Chapitre 4.

Newt

L'autre traitre de Teresa cognait contre la porte de la salle de bains depuis plus de 10 minutes, hurlant qu'on devait s'expliquer. J'avais reposé cette putain de lame là où je l'avais trouvé, me disant qu'en finir aurait été trop facile pour tout le monde. Et je n'aime pas quand tout est facile.
Malgré tout, je me sentais toujours aussi misérable, nul, telle une merde. Surprendre celle qui est ma copine depuis 2 ans dans le même lit que mon meilleur ami d'enfance.

Humilié.

Voila ce que j'étais.

Teresa, Minho et Winston étaient les seules en qui je pensais pouvoir avoir confiance, et putain je me suis bien trompé.

- Newt, ouvres cette porte ! S'il te plait...

Elle commençait à réellement me taper sur le système. Alors j'ai ouvert cette porte, tellement vite que Teresa a failli me tomber dessus.
Je l'ai poussé et j'ai difficilement descendu les escaliers. J'avais l'impression qu'ils ne s'arrêtaient pas, que je n'arriverai jamais au bout de ces fichues marches. L'alcool faisait horriblement tourner ma tête, c'était sûrement la première fois que je regrettais d'avoir bu autant.

En arrivant en bas, j'ai senti une main se poser sur mon épaule, et en me retournant, je suis tombé sur Minho. Minho.
Sans pouvoir me contrôler, je lui ai infligé le coup de poing le plus monumental de toute ma vie. Il s'est éclaté sur le sol en se tenant la joue, et sans que je n'ai le temps de réagir, il s'est relevé et s'est jeté sur moi. On s'est battu comme deux abrutis jusqu'à ce qu'on vienne nous séparer. On était tous les deux en sang, mais l'adrénaline me faisait oublier la douleur.

- Depuis quand? Je lui ai demandé la voix pâteuse.
- Quoi?
- Tu couches avec elle?! Comme s'il n'avait pas compris tout seul.
- Newt...
- T'es qu'un connard Minho.

Je me suis relevé, et je suis sortis de la fraternité.
J'avais de nombreux doutes sur leur liaison, mais l'accepter et voir la réalité en face est plus dur que ce que je pensais.
Je marchais en direction de la maison, quand j'ai reçu un message.

De Teresa :

Je suis enceinte, Newt.

Un crissement de pneus, des phares, et le noir complet.

***

- Comment allez-vous? demanda un homme en blouse blanche en entrant dans la chambre.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé?
- Vous avez été renversé par une voiture cette nuit. Vous devez réellement aimer l'hôpital pour y passer autant de temps, ces derniers jours. Fit-il avec un sourire. Comme si j'avais envie de rire, moi.
- Il n'y a rien de drôle. Il s'est raclé la gorge, gêné.
- Vous avez du être opéré de votre jambe droite.
- Quoi? Commençais-je à paniquer. Mais j'ai mal quand je la bouge, vous n'avez pas réussi?
- Si, la douleur s'estompera mais vous aurez toujours une fragilité, nous ne pouvons rien y faire.

Je soupirais et le médecin m'a prescrit des médicaments pour calmer la douleur, avant de me dire que je pouvais rentrer. J'ai appelé un taxi et je suis rentré chez moi. Je ne sais même plus pourquoi je me suis fait renverser, un moment d'inattention, mais lequel? J'avais une gueule de bois tellement intense que je me suis écroulé sur le canapé et j'ai dormi toute l'après-midi.

Je me suis fait réveiller par ma sonnerie de téléphone qui réveilla mon mal de crâne par la même occasion. Teresa m'appelait, et comme un con, je décrochais.

- Allo? disais-je avec une voix rauque.
- Newt, il faut qu'on parle.
- À propos de quoi? Minho et toi? Non merci, ça ira.
- Non, de ce que je t'ai envoyé hier soir.

Un long silence suivi. De quoi parlait-elle? Tout ce dont je me souviens c'est de m'être fait renversé par un putain de chauffard trop pressé pour s'arrêter. Elle ne parlait plus, alors j'ai supposé qu'elle attendait que je relise son message. Alors je l'ai fait, et là, j'ai littéralement pété un cable. Je lui ai hurlé dessus, je me suis levé du canapé et me suis rassis immédiatement à cause de la douleur que me causait ma jambe, j'ai attrapé le verre qui se trouvait devant moi, je l'ai éclaté contre le mur, et pour finir, j'ai bu plus de la moitié de la bouteille d'alcool qui se trouvait sur la table. Puis je l'ai écouté. Elle pleurait, mais je n'avais plus aucun scrupule pour cette fille, plus aucune peine de l'entendre geindre à l'autre bout de la ligne.

- Je ne l'ai pas fait toute seule ce gosse, Newt !
- Et je ne suis certainement pas le père.

Après ça, elle a raccroché. Je croyais qu'elle voulait parler, non?
J'étais complètement défoncé, tout se déformait autour de moi, et ça me faisait marrer. J'avais probablement l'air d'un taré, mais constater à quel point j'étais seul, et pris pour un con par mes propres amis me faisait rire à en pleurer. Et c'est d'ailleurs comme ça que j'ai fini. J'ai chialé seul sur mon canapé, avalant à grande gorgée la bouteille de Whisky, ou un truc du genre, de la Vodka peut-être. J'avais enterré mes parents, perdu ma copine, mon meilleur ami, il me restait Winston et encore, je n'avais plus aucune nouvelle et en plus il m'avait menti, et pour finir, j'avais déjà épuisé une bonne partie de l'héritage avec mes conneries.

Je ne me sentais vraiment pas bien.

Les images de Teresa avec Minho revenaient sans cesse dans mon esprit, tout comme la voix de l'homme m'annonçant la mort de mes parents. Tout ça mélangé à l'alcool, horrible.
Je me suis levé rapidement mais ma jambe me faisait tellement souffrir que j'ai dégobillé l'intégralité de ce que j'avais ingurgité avant d'arriver à la salle de bains.

Une merde.

Voilà de quoi j'avais l'air. Je ne ressemblais plus à rien, mes yeux étaient rougis par l'alcool et la fumée des joins, mes vêtements tachés par toutes sortes de substances que je préférais oublier. Alors oui, je me sentais telle une merde. Personne ne veut de moi, et dans l'état où je suis, ça se comprend fortement. Même moi, je n'en voudrais pas.

Quelqu'un a frappé à la porte d'entrée dans les alentours de 2h du matin. Ou plus, j'en sais rien. Je suis allé ouvrir en caleçon, les cheveux en bataille mais j'étais propre au moins, comparé à plus tôt dans la journée. Et je suis tombé sur une armée de flics braquant leurs lampes torches sur moi, et me demandant de les suivre au poste. Qu'est-ce que j'avais fait encore? À moins que l'alcool m'aie fait tout oublier, je pensais n'avoir rien fait d'illégal.

Apparement si.

Accusé de viol. Oui, oui.

- Connaissez-vous une jeune femme du nom de Teresa Parker?
- Oui, mon ex copine, pourquoi?
- Elle vous accuse de viol, vous auriez abusé d'elle lors d'une soirée, et l'auriez mise enceinte. Fit l'homme en uniforme.

Et là, je suis resté bouche-bée. Elle m'accusait de viol? Alors qu'elle avait toujours été consentante. Uniquement dans le but de me détruire encore plus que je ne le suis déjà. De viol. Et comme un con, la seule chose que j'ai pu répondre c'est..

- Pardon?
- Vous m'avez très bien entendu. Et dans l'état dans lequel vous êtes actuellement, ça ne m'étonnerait même pas.

C'était elle qui me trompait, et c'était moi qui allait plonger.

- Quand? articulais-je.
- Quand quoi?
- Quand est-ce que je l'aurai violé? Elle a dû vous le dire non?! Et quand est-ce qu'elle est venue porter plainte?!

Je commençais à péter les plombs. Et cette fois, je ne pouvais pas accuser l'alcool, j'étais parfaitement sobre et désormais bien réveillé.

- Vous auriez abusé d'elle dans la nuit du vendredi 8 juillet 2016.

Externe

Newt se sentit soudainement désemparé, comme s'il effectuait une chute libre en continu. Le 8 juillet, le soir de la mort de ses parents. Comment osait-elle lui faire ça?

- Monsieur? Tout va bien? demanda le policier, observant le blond.

Sans qu'il ne s'en rende compte, les larmes coulaient sur les joues de Newt.

- On est le combien? demanda-t-il entre deux sanglots. Sa question surprit quelque peu le policier, qui vérifia sur son ordinateur et lui répondit.
- Le 8 aout, il est 4h du matin. Pourquoi ?

Newt ne répondait plus. Ça faisait exactement un mois qu'il avait perdu ses parents, et il ne s'en était pas aperçu. Le temps depuis l'accident était passé si rapidement.

- Pouvez-vous me répondre? s'impatientait le policier. Nous sommes en interrogatoire, c'est le but de cette entre-vue.
- Le 8 juillet, mes parents ont été tués dans un accident de la route.

Cette fois-ci, c'est le policier qui ne répondait plus.

- Et ça fait un mois aujourd'hui. Teresa était encore ma petite amie ce jour là, j'ai appris qu'elle me trompait plus tard.
- Avez-vous eu des rapports avec elle ce soir là?
- Oui. fit Newt, se souvenant de son réveil, de ce message laissé sur la boite vocale par le SAMU. Mais elle était parfaitement consentante.
-Très bien. Merci d'avoir répondu à mes questions, vous serez convoqué rapidement pour un face-à-face avec la jeune fille concernée.

Les deux hommes se levèrent, le policier tendit une main à Newt qui se retourna sans la lui serrer, et sortit du commissariat. Il parvint à interpeler un taxi, et rentra chez lui plus dépité qu'il ne l'avait été depuis plusieurs semaines.

Newt

La première chose que j'ai faite en arrivant à la maison, c'est d'aller prendre une douche, et de me préparer. Je comptais aller régler mes comptes aujourd'hui. Avec Teresa, comme avec Minho. Le seul problème c'est qu'il était à peine 5h du matin, et que je ne savais pas si elle était chez elle, chez mon traitre de meilleur ami, ou même à la fraternité puisque les cours étaient finis.

Mes yeux étaient toujours rougis par le manque de sommeil mais j'avais déjà moins l'air d'un zombie.

J'ai pris la voiture et me suis rendue devant chez Teresa à 7h tapante, sachant pertinemment qu'elle serait encore en train de dormir paisiblement alors qu'on m'en a empêché par sa faute.
Je l'ai vu ouvrir ses volets vers 9h30, et c'est à ce moment là que j'ai sonné à sa porte. Je n'avais aucune idée de comment j'allais réagir face à elle. Si j'allais être faible, ou aussi énervé que lorsque je l'ai surprise avec Minho dans le même lit.

La porte d'entrée s'est ouverte sur sa mère.

- Newt? Que fais-tu ici?
- J'aimerai voir Teresa. j'ai dit sèchement, pourtant, sa mère ne m'avait rien fait.
- Elle est dans sa chambre, mais tu ne..

Sans lui laisser le temps de finir sa phrase, je suis entré, et je suis monté à l'étage. Je n'ai pas pris le temps de frapper avant d'ouvrir la porte et de tomber sur Teresa et Minho.

- Qu'est-ce que tu fais ici?! cria Teresa, surprise de me voir débarquer chez elle si tôt.
- M'accuser de viol? Sérieusement? Le soir de la mort de mes parents ! Comment est-ce que tu peux me faire ça?

Ça y est, je hurlais. Je lui balançais au visage toute la colère accumulée depuis des jours. Minho s'était placé devant elle de sorte à la protéger de moi. Ils avaient l'air ridicule.
J'étais hors de moi. Elle me regardait droit dans les yeux, comme si j'étais devenu fou. Mais c'est elle la plus folle d'entre nous.

- C'est toi qui me trompe, et c'est moi qui devrait plonger ? Ça ne se passera pas comme ça Teresa.
- Sors de chez moi ! finit-elle par dire après une dizaine de minutes de monologue de ma part.

Je la dévisageais. Tout ce que j'éprouvais pour elle à cet instant précis, c'était de la haine. Une haine si intense que j'aurai pu en mourir, tant mes poumons se contractaient.

- Tu ne me détruiras pas Teresa. Tu n'y arriveras pas.

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