Chapitre 55.

Externe

Plus les jours passaient, et plus les deux garçons se rapprochaient. Ils n'avaient jamais été aussi câlins, et doux l'un envers l'autre. C'était comme s'ils avaient besoin de se rapprocher avant de s'éloigner.

Newt avait presque oublié qu'il devait se faire hospitaliser. Aucune trace du sac, d'un appel du centre. Seul le manque rappelait au blond ce qui l'attendait.
C'était le week-end, le mois de mars était déjà bien entamé et pour une fois, Thomas ne travaillait pas le samedi. Le brun avait donc proposé à Newt une journée tranquille, sans prise de tête, rien que tous les deux. Ils étaient allés se balader sur les bords de la Tamise, marchant le long des quais. Puis ils avaient mangé dans un petit restaurant près du Tate Modern avant de regagner l'appartement assez précipitamment, l'envie ayant prit le dessus sur Londres et ses balades.

Newt se sentait bien dans les bras de son brun. Ils avaient passé une matinée qui l'avait conforté dans ses sentiments envers Thomas, et là, allongé sur le canapé du salon en regardant le dernier Marvel, il se sentait protégé et aimé. Il avait posé sa tête sur le torse nu de Thomas qui passait sa main dans ses cheveux en bataille, et Newt en profitait pour humer son odeur. Il sentait tellement bon, un mélange à la fois fruité et viril qui faisait tourner la tête de Newt, tombant un peu plus amoureux à chaque seconde.

Alors que le film touchait à sa fin, Thomas entendit son téléphone vibrer sur la table basse. Il tendit le bras pour l'attraper, et le déverrouilla.

De Inconnu :
Bonjour, nous vous informons que la chambre de Monsieur Newt Johnson est prête et vous sera accessible dans la demie-heure. Présentez-vous à l'accueil du centre munis de la pièce d'identité du patient. Cordialement.

Thomas dégluti difficilement, perdant tout sourire.

- C'était qui? Demanda Newt, remarquant son changement d'humeur.
- D-Dexter. Bafouilla le brun, mal à l'aise. Il me demande de lui envoyer des cours.

Newt fronça les sourcils, il savait que Thomas lui cachait quelque chose.

- Un resto italien ce soir, ça te dit? Demanda-t-il retrouvant soudainement le sourire.
- Mais... Tu as déjà payé ce midi et-
- J'ai pas envie de cuisiner, alors ? Italien? Chinois?
- Italien. A répondu Newt, observant le brun se lever avec précipitation.

Thomas s'est dirigé vers la chambre avant de ressortir, des affaires propres à la main.

- Je file dans la douche, et arrête de faire cette tête. Il a rigolé, nerveusement d'après le blond. C'est qu'un resto Newt.

Newt s'est retrouvé seul dans le salon, le portable de Thomas lui faisant de l'oeil. Devait-il regarder qui lui avait réellement envoyé un message ? Et si Thomas avait dit la vérité? Mais s'il lui mentait?

Le blond se rongeait les ongles en regardant le téléphone posé sur la table, il ne pouvait pas faire ça. Ça n'était pas son genre de fouiller dans les affaires des gens, surtout si c'était celles de Thomas. Il a secoué la tête en râlant avant de se lever et d'aller à son tour chercher des vêtements propres.
Le brun est ressortit une dizaine de minutes plus tard, laissant la place à Newt.

Tout se mélangeait dans sa tête. Tous les scénarios possibles et inimaginables. Il eu soudainement très froid alors que l'eau brulante coulait sur son corps, il fallait qu'il se calme. L'angoisse augmentait le manque. Newt respira profondément, tentant de se vider l'esprit. Après quelques minutes son corps retrouva une température normale et il coupa l'eau. Il entoura sa taille de sa serviette avant de s'arrêter devant le miroir, s'observant. Des cernes violines étaient visibles, et ses yeux étaient fatigués. Le manque lui ravageait aussi bien le cerveau que son corps, et sa santé.
Newt soupira avant d'enfiler ses affaires et de sortir de la salle de bains. Thomas qui tournait en rond au milieu du salon se tourna vers lui, un petit sourire aux lèvres. Newt aurait pu le trouver adorable s'il n'était pas persuadé qu'il lui cachait quelque chose.

Thomas se rapprocha, et en arrivant à la hauteur du blond il posa ses mains sur ses joues. Il le détailla quelques temps avant de poser ses lèvres sur celles de Newt. Il y mettait tout l'amour qu'il ressentait pour lui, et pourtant Newt n'aimait pas ce baiser. Il avait un goût amer. De cigarette. Un goût de pardon se mélangeant à du remord.

- On y va? A dit Thomas en se détachant du blond.

Newt a approuvé d'un signe de tête, et il s'est dirigé vers la porte. Il l'a ouvert avant de se retourner vers Thomas quand il l'a vu un sac à la main.

Son monde s'écroulait.

Le verdict était tombé.

Il a lentement remonté les yeux vers le visage du brun. Le temps s'était arrêté. Aucun d'eux n'osait bouger de peur de déclencher la tempête qui allait suivre.

Les larmes de Newt roulèrent sur ses joues. Il continuait de fixer Thomas en secouant la tête de gauche à droite. La peur se lisait sur son visage.

- Tommy... Il a murmuré, sa voix ayant disparu en même temps que ses espoirs. Pitié...
- Pardon Newt... Pardon... Thomas s'est avancé. Il faut qu'on y aille, ta chambre est prête et ils t'attendent... Sa voix était nouée, il ne supportait pas de voir Newt dans cet état.
- Non, non, non...

Thomas s'apprêtait à lui prendre la main pour le guider jusqu'à la sortie quand Newt l'a brutalement repoussé, lui faisant lâcher le sac. Les larmes dévalaient les joues du blond à une vitesse folle, il devenait incontrôlable. Thomas a tenté de lui attraper les bras mais Newt se débattait avec force, lui empêchant tout mouvement.

- Newt s'il te plait...
- Non ! Il hurlait, donnant un coup contre le torse de Thomas. Je veux pas y aller, je ne suis pas malade Thomas !

Newt devenait fou, il frappait dans les murs, contre le torse de Thomas, le repoussait.

Le brun savait que Newt ne faisait pas ça pour être méchant, mais parce qu'il avait peur. Il était terrifié à l'idée d'être interné dans ce centre, terrifié d'être séparé de Thomas qui était devenu son ancre, sa bouée de sauvetage. Sans lui, il coulerait.

Pendant un moment d'inattention de la part de Newt, Thomas réussi à le porter en l'attrapant par derrière. Le blond l'assiégea de coups de pieds violents, hurlant qu'il ne voulait plus y aller, qu'il voulait rester avec lui, en lui promettant qu'il ne toucherait plus à la drogue. Mais le médecin avait prévenu Thomas que cette réaction était envisageable, et qu'il ne devait pas craquer. C'était plus facile à dire qu'à faire.
La douleur qu'il éprouvait à voir Newt dans cet état lui faisait oublier celle des coups qu'il recevait.

Il réussit à avancer jusqu'à la porte restée ouverte quand Newt s'agrippa aux rebords de toutes ses forces.

- Arrêtes... Suppliait Newt, de sa voix écorchée. Je peux me soigner ici !

Thomas continuait de le tirer vers la sortie quant à Newt, il résistait, s'accrochant aux dernières forces qu'il lui restait pour tenir les bords du mur. Il savait que s'il mettait un pied hors de l'appartement, c'était fini.

- Tu dois me suivre ! La voix de Thomas se brisa tant il souffrait de la situation.

Cette scène était horrible à regarder. Ils se déchiraient, hurlant, frappant, pleurant. Thomas ne supportait plus de voir Newt pleurer et hurler à pleins poumons qu'il voulait rester. Il voulait tout lâcher et accepter, mais le docteur lui avait dit de ne pas abandonner. Il se devait d'être fort pour deux, la vie de Newt était en jeu.

À bout de force, Newt a fini par lâcher prise faisant reculer Thomas rapidement, surpris.

Le dos du brun s'écrasa contre le mur d'en face, quant à Newt, il était toujours dans les bras de Thomas, pleurant à chaudes larmes. Il était prit de tremblements, alors Thomas l'a tourné vers lui avant de le prendre dans ses bras. Newt s'est accroché à son T-Shirt, le serrant comme si sa vie en dépendait.

Newt dans ses bras, Thomas n'avait que faire des voisins leur demandant de se la fermer, de la petite grand-mère levant les yeux au ciel avant de retourner chez elle. Il se fichait de tout et tout le monde du moment que Newt était avec lui.

- Pardon Newt... Murmura-t-il, ignorant les larmes qui dévalaient ses joues. Je ne voulais pas que ça se passe comme ça...

Il se laissa glisser contre le mur, serrant toujours le blond contre lui. Il n'avait jamais vu Newt aussi désemparé, et triste.
Après de longues minutes, Newt fut enfin calmé. Il avait retrouvé une respiration normale, et les larmes coulaient de moins en moins. Thomas passa sa main dans les cheveux blonds de Newt, tirant doucement dessus pour que ce dernier le regarde. Il fit glisser son pouce le long des joues du blond, essuyant les larmes, avant de coller son front au sien.

- C'est la seule solution... Souffla-t-il dans un murmure. On n'a plus le choix... Il déposa lentement ses lèvres sur le front de Newt. Puis sur son nez. Je te promets que ça ira... Puis sur ses lèvres.

La tristesse qui se lisait dans les yeux de Newt lui déchirait le coeur. Il se sentait fautif, coupable de briser son blond encore plus qu'il ne l'était déjà.

- Je t'aime Newt. Je t'aime tellement...

Les larmes redoublèrent sur le visage angélique du blond, se rendant compte que la situation était tout aussi douloureuse pour Thomas.
Il prit une grande inspiration avant de lui répondre.

- Je... Je suis prêt...

Thomas mis quelques secondes à comprendre ce que venait de dire Newt. Le brun l'interrogea du regard, pour s'assurer que Newt croyait en ce qu'il disait. Le blond fit un mouvement presque imperceptible de la tête, et Thomas serra sa main quelques secondes avant de se relever. Il aida Newt a faire de même, puis attrapa à contre coeur le sac rempli d'affaires. Il savait que la détermination de Newt pouvait repartir aussi vite qu'elle était venue, alors il devait agir maintenant. Il a enfin fermé la porte, avant d'attraper la main de Newt.

- Tommy? L'a appelé Newt en s'arrêtant de marcher, et le brun s'est retourné. Je t'aime aussi.

***

Ils venaient de passer la porte de l'établissement, et se dirigeaient désormais vers le guichet d'accueil. Le coeur de Newt battait à tout rompre, tant bien qu'il n'avait pas lâché la main de Thomas.

- Bonsoir, nous venons pour une admission.

Thomas tendit les papiers de Newt à l'hôtesse d'accueil, et dix minutes plus tard, le Dr Paige les guidait jusqu'à la chambre.
Comme Newt le pensait, la chambre était plutôt spacieuse mais les murs étaient d'un blanc à donner froid dans le dos. Les bips incessants des machines de la chambre voisine résonnaient dans tout le couloir.

- Je vous laisse le temps de vous installer, mais comme vous êtes arrivés plus tard que prévu les visites sont normalement terminées. Je reviens dans 10 minutes pour vous faire découvrir l'établissement, après il faudra vous en aller. Acheva-t-elle en dirigeant son regard vers Thomas.

Les deux garçons approuvèrent et elle sortit de la chambre. Thomas déposa le sac de Newt sur une chaise, et sortit quelque chose de son porte-feuille. Newt fronça les sourcils avant de regarder de plus près. C'était une photo d'eux, datant du jour de l'An.

- Je ne serais jamais loin, comme ça. Sourit Thomas.

Ils profitèrent de ces dix dernières minutes dans les bras de l'autre, quand le Docteur Paige vint les chercher. Elle leur fit faire le tour, passant par le réfectoire en expliquant que les repas pouvaient être également livrés en chambre selon la volonté du patient, puis par la salle de sport, la bibliothèque et enfin par la salle commune.

- Voila, nous avons fait le tour. Je suis désolé mais il est l'heure de vous quitter. Une infirmière vous ramènera à votre chambre. Bonne soirée.

Elle s'est alla et Newt plongea dans les bras de Thomas.

- Je reviens demain, ne t'inquiètes pas. Ça va aller.

Il l'embrassa doucement, passant sa main dans son dos et ses cheveux.

- Je te promets que je te sortirai d'ici Newt, d'accord?
- Q'est-ce que je dois faire Thomas...?
- N'abandonnes pas, surtout, n'abandonnes jamais.

Le brun sortit de la pièce, puis du bâtiment, laissant le blond seul avec ses pensées aussi noires les une que les autres, jetant un dernier coup d'oeil à l'écriteau "Centre de désintoxication" du bâtiment. Newt regarda Thomas par la fenêtre, allumant une cigarette pour évacuer la douleur qu'il ressentait.

Newt se sentait vide de l'intérieur. Il observait les personnes qui l'entouraient, ressemblant toutes à des zombies, des corps sans âme, errant dans un monde auquel elles n'appartenaient plus.

- Monsieur, je dois vous ramener dans votre chambre. Fit une jeune fille en blouse blanche et verte.

Le blond approuva d'un léger signe de tête, jetant un dernier regard à Thomas écrasant sa cigarette sur le sol, et murmura.

- Je te le promets, Tommy.

// C'est le plus long chapitre que j'ai écris, et je vous avoue que la scène de la bagarre entre Newt et Thomas à été plutôt difficile à écrire. J'ai essayé au mieux d'exprimer les sensations et sentiments, j'espère que vous les avez ressenti? Merci énormément pour les 11K, j'espère que le chapitre vous a plus, j'attends vos réaction ! Je vous aime ❤️\\

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