Chapitre 59.

- Très bien Newt. Nous allons reprendre où nous nous étions arrêtés la semaine dernière. À nouveau, une feuille blanche et un crayon de papier sont apparus devant le blond. Pouvez-vous me décrire la relation que vous entreteniez avec vos parents?

Newt a prit le crayon en main, et a commencé à dessiner. Sa relation avec ses parents, il n'y avait pas grand chose à dire. On ne pouvait pas réellement parler de relation.

- Ils travaillaient beaucoup. Je ne les voyais que très rarement, surtout à partir du moment où je suis entré au collège. J'ai été élevé par des nourrices.
- Continuez.
- Il n'y a pas grand chose à dire. Mes parents n'étaient pas fait pour l'être, ils ont été forcé par leurs familles. J'étais là pour faire bon genre.

La mine du crayon se brisa, faisant sursauter Newt qui se rendit compte de l'état de sa feuille. Il dessinait toujours la même chose, un arbre. Mais cette fois, les traits étaient beaucoup plus durs, et aucune feuille n'y apparaissait. C'était plus brouillon.
La psychologue lui tendit un autre crayon neuf, et il se replongea dans son dessin.

- Et quand ils étaient là, est-ce que vous passiez du temps ensemble?
- Non. J'ai quelques souvenirs de sorties officielles jusqu'à mes six ans, puis ils ont soudainement oublié qu'ils avaient un fils. Ils rentraient et m'ignoraient, c'était comme si je n'existais pas. Alors j'ai fait ce qu'ils voulaient. Je me suis effacé petit à petit jusqu'à ce qu'ils n'entendent plus parler de moi.

***

Cela faisait presque deux semaines que Newt avait commencé la cure, quelques jours qu'une boisson infecte avait remplacé le jus d'orange le matin, et trois jours que Thomas n'était pas venu. Il lui avait dit que son patron lui avait donné des heures supplémentaires et qu'il avait été obligé d'accepter s'il voulait garder son appartement. Alors Newt acceptait. De toutes manières, il ne pouvait pas faire grand chose de là où il était.

Son traitement avait réellement commencé, et Newt vivait ça comme une réelle torture. Il vomissait, ses mains tremblaient, et il avait même du mal à se déplacer car ses muscles tétanisaient. L'infirmière lui avait dit que son état s'améliorerait, mais il se doutait qu'elle avait juste voulu le rassurer.
Il avait rendez-vous avec la psychologue tous les lundis, et le dernier ayant eu lieu cinq jours avant, il ne s'en était toujours pas remis. Parler de ses parents était encore difficile, surtout lorsqu'elle lui demandait d'évoquer un souvenir heureux avec eux, et qu'il n'en trouvait aucun.

De Newt :
Est-ce que tu viens aujourd'hui ?

Thomas regardait son écran de téléphone depuis trente bonnes secondes en cherchant comment il allait de nouveau annoncer la mauvaise nouvelle à Newt.

- Tout va bien Tom?

Le brun releva la tête vers Brenda, assise en face de lui. Ils étaient au self de leur université et Thomas avait la tête ailleurs. Il avait promis à Newt d'aller le voir le plus souvent possible, et après même pas deux semaines il brisait déjà cette promesse.

- Oui, oui désolé. Vous disiez?
- Comme tu ne peux jamais venir boire un verre avec nous, on voulait savoir si ça te dérangeait qu'on vienne jusqu'à ton travail. Comme ça tu pourrais nous rejoindre entre deux clients. Fit Jeff, recrachant la fumée de sa cigarette.
- Pourquoi pas. Thomas leur sourit avant de reporter son attention sur son téléphone.

À Newt :
Impossible, je bosse jusqu'à la fermeture. J'enchaine directement après mes cours. Je suis désolé, je viens demain sans faute !

De Newt :
Demain c'est samedi, je sais très bien que tu ne viendras pas.

Thomas dégluti. La semaine était passée si rapidement avec ses cours, son travail et le jogging qu'il n'avait pas vu le temps passer. Il avait vu Newt mardi, et ce dernier ne paraissait pas en forme. Il lui avait expliqué que ses discussions avec la psychologue étaient difficiles à encaisser, et qu'il irait mieux avec le temps.

Le brun passa sa main sur son visage en soupirant, il était épuisé. Il ne dormait presque plus depuis que le blond avait quitté l'appartement, il enchainait les heures et partait courir dès son réveil. Il rentrait, prenait une douche et partait à l'université. C'était devenu une routine, et il savait qu'il ne tiendrait pas longtemps.

Thomas

À Newt :
Dimanche, c'est promis.

De Newt :
Ne fais pas de promesse que tu ne peux pas tenir Tommy.

Outch. Je savais qu'il était énervé contre moi, mais pas à ce point. J'ai suivi le groupe hors du self, et comme à notre habitude, on a été s'asseoir dans le parc avant que les cours ne reprennent. Ils discutaient mais j'étais complètement ailleurs. Le message de Newt m'avait blessé, car il ne réalisait pas qu'il me manquait et que moi aussi, j'avais besoin de lui. J'ai fini par lui répondre de longues minutes plus tard.

À Newt :
Je serais là dimanche. Et je t'appelle tout à l'heure. Je t'aime Newt.

Et comme je l'avais deviné, je n'ai eu aucune réponse à mon message.

***

Externe

Un mois avait passé depuis le début de la cure, et la situation avait bien changée. Thomas avait du mal à concilier ses cours, son travail, le sport, et Newt.

Newt.

Il aurait aimé que tout soit plus simple, qu'il n'ai pas besoin d'heures supplémentaires pour pouvoir garder son appartement. Qu'il n'ai pas besoin de passer des heures à la bibliothèque universitaire pour comprendre ne serait-ce que la moitié de ses cours, malgré l'aide de Brenda. Et surtout, qu'il n'ai pas eu besoin d'envoyer Newt dans un foutu centre de désintoxication.

Les examens arrivaient à grands pas, et Thomas passait tellement de temps devant son ordinateur à réviser, apprendre encore et encore, qu'il devait désormais porter des lunettes pour lire.
À cause de tous les devoirs sur table, ou autres examens, cela faisait deux semaines qu'il n'avait pas pu rendre visite à Newt. Il l'avait eu au téléphone, mais le blond semblait distant, et Thomas savait qu'il lui en voulait de ne plus y aller tous les jours. Alors aujourd'hui il avait décidé d'aller le voir, sans lui dire. Il avait demandé sa journée à son patron, et comme c'était samedi, il n'avait pas cours.

Il avait demandé à Brenda de l'aider à trouver un cadeau pour Newt car aujourd'hui, on était le 16 mai, et c'était son anniversaire. Thomas savait qu'il détestait le fêter, malgré qu'ils n'en aient jamais eu l'occasion puisqu'ils ne se connaissait pas encore depuis un an. Mais cette fois c'était différent. Même si Thomas savait que le blond allait probablement râler, il savait aussi qu'il finirait par être content que Thomas soit venu.

Le brun s'était rapproché de Brenda durant ces longues semaines à ses côtés, et ils s'entendaient aussi bien que des amis de longue date. La brune savait parfaitement les sentiments que Thomas éprouvait pour Newt, et malgré qu'elle lui ai avoué avoir eu une légère attirance envers lui au début, elle avait rapidement mis toutes ambiguïtés de côté et demandait même souvent des nouvelles du blond. Ils avaient fait les boutiques toute la matinée avant d'enfin trouver le cadeau parfait pour Newt.

Thomas avait ensuite remercié Brenda avant de se rendre au centre de désintoxication. Sa voiture avait eu du mal à démarrer mais après plusieurs essais, elle avait fini par coopérer. Il savait qu'il devrait probablement bientôt la changer, mais il n'en avait pas les moyens pour le moment.

Officiellement, les visites ne commençaient qu'une heure plus tard mais Thomas avait demandé l'autorisation de venir avant puisque c'était une occasion spéciale. Le docteur Paige avait accepté en lui confirmant que Newt n'en saurait rien. Alors il était là, devant la porte de la chambre, une boite avec un gâteau dans une main, et un sac avec le cadeau dans l'autre. Après de longues secondes, il a fini par frapper et entrer sans même attendre une réponse du blond.

- Je n'ai pas dit d'entrer. A grogné Newt, allongé sur son lit, dos à la porte.
- Joyeux anniversaire, Newt.

En entendant la voix de Thomas, Newt s'était retourné tellement vite que sa tête s'était mise à tourner mais il n'y prêta pas attention. Thomas était là, devant lui, un grand sourire aux lèvres.
Alors que Thomas pensait que Newt se jetterait sur lui, l'embrasserait et lui dirait à quel point il lui a manqué, le blond se contenta de froncer les sourcils une fois que la surprise fut passée, et de se rallonger de nouveau dos au brun.

- Newt... A soufflé Thomas en posant le gâteau sur la table près du lit, et le sac sur la chaise en face.
- Tu ne viens pas pendant deux semaines, et tu oses revenir le jour de mon anniversaire? Alors que tu sais que je déteste le fêter?
- J'ai voulu venir avant, mais je vais être en période d'exams Newt. Ça devient beaucoup trop compliqué et je n'ai plus une seule minute de temps libre. Il s'est approché du lit avant de s'asseoir dessus. Thomas a posé sa main sur l'épaule de Newt qui l'a secoué pour qu'il la retire.
- Vas t'en Thomas. Il a murmuré d'une voix étranglée.

Les paroles de Newt blessaient le brun, mais il savait que Newt ne le pensait pas. Il était juste énervé.

- Regardes-moi droit dans les yeux, et oses me dire que je ne t'ai pas manqué. Newt s'est tourné lentement vers le brun avant de planter son regard dans le sien. Vas-y. Dis-le.
- Eh bien oui, je te le dis. Ses yeux ont dévié sur les lèvres de Thomas qui se retenait de sourire. Il savait que Newt mentait.
- Tu me dis quoi? Thomas aimait le provoquer. Newt a passé sa langue sur ses lèvres toujours en fixant celles de Thomas.
- Tu ne m'a pas manqué.
- J'ai dit dans les yeux, Newt.

Le blond a remonté son regard jusqu'à ce qu'il plonge dans celui ambré de Thomas et il a dégluti. Il a ouvert la bouche pour répondre mais aucun son n'en est sortit. Au lieu de ça, il s'est jeté sur les lèvres du brun avant de l'embrasser passionnément, lui montrant à quel point ces semaines sans lui avaient été dures.
D'un geste automatique, Thomas s'est placé au dessus de Newt, ses mains de part et d'autre du visage du blond. Newt a resserré ses jambes contre le bassin du brun, comme s'il avait peur que ce dernier ne parte encore pendant plusieurs semaines. Thomas a lentement glissé une main sous le T-Shirt de Newt, quand ce dernier l'a arrêté d'un coup.

- Non, Tommy... Je... Il a détourné le regard. Je ne suis pas beau à voir.
- Qu'est-ce que tu racontes? Le brun a froncé les sourcils avant de diriger le visage de Newt vers lui.
- J'ai perdu beaucoup de poids, j'ai des bleus un peu partout parce que je perds souvent l'équilibre. Et je ne suis même pas sûr d'en avoir la force.

Thomas lui a fait un sourire compatissant avant de déposer ses lèvres sur les siennes.

- Tu restes magnifique à mes yeux Newt. Et si tu n'en a pas envie c'est rien, c'est rien du tout.
- C'est pas ça Tommy... Il a murmuré. J'en ai envie autant que toi, mais j'ai même plus la force de me tenir debout plus de cinq minutes.

Le brun a embrassé le front de Newt avant de se relever et de se diriger vers la petite table à roulettes. Il a ouvert la boite en carton et en a sortit le gâteau.

- Tommy, je t'ai dit que je n'aimais pas mon-
- Je sais pourquoi tu n'aimes pas ce jour, ok? Mais dis toi que si tes parents n'avaient pas été forcés d'avoir un enfant, je ne t'aurais jamais rencontré. Et j'aurais probablement fini ma vie avec Sonya.
- Ne parles pas d'elle, s'il te plait.
- On le mange ce gâteau alors?

Newt a hoché la tête et Thomas a posé une bougie dessus qu'il a allumé après avoir ouvert la fenêtre pour ne pas risquer de déclencher le détecteur de fumée.

- Joyeux anniversaire, mon amour.

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