Chapitre 7 - Partie 6
- Tu verrais ta tête, s'enquit alors Ace, passant sa tête dans l'encadrure de la porte.
Pour la première fois dans la journée, je lâche un râle de soulagement. Mon corps se débloque d'un coup, retrouvant une mobilité appréciable qui m'incite à me rasseoir sur la table. Ace referme la porte derrière lui, délicatement afin que le bruit ne puisse résonner dans tout le couloir.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi tu es ici ? me demande-t-il en s'approchant, les mains dans les poches.
- Je fuis.
Je le regarde pouffer de rire sans vraiment se retenir ; une main devant sa bouche, ses yeux se relèvent vers moi. Une expression blasée, mes iris bleues le toisent tout en redressant les sourcils. Quelques pas plus tard, le voilà à mes côtés, prenant place sur la table à côté de moi. Nos yeux se regardent sans qu'un mot ne se prononcent ; ce sont eux qui se parlent, implicitement... Comme se dévorant, appréciant se noyer dans la couleur de l'autre.
- Je ne m'attendais pas à cette réponse, avoue-t-il tout en s'étant calmé. Tu fuis qui ?
- Zoro, répondis-je en levant les yeux au ciel, laissant mes lèvres se tordent légèrement.
- Oh... Par rapport à ce qu'il s'est passé il y a deux semaines ? (je relève mes yeux vers lui, un air presque triste encré dans leur lueur) Ne m'en dit pas plus, j'ai compris.
Nos jambes bougent à l'unissons au dessus du vide, dans un silence seulement rompu par les musiques changeantes, dehors. Cette fois, il s'agit d'une mélodie bourrue, comparable à celles qu'il y avait à la dernière soirée. Le genre à tonner agréablement dans le corps, où les gens chantent par dessus, et dansent à en transpirer leur dernière goutte d'eau.
- Et toi ? Pourquoi tu m'as suivi ?
- Les autres arrêtent pas de me charrier par rapport au slow, réplique-t-il tout en reprenant un ton blasé.
Je papillonne doucement des yeux tout en me tournant vers lui ; cette histoire m'était complètement sortie de la tête avec ma fuite aussi subtile que Luffy quand il a faim. M'apprêtant alors à rétorquer et le questionner vis à vis de cela, sa main gauche se dépêche de venir masquer mes lèvres déjà entrouvertes. Son majeur et index posés contre ma bouche, je penche doucement la tête sur le côté.
- Je t'arrête tout de suite. Je lui ai proposé de venir danser avec moi car c'était un pari de Thatch. Nami est connue pour être compliquée à approcher dans ce genre d'évènement, alors il m'a laissé tenter.
- Ce n'est pas vraiment ce que je voulais savoir, mais d'accord, dis-je malgré ses doigts.
- Quoi ? Tu es déçue de ne pas avoir dansé avec moi ? lance Ace abordant une expression de tombeur.
J'entrouvre doucement les lèvres afin de commencer à mordiller le bout de ses doigts. Tout en fixant ceux-ci qui se trouvent entre mes dents, une mine blasée, je presse davantage la force que j'exerce sur eux, surprenant le noiraud qui pousse un léger cri de surprise, écartant sa main de mon visage.
- C'est pas vrai... grommelle-t-il tout en serrant de son autre main ses doigts endoloris.
- Tu disais ? enchainé-je pendant que j'aborde une moue faussement mignonne.
Une expression presque boudeuse, Ace se tourne en ma direction. Mon sourire se fane doucement en me remémorant mes pensées de tout à l'heure... Mes paupières se plissent et mon visage se détend au fur et à mesure des secondes que je passe à détailler son visage. Il est celui qui sait comment envisager les choses avec moi, même maladroitement, même lorsqu'il est en colère. Sans se parler, malgré nos différences qui auraient pu créer un sillon encore plus profond, nous arrivons à nous comprendre. Nous sommes à la fois si divergents, et si complémentaires. Un mélange imparfait de caractères, et une valse d'explosions agréables.
Ace parvient à m'extirper de mes pensées en agitant sa main devant mon nez ; dans l'encadrure de ma vision, papillonnant tout d'abord des yeux, je le vois tendre sa main en ma direction.
- Au lieu de me dévorer du regard sans discrétion, tu pourrais peut être la prendre ? demanda-t-il en ayant un sourire joueur, rapprochant davantage sa paume de mes doigts.
Comme happée par sa proposition, et, dans un geste particulièrement lent, je dépose mes doigts sur les siens, les faisant glisser jusqu'au creux de sa main. Machinalement, le bout de mes doigts viennent caresser sa peau. Concentrée dans mes mouvements, je l'aperçois avoir un léger sourire face à ce geste avant de refermer sa main sur la mienne. Doucement, je me lève de ma chaise improvisée, tirée par Ace qui m'entraîne vers le milieu de la salle. Nos ombres, contre le mur, imitent nos actes ; les miens confus, et les siens certains. Je me sens presque absente de l'enceinte du lycée. C'est un environnement artificiel qui est en train de se créer autour de nous, pendant que sa main remonte le long de mon bras nu, caressant ma peau frissonnante et que nos regards ne se quittent pas. Ses ongles longent mon épaule et ma clavicule, passent sur la courbe de ma poitrine. Je sens alors ma respiration s'accélérer au gré de mes frissons agréables, au gré que ses doigts parcourent mon corps pourtant habillé. Aucun de nous ne baissent les yeux, comme si nos yeux étaient l'énergie de l'un et l'autre.
Instinctivement, lorsque ses doigts remontent le long de mon cou, je penche la tête afin que ma joue soit en contact avec eux, semblant quémander. Je ferme alors les yeux, tout en joignant mes doigts aux siens ; j'embrasse le bout de certain, avant de replonger mon regard bleuté dans l'horizon grisée du sien. Son sourire disparu, pour rendre une expression beaucoup plus... brûlante. Déposant quelques baisers papillons le long de sa main, pour enfin terminer au creux de sa paume, Ace laisse son index redresser mon visage vers le sien.
Rien n'est comme auparavant. Il n'y a plus cette tension sauvage qui clamait vouloir se déchaîner. Tout est beaucoup plus précis, tempéré... presque doux, en fin de compte.
- Est-ce que tu veux danser ? murmure-t-il.
Fermant une nouvelle fois les yeux, je laisse ma tête se balancer doucement de haut en bas, jusqu'à ce qu'elle soit davantage enfermée entre ses mains. Un instant de silence, où je sens doucement ses quelques mèches de cheveux chatouiller mon visage, je peux sentir son regard perçant m'analyser. Et, remettant d'un geste une mèche de mes cheveux blonds derrière mon oreille, sa bouche frôle la mienne. J'accepte cette proposition presque interdite, en me mettant sur la pointe des pieds, scellant nos lèvres une nouvelle fois. Ses mains emprisonnant mon visage, descendent doucement, reprenant leur chemin précédant. Le dessus de mes seins, ma poitrine, mon ventre, pour finir au niveau de mes hanches.
Notre baiser se coupe. Il mène à présent la chorégraphie maladroite des pas. Mes mains entourent alors son cou, pendant que nos yeux se retrouvent et savourent cette situation où nos lueurs coupables brillent ensemble.
Nous oublions le bruit de dehors, la musique inadaptée au moment. Il ne reste que nous, et nos pas confus.
[Hey tout le monde! Et voici la fin de cette chapitre 7 qui aura été le plus long de tous.
Comment allez vous en cette période plutôt floue ?
Qu'est ce que vous avez pensé de ce chapitre ?
J'espère qu'il vous aura plu ahah.
Le prochain, il s'agira de la fête organisée par les deux frères ;) Qu'est ce qu'il se passera ?
Je vous dis à la prochaine !]
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