Trop tôt, ils furent extirpés du rêve. Le voyage de retour se fit dans un silence de mort, à l'arrière de la voiture des Potter. James s'était endormis sur l'épaule de Regulus, Regulus regardait les lampadaires et les phares de voitures défiler dans la nuit. Il n'y avait presque personne à cette heure tardive. 

Iels étaient parti dès qu'iels avaient pu, iels étaient tous∙tes inquiet∙es. À l'avant, M.Potter jetait des coups d'oeil à son fils et faisait de pales sourire à sa femme. Cette-ci, conduisait d'un air soucieux. Parfois iels rouspétaient contre Sirius, lui faisait des reproches. Regulus ne les écoutait pas, il avait mit la même musique en boucle dans ses écouteurs et essayait de penser à autre chose. Il avait peur que s'il imaginait trop une situation le contraire ne se produise. À trop rêver de son frère réveillé, il avait peur de le trouver mort. Son coeur se serra, James pleurait. 

Iels en voulaient à Sirius, mais Regulus croyait le comprendre, il savait ce que c'était de vivre avec une maladie mentale, ce n'était pas lui qui contrôlait, alors pouvait-on vraiment lui en vouloir ? Il se souviendrait pour toujours de l'état d'esprit dans lequel il avait été avant de sauter du pont. La tête vide. Il n'avait pas pensé à Sirius à ce moment là. Ce n'était pas pour dire que c'était un acte égoïste, ni courageux. C'était l'apogée d'une maladie tout simplement, le moment où elle gagnait. 

Devant l'hôpital ils furent paralysés. Iels ne voulaient pas entrer par peur de ce qu'iels allaient trouver. Les escaliers et les couloirs semblaient éternels. Quand iels arrivent finalement au bout iels furent soulagé∙es et appeuré∙es. 

On vit d'abord Remus, épuisé, qui soupira et que James pris sans hésitation dans les bras. À ses cotés il y avait Lily, Marlène, Dorcas et Peter, qui recula en les voyant de façon imperceptible comme s'il était là par devoir plus que par amitié. Il ne dit rien. Sirius était allongé sur un lit et il dormait profondément, attaché à des câbles qu'on observa pas trop longtemps. 

« Il est va bien, rassura Remus quand James le lâcha. Il est hors de danger. Il s'est réveillé tout à l'heure, un peu délirant mais... vivant. 

- Jusqu'à la prochaine fois. murmura Regulus sans pouvoir s'en empêcher, l'air sombre. 

- C'était jamais arrivé, une rechute aussi brutale et aussi forte. repris Remus s'adressant surtout au jeune plus jeune. Il était presque sortit de ça, ça aurait pu continuer, je ne sais pas ce qui s'est passé. 

James baissa les yeux parce que lui, il savait. Ou plutôt il supposait. 

- Il va rester longtemps à l'hôpital ? s'enquit M. Potter.

- Non, iels disent qu'ils pourra sortir dès demain.

- Ils ne vont pas le surveiller ? Lui faire suivre un programme de désintoxication ?! 

- Je ne sais pas trop, répondit Remus en jetant un coup d'oeil triste à son partenaire. Je crois pas qu'iels aient ça ici. 

- On peut lui trouver une place dans un centre, dit Mme Potter. On peut même payer une clinique. On est pas pauvres... 

- On verra à son réveil, maman. interrompit James. Remus a peut-être besoin de rentrer, se reposer. 

Celui-ci, qui avait toujours l'air un peu fatigué, avait les yeux rouges de larmes sans doute mais aussi de fatigue, on le suspecta d'être resté là toute la nuit en attendant un verdict. Il fallait qu'il prenne quelque heures pour lui maintenant. 

- Je veux pas qu'il soit tout seul quand il se réveillera. Il était tout seul aussi quand... Remus s'interrompit, secouant la tête : Je veux pas qu'il se sente abandonné. 

- Il le sera pas, assura M. Potter, on veille là dessus. Ça doit être le matin, maintenant. On peut rester ici le temps que tu ailles dormir. 

Remus hocha la tête et pris son sac en soupirant. 

- Tu m'envoie un message s'il se réveille ? s'assura-t-il auprès de James. 

- Bien sûr. Je te raccompagne jusqu'au bus. 

- Oh c'est pas la p-

- C'était pas une question. »

Le jour se levait très lentement et ils prirent une grande inspiration plus revigorante que jamais quand ils atteignirent l'extérieur, l'odeur des arbres et de la rosé guérissant leurs poumons. 

« Il a demandé après toi. dit Remus en regardant le béton. Quand il s'est réveillé. Il avait l'air de s'en vouloir, il disait qu'il était désolé, qu'il voulait pas te perdre.

- On s'est disputé. répondit James sans tout dire, parce qu'il pensait que c'était préférable. Je suis désolé, je pensais pas que ça lui ferait autant de mal. C'était horrible pour moi aussi, j'ai besoin de lui dans ma vie mais... Je ne pensais pas que ça le ferait replonger. Je suis désolé.

- C'est pas de ta faute. On peut pas tout le temps prendre soin de lui, je suppose. soupira Remus. T'étais où, d'ailleurs ?

- Chez mes parents. Avec Reg'.

- Oh, c'est Reg', maintenant ? » taquina Remus, changeant de ton, du moins autant qu'il en était capable. 

James leva les yeux au ciel. Ils arrivaient à l'arrêt de bus. 

« Il avait peur que tu le laisse tomber. Tu ne le feras pas, hein ? s'assura-t-il, plus sérieux au moment de se quitter, fixant cette fois son ami dans les yeux.

- Bien sûr que non. J'irais jamais nul-part sans vous. Promesse de Maraudeurs. »

Quand Sirius ouvrit les yeux il se sentit pour le moins assailli de regard. Pas moins de six paires d'yeux le fixait avec des sourcils soucieux. 

« Quelqu'un est mort ? tenta-t-il de plaisanter, sa tentative d'humour tombant à plat. 

- Ne nous refait plus jamais ça jeune homme ! s'écria Mme Potter en prenant le garçon dans ses bras. Tu nous as tous fait une peur bleue. 

- Je suis désolé. »

Je ne voulait pas, pouvait lire Regulus dans ses yeux. Je n'y ai pas pensé sur le moment, c'est la seule chose que j'ai trouvé pour me calmer, pour faire partir la douleur. Je n'ai jamais voulu vous faire de mal. 

Quand Euphemia l'eu lâché Regulus suivit, surprenant son frère. 

« Il fallait ça pour avoir un câlin de ta part, petit monstre ? 

- Ferme ta gueule. Je viens de te retrouver et tu me fais ce coup là ! 

- Excuse-moi. Excusez-moi, tous, vraiment.

Il s'adressait surtout à James, qui se précipita vers lui quand ce fut son tour - ce qui aurait put paraitre comique si quelqu'un avait eu envie de rire. 

- Je suis désolé, répéta-t-il plus bas. J'ai tout cassé. Je ne sais pas ce qui m'a prit. 

- On s'en fiche, Sirius. Répondit James. Ça n'a aucune importance. On en parla plus tard, d'accord ? »

Il s'éloigna. Les autres n'était pas assez proches du jeune homme pour lui sauter dans les bras mais témoignèrent de leurs compassion malgré tout. Lily vint lui prendre la main, les yeux brillants et pleins d'empathie. Elle avait toujours été très compréhensive et bienveillante. Une vraie étoile dans une situation pareille. 

« Tu nous as fait très peur. »

Ils pensaient tous à la même chose et le coeur de James flancha de nouveau. Lily avait connu une situation similaire maintenant presque deux ans plus tôt. Un appel tardif et un ami transféré à l'hôpital. Lui ne s'était jamais réveillé.

Remus poussa la porte de la chambre, faisant un signe à tout le monde avec un pâle sourire. Nous étions à une heure raisonnable, maintenant. 

« Il y a du monde ici. 

- Oui. On va vous attendre, dehors, hein ? » déclara Mme Potter, parce que le silence laissant flotter les non-dits. Prends soin de toi mon chéri. On veille sur toi. »  acheva-t-elle pour Sirius qui hocha la tête, sincère. 

Dorcas et Marlène était parties depuis bien longtemps, il ne restait donc plus que les maraudeurs et Lily dans la salle. Regulus se sentait un peu comme une pièce rapportée. 

« J'ai eu une mauvaise impression de déjà-vu, avoua Lily au bout d'un moment. J'ai cru que j'allais perdre un autre ami. 

Sirius fixa immédiatement James dont les muscles se tendaient et qui voulait partir, oubliant la situation dans laquelle il était pour dire :

- Tu sais que ce n'est pas de ta faute. 

Maintenant, c'était lui que tout le monde regardait, sauf Regulus qui allait d'une tête à l'autre, perdu. 

- Quoi ? demanda Lily. 

- La mort de Severus. Juste avant... que je me retrouve ici on s'est fâché avec James à ce sujet. Il... euh... c'est peut-être pas le moment d'en parler.

- Je crois qu'on gagnerait tous à en parler maintenant, au contraire. contredit Lily avec une certaine sévérité dans le regard. 

- J'ai dis qu'on l'avait tué. explicita James surtout à la jeune femme. Avec le harcèlement qu'on lui a fait subir. Enfin, surtout moi. Je m'en veux beaucoup pour ce que je lui ai fait. Tous les jours. 

- Oh James, soupira Lily. 

Elle se leva de la chaise sur laquelle elle était assise et se tourna vers lui pour de bon cette fois. 

... Ce n'est pas. Je veux dire, bien sûr que le harcèlement n'a pas aidé mais c'était loin d'être le seul de ses problèmes. J'ai été sa meilleure amie pendant presque toute sa vie, je le connaissait. Tout a toujours été très difficile. Sa mère ne s'occupait pas de lui, son père est mort, il était très introverti. Je... je me dis souvent que c'est moi qui l'ai tué, que j'aurais du voir quelque chose et que j'aurais du lui tendre la main plus souvent, tu sais. Tu es loin d'être le seul responsable. On est tous responsables.

James expira, figé malgré tout. Il n'avait pas prévu d'aborder ça maintenant. Ça paraissait tellement loin maintenant que son meilleur ami était passé à deux doigts de la mort, et en même temps ça semblait tellement lié. 

- Je m'en veux, peut importe ce que vous dites. C'est même plus possible de lui dire pardon. » 

Une porte claqua d'un coup à ce moment, alternant tout le monde. C'était la porte de la chambre. Personne n'était entré. Quelqu'un était sortit. 

Peter.