incident... Je ressens encore la brève pression de sa main sur ma fesse. *

Au moment du départ, les fans étaient déchaînés, allant même jusqu'à essayer de me toucher. La sécurité n'était manifestement pas à la hauteur, puisque l'un d'eux a réussi, outrepassant les limites de mon espace personnel sans scrupule.

~~

— Et voici mon petit cocon, déclare Mew en m'ouvrant la porte de son appartement, le lendemain midi.

— Oh, c'est tellement plus grand que chez moi ! m'exclamé-je comme un enfant découvrant le palais royal.

— J'ai plus de 15 m2, alors oui, en effet, me taquine-t-il en référence à ma minuscule chambre étudiante. 

— Un palace, tu veux dire.

— Quand tu viendras chez mes parents, tu n'en croiras pas tes yeux, alors.

Les parents de Mew sont très aisés et possèdent un manoir en périphérie de la ville. Rien à voir avec ma propre famille. J'ai parfois l'impression d'être tombé dans une mauvaise romance ; j'incarnerais la jeune roturière naïve qui cède au charme du beau et mauvais garçon riche. Mais Mew n'est pas un mauvais garçon, bien au contraire.

Mew ne veut pas brusquer les choses. Mew s'inquiète pour moi. Mew est un adorable et incurable romantique.

Nous nous attelons à préparer le repas, dans une cuisine aux dimensions respectables contrairement à chez moi. Ni Mew ni moi ne sommes très doués, alors la cuisine se transforme vite en un champ de bataille maculé de sauces et de condiments en tous genre. Nous utilisons le cuiseur à riz offert par la marque lors de l'évènement au CentralWorld.

— Tu me fait goûter ? demandé-je (pas si) innocemment à Mew.

Celui-ci plonge la cuillère dans le cuiseur, après une brève hésitation. Je m'apprête déjà à reproduire la scène de la veille. Conscient de son regard posé sur moi, j'ouvre la bouche après m'être humecté les lèvres. Mew insère la cuillère, que je laisse glisser sensuellement. J'avale le riz, sans détacher mon regard brûlant de mon petit ami, qui tressaille à la vue. Je ne peux m'empêcher de jouer ce petit jeu, avec lui. Je ne suis pas très vocable, mais j'aime provoquer par mes regards... Mew déglutit, détournant aussitôt des yeux noir de désir.

Après le déjeuner, nous nous pelotonnons paresseusement dans le canapé pour digérer. Je pose ma tête contre le torse de Mew, me laisse bercer par sa respiration régulière. Il enserre ma taille en scrollant son fil Twitter.

— C'est quoi, ça ? s'écrie-t-il en se crispant de colère.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

Je pose inconsciemment ma main sur son bras en geste d'apaisement. Il me tend le téléphone pour me montrer la source de son mécontentement. Je déchiffre la scène : il s'agit d'une captation vidéo postée par un fan présent à l'événement de la veille. On nous voit quitter le CentralWorld, suivis par une horde de fans hystériques, quand une personne me pince la joue sans prévenir. Mes yeux se posent alternativement sur le téléphone et le visage irrité de Mew, qui semble fulminer.

— Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

— Je ne voulais pas t'inquiéter...

— Je ne suis pas seulement inquiet, Nong, je suis hors de moi.

— Phi... Ce n'est pas si grave, tenté-je de le tempérer.

— Les gens n'ont aucun respect. Ils croient que tu leur appartiens. Avec moi, ils gardent leur distance, mais quand il s'agit de toi, ils se permettent tout. Je ne vais pas laisser passer ça.

— Hé, calme-toi, Daddy.

Le mot est sorti naturellement, sans même que je ne m'en rende compte. La surprise a au moins le mérite de calmer Mew instantanément. Il reste interdit pendant quelques secondes.

— Qu'est-ce que tu viens de dire ?

Je rougis violemment.

— Non, rien...

— Comment tu m'as appelé ? insiste-t-il avec un sourire en coin.

— Ça m'a échappé... C'est juste que... tu sais... Tu as cette aura protectrice et dangereuse à la fois, un peu comme un... comme un parrain de la mafia.

Mew se met à rire, d'un rire ample et franc.

— Bébé... Qu'est-ce que tu racontes...

— Laisse tomber...

Je me mets à bouder, honteux.

— Alors toi aussi, tu me trouves intimidant, voire effrayant ?

Mew a cette réputation d'être rugueux et difficile d'accès pour ceux qui ne le connaissent pas. C'est pourtant une personne sensible, douce et rêveuse, peut-être parfois un peu excessive, mais toujours sincère et bienveillante. Ce côté rêche est une fausse impression. Il aime les dessins animés, les jeux vidéo et collectionne même les figurines. Il est également superstitieux et a peur des fantômes. Sous la façade intimidante, Mew cache des abîmes de vulnérabilité.

— Non, P'Mew... Je ne t'ai jamais trouvé effrayant, au contraire. Je t'ai toujours fait entièrement confiance.

En réponse à mes mots, il embrasse ma main et mes doigts du bout des lèvres. Il est si doux. Je frissonne.

— Comment tu fais ça ? demande-t-il.

— Hum ?

— Être capable de me calmer aussi facilement... Il n'y a que toi qui as ce pouvoir.

Mew me serre contre lui, et dépose un baiser au sommet de mon crâne.

— Je ne supporte pas l'idée qu'on te fasse du mal. Ça me tord l'estomac.

— Ne t'inquiète pas autant. Tu ne dois pas constamment veiller sur moi.

— Je ne peux pas m'en empêcher, yai nong... J'ai toujours peur pour toi.

— Pourquoi ?

Mew reste silencieux plusieurs secondes, avant de répondre :

— Je ne peux pas l'expliquer. J'éprouve juste le besoin irrationnel de te protéger du monde. Je veux te garder pour moi seul, confie-t-il en embrassant le bout de mon nez, puis ma bouche.

Il reprend son téléphone sur lequel il se met à pianoter durement.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— J'inculque des limites aux fans.

Je fronce les sourcils et me redresse pour jeter un œil à l'écran de son téléphone. Il a cité la vidéo incriminée dans un retweet.

« Ne touchez pas la joue de Nong comme ça, je suis possessif. »*

— P'Mew ! Tu es fou ! Et la discrétion...

— Tant pis pour cette fois. Je ne peux pas laisser passer ça. Les gens ont besoin de comprendre qu'ils ne peuvent pas te toucher ainsi et... que tu m'appartiens.

Il ponctue sa phrase d'un grondement dans mon cou, dont les vibrations me tirent un rire incontrôlable, avant de picorer ma peau de baisers.

~~

Nouvel an

À la fin du mois de décembre, nous avons partagé un déjeuner de nouvel an avec nos familles et nos managers respectifs. Une image quelque peu incongrue, mais aussi extrêmement chaleureuse, à l'image d'une réunion de famille. Mew et moi nous sommes effleurés les mains sous la table, tandis que Mae Suporn et Mae Nuch échangeaient des politesses sans se douter de rien.

Près d'un an s'est écoulé depuis ma rencontre avec Mew, déjà. Et presque un mois que nous sommes ensemble. Notre relation n'a pas tant évolué que ça entre les derniers mois de notre « amitié » et les prémices de notre liaison amoureuse. J'ai réalisé que nous nous comportions déjà comme un couple en réalité, sans même le savoir. À ceci près que nos caresses sont devenues bien plus suggestives, évidemment.

À chaque fois que nous nous retrouvons seuls, même si nous essayons de tenir une conversation sérieuse, je finis souvent sur ses genoux à dévorer ses lèvres bien avant la conclusion de nos discussions. Mew doit tempérer mes ardeurs, si ça ne tenait qu'à moi les choses dégénéreraient plus souvent qu'à son tour.

Qu'attend-il pour me sauter dessus ?

Les rues de Bangkok sont animées et remplies de monde en cette veille de nouvelle année 2020. Des stands de nourriture s'étendent partout sur la chaussée, exhalant un parfum de viandes grillés entêtant. Les gens sont heureux et insouciants, ce soir, et une indicible excitation inonde mes sens en alerte. La perspective d'une nouvelle année, de nouvelles aventures, ou de passer la soirée seul en compagnie de mon petit ami, tout simplement.

Mew et moi avons décidé de bénir notre union dans le plus grand secret, au prétexte de cet évènement.

Nous nous retrouvons dans un temple pour effectuer la cérémonie de mérite de nouvel an, comme le veut la tradition. C'est un moment de communion intense, presque grisant. Je ne saurais l'expliquer. Nous baignons dans une sorte de monde parallèle, où rien ni personne ne peut nous atteindre. Les moines accrochent les cordons sacrés à nos têtes, tout en récitant des chants rituels. Ces cordons sacrés, que l'on appelle les sai sin*, représentent la protection contre le mal. Ils sont aussi utilisés lors des cérémonies de mariage.

Je ne suis pas aussi croyant que Mew, bien que cela fasse partie de ma culture, mais ce soir, exceptionnellement, je prie de toutes mes forces pour notre protection. Contre la médisance, les préjugés, l'hypocrisie, l'intolérance et ceux qui nous veulent du mal. Car il y en a, là dehors, qui ne demandent qu'à nous voir tomber. Mew en a suffisamment fait les frais par le passé. À l'approche de minuit, je sens des picotements parcourir ma colonne vertébrale.

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Bonne année !

Un nouveau monde est sur le point de s'ouvrir, et j'espère que Mew et moi serons toujours unis dans ce futur incertain...

Après le compte à rebours, nous nous baladons dans les rues, riant et refaisant le monde tout en goûtant à diverses variétés de mets dans les stand de street food. La foule se presse dans les rues, inondant les bars, les restaurants et les temples, en quête d'un bonheur fugace. Bangkok ne dort jamais, encore moins en cette nuit agitée de nouvel an.

Par chance, personne ne nous reconnaît. Personne ne nous remarque. Nous sommes noyés dans la masse. De plus, peu de promeneurs sont encore sobres, ce qui, dans notre situation, est un avantage certain. J'apprécie ce rare moment de tranquillité, où nous pouvons simplement être nous-mêmes et disparaître parmi les autres. Quelques poivrots nous bousculent parfois, et Mew me tient entre ses bras.

« Fais attention. » « Reste près de moi. » « Tu as faim ? » « Ne lâche pas main. »

Je devrais être agacé par cette démonstration de surprotection et ce soin constant, mais j'aime ça, d'une certaine manière, même si je ne le lui avouerais pour rien au monde. Je préfère me plaindre gentiment, insolent.

— P'Mew, je ne suis pas une jeune fille fragile, tu sais.

— Ah non ? Vraiment ? Tu es pourtant plus joli que n'importe quelle fille... me provoque-t-il avec malice en susurrant dans mon oreille.

— Je suis un mauvais garçon, alors ne déconne pas avec moi ! grondé-je en fronçant les sourcils, dans une parfaite imitation de Type.

Mew se met à rire si fort que des passants nous regardent. Il attrape ma main pour m'emmener à l'écart dans une ruelle sombre et étroite, là où personne ne peut nous voir. Il me colle contre le mur.

— Tu es un bon garçon. Mon précieux Nong. Et je veux juste te traiter comme tu le mérites.

Il m'embrasse avec douceur, les yeux pétillants.

— Quel romantique tu fais... Parfois, j'aimerais que tu ne me traites pas toujours comme une chose précieuse.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Tu n'es pas obligé d'être toujours aussi... doux, dis-je en me mordillant les lèvres, espérant qu'il saisisse l'allusion.

Je ne suis pas un bon garçon, Mew.

Ses pupilles se dilatent instantanément, me rassurant sur ce qu'il éprouve pour moi.

Il caresse ma joue, les yeux brillants d'affection.

— Yai nong...

— Tu me désires, Phi ?

— Plus que tu ne peux l'imaginer...

— Embrasse-moi, s'il te plait.

Mew lèche amoureusement mes lèvres, il me serre contre lui. Nous finissons par nous séparer à bout de souffle, après de longues minutes d'un baiser étourdissant. Autour de nous, l'on perçoit des cris, des rires, des bruits de bouteilles cassées. Mais rien ne peut nous atteindre.

— Je ne veux pas te blesser.

— Tu ne me blesseras jamais.

Ce soir-là, Mew m'emmène dans son appartement. Il est tard, ou plutôt tôt... Et nous nous endormons dans son lit king size, après nous être embrassés paresseusement.

J'ouvre doucement les yeux, réveillé par la lumière du matin qui filtre à travers les rideaux. Ma tête est posée contre la poitrine de Mew, elle se gonfle à intervalle régulier sous sa respiration profonde. Il dort toujours. Je me blottis contre lui, puis replonge dans un demi sommeil. Je sens alors Mew essayer de se dégager subtilement de mon étreinte étouffante. Inconsciemment, je me recolle à lui en grommelant, en quête de chaleur corporelle. La couette est tombée pendant la nuit et j'ai froid en cette fraîche matinée d'hiver, simplement vêtu de mon petit short et d'un tee-shirt.

Sans le vouloir, je glisse ma cuisse nue entre ses jambes. Mon cœur manque un battement.

Il est dur...

Je me mords la lèvre, cette fois bien réveillé. Mon sexe, à son tour, se réveille instantanément. Je bouge ma cuisse innocemment entre ses jambes, faisant mine de gigoter dans mon sommeil. J'entends alors Mew étouffer un gémissement au-dessus de ma tête. Non, il ne dort pas. J'ai trouvé un tricheur. Je continue à frotter ma cuisse. A la sensation de son membre grossissant à mon contact, j'éprouve une grisante satisfaction. Le mien se tend férocement contre sa hanche, provocant chez Mew un nouveau gémissement.

Il l'a senti.

Il s'agite, semblant émerger du sommeil, et me serre contre lui tout en caressant mon dos en de légers cercles. Ce doux chatouillement, presque timide, me donne des frissons. J'appuie mon sexe pleinement enflé contre sa hanche, pour tenter de soulager cette douloureuse tension entre mes cuisses. Mew se tortille en réaction, sa main descend peu à peu dans mon dos.

Lente torture...

Il agrippe soudain mes fesses pour me rapprocher. Je gémis à la sensation de sa grande main chaude qui m'englobe et de nos membres durcis collés ensemble.

La température de la pièce augmente sensiblement... Mew continuer de pétrir mon derrière, la respiration lourde ; il semble se délecter de cette caresse nouvelle. Nos érections poussent l'une contre l'autre dans une lutte sensuelle. La tension dans mon short devient insoutenable. Après quelques minutes de ce traitement langoureux, à la limite de la torture, Mew embrasse mon oreille et me demande d'une voix éraillée :

— Bébé, tu veux que je te fasse du bien ?

— S'il te plaît...

Mew me renverse sauvagement sur le lit en me recouvrant de son corps tonique. Je sens ses cuisses musclées, son ventre dur, son sexe qui l'est tout autant pressant le mien sans délicatesse. Je hoquette ; le plaisir monte déjà en moi. Trop vite. Beaucoup trop vite.

— Tu sens ce que tu me fais ? lâche-t-il dans le creux de mon cou, singulièrement excité.

Oh oui, je sens à quel point il est dur et... imposant.

Sensuellement, Mew embrasse ma gorge, puis suçote ma peau. Le rythme de ses coups de bassin s'intensifie et me fait déjà trembler.

— P'Mew, attends, ralentis...

Il s'effondre contre moi et s'immobilise, le souffle court. Il lève les yeux. Nos regards se croisent enfin, et je découvre dans ses prunelles intenses des profondeurs de désir inouïes. Il se rapproche pour se placer à ma hauteur, à quelques centimètres de mes lèvres, qu'il se met à lécher. Mon sexe, toujours douloureusement comprimé dans mon short, implore d'être stimulé.

— De quoi as-tu besoin ? me demande-t-il après un baiser mouillé qui me laisse étourdi.

— Touche-moi, s'il te plaît, murmuré-je d'un ton suppliant.

Mew écarte mes jambes pour se frayer entre elles, et pose sa grande main constellée de veines sur mon ventre. Il tâtonne mes flancs, puis mon torse. Sous le bref passage de sa main qui effleure mes tétons, je me transforme en poupée de chiffon frissonnante. J'en ai du mal à respirer. Mew continue de faire glisser ses doigts sur ma gorge, mon thorax, puis mes côtes, autour de mon nombril, telle une plume explorant ma peau. Il s'arrête à la lisière de mon short, me lance un regard de demande muette. Je hoche la tête pour donner mon consentement, anticipant déjà la suite.

En se léchant les lèvres, Mew fait glisser le tissu sur mes cuisses, découvrant mon sexe déjà fièrement dressé dans sa toison de poils sombres et bouclés.

— Bébé... C'est si beau.... s'étrangle-t-il à la vue.

Mew contemple mon sexe avec gourmandise et admiration, comme ému. Du liquide perle déjà de mon gland sensible. Seigneur.

Il pose une main tremblante sur mon sexe, et je crois défaillir à cette simple caresse.

— Respire, mon ange... me calme-t-il en initiant un doux mouvement de va-et-vient sur ma hampe, à présent perdue dans sa grande main.

Je m'étouffe presque de désir à cette image indécente qui hante mes fantasmes depuis si longtemps. Sa main, qui me masturbe avec une lenteur exquise, me laisse pantelant. Mew fait ensuite passer son pouce sur mon gland, qu'il stimule avec douceur. Je gémis, complètement à sa merci.

— Tu aimes ça, bébé ?

— Oui, P'Mew... Oui...

Brutalement, sa main se met à serrer mon membre plus fort et à accélérer la cadence, produisant d'indécents bruits humides dans la pièce. Je m'étrangle de stupeur. Mew me masturbe à présent avec vigueur, me tirant des sons de plus en plus incontrôlables qui me surprennent par leur impudeur. Je ferme les yeux sous le plaisir.

— Regarde-moi, m'ordonne-t-il.

Incapable de résister, hypnotisé par sa voix profonde, je plante mon regard larmoyant dans le sien. De ma bouche entrouverte s'échappent des soupirs lancinants.

— Tu es tellement beau...

Mew alterne entre masturbation vigoureuse sur ma longueur et douce caresse sur la fente de mon gland. Mes doigts de pieds se recroquevillent sous le plaisir intense. La libération est proche... Il passe une dernière fois son pouce sur mon extrémité mouillée.

— P'Mew, je, je vais...

Une onde de bien-être me parcourt, de la racine de mes cheveux jusqu'à la pointe de mes pieds.

— Viens pour moi, tua eng.

Instinctivement, je pousse mon sexe dans sa main en tremblant, en quête d'une libération brute et urgente, puis me déverse abondamment entre ses doigts.

Je ferme les yeux en soupirant de bien-être, des points lumineux dansent sous mes paupières. Mon corps semble se liquéfier entre les draps, vaincu, vidé de toute énergie.

Mew se redresse sur ses genoux, se place au-dessus de moi. Il lèche ses doigts recouverts de mon sperme en me regardant d'un air concupiscent. Ce geste me tire instantanément de la torpeur qui commençait à m'engloutir.

— Non, ne fais pas ça !

— Pourquoi donc ?

— C'est sale...

— Rien de ce qui vient de toi n'est sale... susurre-t-il en enroulant indécemment sa langue autour de ses doigts souillés, me laissant fasciné par ce geste.

Puis, sans que j'ai le temps de reprendre mes esprits, il retire son boxer, dévoilant un pénis gonflé à la dimension impressionnante. Je déglutis. Mon dieu...

Sans attendre, il agrippe son membre épais et se masturbe énergiquement sous mes yeux ébahis, plissés de désir. Il jouit avec violence en gémissant sans retenue, puis s'effondre à côté de moi, terrassé par le plaisir.

— Désolé... Je n'ai pas pu me contenir, s'excuse t-il d'un air gêné en posant un bras sur ses yeux.

Je suis encore éberlué par cette scène profondément érotique.

Je me tourne sur le côté, contemplant son visage embrumé, défait par l'orgasme.

— Tu me fais un tel effet, c'est...

Il soupire, laissant sa phrase en suspens.

Je pose une main délicate sur son front moite. Il retire son bras et ouvre des yeux plein... d'amour ? De désir ? D'heureuse mélancolie ? Tout cela à la fois ? Mew attrape ma main et la porte à ses lèvres. Je lui souris, incapable en cet instant de former une phrase cohérente. Je pose ma tête sur son épaule, me lovant contre lui comme un chaton.

— On devrait prendre une douche. Ensuite, on fait tout ce que tu veux. Quelque chose te fait envie ?

— Toi.

— Yai nong... Je ne te savais pas comme ça.

— Je te l'ai dit, je ne suis pas un bon garçon.

— Si, tu es mon bon garçon à moi, marmonne-t-il en me chatouillant les flancs d'une main.

Mon estomac se met à gargouiller.

— Avant tout, je vais préparer quelque chose pour nourrir ce petit ventre affamé.

~~

Le scandale est arrivé fin janvier, sans que je ne m'y attende.

Allongé dans mon lit en buvant un thé chaud, je faisais défiler mon fil Twitter avec nonchalance. Un dimanche soir classique, en somme, quand une série de tweet s'est mis à faire palpiter mon cœur d'angoisse.

C'est quoi, ce bordel ?

Des photos privées de Poom et moi saturent mon fil d'actualité, et des fans furieux m'attaquent de toutes parts. Mes notifications deviennent folles, mon téléphone vibre autant que mes entrailles sous cet assaut de violence.

« Il a menti, il est en couple. »

« Comment ose-t-il s'exhiber avec sa petite amie ainsi ? »

« Je suis déçu de lui. »

« Menteur. »

« Faux. »

La panique me gagne. Mon cœur tonne dans ma poitrine comme une bombe à retardement sur le point d'exploser. J'ai l'impression que je vais me répandre en petits morceaux.

C'est quoi, ce bordel ?!

Une sueur froide commence à couler dans mon dos.

J'ai besoin de Mew, tout de suite.

~~

* Mew touchant/pinçant la fesse de Gulf, accidentellement ou volontairement, je ne saurais le dire... À vos hypothèses :

https://twitter.com/noelia1771/status/1204749595861028865

* Gulf se faisant attraper la joue lors de l'évènement au CentralWorld :

https://twitter.com/marriedmewgulf/status/1266021030771871745

Mew twittant à ce sujet pour remettre en place les fans, et revendiquer son petit ami au passage :

https://twitter.com/haruyaaaaa/status/1371827394831474692/photo/1

* Pour en savoir plus sur les Sai Sin :

https://www.thailande-fr.com/culture/livres/7401-sai-sin-cordon-sacre

~~

Un chapitre un peu plus court que d'habitude, mais c'était nécessaire pour une question de découpage chronologique. Je travaille à la suite le plus rapidement possible ! Désolée pour ce rythme de publication un peu chaotique.

Déjà un an que nos deux tourtereaux se connaissent... Et ils commencent enfin à découvrir les plaisirs de la chair, à leur rythme. Mon histoire est un récit d'initiation très romantique, certes, mais comme vous pouvez le voir, à partir de maintenant il y aura aussi des scènes très explicites. 🙈

Pour la fin de ce chapitre, léger cliffhanger...

À très vite fidèles lecteurs.trices, pour la suite des aventures de nos garçons favoris.

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