Chapitre 46.
Thomas
Je me suis réveillé avec le plus gros mal de crâne de ma vie. J'avais l'impression qu'on me tambourinait le cerveau chaque seconde, et c'était affreusement désagréable. J'ai cherché Newt de la main, gardant mes yeux fermés mais il n'était pas là. J'ai fini par me lever, gémissant de douleur, et je me suis dirigé vers le salon.
- Bien dormi? M'a demandé Newt en arrivant avec un plateau dans les mains.
- J'ai mal au crâne... J'ai dis en m'affalant sur le canapé.
Il a rigolé et a déposé le plateau avec le petit déjeuner devant moi. Il m'avait également préparé un verre avec de l'aspirine.
- Je m'en suis douté. Je sais ce que c'est d'avoir la gueule de bois. Il m'a sourit légèrement en haussant les épaules avant de s'asseoir à mes côtés.
Je m'en voulais d'avoir agis de cette façon hier, j'avais besoin de penser à autre chose qu'à la fac et au boulot, et Aris avait sûrement mis autre chose que du soda dans mon verre. Mais je me sentais mal d'avoir ignoré Newt alors que j'étais censé le protéger.
- Je suis vraiment désolé d'avoir agi comme un con hier...
- Tu n'as pas agis comme un con Tommy.
- Si. Je devais t'empêcher de boire et c'est moi qui ai fini défoncé. Je ne me souviens de presque rien, mais je sais que je ne suis pas resté avec toi toute la soirée et-
- Tommy c'est rien.
- Et j'aurai dû, parce que c'est moi qui t'ai demandé de venir. Tu ne connaissais personne, ça a dû être horrible pour toi, je suis désolé Newt.
- C'est bon? T'as fini?
J'ai froncé les sourcils en tournant ma tête vers lui, il souriait.
- Tu ne te souviens vraiment de rien?
- À partir du moment où tu m'as dit que tu ne voulais pas danser, c'est très flou.
Il a posé une main sur ma joue, et m'a regardé droit dans les yeux.
- Alors crois-moi. Mise à part embrasser Aris et essayer de coucher avec moi, tu n'as rien fait d'autre.
Mon coeur s'est emballé, j'ai regardé Newt avec de gros yeux commençant à paniquer.
- J'ai fait quoi?! J'ai dit avec un frisson de dégout, m'imaginant embrasser Aris. Non pas qu'il était repoussant mais, Aris ! Oh mon dieu, mais pourquoi j'ai fait ça? Newt, ne m'en veux pas, s'il te plait...
Et là, il a éclaté de rire. À en pleurer.
- Je déconne Tommy. Enfin, pour Aris. Tu crois vraiment que je t'aurai préparé ton petit déjeuner si tu l'avais embrassé?
Je lui ai donné un coup sur l'épaule en lui disant qu'il était vraiment con, quand sa phrase à fait tilt dans ma tête.
- Est-ce que tu serais jaloux?
- Moi? Il a demandé, outré. Absolument.
Newt
Thomas m'a embrassé en souriant, sûrement satisfait de ma réponse. On a ensuite passé la journée affalés sur le canapé, à s'embrasser devant des films et séries. J'ai levé les yeux vers Thomas, qui souriait le regard dans le vide et les joues légèrement rosies.
- À quoi tu penses? J'ai demandé, jouant avec l'une de ses mains.
- Mh? Oh, rien.
Je lui ai jeté un regard appuyé pour le pousser à parler, et ses joues ont rougies davantage.
- À hier soir. J'ai froncé les sourcils, sa réponse étant vague. Dans la salle de bains.
J'ai dégluti, sentant mon visage chauffer d'un seul coup.
- Tu t'en souviens?
- Peut-être bien. Il a répondu, un sourire en coin.
- Tu te rappelles d'autre chose?
- Peut-être bien. Il m'a regardé avec toujours le même rictus. Newtie.
Je lui ai jeté un coussin dans la figure en lui disant de se taire et il a éclaté de rire.
J'aurai voulu que cette journée ne se termine jamais, que Thomas ne retourne pas travailler, qu'il ne retourne pas à la fac surtout maintenant que je savais ce que consommait Aris et sûrement d'autres garçons de sa licence. Son père m'avait fait promettre que Thomas ne tomberait pas là-dedans, et je comptais m'y tenir.
Mais la routine avait reprit le dessus. Les semaines ont passées, et l'ennui est revenu en force. J'avais eu le temps de finir plusieurs dessins, de lire presque l'intégralité de la bibliothèque de Tommy, et de finir plusieurs séries. J'étais allongé sur le lit, fixant le plafond quand mon cerveau a décidé de me rejouer la scène de la bagarre entre Thomas et Minho au restaurant. La phrase que Thomas m'avait posé quelques temps après notre rencontre m'est revenue elle aussi. Tu n'as jamais eu envie de le voir? L'enfant de ton ex.
J'ai regardé l'heure sur le radio-réveil de Thomas, j'avais encore cinq bonnes heures devant moi avant qu'il ne rentre.
Sans plus attendre, je me suis levé, j'ai enfilé mes baskets et ma veste, pris mon téléphone et les clés et je suis sortis. Je ne savais pas pourquoi je me dépêchais car je ne savais même pas où j'allais. Je n'avais aucune information sur eux, est-ce qu'ils vivaient dans une belle et grande maison, vivant heureux avec leur belle famille basée sur le mensonge et la tromperie? Ou bien est-ce qu'ils vivaient chez Teresa? Chez Minho? Et une fois là-bas, je ferai quoi?
J'ai dû rester cinq bonnes minutes dans le hall de l'immeuble à réfléchir, avant de sortir. J'avais décidé d'aller voir d'abord chez Minho, c'était sur le chemin de la maison de Teresa. J'ai marché doucement pendant une bonne heure avant d'arriver dans le quartier de mon ex meilleur ami. C'était étrange de me retrouver là après tant de temps. J'ai avancé d'encore quelques mètres avant de m'arrêter devant chez Minho. J'avais passé de bons moments dans cette maison, avant que tout ne déraille. Mais tout n'était qu'un mensonge, notre amitié, nos fous rire, tout. Minho ne m'appréciait pas, il se servait de moi pour approcher Teresa, pour profiter de mon argent aussi. Même s'il n'en manquait pas.
Comme il n'y avait aucune voiture garée devant, je me suis avancé avant de discrètement regarder par la fenêtre donnant sur le salon. Il n'y avait aucune trace de jouets pour enfant, ou autre choses pouvant justifier qu'un bébé habiterait ici. Ils n'habitaient sûrement pas dans cette maison, et Minho avait dû déménager car l'habituel panier de basket qui ornait le mur en brique était poussiéreux et rouillé, signe qu'il n'avait pas servi depuis longtemps. Je nous revoyais courant devant la maison, dribblant et marquant des paniers en rigolant. J'étais si naïf. À l'époque, je pensais avoir trouvé le genre d'amis qui te soutient dans n'importe quelle épreuve. Si j'avais su. J'ai soupiré, et j'ai continué ma route.J'ai soupiré, et j'ai continué ma route.
Le soleil commençait déjà à se coucher quand je suis arrivé devant chez Teresa, où toutes les lumières étaient éteintes sauf celle du salon. La voiture de ses parents était garée dans l'allée.
Je me suis doucement approché, mon coeur tambourinait dans ma poitrine, j'étais terrifié à l'idée de ce que j'allais peut-être découvrir. J'ai aperçu l'intérieur du salon, des jouets étaient déposés un peu partout sur le sol, et une ombre se rapprochait. J'ai reculé de peur d'être vu, et la mère de Teresa portant un enfant est apparu. Je n'ai pas eu le temps de voir son visage, de savoir si c'était une fille ou un garçon, s'il me ressemblait ou s'il ressemblait à Minho. J'ai reculé en décidant d'attendre que Teresa arrive. Elle finirait forcément par venir chercher l'enfant. Je me suis assis près d'un buisson, à l'abris des regards et j'ai attendu. Une heure, puis deux, quand une voiture est arrivée avant de se garer dans l'allée. La brune qui avait foutu ma vie en l'air en est sortit, et s'est dirigée vers la porte d'entrée avant de sonner.
Mon téléphone a vibré, Thomas m'appelait. J'ai décroché tout en restant discret, et j'ai murmuré.
- Allo?
- Newt? Tout va bien? Pourquoi tu chuchotes? Merde.
- Je suis à la librairie et des gens lisent, je ne veux pas déranger. Quel menteur.
- Oh. Je voulais savoir. Je vais passer au supermarché avant d'aller à mon cours, tu as besoin de quelque chose?
La porte s'est ouverte sur la mère de Teresa et son bébé, et tout s'est écroulé une nouvelle fois. Mon téléphone m'a lâché des mains, j'entendais toujours Thomas m'appeler pour me demander ce qu'il se passait mais je ne pouvais plus bouger. Toute mon énergie s'était évaporée. Mes mains se sont mises à trembler violemment, ma tête tournait, mais mon regard était toujours focalisé sur ce bébé.
Thomas
- Newt? Qu'est-ce qu'il se passe, je t'entends plus. Newt?
Il a raccroché et quelques minutes plus tard, je recevais un message de sa part me disant qu'il n'avait plus de réseau. Quelque chose clochait. Je savais qu'il était bizarre à l'instant où j'ai entendu sa voix au téléphone. Mais il m'avait demandé de lui faire confiance à plusieurs reprises, alors c'est ce que je comptais faire.
J'ai été acheter ce qu'il nous manquait au supermarché, et je me suis rendu à la fac. Dexter m'attendait devant le bâtiment, un sourire aux lèvres. Il m'a donné une tape sur l'épaule quand je suis arrivé à sa hauteur et on a été ranger mes courses dans mon casier, avant de se diriger jusqu'à l'amphithéâtre.
- Il y a une autre soirée vendredi, ça te tente?
- Vu comment j'ai fini la dernière fois, je préfère éviter. Et puis c'est pas trop le truc de Newt, les soirées.
- Je t'ai connu plus fêtard que ça ! D'ailleurs, c'est qui exactement ce Newt?
- Mon coloc.
Dexter m'a souri et le cours a commencé. Je ne pouvais pas lui dire pour Newt et moi, du moins, pas tout de suite. Il venait d'apprendre ma rupture avec Sonya, et je savais ce qu'il pensait des relations entre deux garçons.
J'ai renvoyé un message à Newt entre deux prises de notes, pour savoir si tout allait bien mais je n'ai eu aucune réponse. J'espérais qu'il n'avait réellement plus de réseau. Le cours s'est achevé 2h plus tard, me laissant avec un mal de tête. J'ai salué Dexter et me suis empressé de rentrer à la maison. J'avais hâte de voir Newt, de pouvoir le serrer contre moi et l'embrasser. J'ai monté les marches de l'immeuble quatre à quatre et j'ai ouvert la porte d'entrée.
- Newt, c'est moi !
J'ai dis, mais j'ai eu pour seule réponse un bruit fracassant provenant de la cuisine.
- Newt?
J'ai poussé la porte de la cuisine, et j'ai vu Newt, une bouteille d'alcool à la main.
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