Chapitre 76.

Thomas

Il avait dit oui. Il avait accepté de m'épouser, moi, Thomas Sanders.

Newt était là, dans mes bras encore couverts de peinture noire et grise, dormant paisiblement alors que les premiers rayons du soleil éclairaient la pièce et rendaient ses cheveux dorés. Il était magnifiquement beau, vêtu uniquement des traces laissées par mes mains la veille. J'étais tellement heureux que j'avais l'impression que tout ça n'était pas réel. Que j'allais me réveiller et que les murs seraient de nouveau bleus, les meubles à leur place, et Newt sur le canapé.

Quand je le regarde, je me demande comment c'est possible d'aimer autant une personne. J'ai cette étrange impression que tout a été beaucoup trop vite entre nous, et en même temps, je sais que pour construire cette relation, il nous a fallut deux ans. Enfin, deux ans depuis la fois où il a vomi sur mes chaussures. Et bientôt un an depuis notre premier baiser, mais ça, je préférais ne pas y penser. Je savais que ce n'était pas celui qui avait commencé notre relation, et qu'on préférait tous les deux oublier ce jour où il a failli se foutre en l'air.
Est-ce que tout le monde vit autant de choses en si peu de temps? Ou est-ce que c'est juste nous? Est-ce que l'Homme est conçue pour endurer tout ça, autant d'épreuves ? Ou est-ce qu'on est juste différents? Est-ce qu'il existe d'autres couples ailleurs dans le monde, qui s'aiment autant que nous?

Je l'aime tellement que c'en est douloureux. Que lorsqu'il est loin j'ai l'impression d'étouffer. Et peut-être que tout ça, c'est nocif pour nous. Peut-être qu'on s'aime trop, je n'en sais rien. Tout ce que je sais, c'est que je veux passer le reste de ma vie à ses côtés, même en sachant qu'on continuera de se déchirer comme on le fait, qu'il n'y aura pas que des jours faciles, et sûrement même plus de bas que de hauts. Mais quand je vois tout le chemin qu'on a parcouru depuis le tout premier jour, je sais pourquoi on se bat. Quand je le vois sourire, les yeux brillants de bonheur, je sais pourquoi j'ai fait tout ça. Et je sais que je continuerais de le faire encore et encore parce qu'il n'y a rien de plus précieux que de le savoir heureux.

Je l'ai senti bouger alors que je passais ma main dans ses cheveux, et il a doucement ouvert les yeux. Il m'a souri avant de s'étirer, d'attraper la couverture pleine de peinture et de s'enfouir dessous pour qu'on ne voit plus que ses yeux.

- Bien dormi?
- Pas assez.

Il s'est blotti davantage contre moi tandis que je caressais son dos d'une main.

- Tommy?
- Mh?
- Tu... Il s'est légèrement relevé pour pouvoir me regarder. Tu étais sérieux hier soir?

J'ai froncé les sourcils et Newt a détourné le regard en traçant des petits cercles sur mon torse dépassant de la couverture. Ses mains étaient gelées et contrastaient avec la chaleur de ma peau, me provoquant des frissons.

- Tu veux vraiment m'épouser?
- Évidemment.
- Mais... Pourquoi? Je veux dire, tu sais que je suis instable et-
- Tais-toi Newt. Je l'ai coupé. Tu recommences à dire des conneries.

Je détestais quand il faisait ça, parce qu'il se sous-estimait. Il méritait plus que quiconque d'être aimé. Je lui ai relevé doucement le menton, et ai posé mes lèvres sur les siennes. J'ai mis tout l'amour que je ressentais pour lui dans ce baiser, pour lui faire comprendre ce qu'il n'arrivait pas à entendre et accepter.
J'avais toujours été indifférent au mariage, car pour moi l'amour ne se prouve pas avec un anneau au doigt. Mais hier soir, j'avais ressenti le besoin qu'il soit mien pour toujours. Une envie indescriptible qu'il porte mon nom, et que je porte le siens. Et peut-être qu'il comprendra qu'il n'y a que lui.

Nos lèvres se sont séparées, et Newt est venu poser sa tête sur mon torse. Ses cheveux étaient encore pleins de peinture, comme le reste de la pièce d'ailleurs. J'ai observé le mur gris, et j'ai souri comme un idiot. Il y avait des taches de peinture noire partout dessus, et la forme du corps de Newt se distinguait du reste, ainsi que la trace de ma main à côté de sa tête.

- Qu'est-ce qu'il y a? Il a demandé en relevant les yeux vers moi.

Je lui ai fait un signe de tête vers le mur, et il a rigolé.

- "La peinture permet de regarder les choses en tant qu'elles ont été une fois contemplées avec amour", Paul Valéry. J'ai froncé les sourcils en le regardant. J'ai lu ça dans l'un de tes bouquins un jour, un recueil je crois. Et je trouve que ça colle plutôt bien.

Il m'a souri et moi je l'ai regardé, bouche bée. Comment faisait-il pour retenir aussi bien ce qu'il lisait, jusqu'à pouvoir le ressortir mot à mot?
Newt s'est finalement levé, a enfilé son short et m'a lancé le mien à la figure. Je l'ai enfilé avant de sortir de sous la couverture, et d'ouvrir la fenêtre. L'odeur de peinture devenait insupportable. Je suis resté à observer la rue quelques minutes, repensant à notre soirée de la veille quand Newt m'a tiré de mes pensées.

- J'allais te proposer de me rejoindre sous la douche, mais si tu préfères attraper une pneumonie je respecte ton choix.

Il est sortit de la chambre un sourire victorieux aux lèvres, et bien évidemment, je me suis empressé de le rejoindre.

***

Newt

Le week-end était passé beaucoup trop vite à mon goût. On était mardi, Thomas avait reprit les cours et le boulot et moi, je bossais neuf heures par jour. La patronne de la boutique m'avait confié être plutôt fière de moi, car malgré ma difficulté avec la relation client, j'avais fait des efforts considérables d'après elle, et j'étais quelqu'un de minutieux et compétent. Je dois avouer que lorsqu'elle a demandé à me parler en privé, j'ai cru qu'elle s'apprêtait à mettre fin à mon contrat. Quelle ne fut pas ma surprise en entendant tous ces compliments. J'étais tellement heureux que j'ai même appelé Thomas pendant ma pause pour lui raconter. On aurait dit un gosse qui venait d'avoir une bonne note et qui s'empressait d'aller la montrer à ses parents. Et Thomas ressemblait à la maman fière de son fils, qui lui répète qu'elle est fière de lui et qui lui dit qu'elle a toujours cru en lui.

Aujourd'hui, Thomas finissait les cours plus tôt et rentrait avant d'aller au restaurant. C'était comme ça tous les mardis, il rentrait pour 14h, et repartait bosser de 16h à 19h. Et comme toutes les semaines, je n'avais qu'une hâte, fermer le magasin à 20h et rentrer pour le retrouver directement à l'appart.

Je jetais de rapides coups d'oeil vers l'horloge, ayant l'horrible impression que le temps n'avançait pas. J'ai soupiré pour la énième fois quand l'aiguille a enfin indiqué 20h. Je me suis empressé de fermer le rideau métallique, et j'ai presque trottiné jusqu'au métro. En montant dans le wagon, j'ai sortit mon téléphone pour vérifier si j'avais des nouvelles de Thomas, mais rien. Pas un message ni un appel. Ça lui arrivait lorsqu'il était vraiment fatigué et qu'il s'endormait sur le canapé en rentrant. Je suis descendu à Charing Cross, le temps avait changé d'un coup et le soleil avait laissé place à la pluie battante. Évidemment, mon manteau n'avait pas de capuche.

J'ai soupiré et ai couru du mieux que ma jambe me le permettait jusqu'à l'immeuble de Thomas. J'ai secoué mes cheveux tout en montant les escaliers, et suis enfin arrivé devant la porte de l'appartement. J'avais un mauvais pressentiment en tournant la poignée, comme si ce que j'allais trouvé derrière n'allait pas me plaire du tout. J'ai poussé la porte, le salon était vide.

- Tommy? J'ai appelé, mais n'ai obtenu aucune réponse. Tommy t'es là?

L'appartement était vide.

Personne dans le salon, sur le balcon, dans la chambre ou dans la salle de bains. Mon coeur s'est emballé, j'étais au bord de la crise d'angoisse quand j'ai aperçu une feuille sur la table basse du salon. Je me suis approché jusqu'à pouvoir lire ce qui y était inscrit, et mon monde a basculé.

Thomas

Lorsque j'ai rouvert les yeux, j'ai découvert que j'étais enfermé dans une pièce sombre et glacée. Un mal de crâne m'assommait complètement, tellement que j'en avais envie de vomir. Je ne me souvenais pas de grand chose, seulement que quand je suis rentré à l'appart, on m'a frappé l'arrière de la tête violemment. Le choc était tellement fort que je me suis évanoui.

J'ai réussi à me lever après quelques minutes, tournant sur moi-même à la recherche d'une sortie. La porte était verrouillée de l'extérieur, et je sentais mon coeur s'accélérer. Je détestais être enfermé dans des petits endroits, et cette fois, Newt n'était pas là pour m'éviter la crise de panique. J'ai hurlé de m'ouvrir en tapant dans les murs, dans la porte, partout où je pouvais mais rien. J'ai commencé à suffoquer, et j'ai su que je ne l'éviterai pas. L'air me manquait, et mes poumons se comprimaient m'empêchant de respirer correctement. Je me suis assis dans un coin de la pièce, tentant tant bien que mal de contrôler et réguler ma respiration, mais rien n'y faisait. Ce n'est qu'après de longues et douloureuses minutes que j'ai réussi à me calmer, et presque au même moment, la porte s'est ouverte dans un grincement strident.

Deux hommes sont entrés et m'ont soulevé du sol sans aucune délicatesse, avant de me trainer hors de la pièce. Il faisait toujours aussi sombre, et l'odeur était abominable. Qui étaient ces gens? Et qu'est-ce qu'ils me voulaient?
On m'a assit sur une chaise, une lumière m'éblouissant, et j'ai senti l'un des hommes attacher mes mains tandis que le deuxième me mettait du scotch sur la bouche. J'ai essayé de me débattre mais ils étaient beaucoup trop forts pour moi, et mon mal de crâne n'arrangeait rien.

- Ça fait des semaines qu'on le surveille, il va rappliquer. J'ai aucun doute là-dessus Gally.

Gally? Le Gally dont Newt m'a parlé?

Je me suis fais violence pour garder les yeux ouverts quand on m'a relevé la tête en tirant sur mes cheveux. Un rouquin au regard de fou a approché son visage du miens, un sourire sadique sur le coin des lèvres, puis il s'est mit à rire.

- C'est dommage, t'avais une belle gueule. Mais t'as choisi la mauvaise personne.

Il a lâché mes cheveux, et sans pouvoir réagir ni me défendre, j'ai été assailli de coups de pied et de poing dans le visage, ainsi que les côtes. Je souffrais le martyr, pourquoi est-ce qu'on m'infligeait ça? Je n'avais pourtant rien fait.

- Newt ne réfléchit jamais à ses actes, c'est bien connu. Il n'a pas dû s'imaginer le jour de ma sortie lorsqu'il m'a balancé aux flics. Un énième coup. Il me l'a mise à l'envers. Encore un. On lui a envoyé un petit avertissement pourtant, on lui a laissé le temps de partir. Il a rigolé de la manière la plus sadique que je n'avais jamais entendu. Mais il ne m'a encore une fois pas prit au sérieux.

C'était de ma faute.

Un poing s'est abattu sur mon nez, et j'ai senti un liquide couler. Je devais avoir le visage en sang, et la douleur était de plus en plus insupportable.

Il m'avait dit qu'on devait s'en aller, et je ne l'ai pas écouté. J'allais crever comme un con dans un squat dégueulasse, parce que je ne l'avais pas écouté.

Ma vue se brouillait, mais je ne devais pas m'évanouir, pas encore. J'ai serré les dents, encaissant des coups que je n'avais pas mérité, avec l'impression que les minutes se transformaient en heures. Je ne savais pas depuis quand j'étais là, si Newt était rentré et s'était aperçu de mon absence ou si j'allais mourir bien avant qu'il arrive. Des larmes roulaient sur mes joues, s'échouant parfois sur le scotch qui m'empêchait de hurler. Je n'en pouvais plus. Il fallait que ça s'arrête.

Le pire dans tout ça, c'est que j'étais sûr de l'endroit où je me trouvais. Newt me l'avait assez décrit pour que je m'en sois fait une représentation similaire. C'était son ancien squat, près de mon travail. Celui qui a ruiné sa vie. Et celui où j'allais sûrement perdre la mienne.
Je ne pouvais rien faire à part attendre. Attendre que les coups causent ma perte, ou que par miracle Newt arrive avec la police. Mais je savais que ça n'arriverait pas. Parce qu'il a toujours détesté les flics, et qu'il ne leur demandera jamais d'aide. Il n'a aucune confiance en eux, et je le comprends. Ils lui avaient promis que Gally ne pourrait plus rien lui faire, et regardez où ça nous a mené.

Si j'avais sû que j'allais crever quelques jours après l'avoir demandé en fiançailles, je l'aurai fait bien plus tôt. Et peut-être que tout ça ne serait pas arrivé. Peut-être que là, on serait en plein voyage de noce, au bord de la mer l'un contre l'autre, à siroter des cocktails sans alcool. Ou peut-être qu'on aurait déménagé dans le sud du pays, pour être plus proches de mes parents. Peut-être même qu'on serait en vacances chez ma soeur, Newt découvrant l'endroit où j'ai grandi.

J'ai vu Gally se rapprocher dangereusement de moi, avant de m'assener un autre coup. Et trou noir.

***
//Heal - Tom Odell 🎶\\

- Thomas !

J'étais en train de rêver?

- Il est où?! Thomas !

Newt?

- Qu'est-ce que tu lui as fait?!

On aurait dit que Newt était là, tout près et très loin en même temps. Sa voix résonnait comme un écho, je n'étais même pas complètement sûr d'être réveillé.

- Lâchez-moi ! Thomas !

J'ai lutté contre la douleur pour ouvrir lentement les yeux, et en relevant la tête, j'ai vu Newt essayer de repousser les deux gars qui m'avaient attaché à cette foutue chaise. Est-ce que c'était réel? Ou bien est-ce que les coups et la douleur me faisaient halluciner? J'ai cligné plusieurs fois des yeux avant de me rendre compte que la scène qui se déroulait devant moi était bien réelle. Newt était en train de se débattre, hurlant de le lâcher quand il a croisé mon regard.

Externe

Newt regardait Thomas, et ce qu'ils lui avaient fait. Son visage était méconnaissable, du sang avait coulé de son nez, et des bleus ornaient désormais sa peau. En le voyant comme ça, le blond avait l'impression qu'on lui arrachait le coeur à mains nues, pour pouvoir le piétiner par la suite. Il n'avait jamais eu aussi mal de sa vie.

Tout était de sa faute.

S'il n'était pas retourné près du squat jamais ils n'auraient eu son adresse. S'il n'avait pas accepté l'invitation de Thomas, jamais il ne l'aurait retrouvé dans cet état. S'il n'avait jamais commencé la drogue, jamais Thomas n'aurait eu à subir tout ça.

- Tommy... Il a soufflé, dans un murmure à peine audible qui déchirait le coeur.

Ce n'était plus son monde qui s'écroulait, c'était son univers tout entier.

Newt savait ce qui allait se passer. Il le savait, parce que combien de fois il avait vécu cette scène en dormant? Combien de fois ce cauchemar avait hanté ses nuits?
Mais il ne pouvait pas perdre Thomas, il ne pouvait pas le regarder mourir devant lui.

Gally s'est approché de Newt pour n'être plus qu'à quelques centimètres de son visage. Il détestait cet homme plus que quiconque. Il lui vouait une haine sans nom. Il avait osé toucher à Thomas.

- Comme on se retrouve. Newt lui cracha dessus. Là, devant tout le monde.

Gally fut d'abord surprit, avant de se ressaisir et de rire au nez du blond.

- Tu n'es pas en mesure de faire ce genre de choses, Newt. A-t-il dit, jetant un regard vers ce qu'il tenait dans sa main.

La gorge de Newt s'est nouée en voyant une arme. Alors ça allait finir comme ça? Jamais il n'aurait le droit à sa Happy End? Son cauchemar allait devenir réalité.

- Thomas n'a rien à voir dans l'histoire.
- Tu crois que j'en ai quelque chose à foutre?

Newt mourait d'envie de voir ce monstre souffrir. Il voulait le voir l'implorer de lui laisser la vie, mais il savait qu'il ne faisait pas le poids contre lui, et tous ses hommes. Il savait qu'il allait devoir faire ce qu'il voulait.

- Laisses-moi prendre sa place.
- Et risquer qu'il nous balance aux flics comme tu l'as fait?

Gally a pouffé avant de faire signe à ses hommes. Newt a senti l'emprise sur ses bras se resserrer, et on l'a trainé aux pieds de Thomas.

- Vous avez cinq minutes pour vous dire au revoir. À lâché le rouquin, afin de les laisser deviner ce qui les attendait.

Newt s'est empressé de retirer le scotch de la bouche de Thomas, avant de tout faire pour dénouer la corde avec laquelle on lui avait attaché les pieds et les mains.

- J'y arrive pas putain ! Dit-il, la mâchoire serrée et les mains tremblantes.

Newt était en train de craquer complètement. Il s'énervait, se tirait les cheveux d'énervement, et versait toutes les larmes de son corps quand il a entendu Thomas l'appeler.

- Newt... Sa voix déraillait. Newt regardes-moi.

Non. Il ne pouvait pas lui demander de le regarder, d'accepter leur sort aussi facilement. Il lui demandait la même chose que lorsqu'ils avaient fait l'amour quelques jours plus tôt, avant de lui demander de l'épouser. C'était horrible. Terriblement douloureux.

- S'il te plait.

Newt a fini par obéir, et s'est redressé pour regarder Thomas droit dans les yeux. Leurs visages étaient baignés de larmes. Le blond passa son pouce sur les blessures de Thomas, il s'en voulait tellement.

- Pardon... Pardon Tommy, pardon. Il a collé son front à celui du brun. Je voulais pas tout ça, pardon..

Ses mains tremblaient, il ne parvenait pas à se calmer. Il ne cessait de répéter qu'il était désolé.

- On va s'en sortir, ok?
- Non Tommy, tu comprends pas... La police ne m'a pas cru, j'en suis sûr... C'est de ma faute, tout est de ma-
- Tu as prévenu la police? Il l'a coupé et Newt a hoché la tête.

Thomas a souri, bien que le moment ne s'y prêtait pas, et il a approché son visage pour pouvoir embrasser Newt.
Il y a mis tout l'amour, la passion, tous les sentiments qu'il ressentait pour lui. Il voulait le rassurer, lui faire comprendre que tout allait bien se passer.

- Je t'aime Newt.

Newt a secoué vivement la tête, il ne voulait pas lui dire au revoir. Il ne voulait pas croire que ça allait se finir comme ça, pas après tout ce qu'ils avaient vécu.

- Dis-le moi. Thomas a murmuré. Dis-moi que toi aussi tu m'aimes, je t'en supplie.

Une larme a roulé sur la joue du brun alors que Newt le regardait comme s'il le voyait pour la dernière fois. Il avait tellement mal. Son coeur ne se faisait plus piétiner, c'était encore pire, on le torturait jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus.

- Je t'aime Tommy.

Il s'est jeté dans ses bras, Thomas humait son odeur comme pour ne jamais l'oublier. Le corps de Newt tressautait à cause de ses pleurs, quand un bruit sourd a résonné dans l'ensemble du bâtiment. Newt s'agrippait à Thomas aussi fort qu'il pouvait, dans l'espoir de le protéger du mieux possible. Ils savaient ce qui se passait. La police était arrivée, il n'était peut-être pas trop tard finalement. Les yeux fermés avec force, les garçons n'entendait que le raffut que faisaient les policiers ainsi que les hommes de Gally. On aurait dit qu'une guerre avait lieu, les cris se mélangeaient aux bruits de tirs, tout s'écroulait autour d'eux.

- Posez votre arme ! Avait hurlé l'un des policiers.

Alors qu'ils pensaient que tout était fini, deux coups de feu se firent entendre. Thomas ferma les yeux aussi fort que possible, comme pour oublier l'enfer qu'ils étaient en train de vivre. Comme pour se convaincre que ce n'était qu'un mauvais rêve, quand il entendit le souffle de Newt se couper.

- T-Tommy...

Il rouvrit les yeux, avant de voir Newt la main pleine de sang sur son ventre. Non. C'était impossible. Tout ça n'était pas réel. Il allait se réveiller.
Il releva le regard pour le plonger dans celui de Newt, ils pleuraient tous les deux.

- Non.. Non, non, non !
- Ça va aller... Tant que je suis dans tes bras...

Newt a tenté un sourire, avant de poser sa main sur la joue du brun. Les rôles s'inversaient. Il l'a regardé aussi amoureusement que possible.

- Non, ça va pas Newt ! Tu dois rester en vie, j'y arriverai pas tout seul ! Il n'avait jamais rien ressenti de tel, la douleur lui déchirait la poitrine.
- Chut, tout va bien Tommy.

Le blond s'était assit sur les jambes de Thomas, n'ayant plus assez de forces pour tenir debout. Thomas voulait le toucher, le prendre dans ses bras, mais la corde qui liait ses mains l'en empêchait.

- J-Je veux que tu me promettes une chose.
- Non je peux pas, Newt je-
- S'il te plait.

Newt passa son autre dans les cheveux du brun, il souriait et pleurait en même temps.

- Je n'ai pas crevé d'une overdose, alors promets-moi que tu ne sauteras pas du pont.

Thomas le dévisagea, ses larmes redoublant encore et encore. Newt faisait référence à ce qu'il lui avait dit après lui avoir raconté son histoire. Il était en train de perdre son univers, l'homme de sa vie, sa raison d'être et de se battre chaque jour.

- Promets-le moi Tommy. Newt a murmuré, ses lèvres se teintant de violet.
- Je te le promets.

Pour la toute dernière fois, Newt a posé ses lèvres sur celles de Thomas. Sur ce garçon qui aura bouleversé sa vie. Sur celui qui lui aura fait connaitre le bonheur, celui qui lui aura sauvé la vie. Et aujourd'hui, Newt pouvait partir heureux. Parce qu'il avait protégé Thomas, et qu'aujourd'hui, c'est lui qui lui a sauvé la vie.

- Tu es l'homme de ma vie.

Le corps du blond s'est fait plus lourd alors que sa tête retombait dans le cou de Thomas.
C'était fini. Il était partit.

- Newt? Newt, regardes-moi, s'il te plait ! Newt !

Un dernier souffle contre sa nuque.

Un dernier frisson.

Un dernier espoir réduit à poussière.

Un dernier hurlement déchirant.

Un dernier silence.

// L'épilogue arrivera en fin de journée, ainsi que les remerciements. Je suis beaucoup trop émue pour vous dire tout ce que je ressens ici, alors je ferai ça ce soir, j'espère que vous serez là ❤️\\

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