Chapitre 8 - Partie 8

Mon cœur se met à tambouriner contre ma poitrine. Mes pas incertains rejoignent l'intérieur de la maison, suivis de près par Ace. Mon visage est tiré, je le sens à travers diverses points. La situation devient dangereuse, alors que l'alcool poursuit son ascension délicieuse dans mes veines. Je l'entends m'appeler, mais je ne parviens à me retourner ; il me faut de l'eau pour tenter de faire disparaître ce sentiment de manque de contrôle. Je ne saurais dire si j'apprécie les effets de la liqueur. Me rendant à la fois dans un cocon irrésistible, je n'aime pas me sentir aussi fébrile. La musique tourne au creux de ma tête comme une balade subtile et désorganisée. Mes yeux ne parviennent à deviner ce qui se trouve autour de moi ; si bien, que je me cogne contre l'accoudoir du canapé, là où deux personnes semblaient en pleine conversation sérieuse.

- Pardon, arrivé-je à articuler.

Les deux visages me regardent, confus. Je reste plantée devant eux durant de longues secondes qui me paraissent interminables. Je n'arrive pas à avoir les idées claires ; toutes sont tournées vers Ace, dans un écho vociféré. Je grommelle doucement, avant de reprendre ma marche en direction de l'étage supérieur. Encore une fois, je l'entends crier mon prénom dans les marches que je grimpe deux par deux -du moins, ce que je parviens à faire malgré l'alcool commençant à me faire perdre le peu d'équilibre que j'ai. Je décide de monter un nouvel étage, étant sûre qu'il serait inerte de lycéens. Mes doigts se referment sur la main-courante, et ma vision tangue doucement. Cette sensation n'est pas désagréable, juste perturbante. Je n'avais eu l'occasion de boire autant ; seulement quelques verres ici et là, la plupart étant offert par mon père. La coutume française est de faire goûter un peu de vin aux plus jeunes, enfin... selon lui. Un hoquet s'éprend de ma gorge, que je tente de camoufler aussitôt. Ma course se terre dans les dernières marches. Ma main tient toujours la rambarde alors que j'essaie de reprendre mes esprits. Mes pensées flottent dans un nuage délicieux, pendant que je perds petit à petit la notion de contrôle. Mes joues chauffent doucement, et mes pensées reviennent sur Ace ; je le sens étreindre ma hanche, et se pencher sur mon épaule, derrière moi. Mes yeux se ferment et mon cœur reprend son doux martèlement contre ma poitrine. J'ai les lèvres entrouvertes, voulant dire quelque chose avant qu'il ne pose des questions, mais seulement un balbutiement ridicule parvient à passer mes lèvres.

- Est-ce que tout va bien ? demanda-t-il, un air inquiet sur le visage.

- Non, non ça ne va pas...

Son regard, posé sur moi, me fait tourner la tête. J'ai l'impression que mon corps ne m'appartient plus, épris de différentes sensations plus incompréhensibles les unes que les autres. Ma pudeur semble s'envoler, tout comme mon corps qui semble vouloir plus. Un simple contact sur la hanche ne me suffit pas, et je sens nos bustes s'emboîter dans un touché à la fois dangereux et doux. Seuls nos vêtements me séparent de la peau de son torse ; ses yeux, encore embués d'une inquiétude latente, se reposent sur moi. Il semble presque perdu, ainsi. Ses doigts se resserrent contre mon flan, comme pour prévenir d'une certaine chute. Mon ventre explose d'une douce torsion de ce simple contact. La musique n'est alors plus qu'un écho lointain, où les rires et le brouhaha s'y mêle. Je sens une barrière, en moi, fondre lentement dans une sensation agréable ; je perds ce masque qu'on s'oblige à mettre face aux autres, pour dévoiler mes réels envies.

- Ça ne va pas, répété-je. J'ai envie de toi.

Je sens alors son sourire entre quelques mèches de mes cheveux. Ses doigts parcourent inlassablement mes hanches, comme s'il les découvrait pour la première fois. Son torse accentue son touché à travers nos vêtements. Il embrasse ma mâchoire dans un baiser révélant que lui aussi, partage cette impression. Ce dernier est humide, et longe le reste de mon faciès. Un soupir envieux traverse mes lèvres, et mes yeux sont toujours fermés, afin de profiter un maximum de ce moment que l'on partage tous les deux. Sa deuxième main vint rejoindre mon autre hanche, la caressant dans un mouvement brûlant.

- On peut remédier à ça, susurre-t-il.

Ses mains me poussent subitement, me faisant grimper la dernière marche. Nos lèvres se cherchent et finissent par s'écraser l'une contre l'autre ; à contrario des autres baisers qu'on a pu partager, celui-ci est bien plus ardent, et laisse une envie sous-jacente s'éprendre de nos gestes. Mon dos arrive rapidement contre le mur, où nos bouches se dévorent. Les mouvements de celles-ci sont à l'unisson, comme dans un combat de celui qui maîtrisera l'autre ; et je me laisse aller à ses embrassades. Nos langues se lient, se délient, dans un ballet qui n'appartiennent qu'à nous. Ses mains, encore sur mon corps, remontent sur mon cou pour approfondir davantage notre échange. Mon ventre se consume sous sa langue qui taquine la mienne.

Il ouvre à la va vite la première porte qui se dresse à nos côtés ; sans se lâcher, nos pas maladroits pénètrent dans cette dernière, plongée dans l'obscurité. Une salle de bain. Ace n'attend pas plus pour reprendre ses baisers de plus en plus hargneux sur ma bouche ; il mordille, lèche, embrasse ma peau. Je le sens, malgré mes yeux fermés, descendre dans mon cou qu'il s'amuse à marteler de morsures légères. Un autre soupir traverse ma gorge, pendant que le brun referme la porte derrière nous. Le verrous émet un cliquetis sous ses doigts maîtres. Mes paupières s'entrouvrent lentement. J'aperçois alors mon reflet dans le miroir d'en face ; mes yeux sont embués d'une envie sans pareil. Mes iris sont dissimulées sous mes pupilles noires d'un désir exigu. Ses cheveux sombres possèdent encore mon cou, descendant lentement sur le haut de ma poitrine. Il embrasse chaque parcelle dénudée de mon t-shirt, et ses quelques mèches chatouilles ma mâchoire. Ses doigts habiles se retrouvent une nouvelle fois nicher sur mes flans, et un sentiment de plénitude s'empare de mes membres. Mes jambes frétillent doucement, comme ne semblant plus pouvoir supporter mon poids.

Alors qu'il parsème de baisers ma clavicule, je laisse mes mains entourer ses épaules. Mon bas ventre hurle dans des torsions excises. Semblable à un courant électrique, mon corps entier se délecte de cette sensation de plaisir. Mélangé à mon ébriété notée, j'ai l'impression de perdre pied, retirant tout contrôle de mes pensées. Dans un geste légèrement brusque, je fais relever son visage vers le mien. Nos regards se croisent, tous deux aussi ardents. Je plaque mes lèvres contre les siennes, entamant de légers mouvements ; sans plus attendre, Ace se redresse pour me surplomber. Mon visage est tiré vers le haut, cherchant d'autant plus sa bouche. Je le sens s'amuser de cette situation, pendant que je me mets sur la pointe des pieds pour tenter de l'embrasser. Un sourire apparaît sur ses commissures, et je sens ses yeux me parcourir. Je grommelle de cette tendance à profiter de la situation. Je rapproche son cou vers moi, plaquant nos lèvres une nouvelle fois. Nos langues reprennent leur danse et mon ventre se creuse un peu plus à chaque baisers.

Je n'ai aucune idée de si Ace ressent ce désir puissant de franchir une nouvelle étape. Mon corps me hurle de poursuivre jusqu'à l'extase. Une soif qui ne serait qu'assouvie par l'acte, bancale ou non. Mes pensées sont encore embrumées par l'alcool et je sens que mes gestes commencent à être maladroits. Mes doigts tremblent d'une appréhension notoire, mais restent vivaces. Ils fondent alors vers la chemise que porte Ace, et commencent à la déboutonner lentement. Je l'entends lâcher un râle raque. Cependant, sa main vient enferme ces derniers dans sa paume, et le brun rompt notre échange si brûlant.

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, fit-il, le front contre le mien. Je ne veux pas que tu aies bu d'alcool si on doit le faire.

Une sensation d'injustice crie dans mon ventre ; toujours en torsions instables mais excises, je me rends compte qu'il a raison. Ce n'est pas saoule que nous devons partager notre première nuit ensemble. Une moue confuse s'affiche sur mon visage, pendant qu'Ace dépose un dernier baiser papillon sur mes lèvres. Ses doigts s'emmêlent dans mes cheveux blonds, et il s'amuse à les faire tourner autour de ses phalanges. Je finis alors par acquiescer timidement, le rouge me montant sur les joues. Il ouvre alors la porte, me laissant sortir en premier. Une frustration s'éprend de mon bas-ventre, une sorte de plaisir non assouvi complètement.

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La nuit dernière a été mouvementée ; ma consommation d'alcool déraisonnable, ma dispute avec Vivi, et cette chaleur que nous avons échangé avec Ace. Je passe lentement ma main contre mon visage, déjà devenu rougi par les souvenirs de ce partage ardent. Mon réveil est presque difficile, à mesure que les souvenirs affluent ma tête. Rouge de honte, de joie et de plaisir. Je n'étais pas dans mon état normal lorsqu'il s'est passé cela. Je ne regrette rien. Cependant, mon lâcher prise ne me ressemble pas. Le brun a eu raison de nous stopper ici. Si nous venions à unir nos sentiments dans le futur, ce n'est pas sur un coup de tête embué d'alcool. Nous serions alors deux fragments différents, mais que tout rapproche inlassablement. Mon visage se chauffe légèrement à cette pensée.

Lorsque je me redresse, je m'aperçois que je suis dans ma chambre; il est probable qu'Ace m'est conduite ici, une fois que nous avions descendu les quelques marches. Elle est propre et un calme se fait ressentir de part et d'autres des murs. Je regarde furtivement l'heure ; onze heures et demi. La nuit a été courte, mais éprise d'un semblant de bien-être. Je soupir, las dans mon lit. Je n'imagine pas le désordre qui doit régir la maison. Peut-être que des personnes sont levées, à cette heure-là... Je décide donc de me lever. Mes pieds une fois sur le sol, un vertige me prend, ainsi qu'une céphalée distordue. Je crois que l'alcool n'est vraiment pas fait pour moi.

D'un pas épuisé, je me dirige vers le couloir. J'ouvre ma porte pour guetter le moindre fait et geste ; personne n'est ici. Le calme semble régner. Mes pas se dirigent donc vers les escaliers ; je descends le premier, sans vraiment m'en rendre compte. Au premier étage se trouve la chambre d'Ace. Je regarde alors le long corridor plongé dans une luminosité sombre, presque opaque, seulement trompé par la fenêtre du balcon. Sans vraiment me poser d'avantage de questions, je marche en direction de la pièce du brun. Je n'ai pourtant pas envie de le déranger, mais... J'ai envie de le voir, qu'on discute posément de ce qu'il s'est passé cette nuit. De savoir ce qu'il en pense, et, quelque part, s'il n'a pas peur de cette situation.

Je me dresse devant sa porte, prête à toquer. Cependant, cette dernière s'ouvre d'elle-même ; un léger sourire s'accompagne de ce mouvement, jusqu'à ce que je découvre qui en sort. Vivi se tient là, les lèvres étirées dans un comble accablant. Je me garde de tenir mon sourire, qui ne tiendra pas longtemps.

- Bonjour ! fit-elle guillerette.

Je la salue d'un mouvement de main maladroit, pendant qu'elle ne semble pas prendre en compte ce dernier geste. Je vois alors Ace, torse dénudé, passer le seuil de sa porte, tout aussi incrédule que je le suis. Que se passe-t-il ? 

[Bonjour, bonsoir ! Comment allez-vous ? :) 

La suite apparaît un plus tôt que prévue -j'avoue que j'ai été très inspirée par cette partie de chapitre, qui clôture le chapitre 8. Je ne suis pas peu fière de moi, puisqu'il s'agit de plus de 20 pages de travail :) Qu'est-ce que vous avez penser du chapitre ? 

Le prochain s'annonce tout aussi intéressant puisque... vous assisterez au mariage de Rouge et Colin ! 

A la prochaine !~]

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