Chapitre 1 : La fuite

Chapitre 1 : La fuite.

Il fallait que je cours. Plus vite j'irai, plus vite je sera épargnée. Mais comment courir lorsque notre corps est parsemé d'entailles ? Comment courir quand nos jambes entièrement écorchées, nous font mal et ne veulent plus répondre à aucun de nos ordres ? Comment espérer se mettre en sécurité quand notre cœur est lui aussi blessé par autant de haine ? Je n'avais absolument aucune chance. Je savais qu'il me rattraperai et me ferait payer mon audace. J'imaginais déjà ma gorge entre ses mains. Ses ongles s'enfoncer profondément dans ma chair. Je voyais déjà mon petit corps fragile entre leurs grands bras féroces. Je pouvais déjà me voir me tordre de douleur tandis qu'ils ricaneraient et qu'elle me lancerai un sourire supérieur. Je pouvais toujours espérer leur échapper mais sa colère serai alors si terrible que la prochaine fois elle m'écraserai. J'avais l'impression que je courrai depuis une éternité. Ici, seul les arbres et la végétation faisaient office de décor. La forêt était dense, si bien que les branches des plus hauts arbres masquaient complètement la lune. Il faisait noir. Je ne voyais absolument rien. Tout ce que je pouvais faire était courir mais l'obscurité était si total que je trébuchais sans arrêt. Toutes les fois que je tombais, je tardais à me relever car je me sentais de plus en plus épuisée. L'air était glacial. Je respirais avec difficulté, chaque inspiration me déchiraient les poumons. Malgré le froid frigorifiant, je ne ressenti absolument rien. J'avais l'impression que mon corps avait perdu sa capacité à percevoir la température. Ce qui était un atout considérable car, au moins, je ne pouvais pas mourir de froid. Pourtant, j'étais persuadée qu'une fois que je me serai arrêter, je grelotterai. Je mettais avec de plus en plus de difficulté un pied devant l'autre. J'étais à bout de souffle mais je continuais quand même de courir. Je me disais que lorsque je trouverai un endroit tranquille et isolé entre les arbres les plus épais, je pourrai me reposer. Je reprendrai alors mon souffle et reprendrai ma course folle. En réalité, je ne savais même plus pourquoi je courrais. Je n'entendais aucun bruit de poursuite dans mon dos ce qui voulait dire qu'ils ne me poursuivaient pas. Alors pourquoi je ne cessait de courir ? Je l'ignorait. Peux-être que mon cœur abîmé trouvait une consolation dans ma souffrance ? Peux-être que ce vent qui gelait les arbres nettoyait mon esprit de toute douleur ? Je ne pleurai même plus. A quoi bon, si les larmes n'apaisaient rien ? Je souffrait tout simplement en silence, pour ne déranger personne. De toute façon, qui donc le remarquerai ? J'étais totalement invisible. Personne ne prêtait attention à moi et le peu de personne qui le faisait ne m'aidait absolument pas. D'un côté, il y'avait elle qui me persécutait pour calmer ses crises d'agressivités, et d'un autre côté nous avions les inconnus qui s'intéressaient à moi par pitié que par amitié. J'étais seule. Seule face à ce monde inconnu qui me rejetais. Au fond, cela ne me gênait guère. J'étais si habituée à ma solitude que maintenant, je priais pour qu'on m'ignore. Maintenant, je voulais qu'on me laisse tranquille. Peux-être qu'autrefois j'étais quelqu'un de différente, de joyeuse. Peux-être même que j'avais des amis sur qui compter, une famille sur qui je me reposait, un entourage qui croyait en moi. Peux-être que j'étais une personne normale, épanouie, talentueuse. Peux-être que ma vie était moins morose qu'aujourd'hui. Je me demandais juste ce qui avais bien m'arriver pour que je me transforme en l'être le plus répugnant de monde. L'être que personne ne veux approcher, que personne ne veux comprendre. Parfois j'avais l'impression que mon cœur était un nuage de laine, doux, indifférent. D'autre fois je pensais que mon cœur était un cœur de diamant, indestructible, fort, menaçant. D'autre fois malheureusement, je me disait qu'en fait, l'organe qui battait dans ma poitrine n'étais qu'une feuille de papier vierge vieille, cassante, vulnérable face aux plumes qui s'abattaient sur elle. Je continuais de courir, sans but précis, rongée par la peur de me faire rattraper mais soulagée de me voir ainsi, pénétrable par le monde extérieur. Soudain, alors que je trébuchai pour la énième fois, j'aperçus pas loin de moi un majestueux saule pleureur. C'était un arbre d'une taille impressionnante. Ses feuilles tombaient très bas, touchant presque le sol. Elles étaient nombreuses et épaisses, tel un rideau verdâtre cachant une porte impénétrable. Je décida de faire halte sous ses grandes branches imposantes. Personne ne me verrait, tant je serai bien cacher par les longues feuilles. Je pénétra sous l'arbre et m'adossa sur le bois froid de ce dernier. Bizarrement, l'endroit était différent. L'atmosphère qui y régnait étais douce, agréable. J'étais essoufflée. Je reprenais doucement mon souffle et lorsque ma respiration redevins régulière, je fus immédiatement parsemée par toutes les douleurs à laquelle j'avais échappée. Mes poumons hurlaient de douleur, les nombreuses écorchures que je m'étais faite lors de ma fuite me brûlaient à présent, mes jambes me faisaient atrocement mal. Et surtout, j'avais très froid. Je savais maintenant ce que ressentais Jack à la fin du film Titanic. Je savais que personne ne me trouverai là ou j'étais, et que j'allais certainement mourir dans l'oublie. Au final, ce n'étais pas plus mal si je mourais. Je pourrais peut-être me réincarner en une autre personne différente de moi. Je pourrais vivre une vie normal. Sans même que je ne m'en rende compte, mes paupières devenaient lourdes. Beaucoup trop lourdes pour supporter ma fatigue. Si lourdes, qu'elles se fermèrent.

Tic tac...

« Ah non, pas encore elle ! Ça fait deux fois en trois mois qu'elle atterris ici, ça commence à bien faire ! Surtout qu'a chaque fois elle est parsemée de blessure. Ce n'est pas nous qui l'avons demandé de faire la fête toute la nuit et de faire des sorties nocturnes dans les bois pour venir avec des entailles. Qu'elle sale gosse !»

« Ne dis pas ça Helga, elle pourrait t'entendre. Tu imagines si elle le rapporte à notre supérieur ? On serait alors dans de beaux draps ! »

« Ça m'est égale qu'elle m'entende ! Au contraire, au moins elle saura qu'elle n'est pas la bienvenu ici. On ne veux pas de ce genre de personne dans notre hôpital ! »

« Au fait, qui l'a ramené, cette fois ? »

« Notre bon vieux Gustus Carlon, le garde chasse. Cette petite a trop de chance pour quelqu'un de son espèce. »

Tic tac...

Une pièce vide. Voici ce que je vis lorsque j'ouvris les yeux. Je savais ou j'étais. Je connaissais cet endroit mieux qu'aucun autre patient. J'y avais été tellement de fois, que cette chambre n'avait plus de secrets pour moi. J'étais dans la chambre 713 de l'hôpital The Breath. C'était dans cet hôpital que je m'étais réveillé un mois après mon accident. Ce jour là, les médecins m'avaient diagnostiqué d'amnésique. Ils m'avaient brièvement expliqué que j'avais eu un accident grave de moto et que lors de l'accident, mes papiers administratif et mon téléphone avaient brûlés. Ils n'avaient donc pas pu établir mon identité. Pire encore, il semblait que je n'appartenais à aucune famille de Bristol. Autrefois, je vivais donc dans une autre ville. J'étais peut-être venu à Bristol pour une affaire urgente et importante à régler. Quoi qu'il en soit, la police ne fus pas alerté par une famille me cherchant. Je devais donc être orpheline. Au début, le personnel de l'hôpital ne savais pas quoi faire de moi. La police du donc se charger de moi. Là encore, le doute persista pendant un certain temps. Devait-il me mettre en famille d'accueil, dans un orphelinat ou continuer les recherches de mon identité ? Comme personne ne se manifestait sous le nom de mes parents, je fus placée dans une famille d'accueil. La famille Lawrence était composée de Mr Lawrence, un homme sexiste, rond au visage gras, au petit yeux noir de porc, au sourcil broussailleux et aux cheveux roux virant au rouge, de Mrs Lawrence, une femme soumise tout aussi grasse que son mari, Jacques, l'aîné, un garçon radin et amer et enfin Misty, la petite dernière de sept ans, qui faisait de son mieux pour être la gentille fille que sa mère voulait qu'elle soit.

Ces longues années s'effaçaient lentement de mes souvenirs. La seule chose qui me revenais en mémoire, c'était ce mur. Un mur pâle, sale, parsemé de petites éclaboussures de sang. Avec du recul, je me disais que ce dernier ne pouvais appartenir à une maison d'une propreté redoutable, comme celle des Lawrence. Et pourtant, je le revoyais. A l'époque, Je passais des journées entière dans ma chambre, la porte toujours grande ouverte, le regard perdu. Je restais silencieuse, effacée. En trois ans, j'eus de rare instant de longue conversation avec les Lawrence, mais les exceptionnels échanges avec eux me rendirent malade. A chaque fois, je me rendais compte à quelle point cette famille était répugnante. Jacques était odieux avec moi parce que j'étais une fille, Mme Lawrence trouvait que j'étais une enfant à problème, capricieuse et sans avenir sûr, et M. Lawrence était du même avis que sa femme. Au bout d'un certain temps, je sentis bien que je n'étais pas réellement désirée dans cette famille. Je dus rapidement enchaîner des petits boulots, afin d'économiser de l'argent et m'éloigner le plus vite de cette famille bloquée dans le temps. Cela me pris beaucoup de temps mais au bout d'une année, je réussi à réunir une somme suffisante pour m'installer dans un petit appartement au 13 avenu des Varboton. Durant toutes les années qui succédèrent mon accident, je restais parfaitement muette. Je ne parlais jamais. Le personnel de l'hôpital et la police avait du mal à déterminer mon état car j'avais constamment le regard perdu dans le vide, la bouche légèrement entre-ouverte, l'esprit noyé dans un océan d'incompréhension.

Les autres adolescents étaient effrayés face au néant de mes pensées. Après la peur, vînt la protection. Et le monde sait que l'être humain ne se protège pas de la meilleur des manières, surtout lors de l'adolescence. Malheureusement, ce fus Iris Shaden qui fut la plus apeurée face à ma différence. Iris avait un problème : ses crises d'agressivités. Personne ne le remarquait, mais moi je le ressentais. Comme je ne me plaignais jamais, elle en a profité pour se défouler sur moi. Dorénavant, j'étais habituée a son agressivité. Parfois cependant allais si loin, que je me retrouvais le lendemain à l'hôpital, comme maintenant. Je ne pouvais pas me plaindre à des adultes. Tout d'abord car j'en étais déjà une mais en plus, qui croirais une personne aux yeux blanc ?

Soudain, sans que je ne m'en aperçoive, un homme entra dans ma chambre. Il était grand, avait des cheveux gris, des cernes sous ses yeux et des rides dans les coins de la bouche. On pouvais deviner, grâce à sa longue blouse blanche, qu'il était médecin. C'était le docteur Collin's, un homme gentil qui, je pense, me prenais un peu pour sa petite fille, morte deux jours après mon accident de moto.

- Bonjour Lune, j'espère ne pas t'avoir réveillée. Dit-il en affichant un sourire bienveillant, tel que je connaissais.

- Ne vous inquiété pas, M. Collin's. J'étais déjà éveillée avant que vous ne vous manifestiez.

- Voyons Lune, je t'es déjà demandée de me tutoyer. Enfin, j'ai de bonne nouvelles à te communiquer. Mais avant cela, j'aimerai que tu m'expliques ce qui s'est passé pour que tu arrives dans cet état. Les infirmières qui s'occupaient de toi, Mlle Helga et Bertha, m'ont affirmée que tu avais fais la fête toute la nuit et que tu avais fais une excursion toute seule dans la forêt.

- C'est cela, monsieur. J'ai été imprudente et j'en ai payée le prix. Mentis-je

- Ce n'est pas cela. Je le vois parfaitement dans tes yeux. Dit-il en s'approchant de moi, en gardant ses yeux plongés dans les miens. Dit moi ce qui te tracasses, et je pourrai peut-être t'aider. As-tu des problèmes avec l'un de tes camarades ?

- Non monsieur. Je vous assures que je n'es, actuellement, aucun soucis.

- Je ne te crois absolument pas. Je garde un œil sur toi, Lune. Je vois bien que tu as des ennuis. Je peux le lire dans ton regard. Mais bon, je ne te force pas, si tu refuses de m'en parler. Sache, dans tous les cas, que je suis à ton écoute et que tu pourras toujours me faire confiance.

«Je ne t'es jamais fait confiance» pensais-je.

- La bonne nouvelle est que tu peux, dès aujourd'hui, rentrer chez toi. Tes blessures sont à présent minimes, maintenant qu'elles ont été désinfectées.

- Merci, M. Collin's. Où sont mes affaires ? Questionnais-je.

- Dans cette petite armoire. Dit-il en pointant du doigt cette dernière. Les autres étaient troués et sales alors, le personnel de l'hôpital t'en a prêté des nouveaux. Bon retour, Lune. Il se leva d'un bond, tourna les talons, et sorti de la chambre.

Je resta un instant silencieuse, toujours allongée dans le lit à barreaux. Puis, je me leva, m'habilla rapidement avec les vêtements pâles et simples dont M. Collin's m'avait parlé et sorti de la chambre. Les couloirs de l'hôpital The Breath étaient morbides. L'atmosphère qui y régnait était repoussante. L'air était étouffant. Les murs étaient salis par de grandes tâches jaunâtres, tandis que le sol était lui aussi, d'une propreté douteuse. Des femmes et des hommes habillés d'uniforme bleu, nettoyaient, en vain, l'endroit. Plus j'avançais, plus j'étais sur le point de vomir. Des patients qui souffraient de toutes sortes de maladies dévastatrices défilaient dans le corridor. Un homme au bras dans un plâtre, au teint verdâtre et au regard hurlant de douleur me regardait. Je vis une femme en fauteuil roulant, au crâne dépourvu de cheveux, au visage blanc, aux lèvres asséchés et aux yeux exorbités. Je vis un homme si mince, que je voyais les traces de ses os sous sa peau, alors que j'étais éloignée de lui. Paradoxalement, je vis une femme en surpoids endormi dans sa chambre d'hôpital, la porte entre-ouverte. Deux hommes avançaient difficilement à côté de moi. L'un été sauvagement défiguré, les lèvres, les oreilles et les joues en sang et l'autre, qui lui tenait fermement la main, avait un hématome qui lui couvrait presque entièrement la partie supérieur de son visage. Je devinais que ce couple avait subit une attaque homophobe. J'avais besoin de sortir de cet endroit. Je ressentais de la compassion mais également du dégoût face a ces patients. Je marchais de plus en plus vite, en retenant mon souffle, la tête baissée, pour m'éviter d'autre spectacle traumatisant. Au bout d'un certain temps, j'arrivai enfin au rez-de chaussé. L'air y était déjà un peu plus agréable qu'à l'étage supérieur mais je pouvais encore sentir cet odeur répugnante, semblable à celle de la mort. J'avançais un peu plus vite, impatiente de goûter au vent frais qui soufflait à l'extérieur. Je franchît la grande porte automatique du bâtiment et arriva, à mon grand soulagement, dehors. Le soleil brillant mais sans chaleur de l'hiver resplendissait dans le ciel dégagé. Parfois, la brise s'élevait haut dans les airs, et lorsqu'elle redescendait, elle soulevait mes cheveux. L'hôpital The Breath se situait au centre-ville. En cet fin d'après-midi ensoleillé, les ruelles étaient bondées par des passants qui allaient et venaient dans toutes les directions. Mon appartement était un peu éloignée du centre-ville, je devais donc prendre un bus qui me déposera dans la rue où je loge. Je m'arrêtai à l'arrêt de bus et attendis lorsque tout à coup, je vis, pas loin de moi, un groupe de jeunes personnes rigoler. Je me retournai, et la vis. Iris Shaden. La fille qui me persécutai depuis déjà trois ans. Mon coeur fit un bond dans ma poitrine. Je savais que si elle me voyais, son désir de me voir souffrir lui reviendrai peut-être.

- Le bus est en retard. Dit une vielle dame à mes côtés.

A cet instant, je maudissait le monde entier d'avoir crée la notion du retard. Je paniquais de plus en plus, lorsque je la vis se rapprocher. Elle ne m'avais pas encore vu, mais je savais que tôt où tard, elle me remarquerai. J'espérais être encore plus transparente que d'habitude. J'étais si angoissée que je commençai à me demander ce qu'elle faisait ici. Peut-être qu'elle venait me rendre visite dans ma chambre d'hôpital, pour me voir dans l'état pitoyable qu'elle voulait que je sois. Je repensais à toutes les fois qu'elle m'avait traumatisée. A chaque fois, j'avais l'impression que je disparaissais de plus en plus. La perte de ma mémoire jouait également un rôle important dans mon mal être. Au final, je ne savais pas vraiment si je devais l'appeler ainsi. Me voir aussi misérable me procurais, en quelque sorte, du réconfort. Iris et sa bande se rapprochait dangereusement de moi, sans se rendre compte que j'y étais déjà. Lorsqu'elle fut assez près pour me reconnaître, le bus arriva enfin, à mon grand soulagement. Je pus le prendre, sans qu'elle ne sache qui j'étais.

Ce soir là, profondément enfoncée dans mon canapé je fus un peu angoissée. C'était la fin des vacances d'Halloween, je devais donc retourner au lycée le lendemain. Je haïssais cet endroit. Je sentais bien que je n'y avais pas ma place là bas. Et pourtant, je devais quand même y aller. Épuisée par la journée précédente, je décidai de me coucher le plus rapidement possible. Je n'avais pas très faim, aussi, je me leva avec peine, traversa le couloir et m'introduisit dans ma chambre. Je m'allongea sur mon lit sans même me déshabiller. J'étais alors si fatiguée qu'à peine avais-je posée ma tête sur un oreiller que je m'endormis.

"Ça y est, c'est l'heure" pensais-je lorsque j'ouvris les yeux le lendemain matin. Je me leva avec une migraine affreuse : Mon crâne et mes yeux me torturèrent a la seconde ou je les ouvris. Des sueurs froides ornèrent mes pommettes tandis que ces dernières devinrent rose bonbons. Je sortis de mon lit et ouvrit les volets de ma chambre ou je fus accueillie par un éblouissant soleil qui me regardait d'un air radieux, comme pour me m'encourager à affronter un nouveau jour de pur torture. Pendant un instant, je m'interrogeait sur la véritable utilité d'y aller. J'étais majeure, je gagnai suffisamment d'argent pour subvenir à mes besoins alors pourquoi m'infliger autant de torture ? Pourquoi je ne restai pas chez moi, au 13 Avenue des Varboton ? Je pourrai continuer une vie tout à fait ordinaire grâce à mon travail d'étudiante, et même avoir plus de temps libre pour d'autre loisir. Je pourrai terminer ma toile inachevée depuis déjà le début des dernières vacances, agrandir Le Monde Perdu, adopter et m'occuper de Tusk mon futur chat et nourrir mon mépris pour Winston Churchill, un officier de l'armé anglaise durant la seconde guerre mondial et bien autre chose encore. Mais je savais que cette idée était tout a fait absurde. J'avais besoin de mon diplôme d'Art pour intégrer La Belle Arme, la meilleur école d'art en Angleterre. Je resta quand même positive en me disant que c'était la dernière année et que bientôt, j'allais nourrir ma passion. Je me hâta donc à ma routine matinal. Lorsque je coiffai mes cheveux emmêlées, les mêmes idées de tout à l'heure m'embrouillèrent le cerveau et je fini mon chignon haut en soufflant et en grondant mes pensées de songer au même problème. Je sorti de la salle de bain et entreprit de m'habiller. Je fus encore une fois méprisante devant l'emblème de mon lycée qui représentait une signe de main au dessus d'une Rose Tudor. "Winston Churchill je te haie" pensais-je. Suite à la construction de mon lycée, Bellumi, l'officier de l'armée Winston Churchill visita l'établissement et avoua publiquement qu'il était d'une solidité impressionnante contre les bombardements allemands. Depuis, Bellumi fus internationalement reconnu comme "Le lycée le plus sûr du pays". Je ne vous raconte même pas le changement radical qu'il eu par la suite ! L'ancien directeur Lewis Flamambert adapta l'établissement "au nom du général qui a sauvé l'Angleterre" disait-il ; L'emblème du lycée passa d'un poing levé, représentant la résistance, au signe favori de l'officier : Un geste de la main, seul l'index et le majeur levés, et une Rose Tudor en dessous de ce dernier. Il y'avait également une imposante statue d'or, devant le portail d'entrée, au centre de l'unique cour, qui exhibait, encore une fois, Winston Churchill dans un costume, un cigare dans une main et l'autre qui montrait son légendaire geste. Et ce n'était pas fini ! Dans chaque salle de classe un ou plusieurs tableaux étaient accrochés sur les murs. Il n'était pas rare que je surprenne des premières années perdre la raison devant un intérêt aussi profond pour un être humain. En fait, j'avais plutôt l'impression que ce n'était point un être-vivant mais plutôt un dieu de l'époque Romaine. Certes cet homme avait libéré les anglais mais était-ce une raison de le vénérer autant ? Je n'aurai certainement jamais de réponse à cette question fréquente. Les premiers rayons de soleil matinaux se filtraient peu à peu à travers l'unique fenêtre à guillotine de ma chambre, baignant cette dernière dans une lumière naturel. Je vie quelques oiseaux, habillés d'un plumage orangé, déployer leurs fragiles ailes dans l'air et voler tous près de l'immeuble ou je résidai puis ils se posèrent sur la branche d'un pommier, faisant tomber, à l'atterrissage, une multitude de feuilles d'un vert éclatant. Tandis que je me perdais dans la scène d'une grossière simplicité, une silhouette, habillé de l'uniforme de Bellumi, que je ne remarqua pas, sortie du bâtiment résidentiel, et se mit à marcher rapidement, scrutant toutes les secondes sa montre. Si par malheur Gustave, le chihuahua de Mme Abberline ma voisine, n'avais pas aboyer devant le pommier, je croie bien que j'aurai été incapable de bouger, tant j'étais hypnotiser par l'oiseau orange qui me fixait toujours de ses petits yeux noir. Comment avais-je pu rater Le Garçon de l'allée ? Je n'aurai pas du rester aussi longtemps devant ces oiseaux. Le Garçon de l'allée étais un lycéen de Billumi qui habitait, apparemment, dans le même immeuble que moi. Lorsqu'il sortait, cela signifiait qu'il me restait 40 minutes pour sauter dans le dernier métro qui me conduirai ensuite à mon lycée. J'avais remarquer l'existence de ce mysterieux personnage un jour alors que je me réveilla beaucoup trop tard, selon moi. Mon réveil étant en réparation, je fus obligée d'utiliser un réveil jetable qui ne sonna pas le matin suivant. Par chance, Gustave aboya si bruyamment que je fus réveille juste à temps. J'avais alors perçut, par la vitre de ma fenêtre, un étudiant qui avais l'air d'avoir mon âge et qui portait l'uniforme que je connaissait si bien. J'avais absolument besoin de connaître l'heure. Je venais d'emménager dans ce nouvel appartement et je n'avais pas encore tous mes meubles, horloge compris. A cet instant, j'hésitai. Devais-je hurler par ma fenêtre et le lui demander ou regarder le soleil pour la deviner ? Après tout, nos ancêtres n'avaient pas de montre et devais se débrouiller avec la position du soleil. Seulement, je ne savais évidemment pas comment m'y prendre. Alors devrais-je l'interpeller ? Je m'apprêtais à rassembler autant de courage possible mais a peine avais-je cligner des yeux qu'il avait disparu. Alors, je pris le métro et arriva au lycée ou je fus miraculeusement à l'heure. Depuis, Je ne prenais même plus la peine le matin, de regarder l'heure car je savais que Le Garçon de l'allée le ferai pour moi.

Aujourd'hui, je l'avais ratée. Je savais que je ne pouvais pas savoir si il était passé ou pas, tant j'étais perdu devant le majestueux oiseau orangé, mais j'ignorais pourquoi mon instinct me disait que que je l'avais manquée. Je m'habilla donc en hâte, mis mes chaussures et sortie de mon appartement en prenant soins de fermer la porte d'entrée à clé. Je dévalai les marches d'escalier à la vitesse de la lumière, sortis de l'immeuble et courut le plus vite possible à la station de métro la plus proche. La station était sous un tunnel rarement nettoyer et mal éclairé. Quotidiennement, des gens se faisaient agresser à la tombé de la nuit, dans ce tunnel. Je ne m'étais pas rendu compte du danger que représentais ces lieux jusqu'à un mois environ, lorsque ma voisine, Mme Abberline, se fît agresser. Depuis, la pauvre vieille dame était terroriser à l'idée de sortir de son appartement. Son angoisse eut l'effet de me faire me méfier du tunnel. Ce dernier était si peu éclairé, que j'avançais avec peine, les oreilles aux aguets. Je ne voyais pas ou très peu de personne qui avaient le visage couvert par la semi-obscurité. Il y faisait très froid et je regrettai, à présent, de ne pas avoir mis un pull au dessus de ma chemise. J'attendis environ une dizaine de minute dans le vent glacial et l'impatience. Enfin, après une attente insupportable, j'entendis les roues du métro grincer bruyamment sur les rails. La lumière des phares étaient si éblouissantes, que je pus admirer pendant une fraction de seconde, le visages de personnes qui attendaient, eux aussi, l'arrivé du métro autour de moi. Au passage, je remarqua une fille qui avait environ mon âge et qui, à ma plus grande surprise, portait l'uniforme de Bellumi. Sur le coup, je ne fît pas très attention à elle et je monta dans un métro presque vide, m'assit sur un siège libre, près de la fenêtre, et attendis, les yeux rivés vers mes pensées.






* Bonsoir, merci beaucoup d'être arrivé jusqu'ici ! Je m'excuse des potentielles fautes et j'espère que mon chapitre a été à la hauteur de vos attentes. J'ai si hâte de vous faire lire la suite*

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