Chapitre 7 - Partie 1
Chapitre 7 – Play with Fire
Après de multiples imprévus qui nous ont mis quelques sueurs froides au dos, nous voilà enfin aux portes ouvertes. Tout n'est évidemment pas parfait. Cependant, la classe peut être fière du travail que nous avons fournis pour permettre à cette salle de se transformer en bar improvisé. Les tables ont été méticuleusement arrangées pour correspondre à un schéma bien précis ; le plus important avait été de créer une certaine harmonie entre elles, de façon à ce qu'un grand groupe, ou même certains petits, puissent venir s'y installer et bavarder.
Le local relié à la salle de classe, derrière un comptoir fabriqué pour l'occasion, a été caché par un rideau neutre et sombre. Cela nous permettra de se faufiler afin de préparer les commandes sans gêner les personnes aux alentours. D'ailleurs, afin de pousser l'idée jusqu'au bout, mes camarades ont décidé de scindé toute en classe en plusieurs petits groupes ; ceux qui s'occupent des viennoiseries, ceux qui ramènent les boissons, et pour terminer, ceux qui jouent le rôle de serveur durant la journée. Je suis notamment tombée sur ce dernier.
Depuis quelques heures, je suis vêtue d'une chemise blanche remontée jusqu'à un col parfaitement plié pour laisser une cravate noire descendre le long des boutons fermés. Une veste smoking cache mes bras et longe parfaitement mes hanches pour les entourer. Tout comme ma veste noire, un pantalon de la même couleur parcours mes jambes, laissant place à une paire de bottines sombre et brillante. Arborant une tenue sobre, mais à la fois classique, je m'efforce de prendre les quelques commandes qui viennent par-ci et par-là ; le café improvisé est une véritable réussite, où tout le monde met sa petite pierre à l'édifice afin de construire une cohésion particulière.
J'ai d'ailleurs pu observer de nombreux parents, accompagnés de leur enfant, appréhender l'établissement et venir se poser dans notre salle de classe ; les conversations avaient valsées entre les nombreuses tables, où certains collégiens avaient fait part de leur admiration pour les bâtiments qui régissent le lycée. Je ne peux démentir en disant que ce dernier est réellement impressionnant, et sans doute apaisant lorsqu'on s'y sent à l'aise et entouré des bonnes personnes.
Dans la répétition de mes allées et venues avec le petit local, je crois reconnaître certains étudiants à la recherche d'un endroit tranquille pour venir papoter et ainsi perdre le fil de leurs conversations autour d'une tasse de thé ou d'un chocolat chaud fulminant. Tout cela était en train de renforcé l'ambiance atypique de ce café matériel, dont on peut savourer la réussite silencieusement.
Mon travail, ayant été définit une journée plus tôt, se résume à prendre commande auprès des gens, les noter, et ainsi les confectionner. Dans ces tâches à accomplir pour la journée, je suis aidée de Vivi, qui elle aussi revêt la tenue créée spécialement pour cet évènement de « portes-ouvertes ». Je l'observe, souriante, griffonner sur son carnet les dires des deux garçons qui se présentent devant elle. Pour le moment, elle ne semble avoir besoin d'une quelconque aide ; alors je reste en retrait, afin de pouvoir prévenir les futurs arrivants.
C'est notamment en pensant aux quelques minutes de répit qui s'annonçaient, qu'un groupe composé de plusieurs garçons passent l'encadrure de la porte. Tout en empoignant un dépliant fait maison, je me dirige machinalement vers eux, encore dans l'entrain de mes précédents « clients ». Je lance alors la formule de politesse, avant de prendre réellement conscience des personnes qui viennent de pénétrer dans le lieu ; ma phrase de bienvenue se noie de façon saccadée à la vue d'un brun, que je connais que trop bien, au centre de son groupe d'amis. Ace.
Mes yeux se plissent instinctivement, pendant que mes sourcils semblent frémir doucement. Depuis ce qu'il s'était passé, la dernière fois dans la cuisine, l'histoire s'était muée dans un silence. Ni l'un, ni l'autre n'avait abordé la situation presque farouche du soir précédent. C'était à peine si on s'était retrouvés afin de discuter. Comme si nous n'avions rien à se dire, dans un silence bien loin d'être affolant. Je suppose qu'Ace est ainsi ; il part, puis revient, tentant une danse inlassable. Tantôt arrogant et adorable, tantôt bourru et serviable. Peut être que cela me plaît d'un côté ; l'horizon d'une chose inconnue entre nous deux possède une part d'attirance à laquelle je peine à résister. Cependant, je ne cherche pas à réfréner ce qu'il s'est passé. Je veux pouvoir assumer, mais cet état doit également passer par une discussion avec Ace.
D'ailleurs, nos regards se croisent quelques instants. Je ne sais définir l'ambiance qui se trame entre nos deux pupilles ; comme si nous cherchons à pénétrer l'autre, inlassablement. Ce que nous faisons à chaque fois, j'ai l'impression... Semblable à une course effrénée à celui qui fera tomber l'autre dans un ballet délicieux, à celui qui romprait les chaînes de la tentation en premier.
Affichant un sourire convivial -tout d'abord à la personne de mes pensées, et ensuite au reste du groupe, je vais alors les installer sur une table ronde, non loin d'un coin de la pièce. Un garçon aux cheveux blonds, et une coupe des plus atypiques s'installe aux côtés d'Ace ; un air endormi encré sur son visage, des sourcils en parfait arc de cercle, je pense replacer son visage dans ma mémoire. Ses quelques mèches blondes s'éparpillent comme les tiges d'un fruit, laissant cette coiffure donner un certain charme à son faciès. D'un air impassible, il croise les bras ; il paraît comme las d'une certaine situation ennuyante.
Une réminiscence me vient alors à l'esprit ; je crois l'avoir croisé lors d'un de mes cours de philosophie. Il est fortement possible qu'il y assiste, puisqu'ils sont libres d'aller et venus -du moins, pour les dernières années. Bon, il faut également avouer que mon attention était spécialement attirée par quelqu'un d'autre durant ces heures de réflexion... Zoro occupait toutes les petites minutes de silence dans la salle, ou bien comblait les intenses moments de connexions cérébrales par quelques plaisanteries afin de décompresser.
Je soupire intérieurement ; penser au vert me rappelle hier, lorsque j'ai fui sans le moindre regret. Du moins, je crois que je n'ai même pas réfléchi, et c'est peut être ce qui est le plus grave, selon moi. Je pense qu'il est important que l'on s'explique, cependant, une force invisible m'intime de me tenir loin. J'ai peur. Peur de devoir entendre des explications imprévues, ou alors de briser une amitié qui avait si bien démarré.
- Nous avons choisi, s'enquit alors le brun tout en m'extirpant de mes pensées grossies.
Presque en sursautant, je referme davantage la pression sur le stylo, avançant légèrement ma tête vers le petit groupe, cherchant à leur montrer que je suis à leur écoute, cette fois-ci. Chacun prend alors ce qui leur semble être le plus appétissant ; le blond choisi alors un jus de fruit, et Ace se tâte à prendre un chocolat chaud. D'ailleurs, en entendant cela, je refrène un léger rire ; encore une fois, l'image qu'il se donne est fracturée par certains dires adoucissant sa personnalité bourrue. C'est alors qu'un sourire inconscient se dessine sur mon visage, pendant que mes yeux sont rivés sur les quelques signes que je marque dans le calepin.
Il semble le remarquer, et affiche une mine joueuse, comme si l'intention de sa commande avait été d'obtenir ce genre de réaction ; nos regards se croisent une nouvelle fois, pendant que nos lèvres s'étirent en communion. L'envie de lui parler me creuse petit à petit le ventre, et devient comme un songe obsessionnelle. Cette semaine sans trop lui adresser la parole a peut être été plus éprouvante que je ne l'aurait pensé.
Tout en reprenant, une seconde fois, mon encrage à la réalité, j'observe les autres personnes entourant la table.
- Je vous écoute, dis-je avec un sourire poli.
Avant même que le prochain puisse émettre sa commande, j'entends des pas arrivés derrière moi, et me prendre par les épaules. Instinctivement, mon cou se tord pour tenter d'apercevoir le visage de la personne qui se montre ainsi familière avec moi.
- Je peux peut être aider ? Fait alors Vivi tout en apparaissant dans l'encadrure de ma vision.
[Bonjour à tous !
Chapitre assez court, excusez-moi, qui a d'ailleurs peut être mis un certain temps à arriver. J'en suis réellement désolée.
Mon rythme de parution sera sans doute allongé à partir de maintenant ; les chapitres que j'avais en avance sont entièrement publié, et ce, depuis le chapitre 6.
Etant également en période d'examen, je me retrouve avec moins de temps pour les rédiger. ais si cela peut vous rassurer, les quatre prochains chapitres sont expliqués dans une trame détaillée, qui ne cherche plus qu'à être explicitement écrit ;)
En espérant que vous allez bien !]
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