Chapitre 16.1 : « Ça a toujours été toi »

Gulf est sujet aux rhumes, alors il file prendre une douche pour se réchauffer dès notre arrivée dans son appartement. Je retire ma chemise humide et prends place sur son fauteuil de bureau, vêtu de mon simple débardeur. J'examine avec amusement et consternation sa table de travail laissée dans un beau désordre. On ne peut pas dire que ce jeune homme soit très organisé, contrairement à moi. C'est ce qui s'appelle être complémentaire, disons ?

Gulf sort de la salle de bain dans un nuage de buée. Il me tend une serviette pour que je sèche mes cheveux humides. Cette image intime, presque domestique, me donne des papillons dans le ventre.

— Tu te sens mieux ? m'inquiété-je en glissant mes doigts dans les mèches soyeuses de sa frange trop longue.

— Oui.

— Viens là.

Je passe un bras autour de sa taille pour l'enlacer avec pudeur, mais Gulf me surprend en s'installant hardiment sur mes genoux, s'accrochant à ma nuque. De ses cuisses, il emprisonne mes hanches. C'est bien la première fois qu'il initie ce type de contact rapproché...

— Tu es un sacré numéro, toi. Si imprévisible, soufflé-je en dégageant quelques mèches de ses yeux.

— Je suis désolé si je t'ai blessé tout à l'heure, et même ces derniers temps, Phi...

— Ce n'est rien. On doit encore s'ajuster, nos caractères sont différents. Nous allons apprendre ensemble. Je suis déjà chanceux que tu m'aies choisi, que tu m'aies fait confiance.

— Ça a toujours été toi, P'Mew, me confesse-t-il d'une petite voix.

Je fonds à la sincérité de ses mots, intimidé par ses grands yeux innocents.

J'enserre sa taille et niche ma tête dans le creux de son cou pour un câlin à l'odeur de son gel douche à l'amande. Dehors, le tonnerre gronde toujours. J'embrasse la chair tendre sous son oreille.

— Tu sens bon... reniflé-je.

Je continue à déposer une traînée de baisers humides sur sa peau douce et tiède, jusqu'à sa clavicule, contemplant les quelques grains de beauté qui disparaissent sous son tee-shirt, telle une invitation à en découvrir plus. 

Zone interdite, me sermonné-je. Je dépose un baiser tendre sur chacun d'eux.

Mes mains passent sous son tee-shirt pour caresser ses hanches, chaudes et moelleuses sous mes doigts, glissant jusqu'à la naissance de son dos. Gulf frissonne. Le voyant réceptif, j'embrasse son oreille du bout des lèvres, comme si j'avais peur de le briser. Je sais que Gulf n'aime pas ses petites oreilles, mais moi je les adore. J'aime tout, chez lui. Je continue à embrasser le lobe de son oreille, le mordillant maintenant entre mes dents.

— P'Mew... gémit-il, pantelant entre mes bras.

Je sens ses cuisses fines enserrer les miennes et ses fesses bombées qui commencent à se mouvoir contre moi. Une chaleur se diffuse dans mon bas-ventre à cette sensation délicieuse. Danger.

Je me redresse, essayant d'ignorer le désir qui monte en moi. Je caresse sa lèvre inférieure de mon pouce, obsédé par leur volupté. Nos yeux se rencontrent.

— Tout ce que je veux, c'est que tu te sentes bien, tua eng*.

Des plaques rouges apparaissent à la naissance de son cou sous l'effet de ce mot doux. Mais Gulf ne proteste pas cette fois, acceptant mon aveu de tendresse.

— Tu me fais me sentir bien, P'Mew, soupire-t-il, les yeux immensément doux, dans lesquels je décèle l'ébauche d'un subtil crépitement.

Mon rythme cardiaque s'accélère. J'ai la bouche sèche, soudain. J'éprouve le besoin de m'abreuver à la sienne.

Gulf pose ses mains sur mes épaules. Il laisse traîner son regard désormais brûlant sur mes muscles et palpe tendrement mes bras, appréciateur.

— Tu aimes ce que tu regardes ? demandé-je avec un sourire narquois.

— C'est étrange, mais j'aime me sentir vulnérable et petit entre tes bras, Phi. Je n'avais jamais ressenti ça auparavant. J'aime ta beauté... virile.

Il se mord la lèvre à cette confession et se blottit contre moi, enroule ses bras dans mon dos puis pose sa tête contre mon torse. Il remue une nouvelle fois pour se rapprocher davantage. Je respire dans son cou, je le berce. Mon sexe se réveille peu à peu à cette proximité dangereuse.

Bientôt, le silence s'impose dans la pièce. On n'entend plus que nos souffles de plus en plus irréguliers et le doux froissement de nos vêtements sous l'action de nos corps tendus l'un vers l'autre. Au loin, je perçois le crépitement réconfortant d'une pluie faible sur les carreaux. L'orage a disparu.

Mes mains, animées d'une vie propre, se posent sur les cuisses nues de Gulf en une douce caresse. Sensuellement, je palpe leur chair lisse. Gulf, lui, écarte les jambes et commence à rouler des hanches.

Oh, putain.

— Bébé... qu'est-ce que tu fais ?

Ma voix est rauque, saturée de désir.

— À ton avis ? me demande-t-il effrontément.

Il braque soudain son regard liquide dans le mien, continuant à onduler lascivement des hanches. Son regard voilé de désir m'enflamme les reins.

Ma respiration se coince dans ma gorge en sentant la friction de ses fesses contre mes cuisses, et enfin son érection se dresser contre la mienne, qui se tend férocement en retour. Je hoquette, tous mes serments envolés.

— Mon dieu, Gulf... Tu vas me rendre fou...

Je passe mes mains sous son short, malaxe l'arrière de ses cuisses tendres et le tire sauvagement vers moi pour davantage de contact.

Gulf se tortille à présent franchement contre moi en haletant, demandeur. Des ondes de désir me traversent. J'attrape sa nuque d'une main, faufile l'autre jusqu'à la naissance de sa fesse ronde sous son short. Un geste que je suspends, effrayé par l'ardeur de mon désir. Gulf s'accroche à mon dos avec force en roulant ses hanches d'un mouvement appuyé. Il frotte son sexe contre le mien à travers la barrière de nos vêtements, avec une indécence que je ne lui connaissais pas. Je jette un œil à son entrejambe, excité à la vue du renflement qui s'est formé.

Je relève son visage et l'embrasse avec fougue, fourre ma langue dans sa bouche et suce ses lèvres avec gourmandise, avalant sa salive. Mon sexe sensible commence vraiment à se sentir à l'étroit. Nous détachons brièvement nos bouches pour reprendre notre souffle. Gulf a les joues rouges, les yeux embués et les lèvres entrouvertes, écarlates. Une vision obsédante.

Je reprends sa bouche, aspirant sa langue et ses lèvres mouillées, tout en intensifiant la danse de nos bassins en appuyant sur le bas de son dos. Il laisse échapper une plainte aigüe sous la friction infernale de nos sexes gonflés.

Je pourrais presque jouir dans mon pantalon sur le champ tant la situation est excitante.

— Phi... Je crois que... je vais...

Je sens Gulf se contracter soudain entre mes bras. Il cache son visage dans mon cou avant d'expirer de plaisir en tremblant. Parcouru de spasmes, il se déverse directement dans son short. Nous restons ainsi quelques minutes à la recherche de notre souffle, laissant notre rythme cardiaque se stabiliser. J'embrasse paresseusement sa gorge pour le calmer. Mon érection, elle, palpite toujours douloureusement.

— Eh bien... tu es bon pour reprendre une douche, dis-je pour désamorcer la tension, un rire dans la voix.

— J'ai si honte... murmure-t-il sans me regarder.

— Il n'y a pas de raison. Et puis... c'était très excitant, expiré-je dans son oreille. 

Une confession qui m'échappe, défiant temporairement ma timidité. IL était beaucoup trop excitant... À ce rythme, je ne vais pas pouvoir me retenir longtemps.

Gulf ne répond pas, tentant de reprendre ses esprits.

— Et pour toi, phi ? demande-t-il, conscient de mon pantalon toujours déformé.

— Ne t'inquiète pas pour moi. Tu n'es pas obligé de...

Sans tenir compte de ma réponse, Gulf pose une main tremblante sur mon entrejambe en plantant son regard dans le mien, m'envoyant une décharge de désir pur dans les testicules.

Il commence à malaxer la bosse proéminente en s'humidifiant les lèvres, me fixant toujours de son regard fiévreux. Je ressens des picotements de plaisir insensés à cette faible caresse. Mon corps en réclame plus.

Je pose ma main sur la sienne, afin de le guider dans son geste hésitant pour me stimuler. Ses lèvres entrouvertes et gonflées attirent impérieusement mon regard, alors je glisse mon pouce à l'intérieur de cette chaude moiteur.

La sensation humide autour de mon doigt et la vision indécente de sa bouche qui l'avale, associée à la stimulation de mon membre, me font gémir et décoller... jusqu'à ce qu'une déferlante de plaisir me surprenne ! Je ferme les yeux sous la force des frissons qui me parcourent, sidéré. Jouir si vite, comme ça, ne m'était probablement plus arrivé depuis l'adolescence.

Un premier orgasme partagé, maladroit, tels deux écoliers osant encore à peine se toucher. Imprévu, chaotique et excitant comme une première fois.

Je porte Gulf jusqu'à la salle de bain pour y faire un brin de toilette, chacun notre tour. Je ne peux m'empêcher d'imaginer son sexe barbouillé de sperme, durcissant à nouveau malgré moi à cette pensée.

Nous nous glissons ensuite l'un contre l'autre dans le petit lit une place. Le visage de Gulf est voilé d'embarras. Je caresse sa joue amoureusement.

— Ne sois pas timide, tua eng.

Gulf est si versatile, tour à tour audacieux et vulnérable. J'aime cette dualité en lui.

— Je me suis laissé emporter... confie-il à voix basse.

Pour fuir mon regard, il recouvre ses yeux avec ses mains. Adorable.

— J'ai déjà entendu ça... le taquiné-je, en référence au tournage. Est-ce que tu regrettes ?

J'écarte ses mains pour découvrir ses yeux.

— Non... C'était bon, P'Mew, murmure-t-il en affrontant mon regard, cette fois.

Je déglutis.

— Je suis content, alors.

— Mais je ne voulais pas que ça se termine si tôt, tu sais...

— Nous aurons plein d'occasions de nous rattraper, lancé-je avec séduction. Mais nous avancerons par étape, comme je te l'ai promis.

J'ai hâte de lui faire découvrir de nouveaux horizons... Quand il sera temps. Je préférerais ne rien faire plutôt que risquer de le blesser.

Gulf se mord la lèvre d'anticipation, les yeux à nouveau humides, ce qui réveille déjà mon désir. Je me repasse le film de notre petite séance de corps à corps, douloureusement excité par cet avant goût. J'imagine déjà la chair douce - et dure - de Gulf sous mes doigts... et plein d'autres choses inavouables. Des images qui m'allument à nouveau. Mais pas ce soir. Pas encore.

— Trop d'émotions pour une seule soirée. Il faut dormir, maintenant. Je vais te câliner avant d'y aller, d'accord ?

— J'aimerais que tu restes, minaude-t-il en posant sa tête sur mon torse, qu'il enroule de ses bras.

— Moi aussi, tua eng, mais je n'ai pas mes affaires pour demain. Et Boss vient me récupérer à la maison à la première heure. On s'organisera mieux la prochaine fois, promis. Je vais rester jusqu'à ce que tu t'endormes.

Je dépose un baiser tendre sur ses lèvres tout en le serrant contre moi. Au bout de quelques minutes, j'entends sa respiration s'approfondir, signe qu'il s'est endormi contre mon torse. Je contemple son visage, le cœur gonflé d'affection, en caressant ses cheveux. Il est tellement mignon. Il est tellement sexy.

Et il est à moi.

~~

* Chéri/bébé en Thaï. Mot tendre réservé à son petit(e) copain/copine.

~~

Et voilà... une première petite expérience, un peu timide il est vrai. J'espère que vous n'êtes pas trop déçu(e)s, je tiens à y aller par étape, et faire monter la tension progressivement... 😈
À partir de maintenant en tous cas, sachez que mon récit va devenir explicite. 🔞

À bientôt !

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