Chapitre 39.
Thomas
On était à table, tous assez émotifs car c'était notre dernière soirée tous ensemble avant un certain temps. Ma soeur repartait aux Etats-Unis dans quelques jours, et Newt et moi retournions à Londres demain dans l'après-midi.
Newt ne parlait presque pas, notre engueulade de cet après-midi l'avait rendu quelque peu distant, même avec moi. J'aurai voulu que les choses soient simples avec lui, qu'il ne s'emporte pas aussi rapidement, ne se braque pas pour rien, qu'il n'y ai pas de prise de tête. Mais est-ce que ça ne rendrait pas tout beaucoup plus fade?
- Quand est-ce que tu viens enfin me voir à New York ?
- Quand j'aurai assez économisé pour. J'ai répondu à ma soeur, une pointe de nostalgie dans la voix. Je me sentais bien entouré de ma famille, et Newt. Je n'avais pas envie de reprendre la routine de Londres.
- Tu as déjà été à New York, Newt? Elle a demandé.
- Ehm, non jamais.
- C'est l'occasion de te faire visiter ! Vous pourriez dormir à la maison, ça sera toujours ça d'économisé.
J'ai approuvé d'un signe de tête, ma soeur avait un meilleur revenu que moi, c'était plus simple pour elle de voyager.
- Il faudra que tu viennes nous voir à... La fourchette de Newt est tombée d'un bruit sourd dans son assiette, me coupant dans ma phrase.
J'ai vu ses mains se mettre à trembler avant qu'il ne les cache sous la table, j'ai posé ma main sur sa cuisse mais il n'a pas réagit.
- Excusez-moi, je reviens. Il a dit avant de se lever de table.
Je l'ai entendu monter rapidement les escaliers quand ma soeur m'a fait signe d'y aller. Je me suis levé à mon tour, réalisant ce qu'il s'apprêtait à faire, et j'ai couru le plus rapidement possible montant les marches quatre par quatre.
Externe
Thomas est arrivé trop tard, Newt venait de claquer la porte en s'y enfermant. Il l'entendait déjà fouiller dans le placard, renversant plusieurs objets en même temps.
Thomas s'est mis à frapper contre la porte, suppliant Newt de lui ouvrir. Aucune réponse. De l'autre coté de la porte, Newt venait enfin de trouver ce qu'il cherchait. Ce pourquoi il mentait à Thomas depuis des jours. Son corps tout entier tremblait, son coeur s'emballait, et les coups de Thomas s'amplifiaient.
- Newt, je t'en supplie ouvres cette porte ! Hurlait le brun.
Il était désespéré, il était trop tard pour l'empêcher de prendre sa dose. Trop tard pour le guérir. Pour qu'il comprenne que Thomas était là pour l'aider. C'était fichu, et ça, Newt le savait depuis le début. Il l'avait prévenu.
Le blond a finalement réussi à ouvrir le sachet de poudre blanche qu'il tenait, et l'a renversé sur le bord du lavabo. Il lui fallait sa dose, après il irait mieux et pourrait continuer la soirée comme si de rien était. Même s'il savait que c'était faux. Thomas ne lui parlerait plus, lui demanderait sûrement de partir. Ou bien c'est Thomas qui partirait. Ses jambes ont tremblées violemment et il s'est écroulé sur le sol. Entendant le bruit sourd, le brun a paniqué davantage.
- Newt? Newt est-ce que ça va ? Est-ce que tu m'entends?
Il a entendu les gémissements du blond contre la porte, et il a arrêté de cogner contre celle-ci. Les larmes dévalaient les joues des deux garçons, aussi désespérés et impuissants l'un que l'autre. Newt s'était appuyé contre la porte, la tête dans ses bras. Il n'avait plus de force. Même pour se relever et prendre sa dose, et pourtant il le fallait. Il en avait besoin.
N'entendant plus aucun bruit, Thomas a posé son front contre la porte.
- Ouvres-moi, s'il te plait... T'es pas tout seul Newt...
Il a entendu Newt se relever, mais la porte ne s'est pas ouverte. Il venait de refuser son aide. Thomas l'imagina inspirant sa cocaïne, et la peine fut remplacée par la colère. Il tambourina contre la porte, faisant trembler les murs. Il hurla de lui ouvrir sinon il défoncerait la porte, mais toujours rien. Il a entendu des pas dans l'escaliers, et en se retournant, sa soeur se tenait là avec un tourne-vis dans la main.
- Tiens. Ne le laisses pas prendre sa dose Tom.
Il a attrapé le tourne-vis et a ouvert la porte en grand. Newt s'apprêtait à se détruire, une fois de plus. Le brun ne pu se contrôler plus longtemps, il attrapa violemment Newt par sa chemise, et le plaqua contre le mur. Ce dernier grimaça de douleur avant de pousser Thomas qui atterrit contre la porte, la refermant au passage.
- Vas-t'en Thomas !
- Comment t'as pu me faire ça? Comment t'as pu ramener de la drogue chez mes parents?
Thomas a de nouveau plaqué Newt contre un mur, le tenant d'une main, et attrapant son visage de l'autre. Il vérifiait s'il y avait des traces de poudre sur lui. S'il était arrivé trop tard ou juste à temps. Mais il ne trouva rien. Il lâcha Newt avant de se tourner vers le lavabo, et de vider le reste du sachet et ce qu'il y avait sur le rebord, dedans.
- Mais t'es malade ! Cria Newt, en attrapant Thomas par le bras. Tu sais combien ça coute?!
Thomas serra les poings, se retenant de lui hurler que le malade dans l'histoire, c'était lui. Il savait que si ces mots franchissaient la barrière de ses lèvres, c'était fini, d'autant plus qu'il ne les pensait pas. Il lui a lancé un regard si noir que Newt a reculé. Il parlait sous l'effet du manque, le brun le savait.
- T'es vraiment qu'un abruti. A lancé Thomas avant de sortir de la salle de bains, laissant Newt seul avec ses pensées.
Julia était toujours dans le couloir, sous le choc.
- Alors...? Tom, est-ce que ça va?
- J'ai besoin de prendre l'air.
Newt
J'étais à moitié inconscient sur le sol, quand Julia s'est accroupi face à moi. Elle a tapoté ma joue et m'a aidé à me lever. Elle m'a emmené dans la chambre de Thomas et m'a allongé sur son lit, puis a posé un gant d'eau froide sur mon front en soupirant. Je me sentais tellement mal. J'avais envie de vomir, mes muscles tétanisaient à force de trembler et mon coeur était compressé dans ma poitrine. Je revoyais le regard de Thomas, et retenais mes larmes du mieux possible.
- Pourquoi tu lui as fait ça Newt?
- Ça aurait été mieux après... Il n'avait pas besoin de savoir...
- Il veut t'aider Newt, c'est tout. Tu aurais dû le laisser entrer, je te souhaite bon courage pour qu'il te pardonne maintenant.
Elle m'a donné une tape sur l'épaule et est sortit. J'avais été stupide, j'en suis conscient. J'avais pété les plombs, le manque était devenu trop fort, insupportable. Vas t'excuser. Je n'en ai pas la force. Bouges ton cul, et vas t'excuser.
J'ai soupiré et j'ai fini par me lever. Je suis descendu dans le salon, découvrant la famille de Thomas me dévisageant, mais Thomas n'était pas là. J'ai dégluti, tous les regards étaient braqués sur moi.
- Newt, est-ce que je pourrai te parler s'il te plait ? M'a demandé son père.
J'ai bredouillé un "oui" pathétique, et il m'a guidé jusqu'à ce qui devait être son bureau.
- Je suis désolé... J'ai dis, sans le regarder. Je suppose que vous savez tout, et je n'en suis pas fière... Je n'aurai jamais...
- Je ne suis pas là pour te faire une leçon de morale sur la drogue Newt. Je ne suis pas ton père, et tu es majeur. Tu fais ce que tu veux.
- J'essaye d'arrêter... Mais parfois ça devient trop dur et-
- Et il arrive ce qui est arrivé ce soir. J'ai rarement vu mon fils aussi blessé, Newt. Et c'est de ta faute. J'ai baissé les yeux, laissant une larme s'échapper. Je te demanderai deux choses.
Je l'ai regardé.
- N'entraines pas Thomas là-dedans, je n'ai pas envie de voir mon fils se détruire dans la drogue.
- Je ne comptais pas..
- Deuxième chose. Il m'a coupé. Promets-moi de faire tout ce qui est en ton possible pour qu'il te pardonne. Il tient énormément à toi, et je sais qu'il souffrirait beaucoup si vous veniez à ne plus vous parler.
- C'est promis.
Il s'est dirigé vers la porte, et s'est retourné vers moi avant de sortir.
- Oh, tu devrais aller faire un tour à la plage.
Je suis resté une dizaine de minutes seul dans son bureau, à réfléchir à la meilleure façon d'arranger les choses, mais rien ne me paraissait suffisant. J'ai finalement enfilé ma veste, et je suis sortis de chez les Sanders. Je me souvenais du chemin vers la plage, y étant allé avec Thomas plus tôt dans la journée. Quand tout se passait encore bien.
Après de longues minutes à la recherche d'une silhouette pouvant être celle de Thomas, je l'ai finalement aperçu sur le même transat que cet après-midi. J'ai dégluti en prenant une grande inspiration, et je me suis approché. Je me suis raclé la gorge en passant ma main sur ma nuque, il devait probablement me détester.
- Tommy, je... Je suis désolé.
Rien.
- Je n'aurai jamais dû ramener de drogue ici, et encore moins vouloir la consommer.
Toujours rien. Aucun son, aucune geste. Rien. Le silence absolu.
- J'ai paniqué, je me suis dis que tout serait à peu près normal en cas de crise...
Son silence me brisait. Ma gorge était nouée, les larmes me montaient aux yeux, et ma voix déraillait.
- Pardonnes-moi Tommy, je t'en supplie...
- Vas te faire foutre.
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