Chapitre 67.

- Non je ne peux pas pour le moment.

Thomas sortit peu à peu de son sommeil, gardant les yeux fermés étant bien trop fatigué. Il chercha Newt dans le lit, mais les draps étaient froids signe que le blond était levé depuis longtemps. Thomas fronça les sourcils avant d'enfouir sa tête sous son oreiller en grognant.

- Je ne suis pas sur Londres, mais nous pouvons prendre rendez-vous à mon retour, non?

Le brun entendait les pas de Newt à travers la pièce, comme si ce dernier tournait en rond. Il l'entendit soupirer fortement avant que ses pas ne se dirige vers Thomas. Il sortit un bout de son visage de sous son oreiller pour voir Newt, dos à lui au téléphone, se rongeant les ongles.

- Je sais que je ne suis pas votre seul client, mais je n'ai pas le choix !

Thomas se releva légèrement de sorte à pouvoir attraper la taille de Newt et à le faire basculer sur lui. Surpris, Newt retint une exclamation avant de se retrouver allongé sur le dos, le bras de Thomas l'entourant, et sa tête brune se nichant dans son cou. Newt passa sa main dans les cheveux de Thomas tout en continuant son appel.

- Mh... Je vous tiens au courant... Oui. Bonne journée Maître.

Il a finalement raccroché avant d'observer Thomas dormant à moitié contre lui.

- Tu vois ce que ça engendre tes conneries? Il a dit avec une pointe d'amusement dans la voix.

Thomas a relevé la tête pour l'observer, les sourcils froncés par l'incompréhension.

- Ce con m'a réveillé à 8h ! Tout ça pour organiser un rendez-vous.

Le brun a rigolé avant de tirer Newt à lui pour coller le dos du blond contre son torse.

- Que me vaut cet élan d'affection?
- Je n'ai pas envie de me lever. Il a dit d'une voix rauque qui donnait des frissons à Newt.
- Ça ne répond pas à ma question.

Il a sentit Thomas hocher les épaules, et il a attrapé sa main avant de jouer avec. Il était bien là, dans les bras du garçon qu'il aimait malgré tout ce qu'ils vivaient, malgré leurs différents. Newt n'avait aucune envie de bouger, il aurait voulu rester toute la journée dans ce lit à sentir le souffle de Thomas s'écraser dans sa nuque. Il aurait voulu pouvoir l'embrasser, lui dire qu'il l'aimait, mais il n'y arrivait pas. Alors il se contentait de quelques gestes attentionnés et de la chaleur du corps de Thomas contre lui.

***

Newt

On avait finalement décidé d'aller découvrir la ville, et de profiter du soleil et de la chaleur de l'été. C'était étrange de se retrouver là, avec Thomas à simplement se détendre et rire ensemble. Je n'avais jamais eu de vraies vacances, j'étais constamment refilé à des nounous qui soupiraient à l'idée de devoir m'emmener au parc, faire du vélo, ou même jouer avec moi. Alors aujourd'hui, je comptais bien en profiter.

J'avais reçu l'appel de l'avocat ce matin, et il m'avait bassiné pendant une demie-heure pour obtenir un rendez-vous rapidement car ils avaient décidé de rouvrir l'affaire. Je n'en avais bien évidemment aucune envie, mais ni Thomas, ni l'avocat, et encore moins ma conscience ne me laissaient le choix. Alors j'avais fini par m'y faire. J'avais fini par accepter de revoir Minho. Teresa. Et surtout de découvrir l'enfant à cause de qui j'ai tout perdu. Moi qui pensait que tout ça était derrière moi.
Pour dire vrai, je m'étais fait à l'idée que j'avais été accusé à tord et que mon meilleur ami se tapait ma copine. J'avais accepté de finir à la rue par leur faute, parce que j'avais rencontré Thomas. Alors en quelques sortes, ils m'avaient permis d'ouvrir les yeux sur leurs vraies personnalités et sur le monde dans lequel je vivais. Mais Thomas en avait décidé autrement, et je me retrouvais à devoir confronter ces deux personnes, et surtout mon passé.

- Newt, t'es avec moi là? Non.
- Oui, oui désolé. J'étais dans mes pensées.
- Est-ce que tout va bien?

Non, parce que je suis un putain de lâche qui préfère oublier plutôt que d'affronter cette réalité. Réalité qui craint, d'ailleurs.

- Oui, ne t'inquiètes pas.
- Tu veux qu'on s'arrête manger une glace?

J'ai souris comme un gamin en approuvant, et on s'est rendus chez le premier marchand de glace qu'on a trouvé. J'ai ensuite suivi Thomas dans le parc de la ville, où l'on s'est posés tranquillement dans l'herbe. Lui observait l'architecture nous entourant, et moi, je l'observais lui. Et plus je le regardais, plus je savais pourquoi j'étais tombé follement amoureux. Ses grains de beauté que je connaissais par coeur, sa barbe de trois jours, ses cheveux légèrement en bataille, ses yeux ambrés, son petit nez en trompette. Je me suis rendu compte que je l'observais depuis trop longtemps quand j'ai senti ma glace couler sur ma main.

- Merde. J'ai soufflé en essayant de ne pas m'en mettre partout.

Thomas s'est tourné vers moi en rigolant, et m'a tendu un mouchoir. Je l'ai remercié avant de rapidement finir ma glace déjà bien fondue, et cette fois, c'est lui qui me dévisageait. J'ai froncé les sourcils en me demandant pourquoi il me regardait de la sorte, avec son sourire en coin.

- J'ai de la glace sur le nez c'est ça? J'ai finalement demandé, en louchant légèrement sur mon nez pour vérifier.
- Sur ton nez, non. Attends... Il s'est rapproché de moi, posant doucement sa main sur ma joue. J'ai frissonné à son contact, et Thomas a posé son pouce sur le coin de ma lèvre, me faisant déglutir difficilement de par notre proximité. Voilà.

Il a sourit sans pour autant s'éloigner. Mon coeur me criait de me jeter sur lui et de l'embrasser avec toute la passion que j'éprouvais à son égard, mais ma raison me hurlait que ce n'était pas le bon moment.

- Merci. J'ai réussi à articuler avant de m'éclaircir la gorge.

Je devais probablement être tout rouge, et au plus grand bonheur de ma santé mentale, il a fini par s'éloigner et reprendre sa place.

***

Trois jours avaient passés depuis notre arrivée à Glasgow, et aujourd'hui était un jour particulier. C'était l'anniversaire de Thomas.

J'avais passé la moitié de ma nuit à peser le pour et le contre, à réfléchir à ce que je voulais vraiment pour en arriver à une seule conclusion : je le voulais lui. Je ne pouvais plus continuer de lutter contre mes sentiments malgré ce qu'il m'avait fait vivre ces derniers mois. Nous avions tous les deux des tords dans cette histoire, et je ne pouvais pas lui en vouloir éternellement. Thomas me rendait faible. Je m'étais promis de ne plus m'attacher après ce que Teresa et Minho m'avaient fait, et pourtant voyez où j'en suis aujourd'hui. J'ai passé la moitié de ma nuit à l'observer dormir si paisiblement, à passer ma main dans ses cheveux et à humer son odeur. Niais, j'étais complètement niais et gaga de cet homme.

Je suis entré dans la chambre avec le plateau du petit déjeuner dans les bras, alors que Thomas dormait encore, étalé sur le ventre en étoile de mer, la bouche légèrement ouverte. Je me suis assis près de lui en posant le plateau en bois près de nous, et j'ai doucement caressé son bras nu.

- Tommy...

Il a grogné avant de tourner sa tête de l'autre sens, j'avais oublié à quel point il était difficile de le réveiller. Ne comptant pas abandonner si facilement, j'ai passé une main dans ses cheveux en murmurant à son oreille à nouveau.

- Allez Tommy, debout.
- Il est quelle heure? Il a dit de sa voix matinale que j'aime tant.
- L'heure de te lever.

Il s'est frotté les yeux en tournant son visage vers moi, et s'est redressé en me souriant.

- Oh tu as ramené le petit dej!

Il était littéralement à croquer avec ses cheveux en pétard, et son visage tout endormis. On a déjeuné dans la bonne humeur, planifiant ce que nous allions faire aujourd'hui puis on a chacun été se préparer. J'ai enfilé un short et un T-Shirt, et une fois prêt j'ai rejoins Thomas dans la chambre. Il était au téléphone, un sourire aux lèvres et des gouttes d'eau coulant sur son front dû à ses cheveux encore mouillés.

- Merci maman !

Je savais qu'ils lui souhaitaient un bon anniversaire, alors que je ne l'avais pas encore fait. Mais je voulais lui dire dans un moment particulier auquel j'avais pensé cette nuit. Il a fini par raccrocher et on est sortit se balader. On a visité la Cathédrale Saint-Mungo, les Jardins Botaniques, et toutes sortes de petites rues typiquement écossaises avant de s'asseoir au bord du canal pour regarder le couché de soleil en buvant des boissons de chez Starbucks.

On était silencieux, et pourtant ce n'était pas gênant. J'ai posé ma tête sur son épaule alors que je cherchais sa main de la mienne avant d'entremêler nos doigts. Après quelques minutes, j'ai senti sa main de libre glisser de mon dos jusqu'à ma nuque pour venir s'échouer dans mes cheveux, et il m'a doucement fait tourner la tête en plantant son regard dans le mien. Thomas a caressé ma joue de son pouce alors que j'observais ses yeux se teinter d'une lueur de culpabilité.

- Pardon pour tout ce que je t'ai fait Newt... Pardon de n'avoir été qu'un égoïste qui n'a fait que merder quand tu avais le plus besoin de moi... Je m'en v-

Mais je ne l'ai pas laissé finir sa phrase. J'ai posé un doigt sur ses lèvres pour le faire taire, ne supportant plus de voir ce regard triste posé sur moi. Nos visages se sont timidement rapprochés jusqu'à ce que nos souffles se mélangent, et dieu que ça m'avait manqué. Mon coeur s'est emballé alors que son nez frôlait le mien. On se cherchait, et c'était tellement plus agréable que de se hurler dessus, puis de coucher sauvagement ensemble pour se blesser. Je savais qu'il essayait de se faire pardonner de ses erreurs, et je lui en étais reconnaissant. Il aurait pu m'abandonner, et il a choisi de rester et de se battre pour nous.

Après d'interminables secondes, j'ai craqué. Mes lèvres ont délicatement rencontré les siennes, et ce fut comme si nous nous embrassions pour la première fois. C'était doux, timide, mais surtout rempli d'amour. Je redécouvrais le goût de ces lèvres qui m'avaient rendue si accro. Nos langues ont commencé une danse entre elles, tandis que mes mains parcouraient sa nuque et ses cheveux. Mon coeur cognait tellement fort dans ma poitrine que j'avais l'impression qu'il s'apprêtait à quitter mon corps dans les secondes qui allaient suivre.

Essoufflés, nous avons fini par nous séparer non pas sans garder nos fronts collés. C'était comme si après tout ce temps, un contact entre nous était vital. C'était devenu un besoin, une nécessité.

- Joyeux anniversaire, Tommy.

J'ai déposé un chaste baiser sur ses lèvres alors qu'il me regardait amoureusement, putain qu'il était beau.

- J'ai cru que tu avais oublié. Il a soufflé, un sourire timide aux lèvres.
- Non, j'ai attendu parce que je voulais que tu te rappelles de cette journée le plus longtemps possible.

Qu'est-ce que l'amour rend niais. Fermes-là Newt, et profites de ce moment.

Il m'a offert son sourire le plus radieux avant de m'embrasser à nouveau, de manière plus pressante, plus sensuelle aussi faisant se réveiller les papillons dans mon ventre.

- On rentre? Il a demandé, l'envie se lisant dans ses yeux et sans aucun doute dans les miens aussi.

J'ai approuvé d'un rapide signe de tête, et sans plus attendre on a prit la route vers l'hôtel. Thomas me tenait la main, j'avais l'impression de respirer à nouveau après tout ce temps. C'était comme si ma cage thoracique avait été comprimé par tout le stress et le mal-être que j'avais ressenti ces derniers mois, et que de retrouver Thomas me donnait tout l'oxygène dont j'avais terriblement manqué.
On a passé le hall de l'hôtel en saluant rapidement l'hôtesse d'accueil, et on a prit l'ascenseur alors que notre chambre se situait au premier étage. Les portes se sont refermées sur nous, et sans plus attendre je me suis jeté sur ses lèvres. Sa respiration s'est coupée avant de s'accélérer alors qu'il passait ses mains sous mon T-Shirt. Non, nous n'allions rien faire dans l'ascenseur. Imaginez si les portes s'ouvraient sur une petite grand-mère, je ne voudrais pas avoir son arrêt cardiaque sur la conscience.
Une fois à notre étage, Thomas m'a guidé sans cesser de m'embrasser jusqu'à la porte de notre chambre, avant de me plaquer contre le mur.

- Elle est où cette foutue carte? Il a dit en fouillant dans ses poches avant de finalement la sortir de son jean.

Il a passé la carte dans le détecteur et la porte s'est enfin déverrouillée. Et bizarrement, l'ambiance a complètement changé entre nous. C'était toujours sensuel et passionné, mais nos gestes n'étaient plus pressés. Au contraire, ils étaient doux.
Thomas a prit mon visage en coupe entre ses mains, avant de déposer un baiser sur mon front, puis sur mon nez et enfin sur mes lèvres alors que je remontais lentement mes mains sous son haut, glissant mes doigts sur ses abdos. On s'est séparé pour laisser passer son T-Shirt s'échouant sur le sol, et Thomas m'a porté jusqu'au lit. Il m'y a lentement déposé et s'est mis au dessus de moi en me regardant droit dans les yeux. Je savais à quoi il pensait, car je pensais à la même chose. À la dernière fois que nous avions couché ensembles. Mais ce soir, nous allions faire l'amour, et ça changeait tout.

- Est-ce que ça va? Il a chuchoté alors que j'approuvais d'un signe de tête. Je te promets que ça sera différent Newt.
- Je sais Tommy, je sais. J'ai glissé mon pouce sur sa joue avant de l'attirer à moi pour un autre baiser.

Ses doigts effleuraient la peau de mon ventre tout en enlevant le tissus qui s'y trouvait, et une fois fait, Thomas s'est attaqué à mon cou. Il a déposé une lignée de baisers le long de ma mâchoire, descendant jusqu'à ma clavicule puis mon ventre me faisant soupirer de plaisir. C'était si bon de le retrouver.
Nos shorts et sous-vêtements se sont rapidement retrouvés sur le sol, et alors qu'il s'introduisait en moi mon regard à dévié sur le miroir au dessus de nos têtes. Tant d'émotions me parcouraient en nous voyant comme ça, le désir, l'amour et un putain de bien être.
Thomas m'a regardé en fronçant les sourcils, s'assurant que je n'avais pas mal alors qu'il essuyait une larme au coin de mon oeil.

- Tout va bien? Dis moi si tu as mal Newt, on n'est pas obligé de-
- Je ne pourrais pas aller mieux. J'ai soufflé alors que je voyais ses traits se détendre.
- Pourquoi tu pleures?
- Parce qu'on est beaux Tommy, on est vraiment.

Je l'ai embrassé, il m'a sourit et a murmuré avant de m'envoyer au septième ciel.

- Je t'aime Newt.

***

Thomas caressait mon dos nu alors que ma tête reposait sur son torse et que ma main dessinait des cercles invisibles sur sa peau. Mon corps était épuisé et pourtant, je ne voulais pas dormir. Je voulais simplement profiter de chaque seconde à ses côtés, et j'avais peur qu'en me réveillant le lendemain, tout ça ne soit qu'en réalité un rêve.

- Tommy?
- Mh?
- Merci.

Sa main a glissé dans mes cheveux, je savais qu'il ne comprenait pas pourquoi je le remerciais.

- Pourquoi?

J'ai souris, me blottissant un peu plus contre lui.

- Pour tout. Tu sais, je ne me suis jamais vraiment sentis chez moi. En réalité, j'ai détesté chaque endroit où j'ai vécu. J'ai soupiré. La nuit avait ce genre d'effet étrange sur moi, qui me faisait parler à coeur ouvert quitte à ruiner l'ambiance. J'ai détesté vivre chez mes parents. Je détestais cet endroit, parce qu'il me rappelait à quel point j'étais seul. J'ai détesté vivre dans la rue aussi, parce qu'il me montrait à quel point j'étais con et misérable.
- Newt, ne dis-
- Laisses-moi finir, s'il te plait. Il s'est tût, toujours en jouant avec mes cheveux. J'ai détesté habiter chez toi, au début. Parce que je dépendais de toi alors que je m'étais promis de ne plus jamais dépendre de quelqu'un. J'ai détesté le centre aussi. Ce n'était pas si horrible que ça pourtant, les infirmières étaient gentilles, les médecins aussi. Mais tu n'étais pas là, alors j'ai détesté cet endroit, et toi par la même occasion.

Je l'ai senti se tendre contre moi, alors pour le rassurer, j'ai relevé la tête en plongeant mon regard dans le sien. J'ai remonté ma main jusqu'à sa joue en lui faisant un petit sourire. Je ne disais pas tout ça dans le but de le faire culpabiliser, au contraire. Il fallait qu'il comprenne.

- J'ai détesté chaque endroit Tommy, et pourtant, il y en a un que j'aime par dessus tout et dont je ne pourrai jamais me passer. Il a de nouveau froncé les sourcils. Et j'y suis actuellement. Il n'y a que dans tes bras où je me sens bien. Je pourrais être dans le pire endroit du monde, tant que tu seras là, je m'y sentirais chez moi.

Un sourire s'est lentement dessiné sur ses lèvres alors que ses yeux se sont mis à pétiller de bonheur. C'était tellement beau et satisfaisant de le voir comme ça.

- Et je veux passer le reste de ma vie dans tes bras.



// Chapitre niais et plein d'amour et de bonheur comme vous me le demandiez ! J'espère que le chapitre vous a plu, et les bilingues d'entres vous ont peut-être remarqué que j'avais "caché" le titre de l'histoire I hated the place, Tommy, dans les dernières paroles de Newt ! Ne vous en faites pas, l'histoire n'est pas encore fini et évidemment vous aurez bientôt la suite des aventures de notre chère Teresa ! Un énorme merci pour votre soutien, pour les 15K si je ne vous avais pas déjà remercié ! J'attends vos retours avec impatience, je vous aime fort ❤️\\

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