Chapitre 2.

Externe

Cela faisait trois jours que Newt n'allait plus en cours, et restait chez lui à boire, fumer, boire de nouveau, et fumer encore jusqu'à se retrouver allongé sur le sol sans plus pouvoir bouger, au bord du comas éthylique. Il se sentait extrêmement seul, cherchant à évacuer cette douleur constante dans sa poitrine avec l'alcool.
Son portable n'avait pas arrêté de sonner depuis ces trois jours, recevant des appels de Teresa et Minho. Mais Newt n'avait pas décroché une seule fois, alors Minho s'était directement rendu chez lui. Le blond avait bien tenté de résister, de refermer la porte ou encore de pousser Minho, mais dans l'état dans lequel il était et vu la taille de ses muscles, ça n'avait fonctionné que quelques secondes.

- Bordel, mais qu'est-ce que tu fous Newt? cria le brun.
- Ça ne te regarde pas. Et puis laisses-moi tranquille merde, je veux être seul. Répondit-il d'une voix pâteuse.

Newt regretta rapidement ses paroles. Il ne voulait pas être seul, il l'était déjà bien trop suite à la perte de ses parents, pour en plus de ça perdre ses amis.

- Dans tes rêves. Heureusement, Minho se fichait de l'avis de Newt, surtout quand ce dernier est bourré. Pourquoi tu fais ça? Pourquoi tu t'es barré comme un voleur à la soirée, et que du jour au lendemain t'as plus donné signe de vie?!
- Tu n'es pas au courant? Minho secoua la tête. Alors casses-toi Minho.

Le garçon soupira. Il ne supportait pas l'humeur de chien qu'avait son ami quand il avait trop bu. Toujours sur la défensive.

- Non. Pas avant que tu m'aies expliqué.
- Expliqué quoi?! Que mes parents sont morts dans un putain d'accident alors que j'étais en train de me taper Teresa?!

Newt venait de fondre en larme. Cette dernière phrase avait fait grimacer et reculer Minho, instinctivement. Il s'attendait à tout, sauf à ça, et surtout pas annoncé de cette façon. Mais Newt n'était pas connu pour sa délicatesse.

- Je suis désolé Newt, je ne savais pas.
- C'est ça, maintenant dégages. Fit le blond en attrapant la bouteille de Whisky posée sur la table.
- Arrêtes avec ça ! La vie continue, tu ne peux pas rester dans cet état.
- La vie continue? Newt le fixait désormais avec des yeux sombres, Minho ne les avait jamais vu ainsi. Tu oses me dire ça? Il prit une longue gorgée d'alcool, lui brûlant la gorge.
- Si tu veux boire, fais-le avec nous. Ça te changera les idées. Ce n'est pas comme ça que tu les feras revenir.

Newt s'était mis à hurler contre Minho. Il était dans une rage folle. La bouteille qu'il tenait dans la main fut projetée contre le mur, frôlant le visage du brun qui se protégea avec ses bras.

Minho avait finalement cédé et laissé Newt seul. Ce dernier tournait en rond depuis plus de deux heures après le départ de Minho, se disant que son ami voulait simplement l'aider, et qu'aller faire la fête n'était finalement pas une si mauvaise idée. Autant boire à plusieurs.

Newt

À l'étonnement général, j'ai débarqué à la soirée comme si de rien était. Minho avait hésité quelques temps avant de m'approcher, ayant surement peur de se reprendre une bouteille de verre en pleine tête. Je m'étais rapidement excusé et on avait été boire un verre.
Étrangement, Teresa m'avait à peine parlé, et n'avait pas bu une goutte d'alcool. Peut-être qu'elle l'avait fait avant que j'arrive, mais elle avait l'air plutôt sobre. Je n'avais aucune envie de me prendre la tête ce soir, alors j'attendrai qu'elle vienne vers moi si elle le souhaitait.

Ce soir, tout ce que je voulais, c'était m'amuser. J'avais pris ma carte bleue et comptais bien l'utiliser jusqu'à atteindre le plafond que mes parents m'avaient fixé avant ma majorité.
Et c'est ce que j'ai fait. J'ai payé des coups à tout le monde, commandé la plus grosse bouteille de champagne qui, je peux vous le dire, coûtait une blinde, et j'ai même payé un chauffeur uniquement pour Teresa quand elle a voulu rentrer. Si c'est pas de l'amour ça.

Je me suis rendu compte que j'étais réellement torché quand Minho m'a attrapé par le bras et que j'ai manqué de m'écrouler sur le sol s'il ne m'avait pas retenu, tout ça pour me demander pourquoi j'avais dit ça.

- Pourquoi j'ai dit quoi? J'ai demandé la voix pâteuse.
- Que tu invitais tout le monde pour une énorme soirée samedi? T'es complètement malade ou quoi? On est plus de 400 ici.

J'ai ri. J'ai ri parce que je ne me souvenais même pas que je venais de gueuler ce truc stupide, mais que cette idée me plaisait plutôt bien. J'ai ri et Minho m'a poussé en soupirant. Et là, bien évidemment, je me suis cassé la gueule. Devant tout le monde, bien sûr. Et puis j'a ri, encore et encore. Je devais sûrement ressembler à un hystérique, mais bordel qu'est-ce que ça faisait du bien. On m'a relevé, et je suis reparti draguer. Danser pardon, je suis reparti danser.

***

Il était 6h du matin quand Minho m'a ramené de force chez lui, « ne voulant pas me laisser seul » avait-il dit. J'étais tellement bourré hier soir que je l'ai laissé faire, et j'étais maintenant coincé chez lui pendant qu'il était en cours. Parce qu'il y a été, lui.
En attrapant mon téléphone, j'ai découvert deux appels en absence. Les deux étaient de numéros inconnus différents. J'ai enfilé mes vêtements de la veille, et j'ai rappelé le premier.

- Allo?
- Bonjour, monsieur Johnson. Je suis le banquier de vos parents, et j'ai besoin de vous voir immédiatement. On aurait dit un robot qui me parlait à travers le téléphone.
- Maintenant? Ça va être compliqué, je ne suis pas chez moi.
- Aujourd'hui impérativement. 16h vous irait?

J'ai regardé l'heure sur l'écran de mon portable, elle indiquait 14h30.

- Ehm, je vais essayer.
- Très bien, à tout à l'heure alors, au revoir monsieur Johnson.

Même pas le temps de répondre que le mec à la voix de robot avait raccroché. Qu'est-ce qu'un banquier me voulait? J'y connais rien moi, à tous ces trucs de comptes, d'épargne, de prêt, blablabla. C'est pas comme si t'avais choisi une licence d'économie. Je soupirais et appelais le deuxième numéro.
Aucune réponse. Mais on m'a laissé un message vocal.

« Bonjour monsieur Johnson, je vous appelle concernant le décès de vos parents. Selon leur dossier, ils avaient indiqué vouloir être enterrés. J'aimerai parler de ça avec vous si c'est possible, rapidement. Au revoir. »

Ma gorge était nouée, et les mains tremblantes, j'en avais lâché mon téléphone. Je ne m'attendais pas à recevoir un appel de ce genre, me balançant la réalité en pleine face. À 23 ans, on n'est pas censé avoir à enterrer ses parents, mais rire, discuter, voyager, vivre avec eux. Bien que ce n'était pas vraiment mon quotidien.

J'entendis quelqu'un entrer dans la maison, puis monter les marches des escaliers. Minho. Il entra dans la chambre, je n'avais pas bougé. Mon portable était toujours sur le sol avec la voix de la femme me demandant si je voulais réécouter, ou supprimer le message, et je fixais droit devant moi, me retenant de pleurer.

- Newt, ça va?
- Il... il faut que j'y aille Minho. Il faut que je rentre chez moi.
- Tu veux que je te ramène ? T'as mangé un truc au moins? T'es tout blanc Newt, qu'est-ce que t'as?

Je secouais la tête et me levais en ramassant mon téléphone. Il fallait que je parte, que je rentre et que j'aille à ce rendez-vous avec le banquier robot.

- Déconnes pas mec, si je te laisse rentrer seul tu vas t'écrouler en pleine rue.

Minho me prenait la tête à toujours s'inquiéter alors que je ne lui avais rien demandé. Je ne lui ai pas répondu, j'ai attrapé mes affaires et je me suis barré.
Même en marchant une vingtaine de minutes, impossible de m'enlever ce fichu message de la tête. J'arrivais chez moi et montais rapidement prendre une douche. Il fallait que je me vide l'esprit.

Externe

Newt se rendit, comme prévu, à la banque pour 16h. Il rencontra l'homme-robot, lui serra la main et s'assit. Le blond tentait de comprendre plus ou moins ce qu'il lui expliquait, n'ayant jamais rien écouté de ses cours, quand bien même ils étudiaient la paperasse future. Étant fils unique, et ses parents n'ayant fait aucun testament puisque leur mort était accidentelle, leur fortune et biens lui revenaient. Il ne savait pas s'il était heureux de cela. Avoir de l'argent, ce n'est pas ce qui lui manquait, ses parents ne lui refusaient jamais rien pour se faire pardonner de leur absence.

Newt signa quelques papiers qu'il avait plus ou moins survolé des yeux, remercia le banquier et ressortit. Il tenta de joindre une nouvelle fois le numéro de l'homme l'ayant appelé la veille, et cette fois, il répondit presque immédiatement.

- Newt Johnson?
- Oui.
- Je suis heureux que vous m'ayez rappelé. Comme je vous le disais dans le message, concernant l'enterrement de..
- Oui, j'ai compris, j'ai écouté votre message. Quand et où dois-je venir?

L'homme lui transmis une adresse et un horaire qui s'avérait être immédiatement, et Newt prit alors un taxi pour s'y rendre.
Il avait la gorge serrée, et son coeur battait la chamade. Qu'allait lui demander l'homme ? D'organiser l'enterrement ? Newt n'en serait jamais capable, il n'a que 23 ans. C'était déjà dur d'encaisser la mort de ses parents, alors s'il devait en plus s'occuper des funérailles...

Durant leur rendez-vous, Newt dû décider de différentes choses qui le blessaient comme jamais il n'aurait pensé l'être un jour : la pierre tombale, la date, la cérémonie ou non, et tout un tas de choses.

Une fois sortit, il attrapa son téléphone les mains encore tremblantes, et composa le numéro de Minho. Tout compte fait, il avait besoin de lui, de son aide et de son soutien.

- Allo, Newt? Tu vas bien?
- Oui, enfin, si on veut... Est-ce qu'on pourrait se voir, j'ai besoin que tu m'aides pour quelque chose d'important..
- Ehm, maintenant? *Qu'est-ce qu'il se passe?* fit une seconde voix derrière le combiné.
- Teresa ? Elle est avec toi? demanda Newt, relevant un sourcil vous l'étonnement.
- Ehm, non non. C'était ma mère.
- Déconnes pas Minho, qu'est-ce qu'elle fout chez toi?
- Tu voulais que je t'aide à quoi Newt?
- Rien, vas te faire foutre Minho. fit-il avant de raccrocher.

Newt savait qu'il se tramait quelque chose entre Minho et Teresa. Il le savait depuis la soirée de l'accident, lorsqu'il l'avait retrouvée sur ses genoux.

Newt

Tous des connards, tous autant qu'ils sont. Je suis persuadé que teresa me trompe avec mon meilleur pote, et aucun des deux n'a le courage de me le dire droit dans les yeux.

J'ai besoin de boire. J'ai besoin d'oublier, de décompresser. J'ai besoin de fumer. De l'alcool, il me faut de l'alcool, et une cigarette. Non, un join, c'est mieux. On oublie plus vite avec un join.

De l'alcool et un join, c'est ça qu'il me faut.

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