PDV Grady.

Nous avons annoncé l'adoption à Sophie, tout est rentré dans l'ordre et la bonne humeur est revenue.

Les semaines se sont écoulées et bon sang cette fille est pleine de surprise. Elle est donc devenue instillatrice et suit les cours avec le conseiller Bronte. La pauvre, je la plains tant, il est effrayant. La petite a découvert l'une des dernières alicorne . J'ai beaucoup apprécié la tête des conseillers. Elle nous en fait voir de toutes les couleurs. Et puis voilà qu'on entends reparler du cygne noir. Il y a pleins d'histoires en ce moment, des choses bizarres. Il y a eu l'histoire avec Alden... Ce dernier s'est brisé... en sa mémoire j'ai repris mon poste d'émissaire j'ai du rechercher trente nains. Puis Sophie là soigné comment je l'ignore encore... Un truc de télépathe expérimenté selon les termes de Kenric. Je n'y crois pas, surtout avec les petites escapades de Sophie. Elle nous cache certaines choses. J'en suis certain mais je n'ose pas lui demander. Je ne veux pas la forcer.

Aujourd'hui à lieu la fameuse guérison de Fintan. Le conseil a demandé à Sophie de réparer l'esprit brisé de l'ancien. Edaline l'aide à se préparer. Elle doit porter une tenue spéciale pour aller dans la prison où il est gardé. Je m'inquiète. Edaline et Sophie descendent. Je peux lire l'inquiétude dans les yeux de mon épouse. Je m'approche de Sophie.

-Tu peux toujours renoncer, Sophie. Lui dis-je doucement.

-Je peux le faire. dit-elle avec un petit sourire.

-Très bien. Je pose une main sur une épaule.

-Tu veux que je t'accompagne ?

-Le conseil n'acceptera pas. me répond t-elle.

-Fais attention à toi, Sophie.

-Promis Edaline.

Elle saute.

Je prends une grande inspiration et viens prendre Edaline dans mes bras.

-Et si ça se passait mal ?

-ça a marché pour Alden.

-Oui ... Mais Alden est télépathe pas pyrokinésiste.

Je caresse sa joue avec mon pouce.

-Tout va bien se passer chérie.

-J'espère.

Elle s'en va vers les enclos. Quant à moi je me plonge dans l'étude d'un dossier que le conseil m'a confié. Quelques heures passent. Nous n'avons pas de nouvelle de ce qu'il se passe. Je ne peux pas me concentrer sur ma tâche. Je m'en vais aider Edaline avec les animaux. Je nourris les mammouths. Le soleil commence à tomber. Sophie n'est toujours pas de retour. Je contemple l'horizon rougissant.

-Sophie n'est toujours pas de retour. Dit Edaline.

-Je sais...

-Il a dû se passer quelque chose.

-Attendons encore un peu, Eda.

Nous rentrons à l'intérieur.

PDV Edaline

Je prépare le dîner quand mon transmetteur sonne. C'est Della. Je décroche.

-Oui Della ?

-Edaline, j'ai besoin de toi immédiatement à Everglen.

-Que se passe-t-il ?

-Il s'est passé quelque chose de grave durant le soin de Fintan !

-Oh mon dieu Sophie va bien ?

-Oui Oui elle va bien, elle ici aussi... Mais j'ai besoin de toi pour Oralie. Je t'expliquerai.

Je raccroche. Grady a entendu, l'inquiétude se lit dans son regard. Nous prenons notre cape et sautons immédiatement. Je cours vers le portail doré. Della est là.

- Grady, Sophie est avec Elwin dans le salon d'hiver.

-J'y vais immédiatement.

-Della que se passe t-il ? Oralie va bien ?

-Non, elle ne va pas bien. Lorsque Sophie a réparé son esprit... Il s'est réveillé et a déclenché un incendie... Un grand brasier.

-Oh non mon dieu.

-Oralie a été légèrement blessée.... Tout le monde s'en est sorti... sauf Kenric.

Je laisse passé un cri.

- Non ! Ne me dit pas que-

-Si... Si. Il n'est pas ressorti et Fintan non plus. Ils sont morts dans les flammes. Oralie est dans tous ses états. Elle refuse un quelconque somnifère. Je m'inquiète pour elle, Edaline.

-Elle l'a vue ...

-Oui. Oui elle l'a vu périr et elle pense que c'est de sa faute.

-Oh mon dieu... murmurais-je.

Della me conduit jusqu'à la chambre où reste Oralie. Je n'ose imaginer ce qu'elle ressent. Kenric était pour elle. Ils ont continué de vivre leur amour dans le plus grand des secrets bien que beaucoup ne soient pas dupe. Nous entrons. Velia est assise auprès d'elle, caressant doucement sa tête blonde. L'air est lourd de tristesse comme une étreinte glacée. Oralie est allongée sur le lit, les yeux rougis et brûlés par les larmes. Ils sont comme éteints, perdus dans un tourbillon de pensées qu'elle ne semble pas pouvoir apaiser. Velia lève les yeux vers nous, l'air fatigué et attristé, mais ses gestes demeurent doux. Elle se relève silencieusement pour nous laisser approcher.

-Je dois retourner à Eternalia...

-Ne t'inquiète pas Velia, nous allons veiller sur elle. Dis je doucement.

Della se rapproche d'Oralie. Je reste là un instant, observant cette femme brisée comprennant à moitié la douleur de sa perte. Son cœur doit être dévasté, pris dans la douleur d'une perte qu'elle n'aurait sûrement jamais imaginée.

-Oralie... murmure Della avec autant de douceur qu'elle puisse, comme si chaque mot était une caresse. Tu sais que ce n'est pas ta faute. Ce qui s'est passé, personne ne pouvait l'éviter ou bien le prévoir.

-Personne, sauf Fintan lui-même. On aurait dû écouter Kenric et Bronte. Ils avaient raison...

-Tu as fait ce que tu devais faire, tu as aidé.

Oralie ne répond pas. Elle reste immobile, fixant un point invisible devant elle, son regard perdu, comme si elle était figée dans un autre monde. Ses lèvres tremblent, mais aucun son ne sort. Elle n'a plus de larmes à verser. Le chagrin est immense.

-C'est juste... c'est juste que je l'ai vu mourir, Della. Je l'ai vu... et je n'ai rien pu faire... chuchote-t-elle finalement, sa voix brisée par la douleur. Je n'ai pas pu l'aider. Je n'ai pas pu l'empêcher. Et tout cela est de ma faute si...

Je m'approche et m'assois près d'elle d'un geste tendre, je lui prends la main d'Oralie. Je serre sa main dans la mienne doucement.

- Tu n'es pas responsable, Oralie, lui dis-je. Ce n'est pas toi. Ce n'était pas sous ton contrôle. Ce n'est pas à toi de porter ce fardeau.

-Sophie... souffle-t-elle. Est-ce qu'elle va bien ?

Je baisse les yeux un instant.

-Oui, elle va bien, je crois. Elle est avec Elwin et Grady.

Oralie se redresse lentement. Nous l'aidons à s'asseoir. Son regard se fixe sur moi.

-Edaline... est-ce que tu crois que... c'était moi qui devais le sauver ? Que j'aurais dû... ?

-Non, Oralie. Tu n'as pas à porter cette responsabilité. Parfois, nous ne pouvons pas sauver ceux que nous aimons, même avec tout le pouvoir du monde.

Elle ferme les yeux. Des larmes silencieuses coulent sur ses joues. Je ne sais pas ce qu'elle ressent, je ne peux que l'imaginer de la même manière quand j'ai perdu mon enfant. Mais je sais une chose : elle a besoin de soutien, de temps, et de quelqu'un pour lui rappeler qu'elle n'est pas seule. C'est tout ce que nous pouvons faire.

- L'amour n'a pas toujours le pouvoir de changer les choses, murmure Della. Mais tu peux encore faire la différence pour toi-même, Oralie. Kenric n'aurait pas voulu te voir ainsi...

Un silence lourd s'installe, et je sens la tension s'alléger légèrement. Mais il reste cette ombre, cette ombre du doute et du chagrin, qui pèse encore sur l'atmosphère.

-On ne te laissera pas sombrer, Oralie. Tu ne seras jamais seule.