22. Peter

Oui encore girlinred parce que son nouvel album s'avère être terriblement relatable. 

(Écoutez le !)

Tw : mention de harcèlement et de suicide

De l'autre coté de la porte, Remus et Regulus - qui ne savait trop où se mettre - suivirent le jeune homme. Il resta planté dans le couloir, contre un mur, le regard dédaigneux. C'était un type assez petit avec de grosses joues qui lui faisaient de tout petit yeux. Ses cheveux étaient d'un blond qui tendait vers le gris et ses vêtements sombres semblaient avoir été choisi au hasard ou bien avoir appartenu à quelqu'un d'autre. Il n'était ni beau ni lait, pas très soigné et son attitude timide ne l'aidait pas à irradier quoi que ce soit. Regulus supposa que c'était pour ça qu'il ne l'avait jamais observé jusqu'à maintenant. 

Ce dernier se colla a un autre mur, tentant de digérer ce qu'il avait compris, d'éclaircir ce qu'il ne saisissait pas encore. Remus disait quelque chose à Peter qui leva les yeux au ciel et menaça de pleurer ou de crier. Ce ne fut que quand il hurla pour de bon que Regulus parvient à stopper le cours de ses pensés pour l'écouter :

« Et moi alors ? Je les aurais quand, mes excuses !? »

Remus ne savait pas bien quoi dire, on sentait qu'il ne voulait pas être irrespectueux, qu'il ne voyait pas bien non plus ce qu'il avait pu faire de mal. Le jeune Black n'aurait jamais cru les voir se fâcher, lui qui avait toujours admiré de loin le lien qui liait les maraudeurs, cette amitié si parfaite - du genre de celles qui n'existaient que dans les histoires. Plus encore il ne croyait pas Remus capable de faire du mal à qui que ce soit.

« Combien de fois James et Sirius se sont foutu de ma gueule depuis qu'on est amis ? éclaircit Peter. Ça se compte en années ! Toujours à me dire que j'étais gros, moche, à se foutre de ma gueule parce que j'étais célibataire ou que je ramais dans en cours ! Et moi je pouvais rien répondre parce que vous admirais, tous ! Vous étiez tous tellement cools dans ma tête que vous ne pouviez qu'avoir raison ! Comment des personnes aussi chouettes pouvaient faire des erreurs, hein ? Et toi qui n'a jamais réagit... 

- J'ai réagit ! se défendit Remus. Je leurs ai demandé d'arrêter pleins de fois !

- Oh tu parles ! Tu étais bien trop amoureux de Sirius pour lui reprocher quoi que ce soit, même avant que vous sortiez ensemble tu étais toujours de son coté ! Et puis tu ne t'ai pas gêné pour m'enfoncer encore plus toi, à me dire qu'avec des efforts j'aurais des meilleurs notes. Faudrait que vous appreniez, vous autres les bons élèves, que même en révisant nuits et jours on sera pas aussi bon que vous quand on va pas bien et quand personne croit en nous ! Sans parler des conseils pour maigrir, hein ! "Mange moins et fait du sport" comme si j'y avais jamais pensé ! Comme si j'avais jamais essayé. De toutes les années passées avec vous je me suis juste senti comme si j'étais une erreur de la nature qu'il fallait changer. Jamais vous m'avez dit que j'étais un type sympa avec qui vous aimiez passer du temps, le genre de truc qu'on entend par "ami". Non. J'étais juste le petit gros qui vous suivait partout et qui servait de défouloir quand Severus était pas dans le coin ! Alors ouais James peut bien s'en vouloir terriblement pour la mort d'un mec qu'on connaissait à peine, mais pour moi quand est-ce qu'on se remettra en question ? Il faut que je me suicide aussi pour avoir le droit à des excuses ? 

- Tu aurais du nous le dire...

- Je n'ai PAS à vous le dire ! rugit le garçon. Respecter les autres ça devrait être la BASE pour TOUT LE MONDE ! »

Regulus ne pouvait que regarder la dispute de loin sans savoir pour qui prendre parti ni même s'il fallait prendre parti pour qui que ce soit. Peter les traitait comme des diables, les autres trouvaient qu'il exigerait. Remus avait toujours semblé être un modèle de vertu qui n'aurait accomplit d'actes immoraux pour rien au monde... mais pour Sirius ? Peut-être Remus aurait-il trahi ses valeurs pour Sirius. Regulus se demanda s'il serait prêt à le faire pour James. 

Celui-ci ouvrit justement la porte de la chambre à ce moment là, alerté par le bruit. Derrière lui Sirius assistait à la scène depuis son lit. 

« Qu'est-ce qui se passe ? demanda le nouveau venu, hésitant. 

Il rencontra le visage rouge et tordu de sanglots de Peter, les expressions mutiques des deux autres. Personne ne dit rien pendant un moment. 

- Il se passe que vous êtes tous une bande de harceleurs et que je veux plus avoir à faire à vous. Allez tous vous faire voir. »

Et sur ses mots Peter s'en alla, fulminant . 

On le regarda sans savoir trop comment agir. Dans la part de la plupart des visages il y avait de la surprise. James en particulier ne savait pas bien quoi dire et ne savait pas ce qu'il devait comprendre. Regulus était en fait sans doute celui qui comprenait le mieux mais ça ne le rendait pas moins perdu. Il voyait celui qu'il aimait tenter de démêler des noeuds et ne savait pas s'il devait l'aider ou le ligoter dedans. 

James aimait bien Peter. Peter et lui avaient été voisins, quand ils avaient atterri dans la même école ils étaient naturellement devenu amis - même si James passait bien plus de temps avec Sirius, avec qui il avait bien plus de choses en commun. Peter trainait davantage avec Remus quand il fallait se séparer deux par deux, parce qu'ils avaient ces personnalités plus calmes et sages qui s'accordaient bien. James et lui n'était donc plus très poches. Et puis plus les années avaient passées plus elles les avaient séparées, parce que Peter allait dans une autre école, n'avait pas le temps ou l'envie d'aller aux soirées. Il semblait vivre au ralentit, et trop de fois on lui avait rapproché de ne pas savoir s'amuser... Ce n'était pas pour autant que James avait envie de le perdre. Ça faisait moins mal que de perdre Sirius, mais c'était douloureux quand même. Il aurait voulu courir le rattraper mais il en était incapable. Il n'avait pas envie de faire du mal, n'arrivait même pas à saisir quand il en avait vraiment fait. Les remarques envers Peter avaient surtout été des blagues dans sa tête ou des façons de l'aider, des taquineries. Les garçons de cet âge se taquinaient tous ! Ça n'avait rien de rare. Certains disaient même que ça forgeait le caractère... Mais n'était-ce pas ce qu'il avait dit pour Severus ? 

Il se sentait stupide. Encore plus stupide qu'avant. Parce que d'une certaine manière c'était pire de torturer Peter. Lily le regardait de loin comme elle le faisait toujours, comme si elle savait très bien le mal qu'il avait fait, Remus était perdu dans ses propres pensés. On se tourna vers Sirius en espérant qu'on trouverait les mêmes questionnements dans son regard. Un partenaire de crimes. Mais lui avait des excuses, se souvint-il. 

On répète ce que l'on entends. La violence est un cycle. On lui a fait du mal et il s'est défoulé. Mais on ne m'a pas fait de mal, à moi. Pourquoi est-ce que je continue de blesser tout le monde sans même m'en rendre compte ? Pourquoi je détruis tout ce que je touche ? Est-ce que je risque de faire mal à Regulus, aussi ? 

La honte la plus forte fut celle qui le frappa en croisant le regard de celui-ci, en comprenant qu'il savait tout. 

Comment avait-il même pu croire que ça marcherait ? Regulus le détesterait désormais et il aurait des raisons. Lui qui était si sensible aux questions de santé mentale, savoir James responsable de harcèlements, d'un suicide... il ne lui pardonnerait pas. Et il s'en voulu encore, parce qu'il pensait à ses sentiments pour Regulus alors que Peter était parti. Peter était parti et ne reviendrait pas. Il crut qu'il allait s'effondrer. 

« Mais pourquoi est-ce que je continue à faire ça ? dit-il tout haut, les mains devant les yeux pour étouffer des larmes. Pourquoi je fais du mal aux autres comme ça ? Et je me mets encore au centre !

Il n'eut pas le courage de constater les réactions des autres. Il imagina juste le pire, parce qu'il avait déjà vu des gens jeter leurs problèmes à la figure des autres en suppliant pour de l'aide et se retrouver seul∙e parce que personne ne pouvait gérer. 

Au bout d'un moment il sentit seulement une présence tout près de lui, une présence douce et un peu sombre saisissant ses mains pour les prendre dans les siennes.

Regulus avait décidé pour le moment que le jeune homme avait passé trop de temps à s'en vouloir et que, après tout, il ne connaissait pas Peter. Il connaissait James, il aimait James, alors il était de son coté. 

Même si dans un coin de sa tête il savait que ce n'était pas fini qu'il était très en colère contre lui et qu'il aurait besoin de lui en parler, la tête reposée. Il pouvait comprendre James, il savait ce que c'était que de se laisser entrainer dans la masse, de dire des choses qu'on ne pensait pas pour rentrer dans le moule, de propager des idées dangereuses juste par habitude. Combien de fois avait-il chanté les louanges de Voldemort pour obtenir un sourire de la part de ses parents ? Mais il ne savait aussi que trop bien ce que signifiait un suicide et, s'il ne connaissait rien de Severus il ressentait pourtant ce pincement au coeur à chaque fois qu'iels prononçaient son nom. Ça aurait put être moi, réalisait-il. 

Tu ne peux pas me pardonner ça. disait les yeux de James en écho. 

Et c'était en partie vrai, mais Regulus connaissait James maintenant, et le James qu'il connaissait n'était ni un ange, ni le diable qu'avait dépeint Peter. Regulus ne savait pas quoi en penser. Peut-être que ça voulait juste dire qu'il était humain. 

- On s'en fout de ce que tu as fait. C'est passé. Tu n'es plus un gamin. 

- Je suis encore comme ça. 

- Non. répondit Regulus. Je te connais James, tu n'es plus comme au lycée. Tu as beaucoup changé. »

Et je t'aime.

Le James Potter du lycée, celui qui trainait dans les couloirs en faisant dribbler un ballon de basket et qui affichait un sourire prétentieux quand on remontait loin (très loin), sur le compte Instagram de Sirius, n'avait qu'une pâle ressemblance avec l'adulte perdu mais fort qui se tenait dans un couloir d'hôpital. Celui qui avait remué ciel et terre au milieu de la nuit pour rendre visite à son meilleur ami. Une lueur différente brillait dans ses yeux. Une lueur plus triste mais aussi plus sage, qu'il avait déjà vu se changer en douceur et en courage quand il était heureux. 

Mais ces beaux yeux n'écoutaient plus, sentant sur eux ceux de Sirius, rivés sur leurs mains enlacées. 

Et soudain on fut loin de tout le reste des préoccupations, ou plutôt on se souvint du reste de la vie. Le fait que Sirius ait fait une overdose, dans le cas de James, de pourquoi il l'avait fait. 

« Allez-vous en. dit-il. Je peux pas gérer ça maintenant.

 Et comme personne ne bougeait il dit, bien plus agacé : 

Dehors ! »

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