Chapitre 37.
J'ai toqué à la porte de ma chambre de ma soeur, et elle m'a dit d'entrer.
- Tout va bien Tom?
- J'en sais rien...
Elle a tapoté près d'elle et je me suis allongé sur son lit, dans ses bras. Ma soeur et moi avons toujours été très proches, on s'est toujours tout dit et ce n'était pas la distance qui allait y changer quelque chose. J'avais besoin de ses conseils, de savoir ce qu'elle pensait de tout ça.
- C'est à propos de Newt? J'ai hoché la tête et elle a passé sa main dans mes cheveux, j'adorais quand elle faisait ça. Est-ce qu'il a fait quelque chose de mal?
- Non... C'est juste que... Je suis perdu. Je ne sais pas ce qu'il veut, ni ce que je ressens. Je savais qu'elle était en train de sourire, car je lui donnais raison
- Est-ce qu'il s'est passé quelque chose entre vous?
- On... On s'est embrassés, plusieurs fois. Mais c'était toujours dans une situation particulière.
- Et? J'ai relevé la tête vers elle en fronçant les sourcils, ne comprenant pas ce qu'elle attendait. Tu as aimé?
J'ai souri comme un con, en repensant au goût de ses lèvres sur les miennes, aux frissons qui m'avaient parcouru l'échine à cet instant là.
- Ne réponds pas, j'ai compris. Elle a rigolé, je devais sûrement être rouge tomate.
- Mais je ne suis pas attiré par d'autres garçons Julia... Avec Newt c'est différent. C'est... Compliqué. Tout est toujours compliqué avec lui.
J'ai soupiré, quand on a entendu Newt m'appeler. Il devait sûrement avoir fini de se préparer et me cherchait.
- Tommy, hm? Elle a dit avec un sourire en coin, parce que c'était le seul à m'appeler comme ça, et non "Tom".
Je lui ai jeté un oreiller en pleine figure la faisant pouffer de rire, et je me suis redressé en la regardant.
- Si je peux te donner un seul conseil, fais lui comprendre ce que tu ressens. Ne t'interdis pas quelque chose dont tu as envie, parce que tu ne le comprends pas.
- Sauf que parler avec Newt, c'est dur. Un mot de travers et il peut exploser.
- Je n'ai pas dit que vous deviez parler.
Un rictus s'est formé sur ses lèvres, et elle m'a fait signe d'aller le rejoindre. J'ai déposé un baiser sur sa joue pour la remercier, et je me suis empressé de retrouver Newt. Il tournait en rond dans ma chambre.
- Ah c'est pas trop tôt ! Ça fait 10 minutes que je te cherche.
- T'exagères pas un peu?
- Moi? Absolument pas. J'étais au bord de la crise d'angoisse.
J'ai rigolé avant de prendre son visage dans mes mains.
- J'étais avec ma soeur, qu'est-ce que tu veux qu'il m'arrive ici Newt? Il a haussé les épaules. On y va?
Newt
On marchait tranquillement le long de la plage, après avoir fait le tour du centre ville où l'on avait mangé. Brighton était une ville magnifique, très animée, les lumières de Noël étaient incroyables. On avait même assisté à la baignade d'une centaine de personnes déguisées en Père Noël dans la Manche.
Tommy m'a proposé de nous asseoir un peu, il avait dû remarquer que je boitais de plus en plus. On ne parlait pas beaucoup, et pourtant ça n'avait rien de gênant au contraire c'était agréable. On s'est assit sur le seul transat non occupé par la neige, à l'abri de la foule et du vent. J'ai appuyé mon dos contre le torse de Thomas, et j'ai admiré la vue. Est-ce que j'avais déjà vu la mer avant? En tout cas, je n'en avais aucun souvenir.
- Tu veux repartir vers quelle heure demain?
- Aucune idée, c'est toi qui décide. Je n'avais aucune envie de repartir, les tensions étaient restées à Londres et ça m'allait très bien comme ça.
- Ça sera sûrement en début d'après-midi, on risque d'avoir du monde sur la route.
J'ai acquiescé quand j'ai senti mes mains trembler d'un seul coup. Mon coeur s'est emballé, il fallait que je me calme. Mon corps réclamait de plus en plus depuis hier, mais je ne pouvais pas craquer. Tout allait trop bien pour que je foute tout en l'air.
L'air de rien, j'ai attrapé la main de Tommy et l'ai serré contre moi. J'ai fermé les yeux en respirant profondément, et Thomas a lentement passé son pouce sur ma main. Mon rythme cardiaque a ralenti, et j'ai rouvert les yeux. Je venais d'éviter le pire.
Depuis qu'on était partit, je n'avais qu'une question en tête. Est-ce que Thomas avait lu ma lettre? Je l'avais écrite le lendemain de l'incident au restaurant. Après qu'il m'ai prouvé une nouvelle fois à quel point il tenait à moi. Mais aussi après avoir ressenti une grande frustration de n'avoir pas pu l'embrasser ce soir là. Ça avait été comme un déclic, j'avais besoin d'écrire ce que je ressentais. Même si je ne savais pas ce que je ressentais réellement.
Je m'apprêtais à lui poser la question, quand il m'a proposé d'aller à la patinoire.
- À la patinoire? J'ai demandé en fronçant les sourcils.
- Oui, chaque année la ville fait installer une patinoire éphémère pour Noël.
- Mais Tommy, je ne sais pas patiner. Et avec ma jambe je-
- Tu n'auras qu'à te tenir à moi. Et si tu as mal, on arrête, ok?
- Ok...
Ça allait être un désastre.
Et évidemment, je ne m'étais pas trompé. Tommy avait passé son temps à me rattraper, et à m'aider à me relever. J'étais tellement instable que je n'avais pas lâché sa main une seule seconde. Mais ça nous avait valut de bonnes heures de rigolade.
La nuit tombait, et les lumières de la patinoire s'étaient allumées. Il commençait à faire vraiment froid, et Thomas a dû sentir que mes doigts commençaient à geler car il m'a proposé de rentrer. J'ai accepté volontiers, on a rendu nos patins et la paire de gants prêtée, et on a marché doucement jusqu'à chez ses parents.
- Ça va ta jambe ?
- Tommy, ça fait dix fois que tu me demandes.
- Je veux juste être sûr...
- Tout va bien. J'ai passé une journée géniale, c'est sans aucun doute le meilleur Noël de ma vie. Alors respires, ok? Tout va bien.
Il m'a souri et on est arrivés. Ses parents nous ont demandé comment s'était passée notre journée, on leur a raconté ce que nous avions fait, puis on s'est rendu dans la chambre de Thomas. Il a fermé la porte, et j'ai tourné en rond quelques secondes, en passant ma main derrière ma tête. Il fallait que je lui demande.
- Ehm.. Tommy?
- Mmh? Il s'est tourné vers moi en souriant.
- Est-ce que.. Est-ce que tu as lu ma lettre?
- Oui.
Oui? C'est tout? Je lui avais dis des choses intimes et il me répondait par un simple oui?
- Et...? C'est tout? J'ai dégluti, toutes traces de confiance en moi avaient disparues.
- À vrai dire, j'ai un dernier cadeau de Noël pour toi.
- Oh...
Pourquoi est-ce qu'il changeait de sujet? Il n'avait peut-être pas aimé ce que je lui avais écris...
Il s'est rapproché de moi, et pensant qu'il se dirigeait vers son armoire je me suis décalé. Visiblement, ce n'était pas sa direction car il a attrapé mes mains avant de coller son front contre le mien. J'ai dégluti, mon coeur battait à tout rompre.
- Ne t'excuses plus jamais d'être qui tu es, Newt.
Ses lèvres se sont écrasées contre les miennes et ma respiration s'est coupée. Cette fois n'était pas comme les autres fois. C'était différent, Thomas ne m'embrassait pas parce qu'il avait eu peur pour ma vie, ou parce que j'étais en pleine crise de manque. Il m'embrassait parce qu'il en avait vraiment envie.
Nos respirations ont accélérées, mes mains se sont emmêlées dans ses cheveux quant aux siennes, elles ont glissées sous mon pull qui a fini sur le sol. Je n'avais jamais eu autant envie de quelque chose, de quelqu'un. Tommy m'a guidé jusqu'à son lit en évitant le matelas gonflable, et je m'y suis allongé. Il a placé ses mains de part et d'autre de mon visage et m'a regardé.
Est-ce qu'il allait vraiment se passer ce que je pensais qu'il allait se passer? Fermes-là Newt, et enlèves lui son putain de T-Shirt.
Pour une fois, j'ai écouté ma conscience. J'ai attrapé le bas du T-shirt de Thomas et lui ai rapidement enlevé. Oh bordel, qu'il était beau. Ses muscles si bien dessinés, les veines de ses bras ressortant. J'ai détaché sa ceinture et son jean a rejoint mon pull. Thomas m'embrassait encore et encore, et j'adorais ça. Toujours pas gay? Oh la ferme.
Il a enfouie sa tête dans mon cou, quand quelqu'un a frappé à sa porte. On s'est regardés, paniqués. Sa famille avait le don de nous interrompre.
- Ehm, deux... Il s'est raclé la gorge. Deux minutes !
Il m'a jeté un regarde désolé, et s'est relevé. Je l'ai regardé enfiler son pantalon, puis son T-Shirt.
- J'arrive ! Il a crié avant de revenir vers moi.
Il a déposé ses lèvres sur les miennes en me souriant, avant de sortir de la chambre. J'ai soupiré en posant ma tête contre son oreiller, puis j'ai été me rhabiller.
Thomas
Je suis sortis de la chambre plus frustré que jamais, tombant sur ma soeur qui attendait dans le couloir. Elle m'a regardé de haut en bas, puis a souri.
- Quoi?
- Oh rien, rien du tout.
- Julia...!
- Rien, j'observe juste que mes conseils ont portés leurs fruits.
J'ai senti mes joues s'embraser avant de baisser la tête. Comment est-ce qu'elle faisait ça?
- Ta braguette est ouverte, et tes cheveux en bataille Tom.
J'ai rapidement arrangé tout ça, et l'ai suivi. Elle m'a emmené dans la salle de bain sans que je ne comprenne pourquoi, et m'a regardé gravement.
- Promets-moi que tu ne t'énerveras pas.
- Qu'est-ce qu'il se passe?
- J'ai été me préparer quand vous êtes partis tout à l'heure et...
- Et? Julia parles ! Tu commences à me faire flipper là.
Elle a soupiré.
- Tom, promets-le moi.
- C'est promis, ça te va? Arrêtes ton suspens à la con maintenant.
- Et j'ai trouvé ça, caché dans le meuble.
Elle a sortit un petit sachet de poudre blanche, et tout le bonheur que j'avais ressenti quelques minutes plus tôt s'est évaporé.
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