Chapitre 36.

Il devait être aux alentours de deux heures du matin, et je ne dormais toujours pas. Tommy bougeait dans tous les sens en soupirant, et ça devenait insupportable. Je ne sais pas s'il rêvait, ou s'il dormait toujours comme ça, mais si je ne dormais pas au moins une heure, j'allais devenir fou.

Il s'est retourné une énième fois en soupirant, et je me suis redressé exaspéré.

- Tommy, qu'est-ce que tu fous à la fin?
- J'arrive pas à dormir...
- Merci, j'avais remarqué !

Il s'est tourné vers moi, un air désolé collé à la figure. Comment lui en vouloir avec une tête pareille?

- J'ai oublié mon oreiller à Londres. J'ai froncé les sourcils, il avait au moins cinq oreillers sur son lit. Je n'arrive pas à dormir quand je ne l'ai pas.

J'ai soupiré en levant les yeux au ciel, et lui ai dit de se pousser. Je me suis allongé à côté de lui en lui tournant le dos et il a posé son bras sur moi. J'allais enfin pouvoir dormir.

J'étais bien, là, dans les bras de Tommy, son souffle contre ma nuque. Je me sentais en sécurité.

Alors que je commençais enfin à m'endormir, Thomas s'est remit à bouger. Il s'est tourné une première fois, puis une deuxième et là, j'ai craqué. Je me suis tourné vers lui, l'ai fait rouler pour qu'il soit dos à moi, j'ai tiré la couverture sur nous et j'ai posé mon bras sur lui en lui prenant la main.

- Je te jure que si tu bouges encore une fois, je-
- Merci Newt.

Thomas

La porte de ma chambre s'est ouverte en grand, nous réveillant en sursaut.

- Joyeux No.... Oh pardon, je repasserai !
- Nan Julia, c'est pas ce que tu crois ! Mais elle était déjà partit.

J'ai fait tomber ma tête en arrière, et Newt s'est mit à rigoler.

- Il n'y a rien de drôle.
- Heureusement que ce n'était que ta soeur.
- Fermes-là Newt, et pousses toi.

Il a rigolé et je l'ai poussé sur son matelas gonflable. Je l'ai enjambé pour pouvoir sortir de mon lit, et il a attrapé ma cheville. Je me suis étalé sur le sol dans un gros boom, et lui il a continué de rigoler évidement.

- Arrêtes tes conneries, elle est sûrement devant la porte en train d'attendre qu'on sorte. Et si on met trop de temps, elle va s'imaginer un tas de trucs.

Il a déposé un baiser sur ma joue avant de murmurer à mon oreille.

- Joyeux Noël, Tommy.

Et il s'est levé sans rien ajouter, avant d'enfiler un short. Je me suis dirigé vers la porte, quand Newt m'a posé une question.

- Ça te fait tant chier que ça que ta soeur pense qu'on est ensembles? Je l'ai regardé, pris au dépourvu et j'ai secoué la tête.
- Non.

Newt m'a dit de descendre sans lui, qu'il me rejoignait dans deux petites minutes, et j'ai ouvert la porte.
Finalement, ma soeur ne nous attendait pas à la sortie de ma chambre, mais dans le salon. J'ai souhaité un joyeux Noël à toute ma famille, les prenant dans mes bras chacun leur tour, et je me suis assis sur le canapé après avoir déposé les cadeaux au pied du sapin.

- J'avais raison. Ma murmuré ma soeur, un sourire en coin.
- Non. Il ne s'est rien passé, je n'arrivais juste pas à dormir. J'ai oublié mon oreiller à l'appart.
- Pas à moi, Tom.
- C'est la vérité.

Elle a levé les yeux au ciel en rigolant, et j'ai été aider ma mère dans la cuisine.

- Bien dormi? Elle m'a demandé.

J'ai acquiescé en souriant, et j'ai attrapé le plateau de viennoiseries.

- Je suis tellement heureuse que tu sois là, Tom. Tu nous manques, tu sais. Quand ta soeur est aux Etats-Unis, et toi à Londres, c'est vide ici.
- Je sais, maman... J'essayerai de venir vous voir plus souvent, c'est promis.

Je lui ai embrassé la joue, et on a regagné le salon. Newt était assit sur le canapé, discutant avec mon père. J'étais soulagé de savoir que ça se passait bien entre eux, qu'ils aient accepté Newt aussi rapidement.

- Bon ! On les ouvre ces cadeaux? A lancé Julia, impatiente.
- C'est partit !

On s'est tous dirigés vers le sapin, cherchant notre nom sur les papiers cadeaux. Newt était en retrait, je savais qu'il n'avait pas l'habitude de ce genre de situation, surtout que ma famille était très traditions. Je lui ai pris la main pour le rassurer, et lui ai tendu son cadeau, de ma part.
Il a écarquillé les yeux en me regardant.

- Tu... Tu m'as fait un cadeau? Mais Tommy, il fallait pas...
- Tais-toi, et ouvres. Je lui ai fait un clin d'œil, et il a doucement défait le papier cadeau, prenant soin de ne pas le déchirer.
- Un carnet de dessin? Et tout le matériel nécessaire? Mais Tommy, ça coute une blinde ! Et comment tu as su que...
- Sur au moins une page de chaque livres que tu m'as emprunté, tu y as laissé un dessin en rapport avec l'histoire. J'ai passé ma main derrière ma tête, légèrement gêné d'avoir remarqué autant de détails sur Newt. J'ai pensé que ça te plairait...
- Merci Tommy. Il m'a prit dans ses bras quelques secondes sous le regard appuyé de Julia, et on a continué l'ouverture des cadeaux.

J'avais eu une casquette de l'équipe des Mets par ma soeur, et des nouvelles baskets de la part de mes parents. Ils avaient également acheté une boite de chocolats à Newt, ayant été prit au dépourvu et ne le connaissant pas à ce moment là.

- Tiens, Tommy. Il a dit en me tendant une pochette. C'est pas grand chose, mais j'espère que ça te plaira. J'ai froncé les sourcils en prenant ce qu'il me tendait, et je l'ai regardé.
- Mais... Newt, t'as déjà pas d'argent et-
- C'était mes dernières économies, et je te l'ai dit. C'est vraiment pas grand chose.

J'ai ouvert son cadeau et découvert le dernier album des Fall Out Boy. L'un de mes groupes préférés.

- Je t'ai entendu chanter leurs chansons sous la douche.

Il a rigolé et je l'ai remercié. Il restait quelque chose dans la pochette, une enveloppe.

- Ehm, ça, je préfère que tu l'ouvres seul.

J'ai acquiescé et on s'est mit à table pour le petit déjeuner. J'avais proposé à Newt une balade sur les bords de mer une fois qu'on serait prêt, j'avais donc été prendre ma douche en vitesse, et Newt venait de se rendre dans la salle de bains.
Je me suis assis sur mon lit, l'enveloppe de Newt dans la main. J'ai pris une grande inspiration et je l'ai ouvert.

Tommy,

Tu sais que je déteste tous ces trucs à l'eau de rose, comme écrire une lettre par exemple. Mais c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour te remercier comme il se doit.
Tu le sais déjà, mais sans toi, je serai toujours dans ma ruelle dégueulasse de Londres, à me battre pour de la bouffe, m'apitoyer sur mon sort en buvant ma bouteille jusqu'à la dernière goutte d'alcool, ou bien je serai raide mort sans que personne ne s'en aperçoive, en train de pourrir entre deux bennes à ordures.

J'ai dégluti, essayant de chasser cette image de ma tête. Newt n'était définitivement pas connu pour son tact.

Alors, avant de te remercier, j'aimerai m'excuser. Je suis désolé Tommy, d'être un petit con qui t'en fait voir de toutes les couleurs pour rien, qui se barre du jour au lendemain et qui te donne rendez- vous sur un pont, prêt à sauter. Je suis désolé pour toutes les fois où j'ai pu te blesser, dans mes actes comme dans mes paroles, et je m'excuse d'avance pour celles à venir. Car on sait tous les deux qu'il y en aura. Pardon Tommy, pour toutes les conneries que j'ai fait et que je ferais encore. Pardon d'être un poids à ta cheville, qui t'empêche d'avancer comme tu le voudrais. Tu peux essayer de me prouver le contraire, je sais que ce que je dis est vrai.

N'importe quoi. C'était totalement faux.

Au tour des remerciements, je suppose. Alors, tout simplement, merci pour tout Tommy. Merci d'être quelqu'un de génial, d'incroyablement généreux, drôle et attentionné. Merci de faire tout ça pour moi, de m'avoir sauvé la vie à plusieurs reprises. Tu es un peu comme mon ange gardien. Toujours là pour moi, même après que j'ai été le plus gros des enfoirés.

Merci d'être qui tu es. Tu ne t'en rends pas compte, mais tu es une personne en or.

Ça peut paraître étrange, mais j'aime notre relation. Indéfinissable d'ailleurs, mais je l'aime quand même. Je ne pourrai pas dire ce que l'on est, mais j'aime être dans tes bras. Te voir sourire, rire particulièrement quand c'est grâce à moi. J'aime te regarder dormir. Savoir que tu es heureux. J'aime quand on s'engueule, car j'aime quand on se réconcilie. J'aime tellement notre relation que je déteste me retrouver seul dans ton appartement, et pourtant, la solitude ça me connait. Je déteste te savoir triste, sans que je ne puisse rien y faire.
Mais par dessus tout, je déteste te faire souffrir.

Alors pour tout ce que je te fais vivre depuis la fois où j'ai vomi sur tes chaussures, merci.

Newt

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