Chapitre 1.
Il faisait chaud en cette nuit de juillet. Newt regagnait sa maison, traversant les rues désertes de Londres après avoir passé une soirée plutôt arrosée. Il était seul, ayant raccompagné Teresa, sa petite amie quelques rues plus tôt, le reste de son groupe d'amis étant resté dormir sur le lieu de la fête.
Il chantonnait la dernière musique qu'il avait entendu quand il arriva devant chez lui. Newt passa l'immense portail noir, et suivit l'allée de graviers qui menait à la porte d'entrée de la demeure de ses parents. Ils devaient déjà dormir depuis longtemps, ne se préoccupant plus des sorties nocturnes et répétitives de leur fils unique. Il ne prit pas la peine de faire attention à ne pas claquer la porte, jeta ses chaussures dans les escaliers, et monta ces derniers pour rejoindre sa chambre. Il se déshabilla puis s'allongea dans son immense lit avant de s'endormir.
Newt était ce qu'on pouvait qualifier de populaire, aussi bien dans son université, que dans sa ville. Il se fichait pas mal de la misère du monde puisque ses parents, à la tête d'une très grosse entreprise, ont tous deux des revenus beaucoup plus aisés que la plupart des habitants de Londres. Il avait toujours vécu comme cela, étant enfant unique, ses parents ne lui refusaient jamais rien. Il étudiait l'économie dans l'une des meilleures universités du pays, et était envié de beaucoup. Le cliché à l'état pur.
Les gens savaient, même sans lui avoir jamais adressé la parole, que le blond se comportait en tant que gosse de riche. Il était imbu de sa personne, égoïste et machiste. Mais personne n'aurait pu dire s'il était réellement comme ça, ou s'il portait juste un masque pour cacher un mal être.
On aurait pu penser qu'il n'était entouré que de personnes voulant profiter de sa fortune, ce qui était principalement le cas, mais Newt avait tout de même réussit à faire le tri parmi les vrais amis et les profiteurs. Il s'était construit un cercle de confiance se composant de Teresa, Winston et Minho, son meilleur ami.
Newt
Je me réveillais, une gueule de bois atroce. J'avais beaucoup trop bu hier soir, mais cette soirée en valait vraiment le coup. J'attrapais mon portable, baissant la luminosité au minimum, mes yeux ne supportant pas encore assez la lumière, et vis qu'il était treize heure. Mes parents devaient sûrement déjà être partis travailler.
Je pris mon courage à deux mains, me levais et allais jusqu'à la cuisine pour déjeuner. J'avais cours aujourd'hui, du moins, j'étais censé m'y rendre. Mais vu l'heure et la tête que j'avais, il était évident que je resterai devant Netflix pour le reste de la journée.
Mon portable vibra, c'était un message de Minho.
De Minho :
Soirée, ce soir à la fraternité. Teresa est partante, donc t'as intérêt à être là.
À Minho :
Je serai là. On se rejoint là-bas, je passerai chercher Tessa avant.
De Minho :
Teresa sera déjà avec moi, tu nous retrouves directement à la fraternité.
Je montais dans la salle de bain pour me préparer, aussi bien physiquement que mentalement à enchainer deux soirées de suite.
Pourquoi est-ce que Teresa serait-elle déjà avec Minho? Peut-être parce qu'ils ont été en cours, eux, me souffla ma conscience. Je n'avais pas besoin de me rendre à l'université, ce qu'on y étudiait ne me servirait à rien plus tard. J'avais choisi une licence d'économie simplement parce que j'avais obtenu un BAC Économique et Social, et que je n'avais pas envie de réapprendre totalement autre chose. Mais ça ne m'intéressait pas. Ce qui me plaisait à moi, c'était sortir, faire la fête, profiter de la vie comme il se doit. De toutes façons, mon avenir est déjà entièrement tracé. D'après mon père, je devrais prendre sa place dans l'entreprise dès mes 26 ans. Il me restait donc trois ans pour vivre ma propre vie.
Mes parents ont eu un gosse parce que leurs familles respectives leurs mettaient une pression de dingue, blablatant qu'ils regretteraient de ne jamais avoir fondé autre chose qu'une carrière.
Alors ils m'ont eu.
Ma mère avait accouché un 16 mai, et après ça, j'ai été confié à des tas de nounous, soit-disant pas assez qualifiées pour garder le fils de Monsieur et Madame Johnson. Depuis, c'est comme si je vivais seul. Ils travaillent généralement tard quand ils ne sont pas en déplacements, ou sont trop occupés par leurs dossiers à rendre quand ils sont à la maison.
Alors j'avais appris à vivre comme ça. Je sortais en soirée le plus possible, évitant une éventuelle confrontation avec eux.
C'est con, mais c'est comme ça. Ils l'ont choisi. Ou pas finalement. On a choisi pour eux.
***
Je me suis pointé à la soirée à 23h, pour retrouver Teresa sur les genoux de Minho. Autant vous dire que je l'ai mal pris. J'ai littéralement pété un cable avant de finir dans la cuisine, buvant un énième verre d'alcool qu'un mec qui trainait par là s'amusait à me remplir.
J'étais dans un état pitoyable, et pourtant, ils n'avaient rien fait. Elle était simplement assise sur ses genoux, je ne les avais pas retrouvé dans un lit. Tu dérailles totalement mon pauvre.
Je me suis ressaisi avant de poser mon gobelet rouge sur le bar en provoquant des éclaboussures, et me suis dirigé vers Teresa.
- Casses-toi Newt.
- Excuses-moi Tess. Je me suis imaginé tout un tas de trucs et..
- On discutait, c'est tout !
- Je sais..
Externe
Le blond la regarda droit dans les yeux, le regard vitreux d'avoir trop bu. Elle allait céder, il le savait, il la connaissait trop bien.
Et il avait raison. Après avoir plaqué ses lèvres contre celles de la jeune fille, toute la tension avait disparue. C'est eux qui avaient fini la soirée dans une des chambres de la fraternité.
Le téléphone de Newt avait sonné de nombreuses fois durant la fête, mais il était bien trop alcoolisé pour s'en rendre compte, et même s'il avait décroché, il n'aurait pas été capable d'aligner trois mots.
Le lendemain, il se réveilla comme la veille, avec un mal de tête pouvant en tuer plus d'un. Teresa était allongée nue à ses côtés, et Newt sourit à cette vue si agréable. Il enfila son boxer et se leva avant de se diriger vers la salle de bain de la chambre. L'eau brulante coulant sur lui détendit tout son corps. Il se sentait bien, malgré qu'un marteau-piqueur lui tambourinait le crâne.
En retournant dans la chambre une fois habillé, il y trouva Teresa réveillée. Elle s'était assise contre la tête de lit, ayant enfilé ses sous-vêtements.
- Tu vas bien? Lui demanda-t-elle sur un ton assez sarcastique.
Elle avait l'air étrange. Entre l'énervement et la panique.
- Oui, et toi? T'es sûre que ça va? Tu fais une drôle de tête.
- T'as rien oublié hier soir, Newt?
- Ehm... Non? Pas à ce que je sache.
- Mais réfléchis putain !
Soudain, Newt comprit. Ils avaient oublié de se protéger. Il paniqua intérieurement quelques instants avant de reprendre le contrôle.
- Et merde.
- Merde?! C'est tout ce que tu as à dire? Mais tu imagines si je tombe enceinte?
- Eh, gueules pas comme ça ! Ça arrive une fois sur dix, et avec un peu de chance... Tu prends la pilule de toute façon, alors qu'est-ce que tu me prends la tête avec ça ?
- T'écoutes vraiment rien. Je t'ai dit hier que je n'en avais plus.
Elle continuait de s'énerver mais Newt ne l'écoutait plus. Il était actionné dans son téléphone, faisant défiler les appels manqués. De nombreux étaient d'un numéro inconnu.
- Newt ! cria-t-elle.
- Ta gueule, putain ! lui répondit-il en hurlant.
Il savait que quelque chose était arrivé. Il ne savait pas quoi ni à qui, mais il le sentait. Il n'avait qu'un message sur sa boîte vocale. Il la consulta, et écouta attentivement en se bouchant une oreille pour ne pas être gêné par les jérémiades de Teresa.
« Bonsoir monsieur Johnson, ici le SAMU. Je vous appelle pour vous prévenir que vos parents ont eu un grave accident de la route, nous sommes sur place. L'équipe du SAMU s'occupe de les transporter au Royal London Hospital. Essayez de vous y rendre le plus rapidement possible. »
Et c'est tout. Le message se termine sans donner plus d'informations à Newt. Il trembla, avant de s'effondrer sur le lit.
- Newt, qu'est-ce qui se passe? Tu peux pas m'écouter cinq minutes?! Fit Teresa en posant sa main sur l'épaule du garçon.
- Vas te faire foutre Tess. Cracha-t-il en se dégageant de sa main.
Il se leva, récupéra sa veste qu'il précipitamment enfila dans les escaliers de la maison, et sortit le plus rapidement possible de la fraternité, trébuchant sur quelques personnes étendues sur le sol.
Il se retenait de pleurer en montant dans sa voiture. Ses parents ne s'étaient peut-être pas énormément occupés de lui, mais c'était ses parents. Il les aimait. Il avait peur pour eux. Alors il roula aussi vite que possible, grillant la plupart des feux provoquant des concerts de klaxons, dépassant les limitations de vitesse. Tout ce qui le préoccupait à cet instant, c'était ses parents.
Newt arriva en trombe dans l'hôpital, demanda la chambre à l'accueil et y couru le plus rapidement possible.
- Vous ne pouvez pas être ici monsieur.
- Où sont mes parents?! demanda-t-il de plus en plus paniqué.
- Vous êtes Newt Johnson? il approuva d'un signe de tête. Nous sommes désolés, vos parents n'ont pas survécus à l'accident.
Newt sentit le sol se dérober sous ses pieds. Les mots du médecin résonnaient dans sa tête. Ça ne pouvait pas être possible, ses parents ne pouvaient pas être morts, partit sans lui avoir dit un seul mot depuis des jours.
Il s'écroula sur le sol ne tenant plus sur ses jambes. Il sentait sa respiration accélérer. Il n'avait plus ses parents, il était seul, cette fois réellement seul.
Le noir complet.
En ouvrant les yeux, Newt se trouvait lui-même dans une chambre d'hôpital, un médecin à ses côtés.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé? Demanda Newt.
- Vous avez fait un malaise suite à l'annonce.
Les paroles du médecin revinrent à l'esprit de Newt qui espérait que ce ne soit qu'un cauchemar, mais non. Tout était bien réel.
Il tremblait, pleurait, n'arrivant même pas à crier.
Newt
J'ai perdu mes parents. Je faisais une putain de soirée, et eux ils étaient en train de souffrir à l'hôpital. Je n'ai même pas été capable d'entendre mon téléphone, et aller leur dire au revoir. Leur dire que je les aimais. Putain. Je suis vraiment un connard, sans coeur, qui ne pense qu'à sa gueule.
Et eux alors? Eux aussi ils ont pensé qu'à eux, non? En m'abandonnant comme ça, du jour au lendemain. C'était un accident Newt. Oh la ferme ! Un accident n'excuse pas tout. Je me parle à moi-même maintenant, je deviens fou. Ça doit être ça, les débuts d'une folie incontrôlable. Je suis bon à enfermer.
- Monsieur?
J'ai relevé un regard vide vers le médecin.
- Vous avez quelques papiers concernant vos parents, à remplir.
Ce con venait de me ramener sur Terre. J'avais oublié cette foutue douleur dans ma poitrine, et il venait de creuser le trou encore plus profondément. Je suis là à me morfondre sur mon propre sort, alors que mes parents sont morts, putain Newt ! bouges-toi.
Mais tout ce que j'ai réussi à faire c'est hocher la tête.
Le médecin m'amena les papiers, je signais rapidement, quand je m'arrêtais sur le dernier.
Madame Johnson Tasha, heure du décès : 2h16.
Monsieur Johnson Mark, heure du décès : 2h27.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top