Chapitre 49.
Newt entendit la porte d'entrée s'ouvrir, et le brun se cogner dans plusieurs meubles en râlant. Il n'avait pas dormi de la nuit, même pas une seule seconde. La photo l'avait brisé, détruit. Il était retombé plus bas que terre, plus bas encore que quand Thomas l'a rencontré. Il a entendu le brun aller dans la salle de bains, alors il s'est rendu dans le salon. Son coeur battait la chamade, il ne savait pas comment il allait réagir face à Thomas.
La porte s'est déverrouillée et Newt a fermé les yeux en s'arrêtant de respirer quelques secondes.
Newt
Thomas a débarqué dans le salon, et je l'ai applaudi. Je l'ai applaudi d'avoir réussi à briser mon coeur alors que je le pensais déjà en miettes. Je l'ai applaudi parce qu'il avait trouvé la meilleure solution pour me faire du mal.
Il a froncé les sourcils en se tenant la tête, j'espérais que son mal de crâne était atrocement douloureux, et il s'est arrêté devant moi.
- Qu'est-ce que tu fous? Il a demandé, et moi j'ai ri ironiquement.
- Bravo Thomas. Bravo. J'espère que t'es fière de toi, que ta soirée était géniale et que t'as bien profité.
- Qu'est-ce que tu racontes Newt? Je ne me souviens de rien.
Évidemment. C'était tellement plus simple comme ça.
- Comment t'as pu me faire ça? Ok, on est en froid. Ok, ça fait des jours qu'on se fait la gueule, mais t'avais pas le droit de me faire ça. T'avais des tas d'autres solutions de me montrer que tu m'en voulais. Mais ça. C'est minable.
- Putain Newt, accouches ! Je comprends rien à ce que tu racontes, merde !
Je me suis levé en lui balançant violemment mon téléphone à la figure, et les larmes ont dévalées mes joues. Je ne pouvais plus retenir la peine, la douleur que je ressentais. Je ne pouvais plus le regarder sans sentir ce poids sur ma poitrine.
Il a attrapé le téléphone et a regardé l'écran. Ses yeux se sont agrandis avant qu'il ne lève la tête vers moi.
- J'ai essayé, tellement fort, de ne plus toucher à la drogue pour toi. De ne plus penser à la coke. Mais qui a besoin de cocaïne quand les sentiments te bousillent autant? Hein Thomas?
- Newt, je-
- Ta gueule. Je t'en supplie, fermes-la.
Les larmes ne s'arrêtaient pas, j'étais pris de sursauts et ma vue était tellement embuée que je ne voyais presque plus le brun qui se tenait devant moi. J'avais mal, tellement mal que j'avais l'impression de mourir à chaque instant. Que mes jambes tremblaient. Que mon coeur allait se détacher pour ne plus avoir à subir cette douleur.
- Je t'aurai tout donné Thomas. Je t'ai tout donné, tout ce que j'avais. Le peu d'amour que j'avais à offrir, je te l'ai donné. Et regardes ce que tu en as fait.
Il s'est approché de moi mais j'ai reculé.
Alors il a tendu son bras vers le miens, mais une fois encore, je l'ai évité.
- Ne me touches pas.
J'ai vu des larmes perler le coin de ses yeux, mais je n'en avais plus rien à foutre. Ma douleur était trop grande pour souffrir pour quelqu'un d'autre.
- Que tu me balances à la gueule que je ne suis qu'un camé, c'est une chose. J'ai lu la honte qu'il éprouvait envers lui-même dans ses yeux. Mais me trahir de cette manière...
En le regardant, je me demandais pourquoi on s'infligeait tout ça, pourquoi on ne pouvait pas vivre normalement sans prise de tête, sans engueulade. Pourquoi on était obligés de souffrir autant. Je lui avais peut-être fait du mal en apportant cette drogue à Noël, mais moi, je n'étais pas passé à l'acte. Je n'avais pas franchis la limite.
- Je suis désolé Newt... Il a bredouillé. J'étais complètement défoncé, j'avais bu et fumé et-
- Je m'en fous. Il a relevé les yeux vers moi, complètement dévasté. Je me fous de tes excuses Thomas. Tu t'es mis dans cette merde tout seul. Notre engueulade ne t'obligeait pas à aller te bourrer la gueule et fumer ce que tu m'interdis tous les jours, sous prétexte que tu voulais te changer les idées. L'alcool et la drogue, je connais. Je sais qu'on peut faire pas mal de conneries sous leurs influences. Mais je sais aussi que personne ne nous y oblige. Personne ne t'a obligé à te mettre minable, et personne ne t'a obligé à coucher avec quelqu'un.
Ma voix s'est brisée et les larmes ont dévalées ses joues.
- Je n'ai pas couché avec.
- Comment tu peux en être si sûr? Tu ne te souviens de rien, tu l'as dit toi même.
- Je le sais, c'est tout. Je sais aussi que je t'aime et qu'hier, c'était une erreur.
J'ai passé mes mains dans mes cheveux pour essayer de faire partir toute la colère qui m'envahissait, en vain. Comment est-ce qu'il voulait que je le crois? Il ne se rappelait de rien avant de voir la photo.
- Vous êtes nus, sur la photo. Alors arrêtes Thomas.
- Je n'ai pas couché avec.
Je me suis jeté sur lui avant de le plaquer violemment contre le mur, et de lui hurler dessus.
- Te fous pas de ma gueule Thomas ! Te fous pas de ma gueule !
Thomas
Ses mains ont tremblées violemment, et j'ai lu de la panique dans son regard. Il s'est éloigné de moi rapidement avant de courir jusqu'à la salle de bains. Je l'ai rejoint en vitesse, il était appuyé contre la cuvette des toilettes. Je ne l'avais jamais vu aussi pâle.
- Newt, ça va? J'ai approché ma main de son épaule mais il m'a repoussé violemment avant de se tenir le ventre.
- Casses-toi Thomas.
- Laisses-moi t'aider.
- Retournes voir ton coup d'un soir et lâche moi !
Il a hurlé avant de gémir de douleur. J'avais tellement mal de le voir dans cet état, et de ne rien pouvoir faire. Il a été prit de nausées à nouveau, mais n'a rien vomi puisqu'il n'avait encore rien mangé ni bu. Les larmes dévalaient ses joues, et les miennes aussi sans que je ne m'en aperçoive. Il a essayé de se lever mais ses jambes tremblaient tellement qu'il ne tenait plus debout. J'ai de nouveau essayé de l'aider, mais il s'est débattu avec force en me hurlant dessus.
Externe
Les deux garçons se sont battus jusqu'à ce que Newt se cogne la tête contre le lavabo et s'écroule sur le sol. Le blond savait ce qui lui arrivait, il était en plein manque. Ce n'était pas une simple crise, mais bien le manque qui vous rend malade à en crever, qui vous donne des sueurs froides et des crampes d'estomac si fortes que vous peinez à vous lever.
Thomas s'était jeté près de lui, lui demandant s'il allait bien, s'il avait mal quelque part et ce qu'il devait faire, mais Newt continuait de le repousser. Il lui en voulait tellement que ses crampes d'estomac n'étaient rien comparé à ce qu'il ressentait vis à vis du brun. Il avait envie de mourir, de ne plus avoir à affronter tout ça.
- Pitié Newt, laisses-moi faire quelque chose...
- Tu veux faire un truc pour moi? Il a dit avec un regard noir. Vas-t'en.
- Je ne partirais pas.
- Je ne veux plus te voir Thomas, c'est pas assez clair?
- Tu m'en veux parce que tu crois que j'ai couché avec cette fille, mais je te promets que-
- Ta gueule ! Arrêtes avec tes promesses à la con, arrêtes de me mentir et casses-toi !
Sa voix s'est brisée à nouveau, et cette fois, Thomas a obéi. Il savait que Newt ne le laisserait pas l'approcher davantage, qu'il avait tout fait foirer et qu'il devrait ramer pour se racheter. Alors il a enfilé un short et ses baskets et il est sortit de l'appartement. Il avait besoin de courir, d'oublier, de se vider la tête malgré la migraine due à la soirée qu'il avait passé. Il savait qu'il n'avait rien fait avec la fille de la photo, même s'il ne se rappelait de rien, il savait.
Il a couru encore et encore, jusqu'à être à bout de forces et de souffle. Il savait ce qu'il lui restait à faire pour prouver à Newt qu'il ne s'était rien passé : aller voir Dexter.
Thomas a sonné chez son ami qui lui a ouvert après quelques minutes, pas encore complètement réveillé.
- Tom? Qu'est-ce que tu fous là? T'as oublié quelque chose ?
- Pourquoi t'as envoyé cette photo?
Dexter l'a invité à entrer, et les deux garçons ont prit place sur le canapé du salon.
- Parce que ton coloc te prenait trop la tête, j'ai voulu le décoincer un peu en lui montrant qu'on s'amusait bien ici.
- Mais putain Dext ! C'est ma vie privée, tu lui as fait croire que j'avais couché avec cette fille !
- C'était une blague, et je ne vois pas en quoi ton coloc en a quelque chose à foutre de savoir avec qui tu couches.
Thomas a passé ses mains dans ses cheveux en signe d'agacement, ayant l'impression que son ami était resté bloqué aux années lycée et n'avait pas évolué.
- Appelles-le, et dis lui qu'il ne s'est rien passé avec cette fille.
- Quoi? Mais Thomas, je suis pas ta mère ! J'y suis pour rien si ton pote ne comprend pas les blagues et le second degré.
- Fais-le. A dit le brun en lui tendant son téléphone.
- Non. Tu fais chier, tu viens m'emmerder un lendemain de soirée pour une blague !
- Ta blague a foutu le bordel dans mon couple, alors maintenant tu vas rattraper ta connerie !
Thomas s'est rendu compte de ce qu'il venait de dire en voyant les yeux de Dexter s'agrandir. Son coeur s'est emballé en attendant la réaction du garçon qui se tenait face à lui.
- Ton couple?
- Newt n'est pas seulement mon coloc, ça te va? Maintenant appelles-le. S'il te plait.
Choqué, Dexter à observé pendant quelques secondes Thomas qui lui tendait toujours son téléphone avant de l'attraper. La sonnerie a retentit plusieurs fois avant que la voix du blond ne se fasse entendre.
- Vas te faire foutre, Thomas.
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