37. une idée

Je n'aime pas beaucoup ce chapitre alors pour compenser je vous mets l'une de mes chansons préférées

Tw : mention de drogue et de mauvaise entente familiale

Quand James rentra ce soir là, tard et encore dans les vapes de ses émotions ambivalentes, il fut surpris de trouver Sirius et Regulus, endormis têtes contre têtes sur le vieux canapé. Sirius s'était laissé tombé sur l'épaule de son petit frère qui avait fini par déposer sa tête sur celle de son ainé. La cuisine était dérangée, le tiroir à médicament laissé grand ouvert, un paquet de biscuit vide abandonné sur la table. La porte de la chambre de Sirius était fermée, et trois paires de chaussures se bousculaient dans l'entrée indiquant que Remus devait être là aussi. Nous étions à une heure avancée de la nuit. James avait erré dans les petites rues avant de remonter chez lui. Il avait attendu les résultats des élections le coeur serré, regrettant de ne pas avoir fait plus (il avait déprimé dans son lit pour de toutes autres raisons tout le temps de la campagne). À vingt heures, un soulagement s'était emparé de son coeur et avait circulé dans tout son corps, le poussant à sourire, lui donnant envie de crier de joie et de danser : iels avaient gagné. Il avait gagné. Il était en sécurité. Les choses allaient s'arranger au lieu d'empirer, il pouvait respirer. 

C'était dans cet état qu'il franchit la porte de l'appartement. Il s'attendrit devant le spectacle des deux frères enfin alliés pour de vrai jusqu'à ce que, comme par télépathie, Regulus ne sente sa présence. Il ouvrit les yeux et releva la tête, réveillant sans le vouloir Sirius. Leurs sourires étaient pâles, James perdit le sien. 

« Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-il, inquiet. 

- Va falloir que vous parliez, déclara Sirius, se détachant du coussin qu'il avait dans ses bras et commençant à se lever. 

- Pas maintenant, interrompit Regulus. Désolé, je suis très fatigué je peux rien faire ce soir, il faut que dorme. »

Sur ses mots il emboita le pas à son frère et se dirigea vers la chambre de James, refermant la porte derrière lui. Ce dernier était resté à la même place, désormais en face à face avec Sirius qui avait lui aussi les yeux fatigués et rougis, remarqua-t-il, comme s'il avait pleuré. 

« Ça va ? 

- Et toi ? 

- Pourquoi tu demandes ? s'étonna James, pensant qu'il était loin d'être le sujet principal pour le moment.

- Remus a dit quelque chose... 

James eut l'impression que le monde s'ouvrait sous ses pieds et qu'il se faisait avaler par le sol. Il eut la certitude qu'il s'agissait de la mutilation. De quoi d'autre ? Et Sirius était l'une des dernières personnes - avec ses parents - qu'il voulait mettre au courant de ça. Il ne voulait pas l'inquiéter, par faire pitié, pas qu'on le traite différemment et puis éviter une nouvelle crise, il n'avait pas oublié comment le jeune homme avait réagit face aux cicatrices de Regulus. 

- Ha oui ? dit James, cynique. 

- Je ne vais pas t'engueuler, assura Sirius en voyant l'air terrifié de son ami. Promis. Mais...

Il soupira, se laissant tomber sur le canapé, les mains dans les cheveux. 

... Je veux pas te perdre, James. T'es l'une des personnes les plus importante de ma vie. Je sais que c'est égoïste mais je ne veux pas... Je veux pas imaginer la vie sans toi alors... 

James vint à ses cotés, se trouvant indécent de lâcher un sourire.

- J'en suis pas là. 

Mais il se souvenait dans quel état il était quand Sirius était au plus bas, après l'overdose et puis toutes les autres fois, les nuits passés à pleurer de peur de ne pas le revoir, à le chercher dans les coins les plus sombres, à le voir supplier d'avoir des doses durant les sevrages. Il l'avait vu en colère, en pleur, malade et faible comme agressif et destructeur. Il n'avait pu penser à rien d'autre, certains jours, à devoir le laisser seul sans en avoir envie. À cette époque le Sirius qu'il connaissait était comme parti, remplacé par quelqu'un d'autre qui n'avait que les pires cotés, colère et détresse, et qui détruisait tout sur son passage. Remus ne supportait même plus de le voir tant il se sentait impuissant, ils avaient passé de longs moment à pleurer, lui et James, à l'impression d'avoir perdu leurs ami. 

Il se souvenait comme il lui en avait voulu de les mettre dans un état pareil, une pensé qu'il devait désormais réfréner. À cette époque Sirius n'allait pas bien, pas bien du tout, et il fallait que ça sorte. Il avait besoin d'aide, pas qu'on lui en veuille. Il avait compris ça trop tard, et il avait peur que Sirius ne l'ai pas encore compris maintenant qu'ils avaient inversé les rôles. 

- Regulus non plus ne va pas bien. Pas bien du tout. 

- Je sais. 

Parfois ça lui faisait mal de penser que tout ce qu'il ressentait pour lui n'était pas suffisant pour l'aider. Foutue impression de déjà-vu. 

- Tu ne peux pas y faire grand chose, marmonna Sirius dans le vide. T'es son petit-ami, pas son psy, tu peux rien faire à par être là pour lui. »

James acquiesça, se levant, vide d'émotion pour remarcher vers sa chambre. Il n'avait jamais été bon pour comprendre et aider les gens, Severus et Peter en témoigneraient de là où ils étaient. Son ventre se tordit, la pensé qu'il ne serait jamais assez pour Regulus manqua de l'achever. Au moment où il posa sa main sur la poignée Sirius l'interrompit une dernière fois. 

« Hey, James ? 

- Mm ? 

- Un gamin est venu à la thérapie de groupe ce matin. Il a pas dit un mot de la séance mais... Ernie m'a répété qu'il lui avait dit après qu'un gars lui avait donné l'adresse pendant un truc de porte-à-porte politique. Un type indien avec des lunettes. C'était toi, hein ? »

Indien avec des lunettes, James leva les yeux au ciel. Il connaissait des gens très attachés à la partition l'auraient très mal pris. Mais le fait que le gamin y soit allé effaçait toute la rancoeur qu'il pouvait avoir contre lui. Il sourit. Peut-être n'était-il pas si inapte à aider les autres, au final. 

♣︎

Un pénible cauchemar lui fit ouvrir les yeux une poignée d'heures plus tard, le laissant incapable de retrouver le sommeil. Il regarda un instant l'homme endormi à ses cotés. Il semblait bien heureux, évanoui dans un rêve agréable ou dans un sommeil vide. James se redressa, assis sur le matelas, le dos contre le mur. Il eut le réflexe de saisir son téléphone pour trouver quelque chose à faire, n'importe quoi qui le sortirait de ses problèmes. Il ne fut pas étonné en remarquant l'heure, il le fut un peu plus en remarquant le jour, cela dit. N'était-ce pas la veille d'un jour férié ? Il tapa la date dans la barre de recherche, réalisant que c'était en effet un jour de fête et, plus encore, la veille d'un pont. Et d'un coup l'idée fusa, parcourant son cerveau aussi vite qu'une décharge électrique au point que son agitation éveilla Regulus. Il avait le sommeil léger. 

« Prends ton week-end, lui dit-il. Je t'emmène en vacances. »

♣︎

« Pardon, quoi ? répéta Sirius, manquant de se brûler avec la poêle. 

Nous étions quelque heures plus tard à la table du petit déjeuner où personne n'avait un petit déjeuner digne de se nom. Regulus croquait dans un bagel nature quand Sirius essayait de transvaser son omelette dans une assiette, la détruisant au passage. 

- On va à Paris. répéta Regulus. 

- On a du temps, on a de l'argent, on a pas pris l'avion depuis plusieurs années donc ce vol de détruira pas notre empreinte carbone et j'ai un guide francophone avec moi, continua James, rieur, en posant nonchalamment son coude sur l'épaule du plus jeune. 

- Sans moi ? fit mine de se désoler Sirius, une main sur le coeur. 

- Tu serai le pire à emmener en voyage, un vrai touriste. rit Regulus. 

- Au moins moi je ne ferai pas poireauter mon mec trois heures devant Shakespeare and Compagny

James rit, réalisant que c'était en effet le genre de situation dans laquelle il pourrait se retrouver. 

- C'est ce que Lupin te ferai, touriste. Moi je parle français, pas besoin de librairie anglophone, et je sais que The Abbey Bookshop est bien mieux. 

- Moi je sais que Montpellier ou Nantes sont des villes bien plus cool que Paris. 

- T'es obligé de gâcher tout nos rêves ? Soupira James. Il prit un ton niais volontaire, formant un coeur avec ses doigts pour ajouter, caricatural :  Paris c'est la ville de l'amour.

- De l'amour hétéro, ouais. Grommela le jeune homme en s'installant à table, recouvrant son omelette de sel et de curry. 

- Il y a un quartier gay ! contesta James, ils vendent des pâtisseries en forme de-

- Ouais ouais je sais, je sais. rit Sirius. Faites ce que vous voulez les petits, allez vivre votre séjour dark academia à Paris. 

James n'ajouta rien, souriant. Pour une fois qu'il prévoyait de faire quelque chose. Il était sûr que ça allait être bien. Une façon de changer d'air et de découvrir de nouvelles choses. Il n'avait pas beaucoup eut le chance de quitter le pays quand il était petit, s'il ne comptait pas les fois où ses parents l'avait emmené au Pakistan. Ce serait l'un de ses premiers voyages et puis il y serait seul avec Regulus. Ils pourraient faire tout ce qu'ils voulaient. Le but n'était pas vraiment d'être romantique, pas dans les clichés en tout cas, mais plutôt de passer un bon moment. Ce serait une bonne idée il en était sûr. Même Regulus en avait l'air heureux. 

En s'enfermant dans la salle de bain, pourtant, pris d'un doute, il attendit un instant derrière la porte avant d'enclencher l'eau, écoutant les frères Black resté dans la pièce voisine. 

« Tu es sûr ? demandait la voix étouffée de Sirius, bien moins taquine et plus soucieuse. 

- De quoi ? 

- Retourner à Paris ?

- Ce sera différent cette fois, assura Regulus. Je serai avec James, avec quelqu'un que j'aime et qui m'aime, dans des endroits que j'aime. Ce sera pas comme avec elleux, on fréquentera pas les mêmes lieux. Ça ira. 

- Je ne pourrais pas.

- Moi je peux. 

- Vraiment ?

- C'est juste une ville, Sirius. Juste un endroit. Ce n'est pas la ville qui m'a fait du mal ce sont nos parents dedans, et iels n'y sont plus. 

- Regulus, si jamais ça n'allait pas- Laisse moi finir. J'espère que tout ce passera bien et je vous souhaite de passer un super moment, mais, s'il te plait. Si ça n'allait pas, appelle moi, envoie moi un message, je traverserai la manche à la nage s'il le faut. »

Ils rirent quand de l'autre coté du mur James restait figé, de nouveau dans le doute. Était-ce vraiment une si bonne idée ? 

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