Chapitre 75.

Externe

Un mois était passé depuis le cambriolage de l'appartement de Thomas, et depuis, ils n'avaient eu aucun problème. Novembre était arrivé en même temps que la pluie et le froid, ainsi que le rhume qui poursuivait Newt depuis plusieurs jours.

Ce début de mois avait été particulier pour les deux garçons, car il marquait l'anniversaire de leur rencontre officielle comme ils aimaient le dire. C'était Newt qui l'avait rappelé au brun, en lui offrant un chocolat chaud de chez Starbucks où il avait fait noter "Happy anniversary, Tommy. Thomas n'en n'était pas revenu que le temps ai passé si vite, et d'un autre côté, il avait l'impression de le connaitre depuis toujours.

Newt était en train de ranger les habits qui trainaient au mauvais endroit, se retenant sans cesse d'éternuer sur les clients et regardant l'heure toutes les cinq minutes. Son entretien avait été concluant, et cela faisait trois semaines qu'il avait commencé ce boulot de vendeur, à quelques rues du restaurant où travaille Thomas. Ça ne lui déplaisait pas, son seul problème était la relation client. Depuis la rue, il n'était plus aussi sociable qu'avant, et sourire toute la journée même lorsqu'il n'en n'avait pas la moindre envie était épuisant.

Le mois qui avait suivi le cambriolage avait été quelque peu mouvementé, Newt était devenu complètement paranoïaque, s'imaginant que Gally l'attendrait un jour où ils rentreraient du travail. Imaginant que le cauchemar qu'il avait fait à répétitions il y a plusieurs mois se réaliserait. Mais rien de tout ça n'était arrivé, et Thomas avait réussi à le convaincre qu'ils avaient juste voulu leur faire peur. Alors depuis, il essayait de vivre une vie normale auprès du brun, profitant également du fait d'être un peu plus autonome depuis qu'il a trouvé ce boulot.

L'horloge afficha 19h, et Newt s'empressa d'enfiler sa veste, de dire au revoir à ses collègues et de sortir de la boutique. Il avait prévu d'aller chercher Thomas à son travail pour lui faire une surprise, et il avait attendu ce moment toute la journée. Il parcouru rapidement les quelques rues qui le séparaient du restaurant du brun, quand il s'arrêta à l'angle, apercevant le brun discuter avec Brenda.

Newt

Qu'est-ce qu'elle foutait là, celle-là?

Je les ai observé quelques secondes, ils riaient ensembles et paraissaient bien trop proches à mon goût. Je savais que Thomas m'avait dit des dizaines de fois de ne pas m'en faire, qu'il n'y avait rien entre eux, et qu'elle était même en couple. Mais depuis que Teresa m'avait volé cette confiance que j'avais en le couple, je n'y arrivais plus. Je n'arrivais pas à accepter de voir Thomas avec cette fille, surtout en sachant qu'elle aurait aimé sortir avec.

Thomas a tiré sur sa cigarette tandis qu'elle le dévisageait, et alors que je commençais à bouillir sur place, je l'ai vu lui demander s'il pouvait partager. Et évidemment, il a accepté ce con. Elle a prit la cigarette et lui, il a relevé la tête dans ma direction. Je l'ai vu soupirer avec un sourire en coin en voyant mon regard haineux, et j'ai fait demi-tour.

- Newt ! Il m'a appelé, et j'ai commencé à accélérer.

Ma jambe me faisait toujours autant souffrir, cette douleur me prenait sérieusement la tête. Chaque pas était une épreuve de plus, me rappelant dans quelles conditions j'ai fait la connaissance de Thomas. Un véritable supplice. Ses pas se sont rapprochés avant que sa main ne vienne finalement s'enrouler autour de mon poignet. Je l'ai secoué pour qu'il me lâche, mais au lieu de ça il m'a attrapé par les épaules et m'a tourné face à lui.

- T'en as pas marre de toujours t'enfuir?
- Me fais pas chier Thomas.

Il a pouffé et m'a embrassé sur le front sans que je ne puisse le repousser, ses bras tenant mes épaules fermement.

- Merci d'être venu me chercher.
- J'aurai mieux fait de rentrer, ça m'aurait évité de voir ça.
- Toute la bande est venue me voir au resto, il n'y avait pas que Brenda.
- Peut-être, mais c'est elle que j'ai vu. Et c'est elle qui a partagé ta clope. Maintenant laisses-moi rentrer et vas la retrouver.
- Et prendre le risque de te laisser repeindre la chambre tout seul? Non merci, je tiens trop à mon appart pour ça ! Il a dit en me lâchant finalement.

Nous avions prévu de repeindre la chambre car la déco commençait à dater un peu, et que Thomas avait eu envie de changement après le cambriolage. On devait commencer hier, mais la flemme et la fatigue nous avaient rattrapé, et si mes souvenirs sont bons, les pots de peintures et les pinceaux jonchaient encore sur la bâche que nous avions installé sur le sol.

- Tu remets en cause mes talents d'artiste?

Il a haussé les épaules et je l'ai poussé légèrement, prenant une mine outrée. Il a rigolé pour la énième fois, et on s'est finalement dirigés vers le métro.
Comme à son habitude, Thomas s'est blotti contre moi en serrant mon haut de sa main pour faire face à son angoisse des transports. Il a fermé les yeux en enfouissant son visage dans mon cou, et je l'ai serré dans mes bras en faisant attention de ne pas tomber lorsque le métro freinait. Il faisait ça à chaque fois. Au début il me prenait simplement la main en fermant les yeux, puis il a commencé à agripper mon t-shirt, surtout lorsqu'il y avait du monde dans le wagon, et maintenant il se collait complètement à moi, ce qui n'était pas pour me déplaire. Et lorsque nous avions des places assises, je devais m'installer sur ses genoux pendant qu'il m'entoure de ses bras et cale sa tête contre mon dos, sinon ça se terminait en crise d'angoisse. Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi il avait aussi peur, mais je savais qu'il avait besoin de moi dans ces moments-là.

La voix pré-enregistrée à annoncée la station de Charing Cross et nous sommes finalement descendu. Thomas me tenait toujours la main, et bien que je lui en veuille toujours vis à vis de Brenda, ça me rendait heureux. J'étais fière de me balader à ses côtés, de le savoir mien au moins pour un certains temps. Là, sa main dans la mienne, son pouce effleurant ma peau je me sentais bien. Je me sentais exister. Et il n'y a rien de plus précieux que de se sentir exister pour quelqu'un.
Tout en continuant de marcher vers l'appartement, Thomas a tourné sa tête vers moi un sourire aux lèvres.

- Tout va bien? Il a murmuré.

J'ai approuvé d'un signe de tête avant de déposer un baiser sur ses lèvres, puis on est arrivés devant l'immeuble numéro 5. Je l'ai suivi jusqu'à ce qu'on entre dans l'appartement, quand on a aperçu les pots de peintures trainant sur le sol de la chambre. Thomas a soupiré, il savait autant que moi que tout devait être fait ce soir si nous ne voulions pas dormir à nouveau sur le canapé, par pure flemmardise d'enlever la bâche sur le lit comme nous l'avions fait la veille.
Il a déposé son sac dans un coin du salon et s'est dirigé vers la cuisine pendant que j'allumais la télévision.

- On mange et on s'y met?
- On n'a pas vraiment le choix. J'ai soufflé en haussant les épaules, et il a rigolé.

Thomas a préparé des pâtes à la carbonara tandis que je mettais la table, puis on s'est installés devant la télé pour manger. On ne la regardait pas vraiment, c'était surtout histoire d'avoir un bruit de fond.

- Je suis désolé pour tout à l'heure.
- Ne t'excuses-pas Newt, je ne t'en veux pas. Je sais comment tu es, et à quel point tu détestes Brenda. Mais je te promets qu'elle n'est qu'une amie, tout comme Chuck, Harriett et les autres. Il s'est tourné vers moi, me fixant droit dans les yeux. Fais-moi confiance.

Qu'est-ce que j'avais fait pour mériter Thomas dans ma vie? Il était si compréhensif et patient avec moi, comme jamais personne ne l'avait été auparavant.

- Je te fais confiance. J'ai souri et on a fini de manger en discutant de nos journées respectives.

***

Je venais de finir de me brosser les dents quand j'ai entendu Thomas râler qu'on devrait forcément dormir dans le salon puisque la chambre sentirait la peinture et qu'il ne comptait pas dormir la fenêtre ouverte en pleins mois de novembre. Je l'ai rejoins en rigolant, et l'ai trouvé debout face au mur, un pinceau dans la main, et ayant troqué ses affaires de la journée pour un vieux t-shirt et un short. Et même comme ça, je le trouvais beau. Il m'a tendu un pinceau après avoir ouvert l'un des pots de peinture, et on est restés là plusieurs minutes, debout comme deux cons à fixer un mur blanc sans savoir par où commencer. La chambre étant dans les tons bleus, on avait choisi quelque chose de plus sobre : du noir et du gris clair. Le week-end dernier, on avait déjà repeint les murs qui seront gris, en blanc afin qu'on ne voit plus le bleu, quant au futur mur noir, il était resté tel quel puisque la peinture recouvrira l'ancienne complètement.

- Bon, c'est partit !

On a plongé nos pinceaux dans les pots de peinture, lui le noir, moi le gris, et on a commencé à peindre. On avait lancé de la musique sur l'enceinte du salon afin de ne pas travailler dans le silence le plus complet, et Thomas passait plus de temps à chanter et danser qu'à peindre ce fichu mur. À ce rythme là, on y sera encore demain.

- Je sais pas si je dois être heureux ou non d'apprendre que tu danses mieux que tu ne peins.

Il s'est tourné vers moi, une mine vexée collée au visage et je me suis marré. On aurait dit que je venais de l'insulter de la pire des façons, et c'était hilarant.

- Tu vas voir si je ne sais pas peindre !

Je me suis tourné face à lui pour voir ce qu'il s'apprêtait à faire, et sans que je n'ai le temps de comprendre ou de réagir je me suis retrouvé avec de la peinture sur le nez.

- Tu veux jouer à ça? J'ai dit en remettant de la peinture sur mon pinceau alors qu'il s'éloignait de moi. Tu vas me le payer.

Je me suis presque jeté sur lui, et lui ai étalé de la peinture grise sur sa joue. Il a attrapé un second pinceau qu'il a plongé dans le pot de peinture grise, et alors que j'essayais de l'atteindre avec le mien, il m'a badigeonné de peinture sur les vêtements et le visage.

- Mon T-shirt !
- Oops. T'as plus qu'à l'enlever je suppose.

Je l'ai regardé un sourire en coin, je savais très bien à quoi il jouait, et ça m'amusait autant que lui. Mon T-shirt a donc fini sur le sol dans un coin de la pièce, quand j'ai vu Thomas tremper ses mains directement dans le pot noir après avoir enlevé son haut. Oh putain. Je me suis empressé de faire la même chose, avec la grise et me suis tourné vers lui. Il avait une lueur de défi dans le regard, comme s'il attendait de savoir qui se jetterait sur l'autre en premier. Et évidemment, j'ai été trop lent. Il m'a éclaboussé en premier, et j'ai suivi. Des éclaboussures de peintures volaient dans la pièce, et il n'y avait plus que nos rires qui résonnaient. On était tellement dans notre bulle qu'on n'entendait même plus la musique dans le salon.

J'ai trempé ma main dans la peinture noire et lui ai lancé directement dessus, recouvrant une grosse partie de son torse. J'ai sû que j'allais le regretter à la seconde où son regard a croisé le mien. J'ai tenté de m'enfuir mais il m'a rattrapé aussi vite, m'entourant de ses bras par derrière. J'essayais tant bien que mal de le repousser mais tout ce que j'ai réussi à faire c'est d'attraper le pinceau gris qui trainait par terre. J'ai voulu lui jeter de la peinture dessus en visant à l'aveugle, quand on a vu les tâches grises atterrir sur le mur noir. Thomas m'a lâché, et alors que je croyais qu'il allait m'engueuler car je venais clairement de ruiner son mur, il a de nouveau trempé ses mains dans les deux pots de peinture. Je me suis baissé pour en reprendre moi aussi, et en me relevant, on s'est retrouvé face à face. Ses yeux ambrés contrastaient avec la peinture noire et grise sur son visage, ses cheveux en bataille n'attendaient plus que mes mains, et son torse se soulevait irrégulièrement.

Sans attendre plus longtemps, je me suis jeté sur ses lèvres, étalant la peinture que j'avais sur les mains dans son cou et ses cheveux. Les siennes ont glissées dans mon dos, puis sur mon torse alors qu'il me poussait doucement contre le mur. Cette sensation nouvelle était incroyable. Thomas ressemblait à une oeuvre d'art, et ses mains sur ma peau étaient un pur chef d'oeuvre.
Il m'a porté, enroulant mes jambes autour de sa taille, puis il a retiré la protection qui couvrait le lit avant de m'allonger délicatement dessus. À ce moment là, on se fichait bien qu'il y ai de la peinture sur les draps, et partout ailleurs.
Je savais que par ses baisers, ses caresses, ses regards, Thomas cherchait à me montrer à quel point il m'aimait. Il cherchait à me rassurer, me prouver qu'il n'y avait que moi. Lorsqu'il me regardait droit dans les yeux, je savais que ça ne servait à rien d'être jaloux, parce qu'il n'y avait personne d'autre qu'il regardait de la sorte. Mais quand on a vécu le rejet, l'abandon toute sa vie, la trahison et le manque d'amour, quand on trouve la bonne personne, on a constamment peur de la perdre. J'ai toujours cette angoisse qui me comprime la poitrine lorsque Thomas n'est pas près de moi. Aucun de nous deux ne sait si un jour il ne finira pas par se lasser de moi, qu'il en aura marre de ne pas entendre des "Je t'aime" à tout bout de champs parce que j'ai du mal à le dire, à m'ouvrir. Depuis notre rencontre, je ne lui ai dit qu'une dizaine de fois, et encore. Et pourtant, Dieu sait à quel point je l'aime.

Alors peut-être que j'aime maladroitement. Mais tellement sincèrement.

Ses baisers et ses coups de bassin m'envoyaient dans un autre monde. J'avais enfin le sentiment d'être complet, heureux et aimé, tout ça en même temps. Et tous ces sentiments créaient un bordel monstre dans ma tête. Je n'arrivais plus à réfléchir correctement, à garder les yeux ouverts, je me laissais seulement aimer et putain ce que c'était apaisant.

- Regardes-moi. Il a murmuré, et j'ai lutté contre moi-même pour rouvrir les yeux.

Il était bouleversé et bouleversant. Ses yeux brillaient, une larme a roulé le long de sa joue que je suis venue essuyer, effleurant la peinture sèche. Est-ce qu'il pleurait parce que lui aussi ressentait trop d'émotions qu'il n'arrivait pas à gérer? Est-ce que j'avais fait quelque chose de mal? J'ai froncé les sourcils et un sourire est venu éclairer son visage. Je ne comprenais plus rien, et pourtant, je savais qu'il n'était pas triste. Qu'au contraire, il pleurait de joie. Cette fois était différente de toutes les autres, bien que je ne saurai dire pourquoi. Mais toutes ces émotions étaient trop fortes, tellement fortes que je n'arrivais plus à les contrôler.
Il a donné un énième coup de bassin me retournant complètement la tête. Je ne réfléchissais plus, tout se mélangeait encore et encore, me faisant me perdre dans des sentiments plus intenses les uns des autres, et pourtant, je l'ai quand même entendu murmurer. Et j'ai compris pourquoi il pleurait. Il a murmuré si faiblement, et pourtant j'avais l'impression qu'il l'avait hurlé à plein poumons. J'ai rouvert les yeux, et il a répété aussi doucement que la première fois.

- Épouses-moi, Newt.

// Je suis de retour ! Tout d'abord, DÉSOLÉE POUR MON ABSENCE ! Au début, je n'avais plus le temps, et après, je n'avais plus l'inspiration... J'espère que ce chapitre vous a plu, que ça rattrape un peu mon absence ahah. Malheureusement, je vous annonce que cette histoire touche presque à sa fin.. Sauf si changement, le prochain sera le dernier, et il n'y aura plus que l'épilogue après.. Je vais m'arrêter là avant de commencer à être émotive, merci pour tout, vraiment ! Je vous aime fort, et on se dit à la semaine prochaine ❤️

PS : S'il y a des fans de skam france par ici, sachez que je me suis éclatée à faire le montage inspiré de Lucas et Eliott !\\

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