Chapitre 74.
- Non ! Arrêtes Thomas, fais pas ça ! Cria Newt en se jetant presque sur le brun pour attraper le portable qu'il avait dans sa main.
- Lâches-moi Newt, on s'est fait cambrioler. C'est normal que j'appelle la police.
- Tu comprends pas, si tu fais ça ils...
Il s'arrêta en remarquant qu'il était au bord des larmes, son regard se perdant sur le sol du salon.
- Ils quoi? Putain Newt ! Je comprends rien, c'est qui ces gens? Et pourquoi ils ont saccagé l'appart?
Le blond n'a pas répondu, faisant soupirer Thomas qui perdait patience. Il composa le numéro de la police, quand Julia prit la parole.
- Newt a raison. Le brun tourna la tête en sa direction, ne comprenant pas pourquoi sa soeur se rangeait du côté de Newt. Rien n'a été volé.
- Mais la porte a été forcée !
Sous le regard suppliant de Newt, il soupira et raccrocha finalement après que la voix pré-enregistrée ai commencé à parler. Il jeta son téléphone sur la table du salon, et sans un mot de plus, partit s'enfermer dans la salle de bains.
Thomas posa son front contre le carrelage, épuisé. Pourquoi il se passait toujours quelque chose? Pourquoi est-ce qu'ils ne pouvaient pas vivre une vie normale et tranquille comme tout le monde?
Il se déshabilla et se glissa finalement sous l'eau chaude, dans l'espoir que ça le détende. Pendant ce temps, Newt triturait la photo de ses doigts, alors que Julia s'approchait de lui. Elle lui prit doucement le papier des mains, lisant l'inscription à l'arrière.
- Qui c'est, Newt?
Il la regarda tristement, tout était de sa faute. Encore une fois.
- Il faut vraiment qu'on parte, Julia. On n'est plus en sécurité ici.
- Pas tant que tu ne m'auras rien dit. Qui a fait ça?
- Mon passé...
***
L'ambiance dans l'appartement était morose. Après que Thomas ai prit des photos des pièces saccagées, ils s'étaient occupés de tout ranger, sans un mot.
Newt voulait lui parler, mais il avait peur. Il avait peur parce qu'une fois que le brun apprendrait tout, ça deviendrait réel. Il ne voulait pas croire qu'ils s'étaient vraiment fait menacer. Et pourtant, la photo en témoignait.
Il s'était isolé sur la terrasse, quant à Thomas, il discutait avec Julia sur le canapé.
- Tu devrais aller lui parler, Tom.
- Il ne me dira rien.
- Essayes. Elle hocha les épaules. Vous ne pouvez plus continuer à vous ignorer à chaque fois que vous n'êtes pas d'accord.
Le plus jeune soupira. Il avait l'impression de passer sa vie à se battre avec Newt, et c'était épuisant. Il tourna la tête vers la porte-fenêtre, observant le blond de dos, appuyé contre la rambarde.
Thomas avait envie de hurler. Tout allait mieux, ils avaient passé une super soirée la veille, Newt s'était enfin livré à lui, et voila que tout recommençait. Il soupira en passant ses mains dans ses cheveux qu'il tira légèrement, comme pour évacuer la frustration qu'il ressentait face à ce cercle vicieux, alors que Julia caressait son dos pour l'apaiser.
- Aller, vas le voir. Murmura Julia en désignant Newt d'un signe de tête.
Thomas se leva finalement, et marcha jusqu'à la porte-fenêtre qu'il ouvrit lentement. Une fois à la hauteur du blond, il l'attira contre lui en passa sa main dans les cheveux de Newt. Ce dernier enfouie son visage dans son cou, serrant fermement le T-Shirt de Thomas dans ses mains, comme pour ne pas qu'il s'en aille.
Durant de longues minutes, Newt ne cessa de murmurer qu'il était désolé, que tout était de sa faute et qu'il s'en voulait tellement.
L'air frais de ce début de mois d'octobre faisait frissonner Thomas, mais il ne bougea pas. Il attendait, espérait que Newt se livrerait. Mais le blond ne donna aucune explication, peut-être parce que cette fois, Thomas n'en demanda pas. Il n'avait plus envie de se disputer avec lui, il voulait seulement le garder contre lui et attendre qu'il se calme.
Thomas déposa un baiser dans les cheveux de Newt, qui releva la tête. Ses joues étaient baignées de larmes, et ses yeux légèrement rougis alors qu'il observait Thomas. Il était fatigué de pleurer, de craquer devant lui, et de ne pas réussir à être heureux. Il était épuisé de se battre constamment contre cette vie qui s'acharnait sur lui.
Il détailla le brun quelques instants, se remémorant des paroles de Julia, lui disant qu'il devait s'autoriser à vivre. La lueur dans son regard changea, il soupira et avoua finalement :
- C'est Gally. Enfin, ses hommes, je suppose qu'il est toujours en prison lui.
Thomas mît quelques secondes à assimiler ce que Newt venait de lui dire, et quand ce fut fait il fronça les sourcils.
- Qu'est-ce qu'il nous veut? Et comment ils ont trouvé où on habitait ?
- Se venger. Newt haussa les épaules. Et j'en sais trop rien... Ils nous ont peut-être vu, et suivi.
L'emprise des bras de Thomas sur Newt se relâcha, alors qu'il reculait. Il passa ses mains sur son visage tout en soupirant. C'était trop à encaisser.
- C'est pour ça que tu voulais qu'on s'en aille? Newt approuva d'un signe de tête. Mais de quoi est-ce qu'il veut se venger?
- Je l'ai dénoncé, Thomas. C'est à cause de moi s'il est en prison, et crois-moi. Je sais de quoi il est capable.
- Il faut appeler les flics !
- Non!
Thomas était au bord de la crise de nerfs. Il avait besoin de se défouler, d'aller courir, frapper, hurler. Mais pas avant de tout savoir.
- Putain Newt, on s'est fait menacer, cambrioler, t'es en train de m'annoncer qu'à partir d'aujourd'hui, si on reste ici on risque de se faire sauter dessus par des fous furieux à tout moment ! Et tu ne veux pas que j'appelle les flics?!
- Si tu fais ça, ils seront au courant. Et je supporterai pas qu'ils s'en prennent à toi.
Thomas souffla alors que Newt s'approchait de lui. Le blond voulu poser sa main sur la joue de Thomas, mais ce dernier le repoussa doucement avant de lui tourner le dos pour rentrer à l'intérieur de l'appartement.
- J'ai besoin de prendre l'air.
- Tommy c'est trop dan-
- Quoi? Tu vas aussi m'interdire de sortir de chez moi ? Le coupa-t-il.
Et sans un mot de plus, Thomas troqua son jean contre un jogging usé, enfila ses baskets et sortit de chez lui. Il descendit les marches deux par deux, ne supportant plus d'être enfermé, et poussa la porte de l'immeuble qui claqua ensuite dans un bruit sourd.
Sans plus attendre, il se mit à courir à travers les rues londoniennes. Par chance, il n'y avait pas grand monde dehors en ce dimanche, ce qui lui permettait de ne pas changer d'allure trop souvent à cause des passants.
Il donnait tout ce qu'il avait, accélérant jusqu'à sentir la douleur de l'effort se propager dans ses muscles. Il avait besoin de se vider la tête, d'oublier ce qu'il vivait, et d'imaginer une vie normale. Une vie sans problème. Il s'arrêta au milieu d'un parc après une bonne heure de course. Plié en deux, les mains sur ses genoux, Thomas tenta de reprendre son souffle. Il avait l'impression qu'un énorme poids bloquait sa cage thoracique et l'empêchait de respirer.
Il hurla d'énervement, et sentant que ça l'apaisait, il continua. Il cria, encore et encore jusqu'à en avoir mal à la gorge. Heureusement pour lui, le parc était vide. Ses fesses heurtèrent doucement le sol alors qu'il plongeait son visage dans ses bras pour se vider la tête. Avoir crié de la sorte l'avait légèrement apaisé, il se sentait un peu mieux. Thomas savait depuis le premier jour qu'aider Newt n'allait pas être une chose facile, mais il n'aurait jamais imaginé vivre tout ça en l'espace d'un an. Il n'aurait jamais pensé que le blond transportait autant de choses terribles avec lui.
Des parents absents, personne pour l'aider à se construire, une petite amie manipulatrice, un meilleur ami le trahissant de la pire des façons, des dettes, la drogue, l'alcool, la rue, un père violent, mais surtout, des séquelles qui ne partiront jamais. Des cicatrices aussi bien physiques que mentales, et c'est probablement le pire. Car ces cicatrices l'empêchent d'avoir confiance en lui, malgré que Thomas se donne du mal pour l'aider. C'était comme si, malgré tous les efforts du brun, Newt revenait toujours au point de départ. Il y avait forcément quelque chose ou quelqu'un pour l'y ramener brutalement.
Tout en s'allongeant dans l'herbe, Thomas repensa à ces derniers jours. Il savait que sans sa soeur, tout aurait été bien plus compliqué. Julia avait toujours été un soutien important pour Thomas, et l'avoir près de lui pendant une semaine l'avait soulagé. Sans elle, Newt n'aurait jamais accepté d'aller à cette soirée, et ils auraient fini par oublier ce qu'est d'être un couple normal, pour une fois. Thomas se serait bien plus emporté en voyant que le blond se renfermait sur lui-même, ce qui aurait fini bien pire qu'à l'heure actuelle. Peut-être que s'ils n'avaient pas été à la fête organisée par Jeff, ils ne se seraient pas fait cambrioler. Ou alors ça n'aurait fait qu'aggraver les choses. D'après Newt, ces types devaient surement être armés lorsqu'ils sont entrés. Peut-être que la présence de Julia les avait sauvé d'un bain de sang.
Il passa ses mains sur son visage, il vivait trop de choses. Lui, tout ce qu'il voulait c'était ne plus se préoccuper que du bonheur de leur couple, de son boulot, ses études, et leur avenir ensemble. Il n'avait jamais voulu avoir affaire à des toxico complètement dingues qui voulaient leurs peaux.
L'équilibre qu'ils avaient trouvé quelques jours auparavant était bancal, mais il n'imaginait pas qu'il le serait autant. Et qu'il bascule si vite.
Ce soir, Julia repartait pour les Etats-Unis. Elle leur avait proposé suite au cambriolage de l'accompagner, et d'y passer quelques jours de vacances, mais Thomas avait refusé n'ayant pas les moyens de payer les billets d'avion.
La jeune fille avait même dit qu'elle pouvait avancer l'argent, mais encore une fois, Thomas avait dit non. Il ne voulait pas emprunter d'argent à sa soeur, sachant pertinemment qu'il ne lui rendrait pas avant quelques temps. Alors ils resteraient là. Malgré que Newt l'ai supplié de s'en aller, et malgré que la situation soit dangereuse. Il n'avait pas les moyens de se permettre de tout quitter du jour au lendemain, d'abandonner ses études, son appartement, son boulot. Il ne voulait pas quitter sa vie ici.
Alors qu'il avait fermé les yeux, les souvenirs de la soirée lui revinrent un par un. Newt montrait rarement ses sentiments, et le fait qu'il se soit livré à lui la veille lui avait fait le plus grand bien. Thomas s'était senti rassuré, comme s'il pouvait enfin se dire que Newt lui faisait pleinement conscience, malgré que ces révélations ne furent qu'horribles.
Cette soirée l'avait en quelque sorte apaisé. Il avait retrouvé le Newt du nouvel an, le Newt amoureux et pas celui sous l'emprise de la dépendance. Hier soir, ils avaient fait taire tous les doutes, tous les problèmes. Ils s'étaient seulement aimé, avec passion et tendresse, et Thomas s'était senti revivre. Pourtant la réalité les avait bien vite rattrapé, et il savait qu'ils n'auraient probablement pas d'autres moments comme ça avant longtemps. Ça ne sera plus aussi intense et vrai, car le passé de Newt avait une nouvelle fois ressurgi. Thomas savait pertinemment que lorsque toutes ces pensées malsaines prenaient place dans la tête de Newt, ce dernier n'était plus le même. Il disparaissait petit à petit pour n'être qu'un corps errant sans réel but. Et ce malgré tous les efforts de Thomas.
Alors, tant qu'il pouvait, il voulait se souvenir de la sensation des mains de Newt sur son corps. De ses lèvres contre sa peau, de sa chaleur l'enveloppant. Il voulait se rappeler de son pouls qui s'était accéléré sans le contrôler, de sa respiration saccadée qui se mélangeait à celle du blond. Il voulait tout simplement éloigner les mauvaises ondes pour ne garder que les bons moments. Il avait besoin de Newt, de cette sensation de ne faire plus qu'un. Il avait tellement besoin du blond que ça en était douloureux, son coeur se compressait, et il sentait que s'il restait loin de lui encore longtemps, il allait dérailler.
Après quelques minutes, Thomas se leva finalement, et reprit la route vers chez lui en trottinant cette fois-ci. Cette course effrénée l'avait épuisé mais également rassuré. Tout ce qu'il désirait maintenant était de profiter un maximum du blond, sans se poser de question. Comme la veille, lorsqu'il s'était mis à danser comme un idiot simplement pour voir Newt rire. Comme lorsqu'il l'a tiré jusqu'à lui pour ce slow sur leur chanson préférée. Comme lorsqu'il a aperçu cette lueur de désir dans le regard de Newt, et qu'ils se sont aimés sans penser aux personnes autour les observant courir dans les escaliers.
Par chance, Thomas est entré dans l'immeuble juste avant que la pluie ne se mette à tomber. Il monta deux à deux les marches des escaliers, puis il ouvrit la porte de son appartement. Newt était devant la télé alors que Julia était assise en tailleur sur le sol, essayant tant bien que mal de tout faire rentrer dans sa valise. Ils tournèrent la tête vers Thomas tandis qu'il enlevait ses chaussures et sa veste, sans prononcer un mot.
Newt ne savait pas s'il devait se lever et aller le prendre dans ses bras, ou bien attendre qu'il vienne à lui. Il n'eut pas besoin de réfléchir plus longtemps car Thomas vint s'asseoir à ses côtés, en soupirant d'aise de pouvoir enfin se reposer.
- Je suis crevé ! Souffla-t-il, tout en s'affalant contre le blond.
Personne n'osait répondre. Julia jeta un coup d'oeil à son frère avant de regarder Newt, tout aussi perdus l'un que l'autre. Ce changement d'humeur du brun était assez radical, et ils ne savaient pas comment ils devaient se comporter avec lui.
- Tu... Tu te sens mieux?
Thomas a tourné la tête vers Newt en lui adressant un petit sourire. Il a approuvé et a déposé un léger baiser sur les lèvres du blond.
- Pardon de m'être emporté.
Newt a souri à son tour, et finalement, ils se sont levés pour aider Julia à fermer sa valise.
***
Thomas
L'embarquement du vol de ma soeur venait d'être annoncé, et c'est à ce moment là que j'ai réalisé que je ne la reverrai pas avant Noël. J'ai senti Newt lâcher doucement ma main, et je me suis tourné vers Julia. J'étais partagé entre l'idée d'être heureux de me retrouver seul avec Newt, et le manque que son départ allait provoquer en moi.
Je l'ai vaguement aperçu dire au revoir à Newt, et lui murmurer quelque chose à l'oreille avant qu'elle ne vienne vers moi. Elle a posé ses mains sur mes épaules en me regardant droit dans les yeux, et j'ai dégluti. J'aurai tellement aimé qu'il n'y ai pas autant de distance entre nous, pas autant de décalage horaire.
- Tu vas me manquer... J'ai soufflé.
- Je t'interdis de pleurer Tom. Elle a dit en plaçant ses mains sur mes joues. S'il te plait.
On avait probablement l'air de deux imbéciles à se dire de ne pas pleurer alors qu'on avait tous les larmes aux yeux, mais je m'en contre-fichais. Ses pouces ont caressé ma peau, ce contact m'apaisait instantanément.
- Tu prends soin de toi, de vous. Ok? J'ai hoché la tête. Vous faites attention, et si tu ne te sens pas en sécurité, tu sais que ma porte est toujours ouverte. Ou même celle des parents, c'est compris?
- Mh.
- Fais pas le con, Tom.
Sans que je n'ai le temps de répondre, elle m'a prit dans ses bras et m'a serré aussi fort que possible contre elle. Et je savais pertinemment que c'était pour que je ne la vois pas pleurer.
- Je t'aime fort, tu le sais hein?
- Je t'aime aussi. J'ai murmuré, retenant du mieux possible mes larmes. J'avais l'impression d'être un gamin dans ses bras.
Une seconde annonce pour l'embarquement a résonné dans le hall de l'aéroport, et on a fini par se séparer. Julia a prit sa valise et s'est avancée son billet en main, avant de nous faire un dernier signe de la main et de passer les portes d'embarquement. J'ai senti Newt attraper ma main, et me tirer vers lui.
- Allez viens, on rentre.
Newt m'a trainé sur quelques mètres alors que j'étais perdu dans mes pensées, ressassant les paroles de ma soeur en boucle. Je me suis arrêté net, le stoppant dans son élan et l'ai tiré contre moi en plaquant mes lèvres contre les siennes. J'avais besoin qu'il sente tout ce que je ressentais à cet instant. Qu'il comprenne que j'étais désolé d'avoir agi comme un con avec lui, alors qu'il avait ses raisons de paniquer. Qu'il sache que parfois, dans ma tête aussi c'est le chaos, un joyeux bordel dans lequel je me perds et j'en oublie complètement les personnes autour. Quitte à devenir blessant. Parce qu'il n'est pas le seul à avoir peur, je suis complètement flippé à l'idée qu'on débarque chez moi à nouveau, mais j'essaye juste de relativiser, ou bien de ne pas le montrer pour ne pas l'atteindre plus encore.
- Je t'aime Newt. J'ai dit à bout de souffle. Putain ce que je t'aime.
//Hello ! J'espère que vous avez aimé ce chapitre, j'ai essayé de finir sur une touche plus heureuse que le chapitre précédent (en ce qui concerne le couple). Je suis désolée de n'avoir pas posté hier, j'ai dû le finir dans la soirée et il fallait que je corrige ect, et que je trouve une photo.. J'attends vos retours avec impatience, et m'en vais regarder l'épisode de Weird City avec Dylan ❤️❤️\\
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